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JÄGER, Mathieu (1770-1854)
État civil
NOM : JÄGER     Prénom(s) : Mathieu     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : JÄGRE
JAGER
IAGER
YAGER
AYEGER
JAEGRE
Mathias
Date(s) : 1770-9-7  / 1854-5-1
Notes biographiques

Fils et frère d'organistes, Mathieu – ou Mathias – JÄGER, originaire d'Alsace, s'implante durablement à Vesoul où il est organiste de l'église Saint-Georges (ex-cathédrale constitutionnelle, devenue simple église paroissiale après le Concordat), mais aussi "musicien" sans plus de précision.

• 7 septembre 1770, Erlenbach [aujourd'hui Albé, Bas-Rhin] : Selon les indications livrées par ses actes de mariage et de décès, Mathieu – ou Mathias – JÄGER est né dans ce village viticole situé à une petite cinquantaine de km au sud-ouest de Strasbourg, le 7 septembre 1770. Il est fils de Jean-Chrétien JÄGER, organiste, et d'Anne-Marie Fendrick / Fendrich [Fendrechin]. Mathieu JÄGER est donc un jeune frère de Christian JÄGER, né vers 1748, et de Jean George, né vers 1751. Son acte de mariage révèle que leur père était lui-même organiste (voir ci-après au 30 floréal an VI, 19 mai 1798). On sait qu'il était également "ludimoderator", maître d'école, et donc sans doute chantre de la paroisse.

• 7 avril 1785, Vesoul [Haute-Saône] : Mathieu JÄGER, "son oncle", est le parrain de Mathieu, fils du sieur Christian JÄGER, "maitre organiste", et de Marie-Anne Essel son épouse. La marraine est une sœur de l'enfant, Jeanne-Antoinette, "illitérée à cause de son bas âge". Le jeune parrain (il n'a pas encore 15 ans) signe "Matieu Jägre". On peut supposer qu'il vit à Vesoul, peut-être chez son frère.

• 17 février 1790, Vesoul : Mathieu JÄGER, "son oncle", est une fois encore le parrain d'un enfant de son frère Christian JAGER, la petite Françoise. Son frère est "maitre de musique et organiste de cette église", la collégiale Saint-Georges de Vesoul, qui possède un orgue datant de 1763-1765, de la facture de Joseph RABINY. Ni le métier ni la fonction du parrain ne sont indiqués. Il a alors 20 ans. Probablement exerce-t-il déjà quelque activité musicale pour gagner sa vie (leçons de musique ? autre tribune d'orgue ?).

• 12 avril 1792, Vesoul : Son frère Christian JÄGER"organiste de la cathédrale de cette ville", décède à l'âge de 45 ans. La départementalisation a entraîné la création du diocèse de la Haute-Saône, et a donc transformé la ci-devant collégiale Saint-Georges en cathédrale. Sa belle-sœur se retrouve veuve avec dix enfants à charge. L'aîné de ses neveux, Jean-Baptiste, va tenter brièvement de prendre la succession de son père, jusqu'en avril 1793, mais l'administration centrale désavoue le directoire départemental qui avait donné son accord et on ignore ce qu'il advint alors jusqu'à la suspension du culte (qui touche l'orgue de Saint-Georges entre avril 1793 et fin 1793 / début 1794 ?).

• Mai 1793, Vesoul : Au n° 7 [ou 3 ?] rue de l’ancienne mairie, logent 25 personnes, dont douze appartiennent à la famille Jäger. On a là la veuve de Christian, qui est dite sans profession, et ses dix enfants vivants, ainsi que "Mathieu JÄGER, l’oncle, 23 ans, musicien, Derlebac" [= d'Erlenbach]. Sur les dix enfants, l'aîné, Jean-Baptiste, est dit organiste, et une fille de 15 ans, Marie-Louise, est dite couturière. Loge également avec eux le petit Benoît MARLIN, âgé de 10 ans, qui est dit enfant de chœur : il est sans doute formé à la musique au milieu des enfants Jäger, d'âges divers, comme il l'aurait été dans une maîtrise (à la différence près que ce groupe d'enfants comporte de nombreuses filles).

• 30 floréal an VI (19 mai 1798), Vesoul : Le citoyen Mathieu JAGER, "musicien", âgé de 28 ans, et Jeanne-Pierrette Gillot, 24 ans, contractent mariage à la maison commune. Tous deux sont domiciliés à Vesoul, mais, contrairement à la mariée, le marié n'en est pas originaire : il est né à Erlenbach, canton de Villé, Bas-Rhin, le 7 septembre 1770, et est fils majeur de Jean-Christian JAGER, organiste, et d'Anne-Marie Fendrick [Fendrechin]. Il signe "Mathieu Jager". Les témoins sont rentier, perruquier, cordonnier, et marchand. Aucun membre de la famille de feu son frère n'est mentionné.

