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MORLET, Louis Joseph, (fils) (1765-1836)
État civil
NOM : MORLET     Prénom(s) : Louis Joseph     Sexe : M
Complément de nom : (fils)
Autre(s) forme(s) du nom : MORELET
MORELLET
Date(s) : 1765-6-14   / 1836-12-17
Notes biographiques

Fils de musicien, le Franc-Comtois Louis-Joseph MORLET devient lui aussi musicien, tout en étant donné comme "marchand" à Gray au moment de son mariage, en 1793. Après la Révolution, il devient organiste de la cathédrale de Besançon.

• 14 juin 1765, Gray [Haute-Saône] : Louis-Joseph MORLET naît dans cette petite ville franc-comtoise, fils de Louis-Joseph MORLET et de Marie-Anne Boujardet, qui s'étaient mariés dans la même ville le 31 juillet 1764. Son père était alors dit "musicien" et sa mère est une sœur de François-Nicolas BOUJARDET, attesté comme maître de musique à Coutances puis à Saint-Dié. L'un des témoins de leurs noces était Antoine BOURDELET, maître de musique. Lors du baptême de l'enfant, aucun métier n'est spécifié, ni les liens de famille précisés. Ainsi, le parrain est-il simplement nommé Joseph Boujardet, sans plus de détails. Il signe, ainsi que le père de l'enfant.

• [Vers 1772 - vers 1782], Gray ? : Louis-Joseph MORLET fils est-il enfant de chœur dans une maîtrise de Gray ou de la région environnante ?

• Novembre 1780, Saint-Broing [Haute-Saône] : Les comptes de l'abbaye de prémontrés Notre-Dame de Corneux indiquent qu'il a été payé 48 livres "à MORLET organiste pour avoir montré au novice". L'abbaye de Corneux se trouve à une lieue à l'est de Gray. Son père Louis-Joseph MORLET l'a probablement fréquentée quelque temps pour initier à l'orgue le novice Charles-Félix-Hippolyte DUPOIRIER qui va ensuite tenir l'orgue de l'abbatiale jusqu'à la Révolution. On ignore à quelle tribune officiait MORLET père, mais cette mention atteste que la famille était liée à l'art de toucher l'orgue.

• 2 juillet 1785, Gray : Son père, Louis-Joseph MORLET, âgé d’environ 50 ans, meurt "dans la communion des fidèles". Le lendemain il est inhumé "au cimetière de cette paroisse". L'acte de sépulture est sommaire et n'indique ni métier ni liens familiaux. Les signataires sont les témoins habituels des sépultures de la paroisse Notre-Dame. Louis-Joseph fils, qui a alors 20 ans, est probablement absent.

1790, lieu ? : Louis-Joseph MORLET est âgé de 25 ans. Quel métier exerce-t-il, et où ? Il pourrait être militaire, en garnison à Auxonne, mais ce point reste une hypothèse et demande à être documenté.
• 1790, Auxonne [Côte-d'Or] : Cette petite ville située à 32 km au sud-est de Dijon et à 36 km au sud de Gray par les itinéraires pédestres les plus brefs, est implantée "outre Saône", sur la rive gauche, ce qui la fait relever du diocèse de Besançon. Dès le XVe siècle, l’église paroissiale Notre-Dame d’Auxonne possédait des orgues, ensuite plusieurs fois remaniées. En 1789, les orgues sont reconstruites "à neuf" par le facteur François CALLINET qui, "après avoir fait la visite generalle de l'orgue actuelle", avait écrit en octobre 1788 qu’elle était "en majeure partie, réduit en pourriture et hors des proportions". Durant la durée du chantier, l’organiste de la paroisse, Pierre TERRIER, est envoyé à Beaune, à 55 km de là, pour se perfectionner auprès de l’organiste de la collégiale, Jean-Nicolas MORISSET.
À la fin du chantier, en décembre 1790, MORLET participe à la réception de l'orgue d'Auxonne, selon ce que rapporte une lettre postérieure adressée par François CALLINET à la fabrique de Vesoul, datée du 2 février 1808 : "Où j’ai été connu de Mr MORLET c’est à Auxonne où il cet trouvé à la réception d’un orgue de Grand 8 pieds que j’ai fait neuf et le dernier que j’ai fait en 90 au moment de la Révolution". Cependant Morlet n’apparait pas dans les comptes de la réception de l’orgue d’Auxonne, seuls BOILLOT et MORISSET sont appointés officiellement pour ce faire.

