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PALLAIS, Jean-Baptiste, (fils aîné) (1737-1787)

PALLAIS, Jean-Baptiste, (fils aîné) (1737-1787)

État civil
NOM : PALLAIS     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Complément de nom : (fils aîné)
Autre(s) forme(s) du nom : PALAIS
Date(s) : 1737-6-18  / 1787-6-5
Notes biographiques

Jean-Baptiste PALLAIS est le fils devenu aîné de l'organiste de la cathédrale d'Auxerre – ce dernier étant connu dans l'historiographie pour avoir en sa  jeunesse fréquenté Jean-Jacques Rousseau et Mme de Warens. Né à Auxerre, Jean-Baptiste PALLAIS y passe sa vie entière. Il offre un parfait exemple de pluriactivité, alliant son métier de marchand épicier à sa fonction d'organiste de l'abbaye de Saint-Germain.

• 18 juin 1737, Auxerre : Jean-Baptiste PALLAIS naît et est baptisé paroisse St-Pierre-en-Château. Il a pour parrain son grand-père maternel Jean Boiselet/ Boisselet, sonneur de St-Regnobert, et pour marraine une tante par alliance nommée Bonne Moreau, femme de Germain Boiselet, "sonneur de cette paroisse, qui a déclaré ne sçavoir signer". Il est le deuxième enfant de ses parents, Joseph PALLAIS, organiste de la cathédrale, et Jeanne Boiselet/Boisselet. qui s'étaient mariés à Auxerre le 11 octobre 1735. Leur premier-né, Pierre-Joseph, est sans doute décédé peu après, peut-être en nourrice, car on ne le retrouve jamais ultérieurement mentionné dans l'histoire familiale, et il arrive à Jean-Baptiste de signer "fils aîné" [voir ci-après au 5 juin 1766]. Joseph PALLAIS et Jeanne Boisselet auront quatorze enfants en tout, dix fils et quatre filles.
Jean-Baptiste PALLAIS arrive dans une famille entièrement engagée au service de l'Église, à des niveaux divers, du sonneur à l'organiste.

• On ignore tout de sa jeunesse et de sa formation musicale. Il pourrait avoir été enfant de chœur à la cathédrale d'Auxerre, comme son jeune frère Jean-Baptiste-Edme l'est de 1750 à 1756 environ (selon ce qu'il déclare ultérieurement pour étayer son dossier de carrière en 1790-1791 à Grenoble). Il pourrait aussi avoir été essentiellement initié à l'orgue par son père. La perte des registres capitulaires auxerrois en amont de 1759 empêche de trancher entre les deux hypothèses.

• 19 novembre 1758, Auxerre : Jean-Baptiste PALLAIS, "fils mineur du sieur Joseph PALLAIS organiste de la cathédrale de cette ville", est le parrain de Jean-Baptiste Lavantureux, fils d'un vigneron, né la veille paroisse de St-Pierre-en-Château. Le parrain a 21 ans et demi, il a sûrement un métier, mais l'acte de baptême n'en dit rien, ne le référençant que comme fils de l'organiste de la cathédrale. Sans doute est-il déjà organiste de l'abbaye de Saint-Germain.
Lorsque son filleul meurt en juin 1761, Jean-Baptiste assiste et signe à son enterrement.

• 25 juin 1759, Auxerre : Le chapitre cathédral autorise Joseph PALLAIS son organiste à s'absenter "pour aller à Aoste dans le Piémont, son païs natal". L'orgue ne restera pas muet pour autant : "Mes dits sieurs ont consenti que son fils toucheroit l’orgue jusqu’au retour dudit Pallais". Il s'agit probablement de l'aîné, Jean-Baptiste, qui est alors âgé de 22 ans.
On ignore combien de temps au juste l'organiste est resté absent. Il ne figure pas dans la liste du bas chœur dressée pour le chapitre général de décembre 1759. Le registre capitulaire suivant est perdu.

• 9 décembre 1762 : Le sieur Jean-Baptiste PALLAIS, "fils majeur du Sr Joseph PALLAIS, organiste de la cathédrale de cette ville", présente sur les fonts baptismaux de St-Pierre-en-Château la fille d'un maître perruquier, le sieur Pierre-Augustin Duchemin. La marraine n'est autre que delle Françoise Boulet, sa future épouse. Jean-Baptiste vient d'avoir 25 ans. Il y a fort à parier qu'il soit organiste de l'abbaye de Saint-Germain. Le second prénom donné à sa filleule Françoise-Cécile atteste de la place occupée par la musique dans sa vie.

