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LE BOURDAIS, Guillaume Joseph (1708-1765)

LE BOURDAIS, Guillaume Joseph (1708-1765)

État civil
NOM : LE BOURDAIS     Prénom(s) : Guillaume Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LEBOURDAIS
BOURDAIS
Date(s) : 1708-12-10   / 1765-9-4
Notes biographiques

Dans quelles conditions se fit l'apprentissage musical de Guillaume LE BOURDAIS à Laval, dans le Bas Maine ? Cette famille lavalloise semble avoir été proche des clercs de La Trinité et de la collégiale voisine de Saint-Tugal. Il est, en tous les cas, certain qu'elle se souciait d'établir ses enfants. Trois fils font des études ecclésiastiques qui les conduiront au sacerdoce. Et deux d'entre eux, après des études de musique et de pratique instrumentale dont nous ignorons tout, deviennent organistes. Modèle de stabilité durant un quart de siècle, la carrière de Guillaume-Joseph, est entièrement vouée au service du diocèse : il devient prêtre et chapelain, mais aussi organiste, essentiellement en la cathédrale Saint-Julien du Mans.

• 10 décembre 1708, Laval [Mayenne] : Guillaume-Joseph LE BOURDAIS, fils de Jean Le Bourdais et de Marie Picot, naît et est baptisé en la paroisse de la Trinité. Son parrain est l'un des chanoines de Saint-Tugal, Guillaume Le Hirbec, sa marraine Marie-Jacquine Morainne. La famille Bourdais / Le Bourdais jouit d'une certaine aisance, elle est propriétaire d'une vaste maison avec dépendances, sise au bas de la rue Reneuze [actuelle rue Renaise], au cœur de la paroisse de la Trinité. Les clercs de La Trinité et de Saint-Tugal semblent bien faire partie du réseau relationnel des Le Bourdais... Serait-il possible que le père de famille – que les actes paroissiaux disent "maître menuisier" ou "marchand" – soit ce Jean BOURDAIS qui – selon Jean-Marie Poirier, qui s'appuie sur A. Angot – touchait l'orgue de Saint-Tugal au début du XVIIIe siècle ?

• Guillaume a-t-il été enfant de chœur dans l'une des maîtrises de Laval ? Il n'apparaît pas en tant que tel en la collégiale Saint-Michel. Il fut plus vraisemblablement l'un des enfants de Saint-Tugal (on ne possède plus de registre pour cette collégiale, qui entretenait une psallette et le plus important chœur de musique de la ville).

• 26 avril 1735, Le Mans [Sarthe] : Le jeune Guillaume LE BOURDAIS, qui poursuit des études ecclésiastiques au séminaire du Mans, entre en possession de la chapelle dite de la Restrivière érigée en l'église de Sainte-Gemmes-Le-Robert [Mayenne]. Ce titre sacerdotal ouvre son cheminement vers la prêtrise. Le temporel attaché à cette prestimonie lui apporte un revenu (50 livres) non négligeable pour la poursuite de ses études et son établissement. À la même époque, ses parents constituaient aussi une rente de 50 livres assise sur la maison familiale, afin d'assurer la poursuite du cursus engagé au séminaire manceau par Bonaventure - l'un de leurs autres fils.

• 1736-1737, Le Mans : Guillaume est au séminaire de la Mission où il franchit les étapes des ordres sacrés. Si la date de la tonsure échappe à la lecture des Insinuations, les autres degrés qui mènent à la prêtrise sont scrupuleusement consignés. LE BOURDAIS est ordonné acolythe, sous-diacre puis diacre, les 21 et 22 septembre 1736, et le 6 avril 1737. À l'automne suivant, le jeune homme est ordonné prêtre par l'évêque Charles-Louis de Froullay. L'ordination a lieu au Mans (ville-mère d'un vaste diocèse, dont le ressort couvrait les actuels départements de Sarthe et Mayenne).

• 31 août 1736 : Ayant appris que Pierre ROTTIER, l'organiste de la cathédrale, venait d'être promu à un canonicat, Guillaume LE BOURDAIS "organiste au séminaire" demande au chapitre l'autorisation de toucher l'orgue, ce qui lui est accordé "pour le dimanche suivant". Cela s'apparente à une audition.
• 14 décembre 1736 : Les appointements de Pierre ROTTIER s'arrêtent ce jour (il avait donc continué à toucher l'orgue jusqu'alors). Un chanoine est chargé de "conférer avec l'organiste du séminaire", c'est-à-dire avec Guillaume. C'est alors, sans doute, qu'il devient organiste de la cathédrale.

