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GRISEL, Nicolas (ca 1705-1776)
État civil
NOM : GRISEL     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GRIZELLE
GRISELLE
Date(s) : 1705 ca  / 1776-3-27
Notes biographiques

Mort quinze ans avant l'année 1790, 'cible' de l'enquête Muséfrem, Nicolas GRISEL avait en tant que musicien serpent de la cathédrale d'Autun fréquenté maints acteurs de la vie musicale autunoise encore actifs au commencement de la Révolution. Sans doute originaire de Picardie, il a ensuite passé l'essentiel de sa vie à Autun : en 1750 déjà on parle de "son long séjour à Autun".

• [1705] : Selon l'âge indiqué lors de son décès, Nicolas GRISEL serait né en ou vers 1705. Ses parents se nomment Philippe Grisel et Françoise Lesage. Peut-être est-il né à Monts [Oise], où ses parents résident en 1750 ? En 1766, il fait un voyage à Abbeville en Picardie, pour régler des affaires de famille...

• 10 février 1738, Paris : Nicolas GRISEL épouse Anne Mirgot à Saint-Eustache. Ce mariage n'étant connu que par le fichier Andriveau, aucun autre détail n'est disponible, si ce n'est la filiation du marié, qui correspond parfaitement à ce que l'on sait pas ailleurs. Le musicien exerçait-il alors quelque part dans une église parisienne ?

• 11 janvier 1746, Autun : Anne Mirgo, "femme de Me Nicolas GRISELLE, musicien", est la marraine d'Anne-Françoise, fille de François DUCLAUD, "musicien à la cathédrale d'Autun" et de sa première épouse, Jeanne-Marie Guillet. C'est l'indice de relations amicales, qui se confirmeront ensuite (voir ci-après, au 31 mars 1770).

• 19 août 1749, Autun : Nicolas GRISEL, "musicien à la cathédrale", devient veuf d'Anne 'Myrgault', décèdée à l'âge de 42 ans. Elle est inhumée le lendemain au cimetière de Saint-Jean-de-la-Grotte,

• 16 juin 1750, Montcenis [Saône-et-Loire] : Dans ce village situé à 22 km au sud d’Autun, tout près du Creusot, Nicolas GRISEL et Catherine Renier se marient. L'acte est intéressant à plus d'un titre, bien que le marié n'y soit dit que "musicien", sans précision de son lieu d'exercice. On y apprend que ses parents, Philippe Grisel et Françoise Lesage, demeurent "à Monts en Picardie" et que le père y est marchand. Nicolas GRISEL est veuf d'Anne 'Mergault'. Il a obtenu du vicaire général non seulement une dispense de deux bans, ce qui est assez fréquent notamment pour les remariages de veufs, mais aussi la dispense "de la publication de bans dans son pays" et ce "à cause de son long séjour à Autun", phrase évocatrice en dépit de son imprécision.

• 4 avril 1751, Autun : Neuf mois et demi après le mariage naît Marie-Françoise, sur la paroisse Saint-Pierre-Saint-Andoche. Nicolas GRISEL, nanti de l'avant-nom "sieur", est dit "musicien à la cathédrale". Et le parrain choisi n'est autre que Jean-Baptiste HAINSSE, "maitre de musique à la dite Cathédrale".

• [entre le printemps 1751 et mi 1752], Autun : La famille Grisel-Renier quitte la paroisse Saint-Pierre-Saint-Andoche pour s'installer paroisse Saint-Jean-Saint-Pancrace, paroisse où vivent la plupart des musiciens de la cathédrale.

• Dans les années 1752 et 1753, Nicolas GRISEL vient à l'occasion chanter lors des sépultures de la paroisse Saint-Quentin. On l'y aperçoit également le 29 avril 1755 en compagnie de François CHAPUSOT.

• 4 mai 1753, Autun : Le basson Lazare CHAPUIS qui, la semaine précédente, à la suite du décès de Jean-François DUBUISSON, avait été désigné "pour leur petite sonnerie et huissier de leur chapitre", refuse cette nomination, arguant qu'il ne peut "s'acquitter de cet employe". Les chanoines décident que ce sera le sieur GRISEL, "leur serpent", qui remplira ces deux charges jusqu’à nouvel ordre, "aux gages de 24 livres par an". Il pourra se faire aider par le grand enfant de chœur pour la sonnerie. Peu après c'est le nouveau chanteur basse-contre François CHAPUSOT qui hérite de cette charge.
• 7 septembre 1753 : Les chanoines nomment GRISEL, "leur serpent pour chanter la messe de prime au lieu et place du Sr BARBOTTE". Cette délibération présente l'intérêt de montrer que le serpent chante aussi...

• 4 août 1752, 4 août 1753, 30 avril 1755, 15 octobre 1756, Autun : Nicole-Émiland, Magdeleine-Victoire, Claude-Anne et Lazare Grisel sont successivement baptisés à Saint-Jean-Saint-Pancrace. Leur père est dit "musicien de la cathédralle d'Autun", "ordinaire de la cathédralle" ou encore "habitué à la cathédralle". Tous les parrains et marraines sont bien alphabétisés. Le parrain de 1753 est "Mr Philippe GUILLEMARDET, prêtre, souschantre de la cathédrale d'Autun". Celui de 1756 est "Lazare PETOT, fils de monsieur Jean Baptiste Petot, maitre perruquier à Autun" : c'est le futur maître de musique Lazare PETOT, qui a alors cinq ans et huit mois seulement...

