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Pour citer Muséfrem
MAUROUMEC, Jean-Baptiste Pierre (1763-1817)
Autre(s) forme(s) du nom : MARROUMÉ
MARROUMEC
MARROUMECQ
MAUROUMECQ
MAURROUMEC
MAUROMEC
MOROMEC
Date(s) : 1763-1-19 / 1817-3-21
Plus connu pour avoir alimenté la rubrique des faits divers que pour son activité musicale, Jean-Baptiste MAUROUMEC est un béarnais qui mena une double vie entre Lescar [Pyrénées-Atlantiques] où résidait son épouse légitime et Saint-Sever [Landes] où il gagna la confiance d'une riche veuve qu'il escroqua et dont il tua l'amant. Plus jeune, il toucha l'orgue de l'église paroissiale de Pau dans les années qui précédèrent la Révolution.
• 19 janvier 1763, Lescar [Pyrénées-Atlantiques] : Jean-Baptiste MAUROUMEC voit le jour dans la paroisse Notre-Dame. Il est le fils de François MAUROUMEC, facteur d'orgue, natif de Bordeaux, et de Marie-Anne de Lavigne. Il est baptisé le jour même. Le parrain est Jean-Baptiste BAISSAC-LABRUYÈRE, aussi facteur d'orgues, et la marraine Jeanne Duplan, de Pau. Il reçoit également le prénom de Pierre mais les sources qui le concernent à l'âge adulte se contentent de celui de Jean-Baptiste.
• 11 décembre 1778, Pau : À l'approche de ses 16 ans, Jean-Baptiste MAUROUMEC est choisi par les jurats de la ville pour toucher l'orgue de l'église Saint-Martin, après le départ de Pierre DUBOIS pour la cathédrale Sainte-Marie d'Oloron. On lui promet 300 livres par an et il est prévu que son père répare gratuitement l'orgue de l'édifice.
• 28 mai 1789, Lons : Jean-Baptiste MAUROUMEC épouse Catherine Cabanné dites Manes. Son acte de mariage le présente comme "organiste de la ville de Lescar". Cette précision doit être comprise dans le sens "natif de Lescar" car le titulaire de l'orgue de la cathédrale de cette ville à cette date est Jean-Baptiste BOYÉ qui figure d'ailleurs parmi les témoins présents à la cérémonie célébrée en l'église paroissiale Saint-Jean de ce faubourg de Pau
• 15 avril 1790, Lescar : Une première fille naît de leur mariage. Jean-Baptiste MAUROUMEC est toujours qualifié d'organiste. Mais l'église qui le salarie n'est pas mentionnée. Sans doute est-il toujours en fonction à l'église Saint-Martin de Pau.
• 17 novembre 1793, Lescar : Catherine Cabanné met au monde un fils. Jean-Baptiste MAUROUMEC est à nouveau dit organiste sans plus de précision.
• 29 brumaire an V (19 novembre 1796), Lescar : Un deuxième garçon voit le jour.
• 9 prairial an V (28 mai 1797), Saint-Sever [Landes] : Jean-Baptiste MAUROUMEC est le fondé de pouvoir de Marie de Noguès, la veuve en secondes noces du conventionnel Monestier de Lozère. Il est chargé de négocier avec les parents de celle-ci pour revendiquer en son nom des biens à Saint-Loubouer et couvrir la dot constituée lors de son premier mariage avec le baron Jean-Armand-Germain d'Abidos.
• Devenu régisseur du château d'Onnès, propriété de Marie de Noguès à Aurice [Landes], Jean-Baptiste MAUROUMEC est non seulement l'homme de confiance de la châtelaine, mais surtout son amant. Leur relation nous est connue grâce à un incident rapporté par Léon Dufour. "La belle dame s'était retirée dans ce château. Un certain organiste étranger à notre population quoiqu'il résidât à St-Sever, s'éprit de la dame quoique père de famille. Il était de nuit dans ce château lorsqu'un officier français homme jeune et beau, s'introduisit de nuit, par une intrigue inconnue, dans la cour du château. L'organiste violent et jaloux, lui tira, d'une croisée, un coup de fusil et le tua. Ce bel officier avait eu de ses relations avec Madame Monestier une fille qui fut placée par l'organiste chez un paysan de la commune du Leuy où elle vécut jusqu'au milieu du siècle et où elle passait pour sorcière. » Des recherches dans l'état civil de Saint-Sever et d'Aurice confirment cette anecdote.
• 6 floréal an V (29 avril 1798), Saint-Sever : Le décès d'un nommé Mignard, capitaine commandant de la garde d'Ostende âgé de 36 ans, meurt à l'hôpital. Il s'agit à n'en pas douter de la victime abattue par Jean-Baptiste MAUROUMEC.
• 28 ventôse an VII (19 février 1799), Aurice : Quasiment neuf mois plus tard, une petite fille, âgée d'un jour, est trouvée avec ses langes dans la charmille du jardin d'Onnès. La déclaration de cette enfant est enregistrée en mairie et Jean Baptiste MAUROUMEC figure parmi les témoins. Il est dit cultivateur.
• 17 prairial an VII, (5 juin 1799) Lescar : L'épouse de Jean-Baptiste MAUROUMEC met au monde une fille, mais ce n'est pas lui qui se rend à la mairie pour déclarer cette naissance car il est alors absent.
• 13 pluviôse an X (2 février 1802), Lescar : Il devient le père d'un dernier enfant, une petite fille, dont il déclare cette fois-ci la naissance en mairie.
• 5 prairial an X (25 mai 1802), Arzacq-Arraziguet [Landes] : En l'étude du notaire Darrivière, Marie de Noguès, vend à Jean-Baptiste MAUROUMEC son domaine d'Onnès moyennant 21 000 francs dont seuls 1 000 sont payés ce jour-là. L'acte prévoit que les 20 000 francs restants soient payés dans les trois ans qui suivent.
• 11 nivôse an XI (1er janvier 1803), Lescar : Marie de Noguès meurt au domicile de Michel Giraudy, un sculpteur et ami avec Jean-Baptiste MAUROUMEC.
• 12 prairial an XII (30 mai 1804), Laruns [Pyrénées-Atlantiques] : Jean-Baptiste MAUROUMEC perd l'un de ses fils âgé de 10 ans qui était sans doute malade puisque que son acte de décès mentionne qu'il était venu prendre les eaux dans cette localité de la vallée d'Ossau.
• 21 mars 1817, Aurice [Landes] : Jean-Baptiste MAUROUMEC "de Lescar [...] profession de vivant de ses rentes" meurt au château d'Onnès. Au décès de son amante et bienfaitrice, Jean-Baptiste MAUROUMEC était revenu vivre à Aurice avec sa famille menant avec elle une existence confortable assurée par les revenus de six métairies dont certaines seront ensuite revendues par sa veuve et ses enfants pour éponger la dette de 20 000 francs qui n'avait jamais été soldée. Marie-Laurentine Monestier, fille et héritière de Marie de Noguès, avait en effet entrepris dans les mois précédents une action en justice et fit saisir le 5 janvier 1817 le domaine d'Onnès
Mise à jour : 4 décembre 2021