• 29 février 1740, Le Mans : Le chapitre de Saint-Julien autorise Guillaume LE BOURDAIS "prêtre, notre organiste" à "aller passer un mois à Nantes pour s'y former auprès de son frère".

• 1er août 1763 : Guillaume obtient un bénéfice. Il s'agit d'une chapelle fondée en la cathédrale, à l'autel de Saint-Georges. Cette chapelle qui est dite "du pain", est à la présentation de l'évêque et du chapitre. C'est en tant que chapelain qu'il sera reçu par la Confrérie Saint-Michel du Cloître en juin 1764. Il devient aussi chapelain des Ardents (ancien hôpital dont la chapelle est utilisée par les confrères de Saint-Michel).

• Depuis une date inconnue, Guillaume LE BOURDAIS touche l'orgue paroissial de Saint-Benoît, avec des gages annuels de 40 livres.

• 1750-1765, Le Mans : Grâce à ses revenus (honoraires, gratifications et distributions, fruits de ses bénéfices etc. ), l'organiste de Saint-Julien a acquis une position assez confortable. Elle lui permet de louer pour 55 livres par an, un appartement situé dans une des maisons sises en la paroisse Saint-Ouen. Il peut prendre une domestique à son service. Depuis sa demeure donnant sur la place du Château, l'organiste n'a que quelques pas à faire pour se rendre dans sa cathédrale. Jusqu'en 1763, LE BOURDAIS fait valoir, dans les dehors de Saint-Vincent, une maisonnette et son jardin attenant, qu'il tient à ferme. Ses moyens lui permettent de prêter à plusieurs reprises des sommes d'argent à certains musiciens, comme Louis François DESBOIS, Jean Eustache FRECINNE ou Julien BROUSSIN. On le rencontre aussi, en qualité de témoin, lors des prises de possession de bénéfices, ou en tant que représentant de clercs qui ne peuvent être présents, par exemple pour réitérer leurs grades.

• 4 septembre 1765, Le Mans : Guillaume LE BOURDAIS, s'éteint, à l'âge de 57 ans. Prêtre et membre du bas-chœur, ses funérailles se déroulent avec toute la solennité que requièrent l'état sacerdotal, ses titres, mais aussi sa place d'organiste. Ses obsèques respectent donc les usages du chapitre et de la confrérie de Saint-Michel dont il était membre. Et c'est tout naturellement non loin des orgues, dans le bas-côté sud de la cathédrale, qu'il est inhumé.
• 20 septembre 1765, Le Mans : L'appartement où il vivait est inventorié. Les biens, meubles, effets, titres etc. sont expertisés plusieurs jours durant, en présence de ses héritiers ou de leurs représentants. Le logis se compose d'une pièce principale (grande "chambre haute"), d'une autre "chambre" où Guillaume pouvait jouer de la musique, et d'un "cabinet" où il rangeait ses livres.
L' inventaire – et la vente qui  suit – révèle une certaine aisance. L'existence d'une honnête bibliothèque est significative d'un homme qui appréciait la lecture et l'étude. La présence de plusieurs instruments de musique (un violon,  un "dessus de viole et son archet", un "petit buffet d'orgue" et une  épinette), rappelle les goûts et les talents musicaux de Guillaume LE BOURDAIS, mais aussi le métier d'organiste.
En 1769, les ultimes comptes étant faits, il ne revient à la succession que 124 livres 11 sols. 

• Fin 1765 ou début 1766, Le Mans : Louis-Jacques MALLET est reçu organiste de la cathédrale Saint-Julien.

Mise à jour : 20 mars 2016

Sources
Ad72/ G 399 ; F-Ad 72/ 4E 37/754 ; F-Ad 72/ 4E 45/ 280 ; F-Ad44/ BMS Nantes,  ; F-Ad53/ 4E 148/13-14 ; F-Ad72 G 389 ; F-Ad72/ 1Mi 401 ; F-Ad72/ 4E 37/754 ; F-Ad72/ 4E 45 280 ; F-Ad72/ 4E 45/280 ; F-Ad72/ G 1333 ; F-Ad72/ G 388 ; F-Ad72/ G 389 ; F-Ad72/ G 938 ; F-Ad72/ G add 174 ; F-Ad72/ G add.40 ; S.Granger, Les Métiers de la musique…, thèse, 1997. ; S.Granger, Les métiers de la musique…, thèse, 1997

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