• 2 juillet 1765, Auxerre : En l'église paroissiale de Saint-Pierre-en-Vallée Siméon Lorieux, prêtre chanoine de Notre-Dame de la Cité, célèbre le mariage du sieur Jean-Baptiste PALLAIS, "fils majeur du sieur Joseph PALLAIS, organiste de la cathédrale", et de dlle Françoise Boullet, fille elle aussi majeure de Jean Boullet, marchand demeurant à Cervon, diocèse d’Autun, et de Marie Chauveau son épouse. Les parents de la mariée sont représentés par "dame Jeanne Chauvot veuve Rousseau", sans doute de sa famille maternelle, malgré la graphie divergente du patronyme. Ils avaient établi leur procuration six mois plus tôt, le 9 février 1765. Le marié, à l'inverse, est entouré de ses père et mère ainsi que de trois de ses frères, Edme-Jean-Baptiste, Edme et Claude-Alexandre Pallais, tous domiciliés paroisse de St-Pierre-en-Château d'Auxerre. Les métiers exercés par les quatre frères Pallais ne sont pas indiqués dans l'acte. Probablement le marié est-il organiste de l'abbaye de Saint-Germain, comme il le sera moins d'un an plus tard [voir ci-après au 5 juin 1766] et comme il l'est vraisemblablement depuis plusieurs années.
• 6 août 1765, Auxerre : Le chapitre cathédral décide de reconnaître "le service que rend le fils du sieur PALLAIS organiste de cette église en jouant du violon aux grandes fêtes et toutes les fois qu’il y a musique" et de lui verser dorénavant 24 livres par an. Cette décision prend effet dès l'année en cours. Une question reste posée : s'agit-il de Jean-Baptiste ou de l'un de ses frères ? Plusieurs peuvent avoir acquis des compétences musicales. Le secrétaire capitulaire n'a pas indiqué son prénom.

• 21 février 1766, Auxerre : "Le sieur PALLAIS symphoniste" demande et obtient un certificat attestant qu'il est "gagiste du chapitre pour la musique de l’église cathédrale". S'il s'agissait de son jeune frère Jean-Baptiste-Edme, pourquoi n'a-t-il pas fourni ce certificat aux autorités grenobloises en 1790-1791 lors de la constitution de son dossier ? Cela incite à penser que les diverses délibérations capitulaires auxerroises mentionnant un sieur PALLAIS sans prénom concernent plutôt Jean-Baptiste le fils aîné – ou éventuellement un autre des fils Pallais, qui serait davantage violoniste qu'organiste ?
• 5 juin 1766 : Le sieur Jean-Baptiste PALLAIS, "organiste de l’abbaye de St-Germain de cette ville d’Auxerre", et dlle Françoise Boullet son épouse, constituent devant notaires une rente de 15 livres par an à Jean Bertrand, jardinier de l'abbaye, en échange d'une somme de 300 livres "en espèces sonnantes". Pour garantir leur emprunt, ils ont hypothéqué "un arpent et demy de vigne au finage d’Auxerre, lieu dit Champoulain". L'organiste signe "Pallais fils Ainnée" [sic].

• De 1766 à 1777 naissent (au moins) six enfants chez les Pallais/Boullet, cinq filles et un seul garçon, tous sur la paroisse Saint-Pierre-en-Vallée. Deux des filles portent le prénom Cécile (Jeanne-Cécile en 1766 et Marie-Cécile en 1771), signe de la place de la musique dans le milieu familial. Jean-Baptiste est toujours dit marchand ou marchand-épicier, alors même que durant la même période il est qualifié d'organiste de l'abbaye Saint-Germain. Les parrains et marraines sont des oncles et tantes, mais on rencontre aussi un "bourgeois de Vermanton", un marchand épicier, un aubergiste. Le baptême du 24 janvier 1773 est conféré par un oncle de l'enfant, Claude-Alexandre, qui est alors "bachelier en théologie, prêtre, professeur de philosophie". Lors du baptême suivant, le 27 août 1777, le même oncle est le parrain et l'on apprend qu'il est devenu chanoine de la cathédrale d’Auxerre, tout en étant toujours professeur de philosophie au collège.

