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LEGRÉ, Paul, dit DESGRETS (ca 1699-1775)
État civil
NOM : LEGRÉ     Prénom(s) : Paul     Sexe : M
Complément de nom : dit DESGRETS
Autre(s) forme(s) du nom : DEGRÉ
DEGRÉS
DEGRET
DESGRET
Date(s) : 1699 ca  / 1775-10-31
Notes biographiques

Nanti d'un nom sujet à mille déformations orthographiques, dont il s'avère qu'il s'agit en fait d'un surnom hérité de son père, mais qui prend bien vite le pas sur son patronyme officiel… le sieur Paul LEGRÉ, dit DESGRETS, n'est pas facile à cerner. Souvent dit "musicien" dans plus de précision, gendre d'un maître à danser, on pourrait le soupçonner d'être avant tout musicien de divertissement. Il a pourtant longuement exercé ses talents au service – sans doute non exclusif – de la cathédrale de Mâcon, ville où il meurt quinze ans avant la Révolution.

• [Vers 1698 ou 1700] en un lieu qui reste à retrouver, naît Paul DESGRETS, futur musicien. L'âge indiqué à son second mariage amène à une naissance en ou vers 1698 ; l'âge – peut-être arrondi – indiqué à son décès amène à une naissance vers 1700. Son premier acte de mariage indique qu'il est fils de "sieur Prix Legré dit Desgrest, officier de la Reine, et de dame Marguerite Lenfant, sa femme". DESGRETS ou DESGREST serait donc un surnom, déjà porté par son père et dont il aurait hérité, surnom peu à peu transformé en nom, Legré étant abandonné...

• 14 septembre 1733, Mâcon [Saône-et-Loire] : Dans l'église Saint-Pierre est célébré le mariage du sieur Paul LEGRÉ dit DESGREST "muzicien", demeurant à Mâcon, paroisse de Saint-Vincent, avec la dlle Charlotte Latour, fille de sieur Dominique LATOUR, maître à danser, résidant à Mâcon, et de dlle Charlotte Dubreuil sa femme. Avant de pouvoir être conclu, le mariage s'était heurté à l'opposition formée le 24 août 1733 par Marguerite Lachaize – dont on ne sait rien si ce n'est qu'elle demeure à Mâcon, et qu'elle est fille de sieur Pierre Lachaize. Cette opposition a été levée par un jugement de l'official le 26 août. Peut-être s'agit-il d'une "promise" antérieure du musicien ? Le marié signe "Desgrets" : son surnom est déjà devenu nom.

• 28 mai 1734, Mâcon : Le registre capitulaire de la cathédrale Saint-Vincent enregistre la réception du sieur DEGRÉS "pour jouer de la basse". Le chapitre lui accorde "les gages ordinaires de musique de 112 livres". Sans doute remplace-t-il LENOIR, qui avait été reçu le 19 décembre 1733 aux mêmes conditions.

• 14 octobre 1736, 27 septembre 1738, Mâcon : Les premiers actes de baptême d'enfants Desgrest / Latour, à Saint-Vincent ne permettent pas de savoir si Paul DESGRETS exerce toujours à la cathédrale. Il est seulement dit "musicien", sans précision. Les parrains sont marchands, les marraines sont en 1736 la Dlle Marie Charlotte du Breil – c'est-à-dire la grand-mère maternelle – et en 1738 la "Dame Anne Georges, femme de Jacques Cottier, ancien prevot de la maréchaussée de Dijon".

• 24 janvier 1740, Mâcon : À Saint-Vincent est baptisé Antoine-Paul, fils de sieur Paul DESGRETS, "musicien de cette église", et de Dlle Charlotte La Tour, né le même jour. Il a pour parrain un "maître orphèvre" et pour marraine la femme d'un marchand, qui signent tous deux avec aisance, ainsi que le père.

• 20 mars 1742, Mâcon : Une fille, prénommée Anne, est baptisée dans la cathédrale. Elle meurt le 15 juillet 1743, "âgée de 15 mois environ". Dans les deux actes, le sieur Paul DESGRETS est clairement dit "musicien dans [ou de] cette église", c'est-à-dire la cathédrale Saint-Vincent.

• 27 août 1744 : Son épouse, Marie-Charlotte Latour, meurt à l'âge d’environ 37 ans, après avoir reçu les derniers sacrements. Le lendemain, elle est inhumée "dans une chapelle du préal". Le musicien est présent et signe "Desgrets".

• 22 novembre 1745, Mâcon : En l'église cathédrale, Paul DEGRÉS, "veuf de dlle Charlotte Latour, âgé de 47 ans", épouse Dlle Antoinette [sic, on trouvera ensuite Étiennette] Marie Deshaire [sic, on trouvera ensuite Désert…], "fille âgée d’environ 29 ans", fille d'un marchand épicier. Selon l'âge ici indiqué, elle serait née vers 1716, selon l'âge indiqué à son décès elle serait née vers 1718. Le marié est dit "musicien, résidant à Mâcon paroisse de St-Vincent". Il signe "Paul Desgrets".

• 1er mars 1747, Mâcon : Marie-Charlotte, premier enfant du sieur Paul DESGRETS, "musicien de cette église", et de demoiselle Antoinette-Marie Deshaires, naît et est baptisée paroisse Saint-Vincent. Il est touchant de constater que si son parrain est, fort logiquement, son grand-père maternel, le marchand Denys Deshaires, sa marraine est l'ex-belle-mère du musicien, mère de feue sa première épouse.

