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LEVASSEUR, Louis (1738-1807)
État civil
NOM : LEVASSEUR     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LE VASSEUR
Date(s) : 1738-10-15   / 1807-1-26 
Notes biographiques

Musicien d'origine picarde, Louis LEVASSEUR (ou LE VASSEUR) a servi l'Église toute sa vie, y compris après la Révolution. Il aurait pourtant aisément pu bifurquer vers une voie plus mondaine : à la fin des années 1760, sa voix de taille fait forte impression au Concert spirituel. La musique est restée sa passion jusqu'au bout : la veille de sa mort, il entonnait encore un Te Deum.

• 15 octobre 1738, Bruyères-sur-Oise [Val-d'Oise] : Né du mariage de Jacques Le Vasseur et de Jeanne Aubourg, Louis LE VASSEUR est le même jour baptisé en l'église paroissiale Saint-Vivien.

• [Vers 1745], Senlis : Le jeune Louis est reçu enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame.

• [Vers le milieu de l'année 1759], Orléans : Louis LEVASSEUR est reçu musicien à la cathédrale Sainte-Croix (date déduite de la durée de service indiquée par un certificat délivré mi 1763).

• Janvier 1762, Orléans : Louis LEVASSEUR est inscrit pour 150 livres dans le projet de budget de l'Académie de musique pour l'année 1762 (seul conservé). Il recevra 100 livres pour ses appointements de "haute taille récitante" et 50 "pour battre la mesure en l’absence du maître et avoir soin de la musique". Le mot "récitant" dans ce contexte désigne un chanteur soliste.
On peut penser qu'il avait dès son arrivée à Orléans participé à l'Académie de musique relancée par François GIROUST en 1757, Académie au sein de laquelle chantent ou jouent de nombreux autres musiciens d'Église, tels Christophe MOYREAU, Jean-François FOUCART, Paterne GOURGOULIN, Florent VIGNON, Jacques BUDON, Gabriel LÉVÊQUE, Nicolas-Adrien FRANÇOIS... mais aussi des maîtres indépendants comme le violoniste Charles-Florent BRANCHE ou les maîtres à danser DARNAULT et MAUBAN.

• 11 juin 1763, Orléans : Louis LEVASSEUR reçoit une attestation de vie et mœurs (en latin) délivrée par le chapitre. Ce certificat déclare d'abord que le jeune homme, originaire du diocèse de Beauvais, est "habile dans l'art musical" (formule accolée systématiquement aux chantres professionnels). Il précise qu'il est à la cathédrale "depuis environ quatre ans", qu'il "chante les louanges divines dans le bas-chœur, avec assiduité, piété et dévotion". Et enfin qu'il "a la réputation d'être modeste" et que "ses mœurs sont intègres et vertueuses"...
Il ne semble pas pour autant quitter la cathédrale, mais seulement sans doute accéder à une nouvelle étape des ordres ou à un bénéfice (ce certificat ne le dit pas clerc).

• 4 octobre 1766, Orléans : Louis LEVASSEUR, clerc du diocèse de Beauvais, reçoit du doyen et du chapitre Sainte-Croix provision et collation d'une des principales semi-prébendes (celle du chevet), succédant à Martin BOYTEL, décédé. Le certificat (en latin) accompagnant cette collation le déclare encore une fois expérimenté dans l'art musical et de bon mérite. Il bénéficie d'un logement par le chapitre. Ses obligations sont, aux heures canoniales, tant diurnes que nocturnes, de chanter au chœur, psalmodier et marquer la mesure (ces "heures canoniales" sont réparties de l'aube au crépuscule ; les vigiles, qui célèbrent la nuit, avaient lieu la veille au soir, à Sainte-Croix). Il prend possession le 8 octobre.

• 4 avril 1767, Paris : Louis LE VASSEUR, clerc du diocèse de Beauvais, est reçu parmi les machicots [musiciens] de la cathédrale Notre-Dame.
• 3 juin 1767, Orléans : Sa semi-prébende, vacante par son "absence et désertion", est attribuée à André HATTON. Le 14 août 1767, le chapitre de Sainte-Croix publie dans les Affiches de l'Orléanois une annonce pour faire savoir qu'il "a besoin de deux Musiciens ; l’un pour la partie de la Haute-Contre, & l’autre pour celle de la Haute-Taille". Le second poste est très probablement celui qui a été abandonné par Louis LEVASSEUR. L'annonce apporte quatre précisions qui ont toutes leur importance dans la définition du poste que vient de quitter Levasseur : "On ne reçoit point dans cette Eglise les personnes mariées ; les honoraires sont de 700 liv. par an, & les Offices sont disposés de maniere, que les Musiciens peuvent donner en ville des leçons de Musique. Il est nécessaire que les Sujets qui se présenteront, sçachent le chant sur le livre".

