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Pour citer Muséfrem
LE SACHÉ, Noël Louis (1753-1793 ap.)
Autre(s) forme(s) du nom : LESACHÉ
SACHÉ
SACHET
LESACHET
LESACHER
Date(s) : 1753-12-23 / 1793-3-1 ap.
De la Normandie à l'Artois, entre les années 1760 et 1793 soit en une trentaine d'années seulement, Noël Louis LE SACHÉ a chanté la haute-contre dans près de dix églises différentes, et encore en manque-t-il probablement, notamment entre sa sortie de la psallette de Coutances et sa réception à la cathédrale de Beauvais... C'est à Arras que le trouve la Révolution commençante.
• 23 décembre 1753, Coutances [Manche] : Né le 23, Noël-Louis LE SACHÉ est baptisé le jour de Noël, paroisse Saint-Nicolas. Il est le fils de Jacques Le Saché, perruquier et "bourgeois de cette ville" et d'Angélique Le Lion. Son parrain est un conseiller au présidial de la ville. Il est le frère de Louis Marie LE SACHET.
• [Vers 1761], Coutances : Il commence son service d'enfant de chœur à la cathédrale. La présence d'Antoine MERLE à son mariage corrobore cette affirmation (celui-ci est mentionné comme maître de musique de Coutances en 1775-1776 au moins).
• 2 septembre 1767, Bayeux : Noël-Louis LE SACHÉ obtient un certificat de clerc tonsuré du diocèse de Bayeux. Il a 14 ans.
• Février 1768, Bayeux : Il est mentionné pour la première fois dans l'évocation des bénéficiers de la cathédrale Notre-Dame lors du chapitre général. Il est l'un des chapelains de Notre-Dame mais ce statut cache une fonction musicale [on y retrouve habituellement une partie des musiciens clercs, dont le maître de musique, et le maître de grammaire des enfants de la maîtrise]. Un autre LESACHET, prénommé Louis-Marie, figure également depuis 1767, et jusqu'en 1773, parmi les chapelains de la Cathédrale. Sont-ils apparentés?
• Juillet 1774, Bayeux : Si le nom de Noël-Louis LE SACHÉ figure bien, et pour la dernière fois, dans l'évocation des bénéficiers lors du second chapitre général de l'année, le secrétaire précise qu'il est absent. A-t-il déjà quitté son poste?
• 1er mai 1778, Beauvais [Oise] : Louis Noël LE SACHET [sic], est reçu haute-contre à la cathédrale, aux appointements de 33 sols par jour, soit 600 livres par an. On le mentionne comme originaire de Coutances.
• 23 juillet 1779, Beauvais : Il est remercié en raison de sa voix jugée trop médiocre, on lui verse toutefois 100 livres pour ses frais de voyage. Le 24, le chapitre lui délivre un certificat de bonne vie et mœurs. Il est appelé SACHET.
• 30 juillet 1779, Saint-Quentin [Aisne] : Noël-Louis LE SACHÉ est reçu à la collégiale de la ville comme "vicarium symphoniacum", c'est-à-dire haute-contre.
• 15 octobre 1779, Saint-Quentin : Les chanoines lui octroient 30 livres.
• 7 avril 1780, Amiens [Somme] : Noël-Louis LE SACHÉ, clerc tonsuré du diocèse de Coutances, est reçu vicaire haute-contre à la cathédrale Notre-Dame aux gages de 35 sols par jour.
• 29 décembre 1780, Beauvais : « Gratification a SACHET ancien musicien » lit-on dans la marge du registre capitulaire. Il est venu chanter la dernière messe de Noël dans le chœur de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais et le chapitre lui verse 6 livres. Cela semble fort curieux alors que les chanoines l'ont renvoyé une quinzaine de mois auparavant au motif qu'ils étaient peu satisfaits de sa voix.
• [Vers janvier 1782-mars 1783], Évreux [Eure] : Il exerce épisodiquement comme musicien à la cathédrale Notre-Dame. Le 16 août 1782 par exemple, il reçoit 18 livres pour avoir chanté le jour de l'Assomption : il est alors haute contre musicien du régiment de Conti.
• 15 mars 1783, Tours : Haute-contre originaire du diocèse de Coutances, il est admis parmi les musiciens de la collégiale Saint-Martin avec 850 livres de revenus par an. On peut penser que son engagement est lié aux importants mouvements de personnel consécutifs à l'arrivée de Jean-François LESUEUR à la tête de la musique de Saint-Martin. Il arrive d’Évreux en compagnie de la basse contre Jean LEGUAY. Il reçoit 72 livres pour remboursement de ses frais de voyage.
• 5 mai 1783, Tours : Il est autorisé à s'absenter jusqu'au 25 mai avec maintien de ses gages.
• 4 septembre 1783, Tours : On lui verse 48 livres de frais de voyage.
