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POCHARD, Gabriel Vincent (1721-1794)
État civil
NOM : POCHARD     Prénom(s) : Gabriel Vincent     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : POCHART
Date(s) : 1721-4-5   / 1794-12-21 
Notes biographiques

Une très longue carrière au service de l'Église, de Poitiers à Angers, en passant par Le Mans... La mobilité de Gabriel Vincent POCHARD cesse à partir du moment où il est reçu serpent à vie la cathédrale Saint Maurice d'Angers [M&L]. Il y mène alors une carrière linéaire, reçoit régulièrement des augmentations. Sa participation au mariage d'un maître à danser en 1761 indique des interactions avec la société civile. Son acte de décès le dit toujours musicien.

• 5 avril 1721, Poitiers : Gabriel-Vincent POCHARD naît et reçoit le baptême paroisse Notre-Dame-la-Grande à Poitiers. Son père ainsi que son parrain sont des marchands potiers.

• On ignore encore où il a été formé, sans doute dans l'une des psallettes de Poitiers.

• 27 juillet 1740, Le Mans : Gabriel POCHARD, "clerc de Poitiers", est installé comme membre de la Confrérie Saint-Michel (parfois appelée Chapitre Saint-Michel du Cloître), qui regroupe notamment le bas chœur de la cathédrale Saint-Julien du Mans. On peut penser que sa réception comme vicaire musicien de la cathédrale Saint Julien a dû précéder de peu la date de son installation à la confrérie.
• 10 octobre 1740 : François LASSUS, maître de musique de la cathédrale du Mans, parti un mois à Paris "afin de se perfectionner", en a rapporté un serpent pour Gabriel POCHARD, intéressante trace des réseaux relationnels qui font circuler la culture et la musique dans tout le pays. POCHARD emprunte 72 livres au chapitre pour payer son instrument, qui au vu de ce prix élevé doit être de haute qualité. Il rembourse la somme à hauteur de 50, puis 25 sols par semaine ("la retenue de 50 sols étoit un peu forte attendu la cherté des vivres").
• Fin mai 1741, Gabriel POCHARD tombe malade, mais semble se remettre puisqu'il est toujours attesté les mois suivants à la cathédrale du Mans.
• Le 10 septembre 1742, il obtient un congé de 15 jours : c'est la dernière trace de sa présence dans le registre capitulaire manceau. Sans doute a-t-il alors quitté Le Mans pour postuler à un poste vacant à la cathédrale d'Angers (ou ailleurs ?).

• Selon certaines de ses déclarations au début de la Révolution, c'est en 1743 (ou 1744) que Gabriel POCHARD serait entré au service de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers.

• 11 février 1748, Angers, [M&L] : Le chapitre de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers le reçoit à vie comme serpent. Il y reste jusqu'en 1790.

• 27 janvier 1761, Angers : Gabriel POCHARD et Pierre Claude Léon LAUBERTY "tous les deux officiers à la cathédrale de cette ville" assistent, paroisse Saint-Maurille, au mariage du maître à danser Pierre Ollivier JOSSON avec demoiselle Marguerite Blin (ou Belain), veuve d'un Lieutenant dans les fermes du Roi. La même année, selon ce que rapporte J. Poirier, POCHARD est malade et se voit attribuer par le chapitre  une aide financière.

• 1er juin 1764, Angers : POCHARD reçoit 30 livres du chapitre pour avoir donné six mois de leçons de musique au sieur MARTIN, épistolier de la Cathédrale.

• 17 septembre 1766, Angers : Gabriel POCHARD est autorisé par le chapitre à prendre trois semaines de vacances, "à condition qu’il sera pointé", étant donné qu'il a déjà utilisé tous ses jours de congé de l'année.

• 7 novembre 1767, Angers : Le chapitre lui accorde une augmentation de 5 livres par mois, s'il continue à "être d'une conduite régulière".

• 22 octobre 1770, Angers : Il signe comme parrain de Dominique Gabriel, fils de Dominique LE CADET.

• Au fil des registres capitulaires, on le voit réclamant et obtenant régulièrement des congés de deux semaines, toujours au mois de septembre (les 3 septembre 1773, 23 septembre 1774, 18 septembre 1776…) : ses absences sont-elles liées aux vendanges ?

• 1er juillet 1778, Angers : Il est augmenté de 100 sols par mois.

• 30 juin 1785, Angers : Gabriel POCHARD reçoit une augmentation de 10 francs [sic], pour sa bonne conduite et "ses 41 années de service dans cette église", ce qui confirme une arrivée à la cathédrale Saint-Maurice vers 1744. Son traitement est maintenant de 55 livres mensuelles, soit 660 livres par an, à quoi s'ajoute un bénéfice de 300 lt.
 
1790, Angers : Gabriel POCHARD est rémunéré 900 livres par an. Il est toujours serpent à la cathédrale d'Angers, sous la direction de Pierre VOILLEMONT maître de musique. Il y côtoie deux autres joueurs de serpent,  Jean-François BÉRARD et Louis LEBLANC, l'organiste Pierre Joseph COLETTE, et les chanteurs et psalteurs Étienne BARDOU, Louis François GUILLET, Armand-Fidèle LEGAY, Pierre Frédéric PAIMPARÉAntoine PARMENTIER, Pierre-Antoine POIDEVIN, Guillaume François ROZÉ, Jean François SOUPLY, Jean-René POHU, ainsi que l'épistolier Louis Pierre Loir MONGAZON aîné, et le joueur de basse Charles PELLETIER.
Les musiciens de la cathédrale d'Angers ont envoyé une pétition collective par l'intermédiaire de Monsieur de L'Épeaux, signée par une dizaine de musiciens dont il ne fait pas partie. Le 26 mai 1790, Gabriel POCHARD et trois autres musiciens LE GAYS, PAINPARE et l'abbé LE BLANC adressent un courrier expliquant qu'ils ont signé trop vite un texte dont ils n'approuvaient pas tous les termes.

Après la dissolution du chapitre, POCHARD continue son service comme serpent à la paroisse Saint-Maurice. Il obtient une pension viagère de 900 livres payable en quatre fois.

• 5 février 1791 : Le directoire du département adresse le tableau des traitements des officiers des chapitres d'Angers au Comité ecclésiastique. Le district retient que POCHARD est clerc tonsuré, musicien de 70 ans avec 47 ans de service. Il propose de lui accorder un traitement de 826 livres que le département monte à 900 livres.

• En l'an III (1794-1795), il figure toujours dans le registre des pensions et traitements ecclésiastiques.

• 1er Nivôse An III [21 décembre 1794], Angers : Gabriel Vincent Pochard, musicien, décède à son domicile, rue des Filles Dieu.

Mise à jour : 2 septembre 2019

Sources
F-Ad49 / G 268 ; F-Ad49 / G 271 ; F-Ad49 / G268 ; F-Ad49 / G269 ; F-Ad49 / G271 ; F-Ad49 / G272 ; F-Ad49/ 1 L 978 ; F-Ad49/ 1 L 986 ; F-Ad49/ BMS Angers, St-Maurice ; F-Ad49/ BMS St-Maurille d'Angers ; F-Ad49/ G 268 ; F-Ad49/ NMD Angers, An III ; F-Ad49/ non coté ; F-Ad72/ G 64 ; F-Ad72/ G 938 ; F-Ad86 / BMS ND la Grande ; F-An/ DXIX/056/201/17 ; F-An/ DXIX/080/612/33-34 ; J. Poirier, La Maîtrise de la cathédrale d'Angers... 1983

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