• 20 mars 1768, Paris : Louis LE VASSEUR intervient pour la première fois au Concert spirituel comme taille ; il chante un petit motet à voix seule de François GIROUST. Il se produira six fois au Concert spirituel, la dernière en avril 1771, souvent pour chanter des motets de GIROUST. La presse de l'époque apprécie sa "très rare voix de taille, forte et timbrée, qu’il conduit avec goût". Le 10 avril 1768, selon le Mercure de France, "M. l'abbé Le Vasseur chanta un motet à voix seule de la composition de M.l'abbé Giroust".

• 1770, Paris : La prestation de Louis LE VASSEUR au Concert spirituel fait l'objet cette année-là de commentaires particulièrement élogieux : "Une jolie voix, de la flexibilité et de la netteté dans l'organe, l’habitude de la musique et beaucoup de goût dans l'exécution lui avoient donné entrée au concert spirituel, où son emploi étoit de chanter des solos" (Dictionnaire de Chaudon).

• 26 août 1771, Paris : Il reçoit la collation de la chapelle Sainte-Catherine et est installé au chœur par le chantre le jour même.
• 28 août 1771, Paris : Il est autorisé à être reçu aux quatre ordres mineurs à la prochaine ordination. Le chanoine Dubois-Basset a pour tâche d'être son examinateur. Afin de mieux se préparer au sous-diaconat, il doit aller passer neuf mois au séminaire de Saint-Magloire pour y suivre des exercices spirituels.
• 18 novembre 1771, Paris : LE VASSEUR devient chanoine sous-diacre de Saint-Denis-du-Pas. Il succède à GUILLEMINOT-DUGUÉ.

• 7 mars 1772, Paris : Louis LE VASSEUR, acolyte du diocèse de Beauvais, chanoine sous-diacre de Saint-Denis-du-Pas, est jugé apte à recevoir le sous-diaconat à la prochaine ordination mais il sera auparavant interrogé par le chanoine Dubois-Basset.
• 11 avril 1772, Paris : Le chapitre de Notre-Dame lui fait verser une gratification de 96 livres correspondant aux neufs mois passés au séminaire pour se préparer à l'ordination.

• 12 février 1773, Paris : Louis LE VASSEUR, sous-diacre du diocèse de Beauvais, chanoine sous-diacre de Saint-Denis-du-Pas, succède à Alexandre SEGUIN DE VAZEILLE dans un canonicat diaconal de la même église. Son bénéfice passe à Pierre FÉRAY.
• 28 juin 1773, Paris : Il est autorisé à se rendre au séminaire afin d'y suivre les exercices spirituels préparatoires à son ordination diaconale.
• 3 septembre 1773, Paris : Il est à nouveau examiné à la sortie du séminaire.
• 18 septembre 1773, Paris : Il est ordonné diacre en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet par l'évêque de Grasse en compagnie de Pierre BAZIRE.

• 1775, Paris : LE VASSEUR est taille à Notre-Dame d'après l'Almanach musical.
• 2 mai 1775, Paris : Il succède à feu Antoine AVANTURIER dans le canonicat diaconal de Saint-Jean-le-Rond. Son ancien bénéfice ne sera mis au mouvement qu'au chapitre général de la Saint-Martin d'hiver [= le 11 novembre].

• 16 septembre 1776, Paris : Il obtient un congé d'un mois.

• 11 septembre 1778, Paris : Louis LE VASSEUR, chanoine-diacre de Saint-Jean-le-Rond, reçoit la permission de se retirer à la campagne avec maintien de ses gains au chœur pour une période d'un mois.

• 28 août 1780, Paris : Louis LE VASSEUR obtient un congé jusqu'au 9 septembre.

• 1785, Paris : Les Tablettes de renommée des musiciens signalent qu'il est employé comme "taille à Notre-Dame".

