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JULIEN, Vincent Anne (1740-1820)
État civil
NOM : JULIEN     Prénom(s) : Vincent Anne     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : JULLIEN
Date(s) : 1740-10-17  / 1820-10-25
Notes biographiques

Breton, originaire de Rennes, fils du maître de musique Jean Pierre JULIEN et frère de Pierre Gilles Jean JULIEN, JULIEN ainsi qu'il se fait appeler n'est connu professionnellement qu'après son installation à Nantes. Il fait partie des musiciens à la croisée des chemins œuvrant comme contrebasse tant à l'église qu'au spectacle. La pratique est commune à Nantes où les musiciens se reconvertissent en utilisant ces porosités.

• 18 octobre 1740, Rennes [Ille-et-Vilaine] : Vincent Anne, fils de Jean Pierre JULIEN et Anne Profit, est porté sur les fonts le lendemain de sa naissance. Son père est maître de musique et de psallette cathédrale Saint-Pierre de Rennes après avoir exercé à Saint-Brieuc. Quant au parrain, il s'agit d'un frère aîné, âgé d'une dizaine d'années, Pierre Jean Gilles JULIEN qui signe "Pierre JULIEN Fils". Il sera enfant de chœur de la psallette en 1742.

• 30 août 1741, Rennes : Sa mère, Janne Françoise Profit/Proffit, meurt à environ 40 ans, paroisse Saint-Étienne alors qu'il est en bas âge.

• 25 septembre 1742, Rennes : Dans l'église paroissiale Saint-Aubin est célébré le remariage de son père Jean-Pierre JULIEN avec la Dlle Jeanne-Gabrielle Cazié / Gazié, elle aussi veuve, du sieur Henry-François Thomas.

• La période de formation de Vincent Anne n'est pas explicite. Il serait logique qu'il ait reçu un premier apprentissage auprès de son père avant d'intégrer la psallette de la cathédrale de Rennes. De même son parcours professionnel rennais reste inconnu. Il a vraisemblablement jouer de la musique en ville et à l'église bien que cette hypothèse reste à documenter.

• 27 septembre 1771, RennesJean-Pierre JULIEN père, est inhumé par le curé de la paroisse Saint-Étienne, qui le dit décédé la veille "en sa maison de la psallette". Il était "âgé de 85 ans quelques mois" et époux en secondes noces de dlle Jeanne-Gabrielle Cazier.

• Le décès de son père incite-t-il JULLIEN fils à quitter Rennes pour Nantes ? S'est-il installé ailleurs en Bretagne ? Comme souvent cerner les carrières des musiciens de ville est une gageure. JULLIEN laisse dans l'expectative.  Son mariage indique néanmoins qu'il s'est installé à Nantes avant 1778.

• 24 février 1778, Nantes [Loire-Atlantique] : Lorsque JULIEN, âgé de 38 ans, reçoit la bénédiction nuptiale à Nantes, paroisse Saint-Nicolas, il est musicien, et dépend de la paroisse Saint-Similien. Sa femme, Louise Jacquette Mosnier, tailleuse, est son aînée de quelques années. Elle n'a plus ses parents. Sont présents à la cérémonie un musicien de ville, le sieur Antoine BROUDON  ainsi qu'un maître cordier, cousin de l'épouse.

• 20 mai 1778, Nantes : Le musicien de ville François MORIN fait baptiser sa fille Marie Françoise Victoire. La cérémonie regroupe amis et famille dont JULIEN, articulation entre la musique d'église et du spectacle.

• 1780, Nantes : À suivre Mellinet, JULIEN a été reçu contrebasse de la cathédrale Saint-Pierre en 1780 sans précision supplémentaire. Il est donc symphoniste et rémunéré à la prestation ainsi que le montrera la suite de sa carrière. Il remplace logiquement René Alexis COTTU, également symphoniste de la ville de Nantes et qui ne serait resté en service qu'environ deux ans.

• 1783-1788, Nantes: Cyrille Triolaire mentionne dans son article "Troquer ses anciens habits pour ceux d’artiste de scène entre Révolution et Empire. Une reconversion socioprofessionnelle durable ?" (2018) la double activité des instrumentistes à l'église et au théâtre. JOUBERT organiste et JULLIEN jouaient et à la vieille Salle Rubens et au nouveau théâtre en fonction après 1788. La porosité des institutions et des milieux musicaux fait partie des marqueurs de la vie musicale nantaise.

• 1787, Nantes : JULIEN est répertorié parmi les 17 musiciens du théâtre. Le logement des "pensionnaires du théâtre" est indiqué. Il demeure place Saint-Nicolas.

• 1789, Nantes : Un certain JULIEN, musicien et résident Place Saint-Nicolas sur le territoire de la paroisse du même nom, paie 4 livres de capitation. Il s'agit selon toute vraisemblance du même musicien indiqué par l'Abbé Grégoire comme tenant la contrebasse en la cathédrale de Nantes. JULIEN est également pensionnaire du spectacle à Nantes.

