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MIELLE, Claude (1722 av.-1768)
État civil
NOM : MIELLE     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MIEL
Date(s) : 1722 av.  / 1768-8-3 
Notes biographiques

Claude MIELLE est successivement maître de musique dans plusieurs églises importantes, la collégiale Notre-Dame de Beaune, les cathédrales de Laon, Bourges et – sous réserve – Dijon...

Né quelque part dans le diocèse de Langres, Claude MIELLE pourrait être lié familialement aux deux frères François et Clément MIELLE qui en sont, eux aussi, originaires (ils sont nés à Chatoillenot [Haute-Marne], l'un en 1723, l'autre en 1747, fils de Clément Mielle et de Nicole Frécard). En tout état de cause, Claude appartient à la génération antérieure : pourrait-il être leur oncle ? Cette hypothèse reste à étayer...

• On ignore actuellement où il a été formé à la musique : à la maîtrise de la cathédrale de Langres ? Avant avril 1722, il est ordonné prêtre.

• 1er avril 1722, Beaune : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame de Beaune examine la candidature de MIELLE "de Dijon" qui a offert ses services en tant que maître de musique. Les chanoines décident "de le retenir icy, de le loger & nourrir à la maîtrise pour trois jours pendant lesquels il fera preuve de sa capacité dans la composition avant d’être reçu". Le 10 avril 1722, les chanoines entendent "au chœur un motet que le sieur MIELLE avoit composé ces jours icy", et l'apprécient manifestement. Ils se disent "bien instruits de la probité, des mœurs & de la capacité dudit sieur MIELLE par des lettres de Dijon", et décident de recevoir Claude MIELLE pour six années comme maître de musique. Il succède à Jacques DELONAY, qui part pour Toul à la fin du mois. D'emblée, Claude MIELLE se plaint aux chanoines de l'indocilité des enfants de chœur dont il hérite. Le chapitre envoie des députés sermonner les enfants et décide que le règlement de la maîtrise va leur être lu régulièrement.

• 5 avril 1724, Beaune : Sur certificat médical, les chanoines autorisent Me Claude MIELLE, "prêtre & maître de musique de céans", à porter la perruque "à condition quelle sera suivant les règles de la modestie cléricalle".
• 8 novembre 1724 : Claude MIELLE demande la résiliation de son bail de maître de musique à la collégiale Notre-Dame. On peut chercher l'une des raisons de sa démission du côté de "la mésintelligence" notée le 2 août précédent, qui "régnoit toujours entre les musiciens & le maître de musique de cette église & qu’ils se répandoient en parolles injurieuses les uns contre les autres".
Deux jours plus tard, le 10 novembre 1724, le chanoine Loppin propose comme maître de musique Claude GAVEAU, alors maître de musique de l’église collégiale Saint-Étienne à Dijon. Le 12 novembre 1724, le chapitre fait ses comptes avec MIELLE. Celui-ci est-il parti directement pour Laon ?

• 27 février 1726, Laon : Claude MIELLE, maître de musique de la cathédrale, signe comme parrain l'acte de baptême de Claude, fils de Noël THUILLIER.

• 9 juin 1727, Bourges : Le chapitre de la Sainte Chapelle établit un bail de maître de musique pour neuf années avec Claude MIELLE, "prêtre du diocèse de Langres", à compter du 25 juin 1727. Il prend possession de la place de chapelain libérée par le décès de Pierre GIRARD.

• 23 mai 1729, Bourges : "Mrs [les chanoines du chapitre palatin] ont ordonné à leur receveur de payer à maistre MIELLE maistre de musique de leur Eglise la somme de dix Livres pour la depense qu'il a faite pour les musiciens étrangers du motté de la saizaine de may dernier".

• 1er février 1731 et 4 février 1732, Bourges : C. MIELLE reçoit 6 livres du chapitre de la Sainte Chapelle pour combler "la dépence qu'il a fait pour les musiciens étrangers du jour de saint Julien dernier", et de même "pour le repas qu'il a donné à trois musiciens de l'église Saint-Estienne le jour de Saint Jullien".

• 12 juillet 1734, Bourges : Mentionné aux chapitres jusqu'en 1734, François PETITFILS DU GERMAIN, devenu curé de Baugy, délaisse sa maison qui est alors occupée par le maître de musique MIELLE à partir du 12 juillet 1734.

• 1736, Bourges : Un second bail est probablement signé entre le chapitre de la Sainte Chapelle et le maître de musique. La même année, sa messe Salva nos, Christe est publiée chez Ballard. On conserve aussi le témoignage de partitions ayant appartenu à C. Mielle (Campra, Desmarets).

• 4 mars 1737, Bourges : Claude MIELLE, Joachim DEDOUÉ (l'organiste de la cathédrale), "messire Léger LEMAIRE bénéficier de la cathédralle, messire Pierre LEMAIRE, bénéficier de la collégialle de St-Ursin", ainsi que sans doute d'autres musiciens, assistent et signent au mariage de Pierre Hauteterre, bourgeois de Caen, et de Dlle Élisabeth Dubuisson, de la paroisse Saint-Ursin, où se déroule la cérémonie.