• 13 septembre 1783, Tours : On lui avance la somme de 72 livres qu'il remboursera au rythme de 15 livres chaque mois.
• 3 février 1784, Tours : Le chapitre de Saint-Martin suspend la diminution de ses gages pour une période de trois mois qui avait été décidée antérieurement.
• mars et avril 1784, Bordeaux : Un sieur LESACHET est choriste à la collégiale Saint-Seurin. Il reçoit 72 livres pour deux mois ses gages et n'apparaît plus ensuite dans le registre de comptabilité du chanoine receveur.
• 6 juillet 1784, Tours : Les chanoines de la collégiale le reçoivent en titre avec 500 livres d'appointements par an et 200 livres "ad nutum". Il obtient également l'autorisation de se marier et un mois de congé, peut-être pour aller chercher sa future à Paris.
• 16 août 1784, Tours : Noël Louis LE SACHÉ épouse, paroisse Saint-Saturnin, Marie-Agnès Caron, veuve d'un marchand mercier parisien, fille d'un bourgeois de Paris. Un contrat de mariage a été signé le 26 juillet précédent ; Louis-Noël apporte 300 livres "en gains et épargnes et sa future 600 livres". Le maître de musique de la cathédrale de Tours, Antoine MERLE, signe comme témoin à la cérémonie. Des bans ont été publiés à St-Germain d'Argentan, diocèse de Sées, ce qui pourrait indiquer que le jeune homme y avait exercé avant de s'installer à Tours. Il est d'ailleurs dit "de la cidevant paroisse de St-Germain d'Argentan maintenant de celle de St-Hilaire".
• 20 novembre 1784, Tours : Le chapitre reprend les 15 livres de prélèvement par mois sur ses gages suite à une avance à lui faite antérieurement.
• 5 février 1787, Tours : Leur fille Marie-Agathe est baptisée paroisse Saint-Pierre-Le-Puellier ; elle mourra le 27 août suivant.
• Le 23 août 1787, Tours : Le chapitre de Saint-Martin lui accorde un congé de huit jours.
• Le 14 avril 1788, témoin au mariage de Louis Nicolas ANGO paroisse Saint-Pierre-le-Puellier, Noël Louis LE SACHÉ est dit "musicien de l'église Saint-Martin". Parmi les présents, on remarque Louis PINSON, vicaire perpétuel de Saint-Martin, Jean-Claude VERNIER, musicien de l'église de Tours, et LE ROY.
• 20 juin 1789, Tours : “Étant sur le point de s’absenter”, Noël-Louis LE SACHÉ signe devant notaire une procuration très générale permettant à sa femme de gérer leurs affaires, et notamment de percevoir les arrérages de rentes viagères à échoir, dont celles sur l'Hôtel de Ville de Paris qui appartiennent à cette dernière.
• 22 juin 1789, Tours : Il comparaît personnellement en chapitre et expose aux chanoines que pour des raisons personnelles, il a dû quitter le service de cette collégiale mais il demande une attestation de "bonne vie et résidence" et reconnaît se désister purement et simplement du titre qu'il possédait à Saint-Martin depuis plusieurs années. Le secrétaire capitulaire est prié de lui fournir les pièces demandées.
• 20 juillet 1789, Arras [Pas-de-Calais] : Noël Louis LE SACHÉ est reçu musicien haute-contre à la cathédrale Saint-Vaast aux revenus quotidiens de 50 sols, soit un peu plus de 900 livres par an. De Tours à Arras, il y a environ 390 km, soit approximativement 80 heures de marche, par Vendôme, Châteaudun, Chartres, Beauvais, Amiens...
• 1790, Arras : Il est toujours en poste comme "attaché à la cathédrale d'Arras en qualité de musicien chantant la haute contre".
• 18 février 1791, Arras : Le directoire du département du Pas-de-Calais lui accorde une pension de 200 livres par an. Il n'a pas retrouvé de place de musicien dans la nouvelle structure paroissiale de la ville.
• 1792, Arras : Il réclame au directoire du département des papiers envoyés l'année précédente pour justifier de sa demande de pension dont un extrait baptistaire et des certificats de service, de bonne vie et mœurs. Il explique vouloir rentrer au pays, à Coutances.
• 1er mars 1793, Malines [Belgique] : Il entre comme musicien dans le corps de musique (18 musiciens) du 1er bataillon de Paris. Quelques jours plus tard, ce bataillon en marche pour Liège participe à la bataille de Neerwinden [un seul musicien aurait été véritablement combattant].
On perd ensuite sa trace.
• 9 août 1806, Coutances : Sa sœur Renée Christine meurt, âgée de 59 ans, veuve de Jean-François Poirier, perruquier.
• 5 avril 1807, Coutances : Sa sœur Françoise, 48 ans, célibataire et couturière, décède à l'hospice civil de la ville.
Mise à jour : 21 mai 2017