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MANDREVILLE, Jean-Baptiste (1752-1835)
État civil
NOM : MANDREVILLE     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Date(s) : 1752-1-6   / 1835-12-23 
Notes biographiques

La voix de basse-contre de Jean-Baptiste MANDREVILLE devait être belle et puissante pour avoir convaincu les chanoines de Notre-Dame de Paris de le recevoir à leur service en 1775, alors qu'il était à peine âgé de vingt-trois. Son parcours dans trois autres riches et puissantes églises, à la collégiale de Saint-Quentin, Notre-Dame de Reims puis Saint-Martin de Tours, attestent d'un parcours de haut-vol au sein de structures musicales très étoffées, conduites par des maîtres réputés. En 1790, il perçoit 1 200 livres de revenus par an, ce qui le place au sommet de l'élite cantorale du diocèse et sans doute du royaume, hors système bénéficial. Les chanoines tourangeaux mettent également à profit ses talents de typographe puisqu'il grave, à plusieurs reprises, des messes en musique à leur usage. S'il conserve, avec des gages trois fois moindres, une place dans la nouvelle paroisse Saint-Martin jusqu'à la cessation du culte en 1793, il n'a pas de mal ensuite à s'adonner à son métier d'imprimeur, qu'il exerce jusqu'à sa mort en 1835, tout en retrouvant une place dans la maîtrise post-concordataire de la cathédrale de Tours.

• 6 janvier 1752, Warcq, tout près de Charleville-Mézières [actuel département des Ardennes, diocèse de Reims]: Jean-Baptiste MANDREVILLE vient au monde. Il est le fils de Pierre et de Marie Jeanne Docquin. Son parrain est Jean DOCQUIN, son oncle maternel, maître d'école et chantre de la paroisse qui signe avec le père. Sa mère a également signé le jour de son mariage. Les registres paroissiaux n’existent plus après 1752, ce qui empêche de connaître la profession de Pierre.

• On ne connaît actuellement encore rien de son éducation musicale. A-t-il été formé dans une psallette ou bien seulement par son parrain?

• 28 juin 1775, Paris : Toujours laïc, il est reçu clerc de matines, c'est-à-dire chantre ou musicien, à la cathédrale Notre-Dame.
• 27 juillet 1777, Paris: Il obtient quinze jours de congé pour aller rétablir sa santé à la campagne avec maintien de ses gains au chœur. Cela semble être le signal du départ vers d'autres cieux...Ce séjour de deux années dans la capitale est un atout majeur pour le jeune musicien qui le fera sans doute ultérieurement miroiter à ses employeurs potentiels. Il a chanté sous la direction de l'abbé Jean-Baptiste GUILLEMINOT-DUGUÉ. Il est ainsi signalé parmi les basses-contre qui viennent chanter à l'église Saint-Jean-le-Rond le jour de la saint Jean-Baptiste 1776 et encore en 1777.
• 7 décembre 1777, Saint-Quentin : Jean-Baptiste MANDREVILLE est reçu comme basse-contre à la collégiale aux honoraires ordinaires, outre 30 livres pour frais de voyage. Cette délibération est importante car elle nous informe sur la tessiture de notre chantre. Le maître de musique est alors Bernard JUMENTIER.

• 20 mai 1778, Saint-Quentin : Le secrétaire lui octroie une attestation de service, sans doute au moment de son départ car le registre ne fait plus mention de lui par la suite.

• 1779, Paris: L'Almanach Musical fait MANDREVILLE figurer à nouveau parmi les basses de la cathédrale Notre-Dame. Nous n'avons pas relevé de nouvelle délibération le concernant dans les registres capitulaires.

• 20 janvier 1784, Reims : « Ordinaire de l’Eglise de Reims », il épouse paroisse Saint-Hilaire, Marie-Marguerite La Gauche, veuve d'un maître boulanger, en présence de son frère Jean François Mandreville, qui habite à Rethel, et de Jean-Baptiste MONS, également musicien à la cathédrale. Pendant son séjour dans la cathédrale des sacres, il a chanté sous la direction de l'abbé HARDOUIN.

• 19 avril 1785, Tours : Contacté par courrier dès le 26 mars, Jean-Baptiste est reçu basse-contre à la collégiale Saint-Martin aux gages très élevés de 1 200 livres par an dont 800 en titre. Cela fait de lui l'un des musiciens d’Église les mieux payés de tout le diocèse avec ses confrère basses-contre de la collégiale. Le secrétaire le mentionne toujours sous la dénomination de [MANDERVILLE].
• 6 septembre 1785, Tours : Le chapitre lui fait verser 24 livres pour avoir gravé une messe en musique composée par l'abbé THUILLIER.

