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MATOULET, Jacques (ca 1738-1780)
État civil
NOM : MATOULET     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : MATHOULET
MATOULETE
MATOURET
Date(s) : 1738 ca  / 1780-2-28
Notes biographiques

Le parcours de Jacques MATOULET, "clerc tonsuré du diocèse de Noyon", reste à documenter avant son arrivé à Nantes où il est brièvement maître de musique de la cathédrale Saint-Pierre avant de rejoindre Bordeaux. Il est reçu à deux reprises à la collégiale Saint-Seurin. Son parcours est indissociable de celui de son frère cadet Jean Charles. Un tempérament instable semble desservir leurs carrières respectives.

• Vers 1737, Saint-Pierre de Nelle [aujourd'hui Nesle dans la Somme] : Jacques MATOULET naît de l'union de Charles Matoulet avec Louise Charlotte Galet. Son père exerce la profession de maître vitrier dans cette petite localité à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Noyon [Oise]. Faute de registres, l'information résulte de recoupements.

• [1740-1760] : Une vingtaine d'années du parcours de Jacques MATOULET restent à documenter, à commencer par sa formation musicale. Lorsqu'il est reçu à Nantes, il est "clerc tonsuré du diocèse de Noyon".

• 1761-1763, Blois [Loir-et-Cher] : La Laurencie attribue à Jacques MATOULET la maîtrise de la cathédrale de Blois, ce qui est inexact. Les registres capitulaires de Blois omettent le prénom du MATOULET présent jusqu'en 1763. Il s'agit plutôt de Jean-Charles, frère cadet de Jacques qui exercera également à Nantes.

• 15 juillet 1761, Nantes [Loire-Atlantique] : Consécutivement au décès du regretté maître de musique Claude GIBAULT, le chapitre de la cathédrale Saint-Pierre recrute Jacques MATOULET. Rappelons que, pris de court, c'est le maître de musique du Concert, le sieur Nicolas Henri DEPOIX, qui avait composé le motet à grand chœur attendu par le chapitre pour le jour de l'Assomption.

• 29 juillet 1761, Nantes : Référence est ici faite à La Laurencie qui a pu consulter les registres capitulaires avant leur disparition. Il rapporte les conditions de recrutement de Jacques MATOULET, clerc tonsuré du diocèse de Noyon, reçu sur concours et "dont la composition [était] la plus exacte et la plus musicale". Cette appréciation du chapitre fut plus tard pondérée lors d'une autre délibération où on "l'accusait de s'être fait composer son morceau de concours" RC A 15).
MATOULET recevait 700 lt d'appointements en plus des autres avantages accordés à son prédécesseur. Il cumulait les postes de maître de musique et de psallette où il était logé. Le chapitre le dédommage de 72 lt pour frais de voyage (Ad44- 36 J 26). La ville dont il vient n'est donc pas très éloignée. À titre d'exemple lorsque Philibert GAUDION, venant de Poitiers est reçu, il reçoit 110 lt de dédommagement.

• 1761-1764, Nantes : Selon La Laurencie, MATOULET ne tarda pas à mécontenter le chapitre par sa mauvaise conduite. Il cite les registres capitulaires répertoriant les diverses plaintes reçues. S'accumulent désordre de la psallette, négligence des enfants de chœur et de leur instruction, sans compter ses dettes. Au mois de juillet 1764, "le chapitre retentissait des plaintes auxquelles donnait lieu le maître de musique et on décidait de se priver de ses services". Le chapitre sursoit à sa décision jusqu'à la fin d'année, disons qu'il organise une sortie progressive.

• 9 juillet 1763  : Le sieur Jacques MATOULET reçoit 60 lt pour les débours occasionnés par les musiciens extraordinaires(Ad44- 36 J 26).
• 11 juin 1764  : Jacques MATOULET, maître de musique à la cathédrale Saint-Pierre, devient le parrain d'une fille de Claude-César FLORENTIN.
• 16 novembre 1764 : MATOULET, maître de musique demeurant rue de la Bléterie, maison de la veuve Couraud, publie une annonce dans les Affiches proposant l'enseignement de la musique. Il n'est donc plus en charge des enfants à cette date car le maître est logé à la psallette.

• 26 juin 1765, Nantes : "Maître Jacques MATOULET clerc tonsuré" signe au mariage de son frère Jean Charles MATOULET, aussi musicien qui épouse Renée Marie Tréhou. Celui-ci étant mineur il agit sous l'autorité de Jacques MATOULET. MATOULET n'est plus désigné comme appartenant à la cathédrale. Le détail a toute son importance lorsqu'il est mis en perspective avec l'arrivée de François CAPPA-LESCOT. En effet, depuis janvier 1765, ce nouveau musicien a été reçu à la psallette d'abord, puis confirmé en mars comme maître de musique. L'information est attestée par le versement de 171 lt le 26 mars 1765, en dédommagement de ses frais de voyage (Ad44/ 36 J 26). Ceci signifie implicitement que Jacques MATOULET ne fait plus partie de l'effectif.