• 6 mars 1786, Paris : Louis LE VASSEUR est nommé maître des cérémonies et petit distributeur de l'Église de Paris (900 livres de revenus). Il devient également vicaire de Saint-Aignan, bénéfice presbytéral.

• 26 janvier 1789, Paris : Il succède à Jacques Nicolas DUCHESNE comme chanoine-prêtre de Saint-Denis-du-Pas.

• 24 novembre 1790, Paris : Louis LE VASSEUR rend sa déclaration de bénéfice. Celui-ci lui rapporte 2 852 livres 18 sols par an. Il touche en outre 900 livres en tant que petit distributeur et maître de cérémonie de la cathédrale.

• 18 avril 1791, Paris : Une constitution de 240 livres de rente annuelle est établie sous seing privé au profit de LE VASSEUR par Claude Étienne Delafrenaye, payable de 6 mois en 6 mois. L'ex-chanoine touche toujours ce revenu à sa mort.
• 26 novembre 1791, Paris : Le bureau de liquidation fixe son traitement à 1 720 livres 12 sols 10 deniers.

• Avril 1794-mars 1796, Paris : Un LEVASSEUR figure parmi les artistes pensionnaires employés par le Théâtre de l'Égalité pour l'opéra. Il touche 3 000 livres par an. Est-ce lui ? Ce patronyme picard étant assez répandu, on évitera d'être trop affirmatif, même s'il a pour collègue un autre ancien musicien de Notre-Dame, Jacques-Nicolas HUBY.

• 15 janvier 1804, Paris : Un extrait d’inscription au registre des pensions ecclésiastiques de la somme annuelle de 1 000 francs est expédié au profit de Louis LE VASSEUR.

• 25 janvier 1807 (dimanche), Paris : LE VASSEUR "était au rang des musiciens qui exécutoient le Te Deum chanté en action de grâces pour les victoires remportées sur les Russes" (Magasin encyclopédique).
• 26 janvier 1807, Paris : Louis LE VASSEUR, prêtre, régulateur du chœur de la cathédrale Notre-Dame, décède subitement dans l'appartement de location qu'il occupe au n° 3, cloître Notre-Dame, peu après être sorti de la messe. "Il joignoit aux vertus d’un bon ecclésiastique, une gaieté douce et franche qu’il devoit, disoit-il, au charme musical. Il se plaisoit à arranger les différens et à faire l’office de conciliateur. Il est universellement regretté de tous ceux qui l’ont connu, et surtout de MM. du chapitre de Notre-Dame, dont il avoir su mériter l’estime" (Magasin encyclopédique).
• 20 février 1807, Paris : La prisée des meubles et effets s'élève à 1 646,25 francs, environ mille de plus si l'on ajoute l'argent liquide (en francs, louis et écus). Parmi ses livres (de dévotion pour la plupart), on relève le Dictionnaire de musique de Jean-Jacques Rousseau, paru en 1767.

Mise à jour : 27 janvier 1771

Sources
Almanach musical de 1775 ; Almanach musical de 1779 ; Almanach musical, 1776 ; An/ LL 232/33/1  ; An/ LL 232/33/3 ; An/ LL 232/34/2 ; Constant Pierre, Histoire du Concert spirituel ; Dictionnaire universel, historique, critique et bibliographique ; F-Ad45/ 51 J 8 ; F-Ad95/ 3E34 4 ; F-An/ ET/LXXV/956 ; F-An/ F21/1077 ; F-An/ LL 232/ 39/ 2 ; F-An/ LL 232/ 40 ; F-An/ LL 232/31/3 ; F-An/ LL 232/33/2 ; F-An/ LL 232/35/1 ; F-An/ LL 232/35/2 ; F-An/ LL 232/36/1 ; F-An/ LL 232/41/2 ; F-An/ LL 446 ; F-An/ LL232/37/1 ; F-An/ S 7051 ; F-An/ S 840 ; F-An/ Z/2/3133 ; Herluison et Leroy, "Notes artistiques…", 1897  ; Les spectacles de Paris, 1770 ; Magasin encyclopédique, janvier 1807 ; Mercure Français, 1768 ; Nécrologie des archevêques de Paris, vicaires généraux, et du chapitre de l’Église de Paris ; Tablettes de renommée des musiciens

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