• 12 juin 1754 : Le serpent obtient du chapitre la permission de s'absenter "pendant un mois et plus s’il est nécessaire". Il doit "aller dans son pays pour vacquer à des affaires de famille". Le chapitre semble accepter aisément cette requête et fait même preuve d'une relative souplesse. Il est convenu en effet que si au bout d'un mois le serpent n'en a pas fini avec ses "affaires de famille", il devra en prévenir le chapitre par une lettre.

• [Entre fin 1756 et mi 1758], Autun : La famille Grisel-Renier quitte la paroisse Saint-Jean-Saint-Pancrace pour s'installer paroisse Saint-Jean-Le-Grand.

• 3 août 1758 : Né la veille paroisse Saint-Jean-le-Grand, un nouveau fils Grisel, prénommé Antoine-Marie, est baptisé. Son acte de baptême est minimaliste et n'apporte guère d'information. Il s'agit logiquement du futur chantre Antoine GRISEL.

• La famille revient ensuite sur la paroisse Saint-Jean-de-la-Grotte.

• 24 mars 1761, Autun : Fils légitime de sieur Nicolas GRISEL, "habitué de la cathédrale", et de Dlle Catherine Regnier, Jacques-Alexandre-Marguerite est baptisé le jour de sa naissance à Saint-Jean-de-la-Grotte. Ses deux premiers prénoms lui viennent de son parrain,  le sieur Jacques-Alexandre ROUVRAY, qui est dit ici "clerc tonsuré et habitué de la cathédrale" mais qui n'est autre que le maître de musique de Saint-Lazare. Le père, présent au baptême, signe "nicolas grisel", sans capitales. Le parrain signe "Rouvray".

• 18 octobre 1763, Autun : En l'église Saint-Pancrace est célébré le mariage de Jean-Lazare BARBOTTE, "habitué musicien de l'église cathédrale d'Autun", et de Charlotte Magny. On aperçoit parmi les présents signataires les amis musiciens, GRISEL et GUIGNET, ainsi que, éventuellement, Nérat et Houriet qui restent à identifier.

• 1er avril 1766, Autun : Le chapitre autorise son serpent à s'absenter jusqu'à la Pentecôte, pour aller à Abbeville, en Picardie, d'où lui sont arrivées "plusieurs lettres consécutives par lesquelles il paroît que sa présence seroit avantageuse et, même, nécessaire en ce païs pour l’arrangement de quelques affaires de famille". On lui délivre un certificat de vie et mœurs en latin qui atteste qu’il chante la louange divine depuis environ vingt ans à la cathédrale d'Autun. Cette durée n'est sans doute qu'indicative et ne doit pas forcément être prise au pied de la lettre. Le chapitre lui paye par avance une somme de 100 livres au titre de sa fonction de "luminairier". On devine que le musicien est également chargé du luminaire, et qu'il s'est fait payer par avance de son prochain terme, de façon à avoir un peu d'argent pour voyager...

• 6 novembre 1768, Autun : Le sieur Nicolas GRISEL, "musicien à la cathédrale", est parrain de Nicolas, fils du maitre boulanger Pierre Daclin et de Françoise Claire. La marraine est Edmée Cabriet, épouse de Joseph Boisseau, lui aussi maitre boulanger (peut-être une parente de Pierre CABRIET ?). Tout le monde sait signer.
• décembre 1768 : GRISEL, toujours "luminairier", reçoit à ce titre du chapitre la somme de 200 livres "pour le payer de six mois de ses gages".

• 31 mars 1770, Autun : Le sieur Nicolas GRISEL, "musicien à la cathédralle d'Autun", assiste au mariage d'Étienne Duclaud, fils du musicien François DUCLAUD, décédé plus de dix ans auparavant. Il a été nommé curateur du jeune homme, encore mineur, "par ordonnance du 23  du courant, annexée à la minute du contrat de mariage reçu [de] Missolier, notaire en cette ville, le 26 du courant".

• 28 mars 1776, Autun : Décédé la veille à l'âge de 71 ans, Nicolas GRISEL est inhumé "dans le grand charnier de l'église cathédrale", après matines. Il était "musicien de ladite Eglise". La veille, apprenant la nouvelle, le chapitre avait minutieusement réglé le cérémonial prévu (cloche, prières, luminaire et "pitance"). Le défunt est dit par le registre capitulaire "l’un de leurs serpents musiciens gagistes".
• 12 avril 1776 : Son fils Antoine, 17 ans et demi, qualifié de "clerc tonsuré, l’un de leurs habitués", dépose une requête écrite auprès des chanoines, pour les prier de bien vouloir "l’assister en son besoin et luy fournir les secours nécessaires pour continuer le cours de ses études au Collège de cette ville". Non seulement le chapitre refuse sèchement, mais de plus il demande aux syndics de ne plus accepter à l'avenir de transmettre pareilles requêtes.
• 5 juin 1776 : Le chapitre accepte d'acheter pour 24 livres "le serpent dont se servoit feu GRISEL, cy devant leur serpent", mis en vente par les héritiers Grisel. Il sera déposé à la maîtrise et servira à l’usage des enfants de chœur.

• 18 septembre 1778 : Le chapitre fait remise aux héritiers de feu Sr GRISEL, "cy devant leur serpent", d'une année de loyer. La somme semble dérisoire : 16 livres.

Mise à jour : 2 janvier 2021

Sources
F-Ad71/ BMS Autun, Notre-Dame ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-de-la-Grotte ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-le-Grand ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Pierre-St-Andoche ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Quentin ; F-Ad71/ BMS Montcenis ; F-Ad71/ S Autun, St-Lazare ; F-Filae/ Fonds Andriveau ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1752-1755 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1764-1769 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1771-1778 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784

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