• 25 février 1786, Tours : On lui verse 144 livres pour prix de ses réparations aux livres à l'usage du chœur.
• 10 juillet 1786, Tours : A la suite de sa requête, la compagnie promet d'augmenter de 100 livres en titre ses revenus de ce musicien basse-contre.
• 10 août 1786, Tours : La compagnie lui avance la somme de 192 livres qu'il remboursera à raison de 24 livres chaque mois.
• 28 novembre 1786, Tours : Il est chargé d'imprimer [et/ou graver] deux messes en musique de GUIGNET, maître de musique de la cathédrale de Meaux, qui ont achetées par le chapitre. Où MANDREVILLE a-t-il appris à graver, à utiliser des caractères mobiles pour composer ces messes? Était-ce le travail de son père ?
• 20 mars 1787, Tours : Le chapitre demande au fabricier de lui rembourser la somme de 72 livres pour ses dépenses de livres à l'usage des enfants [de la psallette] "in pergameno scripti et notati" [en parchemin, écrits et notés].
• 2 août 1787, Tours : Le chapitre lui avance la somme de 300 livres qui sera remboursée mensuellement par des prélèvements de 24 livres.
• 27 novembre 1787, Tours : La compagnie le rémunère 96 livres pour les messes chantées en musique qu'il a imprimées ["pro missis in cantu musicali per ipsum typice impressis"].
• 8 novembre 1788, Tours : La fabrique lui avance la somme de 168 livres qu'il remboursera à raison de 24 livres par mois.
• 17 septembre 1789, Tours : Le chapitre consent à suspendre pendant deux mois le remboursement de ses dettes. Cette délibération survient probablement à la suite de l'annonce du décès de son épouse Marguerite. Elle est inhumée le lendemain paroisse Saint-Venant en présence de André Laurent GAILLOURDET et Jean-Baptiste Simon THUILLIER.

1790, Tours : Jean-Baptiste MANDREVILLE est toujours en fonction comme basse-contre de la collégiale Saint-Martin.Ses revenus sont de 1 200 livres dont 900 livres en titre et 300 "ad nutum", c'est-à-dire révocables. Il chante sous la direction de Julien Élie LEROY.

• 1er février 1791, Tours : Le directoire du district stipule qu'il doit avoir la somme de cinq cent livres de pension.
• 17 février 1791, Tours : Il adresse une attestation de revenus au Comité ecclésiastique dans laquelle il récapitule ses trois postes de Reims, Paris et Tours. Il écrit qu'il "fut demandé" à Tours.
• Le district de Tours propose de lui accorder un traitement de 500 livres, ramené à 300 par le département.
• 11 juillet 1791, Tours : Le directoire du district lui accorde un secours de 125 livres.
• 15 septembre 1791, Tours : MANDREVILLE est reçu comme l'un des quatre chantres de la nouvelle paroisse Saint-Martin dont la fabrique fonctionne depuis le mois de juillet précédent. Il y retrouve ANGO et PINSON et trois chantres, ROBERT, VASSEUR, GAILLOURDET. En réalité, tous étaient déjà en poste en mai car le culte n'a pas été interrompu. Chacun recevra "trente trois livres six sols huit deniers par mois, pour leur service ordinaire dans la ditte Eglise" soit un revenu annuel de 400 livres. soit trois fois moins qu'à la collégiale. Le 25 novembre suivant, tous rédigent une requête à l'intention de la fabrique, réclamant d'être enfin payés. Cette dernière dégage un secours de cent livres à chacun, somme correspondant à un trimestre échu en octobre.

• 22 mai 1792, Tours : Jean Baptiste MANDREVILLE, imprimeur et musicien, se remarie, paroisse Saint-Martin, à Jeanne Françoise Jahan, fille d'un ouvrier en soie, en présence de Jean François VASSEUR, François BONJOUR, Louis PINSON, André-Laurent GAILLOURDET.
• 30 août 1792, Tours : Il se présente à la permanence de l'administration municipale de Tours pour prêter le serment de liberté-égalité prescrit par la loi du 14 août précédent.
• 19 octobre 1793, Tours : Leur fils Jean Pierre vient au monde. Jean-baptiste est mentionné toujours comme musicien à Saint-Martin. Cet enfant deviendra curé de Cormery, où il mourra le 22 janvier 1858.