En 1790, Le corps de musique de la cathédrale Saint-Pierre, placé sous l’autorité du maître de musique François CAPPA-LESCOT, est constitué de deux hautes-contre Vincent Pierre GAUTIER et François Jude MÉRY, une haute-taille Joseph JOLY, deux basses-tailles Henry François DOUVILLE, Vincent LAMARRE, trois basses-contre, Étienne François PICARD et Jean-Baptiste DONON et HUBERT, deux serpents/basses-tailles Jean GILET, Pierre RAGUENEAU – ce dernier jouant également du basson. Deux musiciens symphonistes sont employés régulièrement par le chapitre, à savoir les sieurs Vincent Anne JULIEN et Laurent MARIE. L’organiste Denis JOUBERT est quant à lui maître de sa tribune.
Quatre maires-chapelains étoffent le chant à savoir Urbain MABILLE, Charles CHAUVET, Pierre François CHEVREUIL et Jean Toussaint POIGNAND ainsi que deux sous-chantres Jean François VASSAL et Louis GODÉ. Le diacre Barthélémy BRIAND et le sous-diacre Jacques Joseph RIVIÈRE complètent la structure cantorale.
La psallette est composée de six enfants de chœur identifiés (8 selon certains documents) qui dépendent du maître de musique aidé d’un maître de grammaire, le sieur Praud.

• 12 juillet 1790, Nantes : Les musiciens de théâtre Jacques BARRÉ, Vincent JULIEN ainsi que le facteur de clavecin Guillaume HILLEBRAND, entourent Frederic Adam THEUER, connu comme musicien protestant. En effet, ce dernier s'est rendu à l'Église réformée de Nantes pour faire enregistrer son mariage du 25 avril 1769 avec Marie Saubert  (décédée en 1785) ainsi que le baptême de sa fille Marie Sophie à Strasbourg en 1770. La religion ne semble pas être un handicap dans les relations entre musiciens, ou tout du moins entre ces musiciens qui se côtoient au théâtre ou au concert.

• 29 octobre 1790, Nantes: Le Directoire statue sur la requête déposée par les deux musiciens symphonistes de la cathédrale Saint-Pierre, JULLIEN et MARIE et convient de leur allouer 25 lt correspondant à leurs appointements des mois d'août et septembre. Il s'agit d'appointements à la prestation.

• 30 août 1791, Nantes :Les comptes de dépenses de la nouvelle paroisse épiscopale Saint-Pierre, qui regroupe 8 ci-devant paroisses, laissent apparaître le paiement d'une prestation à JULIEN pour le mois en cours. Sont également concernés LESCOT, JOLY, LA MARRE, PICARD, MERY, GAUTIER, DOUVILLE, JOUBERT et GILLET.

• 1796, Nantes : Selon Cyrile Triolaire (Troquer ses anciens habits...), JOUBERT et JULLIEN jouent au théâtre en l'an IV.

• 12 nivôse an VII [1er janvier 1799], Nantes : Les Étrennes nantaises, citent "les artistes réunis" appartenant au Théâtre de Nantes -comédiens, danseurs, musiciens, chanteurs. JULIEN est joueur de basse. Sont réunis entre autres Denis JOUBERT, [BIGOT] LARIVIÈRE, SCHWARZBACH, PONSIN, DAGUETTY, DESCOUVREMONT et J. BARRÉ.

• 1er janvier 1802, Nantes :Les Étrennes nantaises consacrent une page à citer une trentaine de Maîtres de musique exerçant en ville. JULLIEN demeurant rue Galilée est maître de contrebasse.

• 1er janvier 1806, Nantes : Les mêmes Étrennes répertorient JULIEN comme joueur de contrebasse. Il en est de même en 1808.

• 26 octobre 1820, Nantes : Deux voisins, l'un brossier, l'autre coutelier, demeurant rue Paré, viennent déclarer le décès de Vincent Anne JULIEN, "ancien musicien âgé de 80 ans", veuf de Louise Jacquette Mosnier dont il ne semble pas avoir eu de descendance.

Mise à jour : 14 juillet 2020

Sources
C. Mellinet, De la musique à Nantes..., 1837 ; C. Triolaire, Les musiciens d'Église à la fête..., 2008 ; F-Ad35/ BMS Rennes, St-Etienne ; F-Ad44/ BMS Nantes, Eglise Réformée ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Nicolas ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Similien ; F-Ad44/ L 43 ; F-Ad44/ NMD Nantes ; F-Ad44/ Q 555 ; F-Ad44/ Rôles de capitation de Nantes ; F-Am Nantes/ GG 677 ; Granges de Surgères, Les Artistes nantais... 1898. ; K. Large, Les Théâtres de Nantes..., 2001 ; Les Étrennes nantaises

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