• 30 juin 1772, Auxerre : Jean-Baptiste PALLAIS, "marchand épicier", assiste au mariage de son frère Edme, "fils majeur du Sr Joseph PALLAIS maître de pension et de dame Jeanne Boisselet", avec Catherine-Henriette Mignard, fille du receveur général du Chapitre d'Auxerre. La bénédiction nuptiale est conférée par un frère de l'époux, Laurent, "prêtre chapellain de l'hôtel Dieu" (qui était né le 5 septembre 1740). Aucune profession n'est indiquée concernant le jeune marié (mais on le trouve peu après "employé dans les fermes du roi").

• 3 mars 1775, Auxerre : Le sieur Jean-Baptiste PALLAIS, "organiste de l’abbaïe de Saint-Germain d’Auxerre", se rend chez le notaire Deschamps, pour verser la somme de 65 livres à un certain sieur Chauvot (peut-être de la famille maternelle de son épouse) afin de se libérer d'une petite rente foncière de 3 livres 5 sous dont il se trouve chargé depuis le 1er octobre 1764. La transaction reste quelque peu obscure dans le détail. L'important pour l'enquête Muséfrem est qu'à cette date-là Jean-Baptiste PALLAIS soit toujours vu par le notaire comme "organiste de l’abbaïe de Saint-Germain". Avec le paradoxe qu'il signe en se qualifiant lui-même de "marchand". Cet acte notarié symbolise à lui-seul la double identité conférée par la pluriactivité.
• 28 novembre 1775 : Jean-Baptiste PALLAIS est dit "marchand" lorsqu'il assiste au mariage de sa sœur Anne Cécile avec Simon Godefroy La Casne archiviste au palais épiscopal d’Auxerre.

• 30 décembre 1776, Auxerre : Comme tous les ans, MÉRAT et THIBAULT touchent chacun 24 livres  du chapitre "pour avoir joué du violon à l’église cathédrale aux festes solennelles". Cette année-là, le secrétaire capitulaire note que "le sieur PALLAIS étant venu jouer du violon à la seule invitation du Maître de Musique" [c'est-à-dire Edme CHAPOTIN], les chanoines ont décidé de l'admettre en cette qualité de musicien externe les années suivantes, et il reçoit également 24 livres. Il est impossible à la seule lecture du registre capitulaire de déterminer de quel "sieur Pallais" il s'agit. Les mêmes questions se posent que dix ans plus tôt [voir ci-dessus aux 6 août 1765 et 21 février 1766].

• 2 janvier 1778, Auxerre : PALLAIS, MÉRAT et THIBAULT reçoivent 24 livres chacun "pour avoir joué du violon aux grandes fêtes dans notre église" durant l'année écoulée 1777.

• [Mi-1780], Grenoble : Selon la durée de service déclarée en août 1790, c'est vers le milieu de l'année 1780 que son frère Jean-Baptiste-Edme PALLAIS aurait commencé à servir en qualité d'organiste aux couvent des Dominicains (dits Jacobins) de Grenoble. Il s'est donc expatrié à près de 380 km au sud-est de sa ville natale, par l'itinéraire pédestre le plus court. Mais si la date du début de son service chez les Jacobins de Grenoble peut être approchée, rien ne dit qu'il soit allé directement d'Auxerre à Grenoble. Rien, par conséquent ne permet actuellement de savoir à quelle date il a quitté Auxerre.

• 5 juin 1787, Auxerre : Muni des derniers sacrements, Jean-Baptiste PALLAIS, marchand épicier, décède à quelques jours de ses 50 ans, sur la paroisse Saint-Pierre-en-Vallée. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière de cette paroisse "par le chapitre" [de la cathédrale ? De Notre-Dame de la Cité ?]. Parmi les cinq signataires figure le serpent de la cathédrale Pierre JOBARD, beau-frère du défunt.

L'organiste suivant connu à l'abbaye Saint-Germain est l'Allemand François SEHNAL, qui y exerce en 1790.

Mise à jour : 11 février 2022

Sources
F-Ad89/ 3E 6/224 ; F-Ad89/ 3E 6/275 ; F-Ad89/ BMS Auxerre, St-Pierre-en-Château ; F-Ad89/ BMS Auxerre, St-Pierre-en-Vallée ; F-Ad89/ BMS St-Pierre-en-Château

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