• [date ?], Vesoul : Dès "la réouverture de l’église après la Révolution", écrit Pierre Marie Guéritey, Mathias JÄGER devient organiste de Saint-Georges de Vesoul. S'agit-il de la reprise du culte après le milieu des années 1790, alors que l'ex-collégiale Saint-Georges est toujours cathédrale du diocèse de la Haute-Saône ? Ou s'agit-il de la réorganisation qui a suivi le Concordat lorsque le diocèse de la Haute-Saône est supprimé et que Saint-Georges devient une simple église paroissiale ?

• 29 brumaire an XI (20 novembre 1802), Vesoul : Mathieu JÄGER est organiste lorsqu'est enregistrée la naissance de son fils François, né la veille, à cinq heures du matin, de Jeanne-Pierrette Gillot son épouse. L'une des deux déclarants est Anne-Françoise Sybile, veuve Gillot, "ayeule maternelle" de l'enfant, âgée 69 ans, demeurant à Vesoul. Aucune autre naissance d'enfant JÄGER/Gillot n'a été détectée dans les tables de Vesoul. Volontairement ou non, Mathieu et son épouse ont adopté le modèle démographique inverse de celui qu'avaient suivi son frère Christian et sa belle-sœur...

• Octobre 1808, Vesoul : L’orgue de Saint-Georges est en mauvais état et l’organiste JÄGER (dit "Yegre") donne sa démission car il ne peut plus se servir de l’instrument depuis le 15 août... Au début de l'année 1808, François CALLINET a déposé un premier devis pour le réparer.

• 10 avril 1809, Vesoul : Un marché pour réparer l'orgue de Saint-Georges est signé avec François CALLINET. Le 8 juillet 1810, le facteur dépose un devis complémentaire pour réunir les deux buffets du grand orgue en un seul, avec toutes les modifications qui en découlent pour l’instrument. On suppose que pendant les travaux le contrat de Mathias JÄGER a été suspendu.
• 18 octobre 1809 : Lorsqu'il est témoin aux noces d'un confiseur et d'une couturière, Mathieu JAGER, âgé de 38 ans, est simplement dit "musicien à Vesoul".

• 28 novembre 1810 : Le travail de CALLINET est terminé et l’orgue reçu par Louis-Joseph MORLET (fils), organiste de la métropole de Besançon. Mathieu JÄGER renoue avec sa tribune.

• En 1828, JÄGER démissionne brièvement de son poste d'organiste, puis reprend son service au bout de quelques mois, après que Claude-Louis PROMAYET – organiste à Ornans – ait expertisé l’orgue de Saint-Georges de Vesoul et effectué une petite réparation.
Durant les années suivantes se succèdent d'autres travaux, devis, réparations, relevage…

• 9 juillet 1844, Vesoul : À quatre heures du matin, dame Jeanne-Pierrette Gillot, épouse du sieur Mathias JAGER, "propriétaire et organiste", meurt en leur domicile du n°17, rue du Châtelet. Elle n'avait pas encore tout à fait 70 ans.

• 30 juillet 1847, Vesoul : RONCAGLIO, organiste de la métropole de Besançon, reçoit les travaux effectués par François CALLINET en 1846-1847, qui équivalent à une reconstruction complète de l’orgue. JÄGER, qui a 77 ans, démissionne du poste d'organiste et Jacques-Louis BATTMANN est engagé le 2 septembre 1847.

• 1er mai 1854, Vesoul : À deux heures du matin en la maison n°17 rue du Chatelet, s'éteint Mathias JAGER, "propriétaire, ancien organiste".
Le voisin Jean-Baptiste Zominy, rentier, qui effectue la déclaration le même jour, fournit tous les détails sur ses lieu et date de naissance, noms de ses parents ("fils de défunts Jean-Christian JAGER, organiste, et de Marie Syndrich, son épouse, sans profession") et de feue son épouse.

Mise à jour : 22 avril 2022

Sources
F-Ad70/ BMS Vesoul ; F-Ad70/ LN 550 ; F-Ad70/ NMD Vesoul ; P.M. Guéritey, "La Haute-Saône, Terre d’accueil pour les Callinet…", Salsa, 2019

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