Login
Menu et informations
GRAVIER, Pierre Philippe (1770 av.-1791 ap.)

GRAVIER, Pierre Philippe (1770 av.-1791 ap.)

État civil
NOM : GRAVIER     Prénom(s) : Pierre Philippe     Sexe : M
Date(s) : 1770 av.  / 1791-5 ap.
Notes biographiques

 En 1790, Pierre Philippe GRAVIER chante à l'église paroissiale de Sainte-Marie-Madeleine de Montargis. Les délibérations de la fabrique, à travers lesquelles on le connaît pour l'essentiel, montrent qu'il avait d'abord chanté de manière bénévole, avant de recevoir une petite indemnité.

• 16 décembre 1770, Montargis : L'église Sainte-Marie-Madeleine souffre d'un manque de voix pour le chant des offices. "Les prêtres habitués ayant très peu de voix", le chant repose essentiellement sur le maître des enfants de chœur, Claude BAZIN, et sur ses enfants de chœur, qui ne sont que quatre, pas tous aguerris. Les fabriciens en ont d'autant plus conscience que, disent-ils, "le public" est mécontent de cet état de fait et réclame un chantre supplémentaire. Ils décident donc de recevoir officiellement comme chantre Pierre-Philippe GRAVIER, qui offre ses services. Or celui-ci est déjà "admis depuis plusieurs années à porter le surplis et habit de chœur en qualité de chantre libre et volontaire". Il s'agit donc pour cet homme d'un changement subtil de statut : il devient désormais second chantre, et il ne sert plus totalement bénévolement mais en échange d'une dérisoire rémunération de 3 livres par mois (soit 36 livres / an), "à commencer du jour de Toussaint dernier qu’il a esté assidu aux offices de l’église". À ces faibles gages s'ajoutent les sommes qu'il recevra des confréries et à l'occasion des services mortuaires.
Selon Frédéric Pige ("Éléments pour une histoire des musiciens d'Église à Montargis et dans le Gâtinais au XVIIIe siècle", Revue d'histoire du Gâtinais, n°141, 2009, p.18-23), quand il ne chante pas à l'église, GRAVIER exerce le métier de boutonnier.

• 15 novembre 1772 : Les fabriciens de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine, estimant que la rétribution versée au sieur GRAVIER, chantre, est "trop modique et trop peu proportionnée au service dont il est tenu", fixent ses gages à 60 livres par an.

• 8 avril 1776, Montargis : Les fabriciens estiment à nouveau "à propos" d’augmenter les gages annuels de GRAVIER, "l’un des chantres", de 24 livres, ce qui le fait passer à 84 livres par an. Même s'il touche toujours un casuel lors des cérémonies de sépulture auxquelles il participe (mais il apparaît très rarement comme signataire dans le registre paroissial), son niveau de rémunération demeure faible. Ses gages de chantre ne constituent qu'un appoint, en complément des revenus tirés de son 'vrai' métier. Il est seulement second chantre, puisque c'est alors Claude BAZIN qui est premier chantre. Ce dernier meurt le 24 avril (sans doute l'augmentation consentie à GRAVIER est-elle liée au surplus de travail qu'il a eu durant la maladie du premier chantre).
À la Toussaint 1776, un nouveau premier chantre est recruté, Claude-François PIFFAULT.

• 8 septembre 1788, Montargis : À l'inhumation de Dlle Marie Anne Charroyer de la Barre, 64 ans, assistent à la fois un prêtre habitué (Me Thevenin) et les sieurs PIFFAULT et GRAVIER, chantres.

1790, Montargis : Le sieur GRAVIER est toujours second chantre de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine et ne touche toujours que 84 livres de gages. La fabrique paroissiale rémunère aussi (350 livres) un premier chantre et maître des enfants de chœur, Claude-François PIFFAULT, un organiste, Pierre-Rodolphe JOSSIER, ainsi que tout un personnel indirectement au service du culte, sonneur, suisse, "réveilleur", chasse-chiens, blanchisseuse... sans oublier le facteur d'orgue Adrien LÉPINE qui vient régulièrement entretenir l'instrument.

• 30 mai 1791, Montargis : À l'occasion de la démission de Claude-François PIFFAULT, le receveur de la fabrique de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine expose "en même temps que le grand âge du Sr GRAVIER second chantre l’empéchoit de faire le service, pourquoi il a demandé qu’il y fut également pourvu". Les fabriciens décident alors "que le traitement de 84 livres sera continué audit Sr GRAVIER à la charge par lui de continuer son service au chœur et d’y assister habituellement", mais qu'il faut recruter "deux chantres convenables par leurs talents au service habituel de l'église". Ils ont conscience que les gages qu'ils versaient jusqu'alors sont insuffisants puisqu'ils prévoient de verser désormais 400 livres au premier chantre et 350 au second !

Le "grand âge" auquel il est fait allusion laisse supposer que le sieur GRAVIER est décédé assez peu de temps après et que le traitement de 84 livres qui lui avait été "continué" était une forme de charité envers un serviteur de longue date, ce qu'avait d'ailleurs plaidé le receveur le 30 mai 1791 ("il croyoit cependant de la justice de la fabrique de continuer au Sr Gravier son traitement de 84 livres vu que depuis plus de [laissé en blanc] ans il est attaché au service de la fabrique"…).

Il pourrait – sous toutes réserves – s'agir de Pierre Gravier, tailleur de pierres, décédé à l'âge de 84 ans le 8 décembre 1792.

Mise à jour : 9 mai 2019

Sources
F-Ad45/ 130 J 4bis ; F-Ad45/ BMS Montargis

<<<< retour <<<<