• 4 février 1766, Nantes : Jacques MATOULET, maître de musique (sans précision de son lieu d'exercice) épouse en l'église Saint-Denis Thérèse-Françoise Bazin, la fille d'un ancien lieutenant des gabelles. Il habite alors paroisse Saint-Nicolas.

• 26 juin 1767, Bordeaux [Gironde] : Il est reçu à la collégiale Saint-Seurin après avoir remporté le concours pour le poste vacant de maître de musique. Les registres de comptabilité du chanoine receveur précise que 2000 livres lui sont versées chaque année pour l'entretien de la psallette qu'il dirige.

• 21 mars 1768, Bordeaux : En raison de certaines négligences dans sa conduite de la psallette et surtout suite à la découverte de la lecture pendant les offices par les enfants de chœur de livres et cahiers écrits à la main, Jacques MATOULET est convoqué chez le président du chapitre pour y être rappelé à l'ordre.
• 21 mars 1768 : Il encourage le chapitre à recruter son frère Jean Charles MATOULET pour occuper le poste de sous-maître de musique.
• 22 juillet 1768  : Son frère est congédié.

• 21 septembre 1769, Bordeaux : Les Affiches de Bordeaux rapportent que le mois précédent, à l'occasion de la fête de Saint Louis que célébra l'Académie royale de sciences, belles lettres, et arts en l'église des Pères Récollets, le sieur MATOULET, maître de musique de l'église collégiale Saint-Seurin, fit exécuter un motet de sa composition.
• 27 novembre 1769, Bordeaux : Jacques MATOULET est à nouveau convoqué par le chapitre suites aux "differentes plaintes qui ont été relevées au sujet des fortes depenses et desordres de la psalette".
• 11 décembre 1769, Bordeaux : Il est renvoyé de la collégiale Saint-Seurin.

• 20 avril 1776, Bordeaux : L'inventaire sommaire des registres de la Jurade mentionne le projet de fondation d'une Académie de musique dirigée par Jean-Baptiste FEYZEAU, Jacques MATOULET et un certain MAGNOUAC et dont les statuts envisagent la réunion de 30 membres ordinaires et de nombreux amateurs associés pour assister régulièrement à des concerts. C'est ainsi qu'une "Société des amateurs de musique de Bordeaux" voit le jour 9 juillet 1779 dans la Salle du Couvent des Jacobins, mais seul MAGNOUAC semble encore porter ce projet
• 16 septembre 1776, Bordeaux : Suite au départ de LEVASSEUR , les chanoines de Saint-Seurin entreprennent de se renseigner sur "sur la bonne vie et moeurs du sr Matoulet qui se présente de nouveau" qui a été "ci devant maître dans [leur] Eglise".
• 1 octobre 1776 : Il entre à nouveau au service de la compagnie Saint-Seurin comme maître de musique avec un salaire de 2000 livres par an.

• 2 février 1777, Bordeaux : Jacques MATOULET devient père d'un enfant.
• 12 mai 1777 : Le chapitre détermine sa sortie au 1er juillet mais cela n'est pas suivi d'effet.

• 1779, Bordeaux : MATOULET figure dans l'Almanach de commerce, d'arts et métiers pour la ville de Bordeaux et de la province,comme maître de musique vocale.

• 28 février 1780, Bordeaux : Il s'éteint. Il est inhumé dans le cloitre de l'église Saint-Seurin.

Mise à jour : 13 février 2021

Sources
B. Michel, Le noël à grand chœur…, 2012 ; C. Mellinet, De la musique à Nantes..., 1837 ; Céleste Raymond, Les anciennes sociétés musicales..., 1899 ; F-Ad33/ G 1018 ; F-Ad33/ G 1020 ; F-Ad33/ G 1039 ; F-Ad33/ G 1479 ; F-Ad33/ G 1480 ; F-Ad33/ G 1482 ; F-Ad33/ G 1496 ; F-Ad33/ G 1498 ; F-Ad33/ G 1500 ; F-Am Bordeaux/ BMS St-André ; F-Am Bordeaux/ BMS St-Seurin ; F-AmNantes/ BMS Notre-Dame, Nantes ; F-AmNantes/ BMS St-Denis, Nantes ; F-AmNantes/ BMS St-Nicolas, Nantes ; F-Bm Bordeaux/ D 41927 (1779) ; F-Bm Bordeaux/ Portail Séléné ; La Laurencie, La vie musicale...,1906 ; Les Affiches de Nantes ; Ph. Loupès, Chapitres et chanoines de Guyenne..., 1985

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