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GRAVIER, Jean (1735-1803)
État civil
NOM : GRAVIER     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : GRAVIÉ
Date(s) : 1735-11-11   / 1803-7-29 
Notes biographiques

Jean GRAVIER touche l'orgue de l'abbaye bénédictine de Saint-Sever, capitale historique de la Gascogne dans l'actuel département des Landes, depuis un quart de siècle lorsque survient la Révolution. Il consacre ensuite les dernières années de sa vie à faire fructifier son patrimoine foncier et à développer son fonds commerce.

• 11 novembre 1735, Lombez [Gers] : Jean GRAVIER naît et est baptisé dans cette petite ville située dans la vallée du Savès, à égale distance d'Auch et de Toulouse, siège d'évêché depuis le XIVème siècle. Son père, Sébastien Gravier, est dit maître menuisier. Sa mère se nomme Bernarde Dupuy. Il est le jeune frère de Jean-Baptiste GRAVIER, né douze ans avant lui, qui deviendra lui aussi organiste.

• Où et par qui a-t-il été formé à la musique et plus particulièrement à l'orgue ? L'organiste de la cathédrale de Lombez durant l'enfance de Jean a été (à des dates qui restent à préciser) Jacques MILLEVILLE, dont le fils, Jacques-Florent MILLEVILLE, a quatre ans de moins que Jean Gravier. Les deux garçons pourraient avoir été initiés à l'orgue par le père du premier.

• [Vers 1764 -1765], Jean GRAVIER vient s'installer à Saint-Sever, paroisse du diocèse d'Aire, proche de Mont-de-Marsan [Landes actuelles]. À l'orgue de l'église paroissiale, il prend probablement la succession d'Antoine LEGRAND dont la présence est attestée au moins en 1763.

• 27 novembre 1781, Saint-Sever : "Monsieur" Jean GRAVIER, "bourgeois et organiste", épouse Rose de Gayze, native et habitante de Saint-Sever, dont le père est dit "bourgeois et marchand". Les trois autres témoins sont tous également qualifiés de "bourgeois". C'est le sous-prieur de l’abbaye de Saint-Sever, dom Jean Brignet, qui confère la bénédiction nuptiale.

• 4 novembre 1783, Saint-Sever : Le couple accueille une petite fille.

• 10 février 1785, Saint-Sever : Un fils naît.

• De 1781 à 1793, Saint-Sever : Jean GRAVIER apparaît plusieurs fois dans les archives notariées, pour des achats ou des ventes de petites parcelles de terre, ainsi que pour des baux de métairie entre lui, propriétaire, et des exploitants. Ces baux lui rapportent des sommes peu élevées (20 et 35 livres par an).
 
• 1790, Saint-Sever : Jean GRAVIER  est toujours organiste à l'abbaye bénédictine mauriste  (il est qualifié d'"ancien organiste" en 1792).

• 1er février 1792 : Il continue à toucher l'orgue de cette église.

• 1793, Saint-Sever : Jean Gravier a payé 161 livres 4 sols 3 deniers de contributions pour 1793 ; ses biens sont situés à St-Sever, Montgaillard, Sarraziet et Fargues. Il fait observer que « ses colons mangent annuellement la récolte de milloc ; il n’en est pas quitte pour une somme de 140 livres pour les aider à subsister et ce n’est qu’à force d’économie qu’il fait vivre sa famille. »

 • 1794 à 1802, Saint-Sever : Dans les rôles fiscaux successifs de l'an III à l'an X, Jean GRAVIER est donné comme "marchand" ou "marchand droguiste" ou encore "marchand et propriétaire". Il paye des sommes irrégulières, parfois élevées (16 livres 5 sols de contribution personnelle en l’an III, 17 livres de contribution foncière en l'an V), parfois nettement plus faibles (8 livres 50 sols de contribution foncière en l'an X). En l'an X, l'administration fiscale compte 6 portes et fenêtres à sa maison.
En 1797-1799, il apparaît dans les rôles des patentes de Saint-Sever comme "marchand épicier au détail".

• 1797 à 1800, Saint-Sever : La famille Gravier apparaît dans chacun des trois recensements de population conservés, habitant le quartier Saint-Dominique (= les Jacobins). Les durées indiquées concernant la résidence antérieure de Jean GRAVIER à Saint-Sever fluctuent légèrement, mais il en ressort qu'il se serait installé à Saint-Sever entre 1760 et 1765. La cellule familiale reste stable d'un recensement à l'autre : le couple Gravier, deux enfants et une servante (cette dernière changeant fréquemment puisque chacun des recensements en mentionne une différente). Quant au père de famille, son activité d'organiste, si elle se poursuit, n'est jamais mentionnée. Il est dit une fois "cultivateur" et une fois "marchand". Le recensement de l'an V précise qu'il est propriétaire de sa maison et d’une parcelle de communal.

Quelques indices semblent indiquer que l'ancien organiste s'était plutôt rangé dans le camp contre-révolutionnaire et fréquentait le clergé réfractaire. En vendémiaire an VI (octobre 1797), il siège au conseil de famille autorisant le mariage de Claire Fanny Labarrère dont le père, Jean-Jacques Labarrère, a été guillotiné à Dax en 1794… Le 19 messidor an VIII (8 juillet 1800), Jean GRAVIER, ici dit agriculteur âgé de 64 ans, déclare le décès du dernier archiprêtre de Chalosse, Simon Mora, prêtre réfractaire, âgé de 87 ans.

• 2 février 1803, Saint-Sever : Jean Gravier propriétaire vend pour 300 francs "un hectare un quart ou environ" de terre inculte située à Bahus.
• 29 juillet 1803 (10 thermidor an XI), Saint-Sever : Qualifié cette fois de "cultivateur propriétaire", Jean Gravier meurt dans sa maison à l'âge de 68 ans. Le décès est déclaré par son petit cousin Jean-Baptiste Destouet, lui aussi agriculteur, et son voisin le notaire Méricamp. L'officier d'état-civil ajoute "Baptiste" en interligne pour compléter le prénom du défunt.

Mise à jour : 13 juin 2020
Merci à Dominique Bop pour ses apports décisifs à la reconstitution de cette biographie.

Sources
F-Ad40/ 5 L 4 ; F-Ad40/ BMS Landes ; F-Ad40/ BMS Saint-Sever 1763-1789 ; F-Ad40/ D. Saint-Sever 1796-1803  ; F-Ad40/ Journal des Landes ; F-Am Lombez/ BMS Lombez ; Relevés Dominique Bop, août 2016.

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