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LARDY, Claude Marguerite (ca 1746-1821)
État civil
NOM : LARDY     Prénom(s) : Claude Marguerite     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : LARDI
LHARDI
LHARDY
HARDY
LARDHY
LARDHI
TARDY
L'HARDY
CHARDI
CHARDY
DEMONTÉZON
DEMONTÉZOU
DE MONTÉZON
DE MONTÉZOU
MONTAZON
MONTAZOU
Margueritte
Date(s) : 1746 ca  / 1821-2-8 
Notes biographiques

Claude Marguerite LARDY est le dernier organiste de la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, où il exerçait au moment de la fermeture des chapitres. Originaire de Paris, il est attesté également plus tôt à Saumur à la fin de la décennie 1760.  Dans les années qui suivent la Révolution, il abandonne son statut d’ecclésiastique pour se marier et devenir sur le tard père de famille. Revenu à Paris enseigner la musique, son séjour dans la capitale reste de courte durée car on le retrouve sous l'Empire et la Restauration d'abord dans le Berry, puis dans le Limousin où il s'éteint en 1821. Personnage haut en couleurs, il est évoqué furtivement dans leurs écrits par deux mémorialistes poitevins, la marquise de Ferrières et le député Marie-Félix Faulcon, au travers d'anecdotes pittoresques.

• [Vers 1746], Paris  : Claude Marguerite LARDY naît. On ignore le nom de ses parents. Sa date de naissance a été calculée à partir de l'âge approximatif de 74 ans qu'on lui prête au moment de son décès en 1821.

• [Vers 1760] : Il commence à exercer comme musicien d'église (en tant qu'enfant de chœur, organiste, autre ?). En effet, dans sa supplique de 1790, il dit avoir "30 ans de service". Sa qualité de clerc tonsuré au moment où il rédige sa supplique plaide en faveur de l'hypothèse d'une éducation passée au sein d'une psallette.

• Fin 1767 - début 1768, Missé [Deux-Sèvres] : Henriette de Monbielle d'Hus rapporte dans ses Mémoires qu'un soir de cet hiver-là, alors qu'elle réside avec son époux le marquis de Ferrières au château de Marsay, propriété de son beau-père, un jeune homme de vingt-deux ans se présente aux jeunes mariés muni d'une lettre de recommandation d'un maître de musique de Poitiers que connaît le couple. Arrivé de Paris, ce musicien qui répond au nom de CHARDI espérait "trouver une place d'organiste, mais que n'en ayant aucune de vacante, ce jeune homme ne savait que devenir". Les Ferrières décident de le prendre à leur service pendant huit mois comme maître particulier de clavecin.  Parce qu'il "montrait bien [la musique], était bon enfant, vrai badeau [sic] de Paris, mais gai, aimable", il réussit à leur apporter "une très agréable distraction". Les quelques lignes que la marquise consacre à ce personnage livrent certains détails sur sa physionomie et son caractère. Ce CHARDI avait "deux jambes torses, et faites en Z, petit et d'assez jolie figure [...] il prenait encore un air important et ne parlait que de Paris, trouvant les orgues de province détestables". Tout porte à croire que ce musicien est Claude Marguerite LARDY, originaire de Paris également et qui mène ensuite sa carrière à Poitiers. L'enquête MUSÉFREM n'a en effet retrouvé aucune trace d'un CHARDI / CHARDY aux claviers des orgues du Centre-Ouest de la France et fait l'hypothèse que le "C" majuscule du patronyme de l'organiste mentionné dans le manuscrit de la marquise de Ferrières a été confondu au moment de l'édition de ses Mémoires avec un "L" dont les tracés sont voisins.

• Été 1768 : le sieur CHARDI quitte le couple Ferrières. Il est reçu comme organiste dans l'une des églises de Saumur [Maine-et-Loire] et y enseigne la musique pendant deux années. Le chanoine Verdier, prétend qu'à la même époque un nommé HARDY remplace la demoiselle BEGUIER qui "jouait fort mal et gâtait l'instrument" de l'église Notre-Dame-de-Nantilly et comptait parmi ses élèves Louise LECOMTE TAUGOURDEAU.

