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LUPOT, Mademoiselle, à Orléans (1762 av.-1765 ap.)

LUPOT, Mademoiselle, à Orléans (1762 av.-1765 ap.)

État civil
NOM : LUPOT     Prénom(s) : Mademoiselle     Sexe : F
Complément de nom : à Orléans
Date(s) : 1762 av.  / 1765 ap.
Notes biographiques

Dès 1762, voire peut-être plus tôt, "mademoiselle LUPOT" chante au Concert d'Orléans, recréé par François GIROUST en 1757. Le lien exact de cette chanteuse avec la famille des luthiers lorrains LUPOT reste à préciser. Elle pourrait être l'une des filles de François-Laurent LUPOT qui semble s'être installé à Orléans dès la seconde moitié des années 1750.

• 20 mars 1717, Mirecourt : François-Laurent LUPOT et Catherine Gilson / Gilleson (elle signe ainsi) se marient dans cette petite ville haut lieu de la lutherie. De ce mariage naîtront (au moins) douze enfants entre 1718 et 1738, dont au moins six filles. L'une d'elles pourrait être "Mademoiselle LUPOT" de l'Académie d'Orléans, vraisemblablement parmi les dernières-nées de la fratrie.

• [Seconde moitié des années 1750] : François-Laurent LUPOT et Catherine Gilson quittent Lunéville où ils sont attestés jusqu'en 1756, pour s'installer à Orléans.

• Janvier 1762, Orléans : Aux côtés de vingt-et-une autres personnes nommément désignées (deux femmes et dix-neuf hommes), Melle LUPOT figure pour la somme de 700 livres  dans un projet de budget de l'Académie de musique d'Orléans pour l'année qui commence (seul conservé). Elle est ainsi placée au deuxième rang sur le plan salarial, après la première chanteuse, Madame MONBRUN (laquelle touche 1 200 livres !). Cette académie recréée par François GIROUST dès avril 1757, avec le soutien du crops de ville et des élites orléanaises, regroupe à la fois des musiciens des églises orléanaises comme Christophe MOYREAU, Louis LEVASSEUR, Jean-François FOUCART, Florent VIGNON, Jacques BUDONGabriel LÉVÊQUE, Nicolas-Adrien FRANÇOIS..., et des maîtres indépendants comme le violoniste Charles-Florent BRANCHE ou les maîtres à danser DARNAULT et MAUBAN – dont la fille (non nommée) participait également à l'Académie.

• De mars à mai 1764, Orléans : "Mademoiselle LUPOT" figure plusieurs fois dans les programmes des concerts de l'Académie annoncés par Les Affiches de l'Orléanois. Le 16 mars 1764, on annonce qu'elle "chantera au Concert une ariette dans le goût italien". Puis le 23 mars un motet italien, peut-être le même que ce "petit motet dans le gout italien" programmé le 13 avril. Elle est aussi mentionnée pour une ariette le 11 mai 1764. On remarque qu'elle est parfois relayée (ou concurrencée ?) par Melle MAUBAN qui chante une cantatille le 6 avril 1764.

• Mars 1765, Orléans : "Mademoiselle LUPOT" est à nouveau mentionnée. Le 1er mars 1765, on annonce "Une Ariette nouvelle, chantée par Mademoiselle LUPOT", et le 29 mars 1765, "Le petit Motet Quam bonus Dominus, de Le Fèvre, chanté par Melle LUPOT".
De Louis-Antoine LEFEBVRE (Péronne, 1700-La Ferté-sous-Jouarre, 1763), on connaît le petit motet Quam bonus Israel Deus, donné en 1756 au Concert Spirituel et gravé entre 1753 et 1758 (selon le Catalogue du Petit motet de Nathalie Berton-Blivet). S'agit-il de la même pièce, dont l'incipit n'aurait pas été transcrit exactement par le rédacteur des Affiches de l'Orléanois (ou par les interprètes) ? Ou s'agit-il d'une partition inconnue de LEFEBVRE ? 

• Le nom de "Mademoiselle Lupot, premier dessus" figure dans le fonds d'Aiguillon, un fonds de partitions ayant appartenu aux ducs d'Aiguillon et conservé à Agen. Or les ducs d'Aiguillon possédaient un château à Véretz, sur le Cher, à une dizaine de kilomètres à l’est de Tours. On sait qu'en 1765-1766, Emmanuel-Armand d'Aiguillon y vécut avec son épouse et que durant cette période fêtes et concerts se succédèrent. Il est plausible que mademoiselle LUPOT soit venue d'Orléans, à 100 km de là, participer à certaines festivités. Cela correspond au moment où on la perd de vue à Orléans.
Ces partitions consistent essentiellement en extraits d'œuvres lyriques françaises : cinq Tragédies lyriques, un Divertissement, une Pastorale héroïque, trois Ballets héroïques, un Acte de ballet... Parmi les titres des œuvres dont sont tirés ces extraits, on remarque plusieurs pièces de Jean-Philippe Rameau (Hippolyte et Aricie, Pygmalion, Zoroastre, Castor et Pollux…). En dehors de Rameau, on peut citer aussi Le Triomphe des sens de Jean-Joseph Mouret, Les Fêtes de Paphos de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, Nitétis de Charles-Louis Mion, Les Amours de Tempé d'Antoine Dauvergne, Zaïde, Reine de Grenade de Pancrace Royer... Ces partitions ont été copiées à des dates inconnues, estimées en une fourchette large entre 1740 et 1770. Le milieu des années 1760 reste vraisemblable.

• Après 1765, on ne discerne plus de trace de cette mystérieuse mademoiselle Lupot à Orléans. Le luthier François LUPOT – qui pourrait être son frère – est fermement attesté à Orléans avec son épouse Marie Touly au moins à partir du début de l'année 1770. Le luthier François-Laurent LUPOT – qui pourrait être son père – meurt à Orléans le 21 août 1771, à l'âge de 76 ans, sur la paroisse Saint-Victor.

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• 16 décembre 1798 (26 frimaire an VII), Orléans : Une certaine Catherine Lupot, âgée de 70 ans, ex religieuse, native de Plombières-les-Bains, département des Voges [sic], fille des défunts François LUPOT et Catherine Gilson" meurt à son domicile situé "rue de la Liberté n° 105". L'âge indiqué correspond à la Catherine née le 14 juillet 1729 à Plombières, 7ème enfant des Lupot/Gilson. Il s'agit donc d'une sœur de François LUPOT, sœur qui était plus jeune que lui de quatre ans.
Rien ne permet de penser toutefois qu'avant de devenir religieuse elle avait pu chanter à l'Académie.
Aucun autre décès de demoiselle Lupot n'a été retrouvé à Orléans...

Mise à jour : 6 décembre 2019
(merci à François Turellier)

Sources
Dictionnaire de Biographie française, Aiguillon, art. 5, 1932 ; F-Ad35/ BMS Rennes, St-Pierre-en-St-Georges ; F-BmOrléans/ Affiches de l'Orléanois ; Herluison et Leroy, "Notes artistiques…", 1897  ; J.-Chr. Maillard, Bibliothèque musicale des ducs d’Aiguillon, 1999 ; Société des beaux-arts, 1902

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