• 24 mai 1749, Mâcon : Dans le caveau de la chapelle de la Visitation est inhumée la petite Anne-Marie, morte la veille à l'âge de dix ans et demi, fille de sieur Paul DESGRETS, "musicien de cette église", et de feue demoiselle Charlotte Latour sa femme.

• 10 janvier 1751 : Au même endroit, "dans la chapelle de la Visitation au Préal de cette église", est inhumée Marie-Charlotte Dubreil, veuve de sieur Dominique Latour, "vivant maître en fait d’armes de cette ville" (il avait été qualifié de maître de danse lors du mariage de leur fille en 1733). Elle est morte la veille, à l'âge d’environ 72 ans, chez le sr Paul DESGRETS, "musicien de cette église", chez qui elle demeurait. La défunte est la mère de la première épouse du musicien, qui l'a donc hébergée jusqu'à la fin de sa vie. Le second témoin est son beau-père, père de la seconde épouse du musicien. La solidarité familiale élargie se traduit en actes.

• 23 novembre 1753, Mâcon : Le chapitre de la cathédrale verse 30 livres "par gratification" à Mr DEGRÉ musicien.

• 6 mars 1756 : Le chapitre verse 37 livres 4s "au sieur DEGRETS pour leçons de violon données aux enfants de chœur". Le 3 décembre 1756, ce sont 32 livres qui sont allouées au sieur DEGRES musicien "pour avoir appris à jouer du violon à deux enfants de chœur".

• 24 janvier 1758, Mâcon : Cette fois c'est une forte gratification de 100 livres que le chapitre cathédral accorde "au sieur DEGRAY musicien". Le même jour, le grand enfant de chœur Joseph DURAND sort de la maîtrise mais doit revenir au chœur jouer du violon "les jours qu’il y aura symphonie". Il a été l'un des élèves de Paul DESGRETS.
• 15 décembre 1758 : Le chapitre verse 45 livres au sieur DEGRÈS, musicien, "pour avoir apris à jouer du violon à LACROIX, enfant de chœur".

• 14 juillet 1759, Mâcon : Le même jour, le chapitre de la cathédrale accorde deux gratifications de 50 livres à deux musiciens. Mais elles n'ont pas le même statut, et elles révèlent par là que les musiciens destinataires ne sont pas considérés de la même manière par le chapitre. Celle accordée à Mr DEGRETS, joueur de basse depuis longtemps à la cathédrale, qui donne régulièrement des leçons de violon aux enfants de chœur, "luy sera présentement payée". Tandis que celle accordée à Mr CAJON, "autre musicien", sans doute moins connu du chapitre, qui est en train de la tester, "luy sera payée à la St-Vincent" seulement, c'est-à-dire à la fin du mois de janvier suivant, "à condition qu’il continuera à chanter assiduement aux jours qu’il y aura musique".

• 26 janvier 1760, Mâcon : Le chapitre cathédral fixe les gages du sieur DEGRÉS musicien à la somme de 300 livres (par an).

• Mai 1762, Mâcon : L'acte de sépulture de sa belle-mère, Louise Desmignieux, veuve de Sr Denys Deshaire, marchand épicier, âgée de 75 ans, qui demeurait chez lui, atteste que le sieur DESGRET est toujours musicien de la cathédrale Saint-Vincent. La défunte est d'ailleurs inhumée dans la cathédrale même, "au caveau près la porte de l’orgue", ce qui est un honneur en général réservé aux musiciens.

• 25 janvier 1763, Mâcon : Le chapitre, sans doute dans un souci de gestion financière, réduit les gages de ses musiciens. Ceux "de Mr DERAY ne seront à l’avenir que de 60 livres par année", comme ceux du sieur GORLIER, ce qui est très faible ; ceux des sieurs LEBLANC, DESGRETS et CAJON sont réduits à 200 livres, et ceux du sieur LARLA, le mieux payé du groupe, seront de 300 livres, avec "une gratification de 50 livres par année s’il est assidu à l’office et particulièrement à mâtines". Il est rappelé que leurs engagements ne sont valables que "pour autant de temps qu’il plaira à la Cie". Seul Jean-Baptiste JARNAGE, non mentionné à l'occasion de ce 'plan social', bénéficie d'un contrat à vie sur une base de 400 livres annuelles.

• 8 janvier 1765, Mâcon : Le sieur Paul DESGRETS se fait donner du "bourgeois" pour conduire dignement sa fille Marie-Charlotte, 18 ans, à la bénédiction nuptiale. Elle épouse en effet un notaire royal, le sieur Hugues-François Genetot, âgé d’environ 31 ans. Les autres témoins exercent tous dans les milieux du droit et de l'administration : notaire royal à Mâcon, "procureur ès cour", commissaire aux droits seigneuriaux.

• 8 mai 1770, Mâcon : Lorsque son épouse Marie-Étiennette Désert, 52 ans, meurt en son domicile de la rue des Selliers, il est toujours musicien de la cathédrale Saint-Vincent. Elle est inhumée le lendemain en présence de plusieurs témoins, dont "messieurs Antoine DAVID et Pierre COINDARD, prêtres habitués de la même église".

• 31 octobre 1775, Mâcon : Le sieur Paul 'DEGRES', musicien, âgé de 75 ans, meurt à son tour. Il est inhumé le lendemain dans la cathédrale, "en présence du clergé assemblé". Il demeurait "près la maison de ville".

Mise à jour : 11 mai 2021

Sources
F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Pierre ; F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Vincent ; F-Ad71/ G 216/1 ; F-Ad71/ G 216/2

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