• Vers 1770 : CHARDI revient solliciter la protection des Ferrières parce qu'il a quitté Saumur où il s'est "fait des ennemis et des dettes". La marquise explique "qu'on le plaça à Poitiers où il joua un rôle important".

• Claude Marguerite LARDY touche pendant quelques années l'orgue de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, mais les dates précises de son service au sein de cette église restent à retrouver.

• 11 février 1777, Poitiers : Claude Marguerite LARDY, clerc tonsuré, est reçu organiste de Saint-Hilaire-le-Grand, en remplacement de Jean-Baptiste BLOT pour 400 livres par an. Outre son service d'organiste, il sera obligé "tant qu’il touchera l’orgue de cette église d’instruire un enfant de chœur de notre psalette et de lui donner trois leçons par semaine".

• 3 février 1778, Poitiers : "L'abbé LARDY" assiste et signe au mariage de Martin AVET, musicien de l'église Ste Radegonde, et de Louise Noland fille de Pierre NOLAND, musicien de Saint-Hilaire.

• 31 janvier 1786, Poitiers : L'abbé LARDI fait paraître dans les pages du Journal général de France une énigme sous la forme d'un poème qui joue sur l'homonymie entre le serpent comme animal et instrument de musique. "Enfant de géré-sol, & de plus contrefait / En dépit des chanteurs, je tonne dans l'Eglise / J'y rappelle aux Chrétiens la funeste sottise / Que leur première mère, en m'écoutant, a fait".
• 20 mars 1786, Poitiers : Marie-Félix Faulcon, futur député de la Vienne, évoque dans son journal une altercation entre l'abbé LHARDY et un contrôleur des vingtièmes qui lui asséna plusieurs coups de bâtons sur l'échine. Le différend, sur fond de jalousie, est survenu alors que les deux hommes se rendaient chez Mme Grémion. L'abbé LHARDY porta plainte dans un premier temps contre son agresseur, mais un accord à l'amiable fut semble-t-il finalement trouvé entre eux. On manque de détails sur cette affaire ; mais elle rappelle curieusement ce que rapporte la marquise de Ferrières dans ses Mémoires lorsqu'elle explique que son protégé dût quitter précipitamment Saumur.

• 15 juillet 1789, Richelieu [Indre-et-Loire] : Claude Marguerite LARDY, clerc tonsuré demeurant ville de Poitiers, paroisse Saint-Porchaire, titulaire de la chapelle de Notre-Dame-de-Lorette desservie en l'église paroissiale de Courcoué, donne à titre de ferme le revenu temporel de la chapelle (petite maison, jardin, un arpent de terre) à Étienne Michau, curé de cette église. Le montant s'élève à 40 livres par an pour une période de sept années. Il signe "Lardy de la Croisette". L'année suivante, il autorise le curé à faire des travaux, payés au couvreur pour la somme de 36 livres le 15 mai 1790. On ne connaît pas la date de collation de cette chapelle.

• 22 novembre 1790, Poitiers : Claude Marguerite LARDY, toujours au service de Saint-Hilaire, est signataire de la supplique des musiciens au Directoire avec Jean-Baptiste DOLLÉJean-Baptiste BROCHETClaude Robert DUVALCharles PIERRONJean-Baptiste TORELLELouis Victor BABINJean HOURTICOLOUFrançois POULAINNicolas Joseph VENONJean ALEXANDRE et Pierre Louis DELAURIÈREPierre BEAUMONT ne fait pas partie des signataires mais était également en poste à Saint-Hilaire-le-Grand à ce moment-là. LARDY est dit clerc tonsuré, bénéficiaire, et "infirme".

• 6 février 1791, Poitiers : Il est nommé, avec François VÉRON, par le district de Poitiers pour expertiser le nouvel orgue de la cathédrale Saint-Pierre, achevé par le fils CLICQUOT. Leur éloge du travail du jeune facteur est publié dans le numéro du 1er mars 1791 du Journal de Paris : "Nous croirions ne pas rendre justice de M. Clicquot, facteur d'orgues du Roi, fils de l'artiste de ce nom, célèbre par une multitude d'ouvrages excellents qu'il a faits dans plusieurs églises du Royaume, si nous ne nous empressions de faire part au public, par la voie de votre Journal, qu'ayant été nommés experts par MM. du district de la ville de Poitiers pour la vérification de l'orgue de l'église Saint-Pierre, entrepris par feu Sr Clicquot, père, nous l'avons scrupuleusement examiné nous avons touché les différents jeux qui le composent et avons trouvé le tout parfaitement fini et d'une très bonne harmonie. Cet ouvrage, entièrement fait par ce jeune artiste, est digne des plus grands éloges et prouve qu'il ne cèdera en rien aux talents distingués de son père et à la réputation qu'il s'était si légitimement acquise".