• 14 février 1794, Tours : Il touche du directoire du département la somme 473 livres 5 sols 6 deniers qu'on lui devait encore pour ses gages de chantre à Saint-Martin du 25 octobre 1792 au 31 décembre 1793, c'est-à-dire la suppression de la paroisse.
• 6 octobre 1796, Tours : MANDREVILLE, "imprimeur, demeurant en cette commune section de la poissonnerie" déclare la naissance de leur fille Jeanne Marie. Il est accompagné de  Jean François VASSEUR, musicien, et de la Marie Françoise Jahan, couturière, tante de l'enfant.

• 29 juin 1798, Tours : Il se rend à l'administration municipale afin de signer un certificat de résidence dans lequel on le présente comme "pensionné" demeurant depuis quatre ans chez le citoyen Gouesbeau, rue de l'Ecouerie. C'est l'occasion d'avoir un aperçu de son allure physique. Il est mentionné comme ayant une "taille de cinq pieds quatre pouces, visage plein, cheveux et sourcils blonds, yeux bleus, nez gros, bouche moyenne, menton rond, front bas".
• 13 août 1798, Tours : Toujours imprimeur, rue de l'Ecouerie, il déclare la naissance de Jeanne en présence de François BONJOUR, artiste musicien et de Marie Françoise Jahan, employée de l’hospice d’humanité de cette commune, tante de l’enfant.
• 27 octobre 1798, Tours : MANDREVILLE se présente à l'administration municipale et prête le serment conçu en ces termes, " je jure haine a la royauté et à l'anarchie, attachement et fidélité a la Republique et à la constitution de l'an trois" et signe.
• 1er août 1799, Tours : Leur fille Félicité vient au monde.

• 1805, Tours : Le registre des comptes de la fabrique de la "paroisse Saint-Martin en l’Église de Saint-Gatien de Tours" mentionne MANDREVILLE comme musicien de la nouvelle structure musicale après le rétablissement du culte à la cathédrale; il y retrouve deux anciens confrères de la collégiale martinienne, PINSON et VASSEUR.
• 24 mai 1813, Tours : « MANDREVILLE, l’un des chantres de notre église a présenté un volume grand in folio contenant les offices des principales fêtes imprimés et notés par lui en gros caractères conformément aux rites de l’Eglise de Tours et a prié le chapitre de bien vouloir l’accepter comme un témoignage de son zèle et de son dévouement ».
18 décembre 1817, Tours : Le chapitre fait verser 30 francs à MANDREVILLE « pour frais de reliure du volume grand in-folio composé de differentes pieces de plain-chant notées » par lui.

• 23 décembre 1835, Tours : Jean-Baptiste MANDREVILLE, ancien imprimeur, s'éteint à son domicile du 86, rue Colbert à deux heures du matin.

Mise à jour : 14 juillet 2017

Sources
Almanach musical de 1779 ; Almanach musical, 1776 ; An/ LL 232/34/2 ; F-Ad02/ G820 ; F-Ad37/ 1Q 534 ; F-Ad37/ 2L 285 ; F-Ad37/ 2L 803 ; F-Ad37/ 6 NUM6/ 261/ 005 ; F-Ad37/ 6 NUM6/ 261/ 012 ; F-Ad37/ 6 NUM6/ 261/ 021 ; F-Ad37/ 6 NUM6/ 261/ 142 ; F-Ad37/ 6 NUM6/ 261/ 200 ; F-Ad37/ 6 NUM6/ 261/ 707 ; F-Ad37/ 6 NUM6/ 261/ 821 ; F-Ad37/ 6NUM6: 261/311 ; F-Ad37/ 6NUM8/ 261/ 017 ; F-Ad37/ G 606 ; F-Ad37/ L 624 ; F-Ad37/ L635 ; F-Ad51/ 2 G 646 ; F-Ad51/ 2 G 647 ; F-Ad51/ 2E534/62 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°32 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°33 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°35 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°36 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°37 ; F-AdiocésainesTours/ P2L/ 947 ; F-AdiocésainesTours/3 D1 ; F-An/ DXIX/039/606-2/48 ; F-An/ DXIX/090/754/02,13 ; F-An/ DXIX/090/756/03 ; F-An/ DXIX/090/756/16 ; F-An/ H5/3610 ; F-An/ LL 232/35/2

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