• 1745-1746 : Le maître de musique Claude MIELLE est relogé et indemnisé "ainsi qu'il a esté promis en faisant la démolition de la maîtrise" du 1er mars au 1er septembre 1745. Les travaux se poursuivent car les indemnisations continuent du 1er septembre au 1er mars 1746.

• 17 juin 1746, Bourges : Claude MIELLE signe un troisième bail avec le chapitre de la Sainte Chapelle, d'une durée de neuf années, soit théoriquement jusqu'en 1755.

• 4 juillet 1749 : Le maître de musique, MIELLE lui-même, vend une armoire pour la cuisine, relève Marie-Reine Renon.
• 20 mars 1750, Bourges : Le chapitre de la Sainte Chapelle lui accorde 72 livres de gratification pour avoir "laissé au chœur de leur église trois livres de sa musique où se trouve les invitatoires, les hymnes, introïts, proses des fêtes annuelles, l'antienne Asperges deux fois, trois messes et plusieurs airs pour les Saluts et stations à l'usage de leur église".

Les registres de la Sainte Chapelle conserve mention de la présence de MIELLE à Bourges jusqu'en 1753, son nom étant inscrit aux chapitres généraux.

• 2 août 1751, Dijon : Dans l'église Saint-Pierre, le sieur Claude MIELLE est témoin du mariage de Jean Petitot, maitre relieur, et de Madeleine Duval, fille majeure du sieur Jean-Bénigne Duval. Il est dit "premier musicien de la cathédrale", ce qui n'est pas un titre habituel : cela signifie-t-il qu'il en est maître de musique ? Il signe "Mielle" avec un paraphe en Z caractéristique. Le rédacteur de l'acte indique clairement son prénom, ce qui pour une fois évite toute ambiguïté. Claue MIELLE est-il de passage, ou a-t-il quitté Bourges pour s'installer à Dijon ? Les deux villes sont séparées de 230 km environ, par l'itinéraire pédestre le plus direct.

• 1754-1756, Dijon ? : Selon M.-R. Renon, Claude MIELLE serait durant plusieurs années maître de musique à Saint-Étienne de Dijon. Les registres capitulaires étant perdus, la preuve est difficile à apporter.

• 28 avril 1756, Dijon : Le Te Deum d'un nommé MIELLE est joué dans l'église des Jacobins, à l'Académie littéraire de Dijon. Il est dit à nouveau "premier musicien de la cathédrale" et reçoit 102 livres pour avoir dirigé 32 musiciens. Est-ce lui ? Il s'agit peut-être plutôt de François MIELLE, qui depuis Pâques 1743 chante la haute-contre à la cathédrale Saint-Étienne de Dijon, et qui s'illustrera peu après comme maître de musique du Prince de Condé.

• 1757, Bourges : Après la suppression du chapitre palatin, le chapitre cathédral Saint-Étienne accorde une pension viagère de 4 livres à Claude MIELLE. Cela paraît quelque peu contradictoire avec une longue présence antérieure à Dijon, laquelle reste à confirmer...

• 15 avril 1758, Bourges : Le chapitre Saint-Ursin propose un bail de neuf années au "ci-devant maître à la Sainte Chapelle" à compter de la Saint-Jean-Baptiste. Claude MIELLE succède à TERNIER et collabore avec l'organiste BALAND père et le serpent RAIMOND.

• 1767, Bourges : La dernière mention du versement de la pension à laquelle il peut prétendre comme ancien de la Sainte Chapelle de Bourges date d'avril 1767. Le 23 juin, il assiste au chapitre général de Saint-Ursin. Le 27 juillet 1767, le chapitre nomme son successeur, COULON.
Il assiste encore au chapitre du 7 juin 1768.

• 3 août 1768, Bourges : Claude MIELLE est décédé "à quatre heures du matin et il fut enterré le lendemain. Ce fut M. Bocheron de la Vauverte qui fit l'enterrement ; porteurs du coin du drap : MM. MALYVERT, TISSIER, BENOIT et CANNEAUX".

• • • RÉFÉRENCES DE SA MESSE DE 1736 :
Claude MIELLE, Missa quatuor vocibus cui titulus, Salva nos, Christe. Authore Claudio Mielle, Sacerdote ; Et sacri Sacelli Bituriensis Musices Praefecto., Paris, Ballard, 1736, 37 p., rééd. en fac-similé : CMBV, Les cahiers de musique. N° 47, 1997, 40 p.

Mise à jour : 19 septembre 2020

Sources
F-Ad02/ 5MI 0069 ; F-Ad18/ 14 G 43 ; F-Ad18/ BMS Bourges, St-Ursin ; F-Ad21/ BMS St-Pierre de Dijon ; F-Ad21/ G 2546 ; F. Lesure, Dictionnaire musical... 1999 ; Journal des chanoines Malyvert et Bengy, 1941 ; M.-R. Renon, Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, 2007 ; M.-R. Renon, Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, 2007  ; M.-R. Renon, La musique à la Sainte-Chapelle de Bourges [...], sd.

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