• 1790-1791, Poitiers : LARDY, toujours appelé l'abbé Lardy, s'est reconverti en professeur de musique et il achète un piano à Érard en 1790. Deux lettres du fabricant de piano Sébastien Érard, datées du 8 et du 25 janvier 1791, attestent du déroulement du paiement de l'instrument. L'organiste a également servi d'intermédiaire entre le fabriquant et un autre acheteur, le comte de Millon. 

• [1791], Poitiers : Claude Marguerite LARDY, ancien musicien de la collégiale Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers, étant titulaire d'un autre bénéfice, le directoire du district de Poitiers estime qu'il n'y a pas lieu de lui attribuer la gratification de 200 livres initialement prévue. Le 15 octobre 1791, on apprend qu'il est "employé d'ailleurs dans son état" [ecclésiastique] et qu'il vit "actuellement dans la maison de Nieul".

• À une date qui reste à déterminer, Claude Marguerite LARDY épouse Françoise Adélaïde Girodroux [ou Giradroux]. Leur mariage est probablement célébré à Paris, mais n'a pu être retrouvé dans l'état civil reconstitué de la capitale. Devenu laïc, il commence à accoler à son nom celui de DEMONTÉZON, dont l'orthographe fluctue beaucoup suivant les sources.

• [Vers 1799 - 1800], Paris : Deux fils, Jean Baptiste Ambroise et Marie Fortuné (un futur jésuite), naissent de cette union.

• 14 mai 1806, Issoudun [Indre] : Claude Marguerite LARDY dit MOUTEZON, professeur de musique, déclare en mairie la naissance d'une petite fille que son épouse vient de mettre au monde. Il se fait accompagner d'un artiste écrivain et d'un tourneur en bois de la même ville. L'enfant reçoit les prénoms de Marie Félicité Delphine et deviendra religieuse.

• 29 juillet 1808, Limoges : Le Journal du département de la Haute-Vienne publie un avis de M. LARDI-DEMONTAZON, professeur de piano et organiste, "qui désirerait se fixer dans cette ville où il est connu de plusieurs personnes respectables". L'annonce indique qu'il a été le titulaire pendant plusieurs années des orgues de la cathédrale et de la collégiale de Poitiers et qu'il a professé à Paris.  Il cherche des élèves mais se propose aussi de remettre en état les pianos et de les accorder. Il est logé à l'hôtel de la Bonne-Foi.

• 8 février 1821, Ségur-le-Château [Corrèze] : Un cabaretier et un propriétaire de ce petit village à quelques kilomètres de Lubersac déclarent en mairie le décès de Claude Marguerite LHARDY DE MONTHEZON, qui était leur voisin et qui est survenu le même jour à cinq heures du matin. L'acte de décès rappelle qu'il était natif de Paris mais ne mentionne ni sa profession ni le nom de ses parents.

Mise à jour : 12 mars 2023

Sources
Ad86/ G568 ; C.-H. Verdier, Une visite à l’église N-D. De Nantilly en 1776..., 1913 ; F-Ad19/ NMD Ségur-le-Château ; F-Ad36/ NMD Issoudun ; F-Ad37/ G 787 ; F-Ad86/ 16 J 1/632 ; F-Ad86/ BMS Sainte-Triaize ; F-Ad86/ L 226 ; F-Ad86/ L 235 ; F-Am Paris/ NMD  ; F-BnF/ Gallica ; Journal de Paris, 1er mars 1791 ; Journal général de France ; Mémoires de la Marquise de Ferrières (1748-1837)  ; R. Adelson et alii, The History of the Erard Piano…, 2015 ; http://www.sebastienerard.org/ D.2009.1.83

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