• [À une date à préciser, entre 1791 et 1792], Gray : Louis-Joseph MORLET s'installe à Gray où, en 1793 il est dit "marchand".

• 5 février 1793, Rigny [Haute-Saône] : Lorsque Louis-Joseph MORLET, âgé de 27 ans, se marie avec Marie Lavaytte/Lavayre, 24 ans, fille d'un cultivateur de Rigny, il est dit "marchand, domicilié à Gray", c'est-à-dire à 5 km de Rigny. Ce village situé sur la rive droite de la Saône, en amont de Gray, compte 600 habitants en 1793. Son père, défunt Louis-Joseph MORLET, est également dit "marchand".
• 17 frimaire an II (6 décembre 1793), Gray : Son épouse accouche d'un premier fils, enregistré le lendemain à l'état-civil sous les prénoms de François-Cyprien. Louis-Joseph MORLET est présent et signe, mais son métier n'est pas mentionné dans l'acte. Le couple est domicilié place des Droits de l’Homme à Gray.

• 23 brumaire an IV (13 novembre 1795), Gray : Né la veille, un second fils – prénommé Simon – est déclaré à la maison commune. Louis-Joseph MORLET et sa femme habitent toujours à la même adresse. Pas plus que précédemment son métier n'est précisé.

• [À une date à préciser, entre 1796 et 1800], Besançon : Louis-Joseph MORLET quitte Gray pour Besançon.

• 1er vendémiaire an IX [23 septembre 1800], Besançon : Pour la fête de la fondation de la république, MORLET est classé parmi les "fagetti" avec Jean-Baptiste CLAVEAU aîné et GUIGNET. Il joue avec d'anciens musiciens du chapitre métropolitain et des musiciens profanes (ou militaires), notamment Joseph FISCHER, Didier HUMBLOT, Antoine DACLIN, Antoine FLAMAND, Hubert NOLL, Jean-Marie GANDON, Claude-Louis COURCIER, Jean MARCHALY, Pierre LAPRET ...

• [Date ? avant fin 1810], Besançon : Louis-Joseph MORLET est nommé organiste de la cathédrale de Besançon.

• 28 novembre 1810, Vesoul [Haute-Saône] : Après un an et demi de réflexion (devis…) et de travaux, François CALLINET a terminé son chantier sur l'orgue de Saint-Georges de Vesoul. L'instrument est reçu le 28 novembre 1810 par MORLET, organiste de la métropole de Besançon.

• 1832, Besançon : Charles-Orland RONCAGLIO, jusqu'alors organiste de Saint-Pierre, succède à Louis-Joseph MORLET à l'orgue de la Métropole.

• 17 décembre 1836, Besançon : Louis-Joseph MORLET est dit "propriétaire" lorsqu'il décède dans son domicile n°10 rue Ronchaux, âgé de 71 ans. L'acte de décès est établi le lendemain sur la déclaration de deux "amis du défunt", Pierre-Melchior Dumont, propriétaire de 62 ans, et Jean-Étienne Jacquemard, sous-chef de la mairie, 46 ans. Ils rappellent son lieu de naissance et les noms de ses parents, ainsi que celui de son épouse, madame Marie Lavaytte.

Mise à jour : 11 avril 2022

Sources
F-Ad25/ L 396 ; F-Ad70/ BMS Gray ; F-Ad70/ NMD Gray ; F-Ad70/ NMD Rigny ; F-Am Besançon/ NMD Besançon ; P.M. Guéritey, "La Haute-Saône, Terre d’accueil pour les Callinet…", Salsa, 2019 ; P.M. Guéritey, Bénigne Boillot, facteur d'orgues, 2021 ; P.M. Guéritey, Orgues et organistes à Besançon…, 2022

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