FORESTIER, Jean-Baptiste (1774-1823 ap.)

La formation musicale reçue dans son enfance à la maîtrise de la cathédrale Saint-Vincent de Chalon-sur-Saône, où il est enfant de chœur en 1790, influence tout le destin de Jean (ou Jean-Baptiste) FORESTIER : il est ensuite longuement musicien dans les armées de l'Empire puis de la Restauration...

• 10 octobre 1774 : Jean FORESTIER naît à Chalon-sur-Saône [Saône-et-Loire] du mariage de Jean-Claude Forestier et de Claudine Bourbon, qui s'étaient mariés le 10 janvier 1769. Son père était alors "tabletier". Baptisé le lendemain en l'église Sainte-Marie, sous le seul prénom de Jean, il a pour parrain Jean Rigault, maitre d’hôtel, et pour marraine Pierrette Dusert, marchande épicière (qui signe en juxtaposant à son patronyme celui de son mari, Mouton).

• 10 mai 1783, Chalon-sur-Saône : Jean FORESTIER est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Vincent. Cette date est connue malgré l'actuelle perte des registres capitulaires chalonnais grâce au travail du district qui, en février 1793, a pris la peine de recopier "les extraits d'acte d'admission des pétitionnaires relevés sur le registre des capitulaires dudit chapitre déposé au secrétariat du district".

• 22 janvier 1785, Chalon-sur-Saône : Le petit Jean-Baptiste a dix ans lorsqu'il perd sa mère, à l'âge de 46 ans. Son père est alors marguillier de la paroisse Sainte-Marie, présent à presque toutes les sépultures, tout en exerçant toujours le métier de tabletier.

• 1790, Chalon-sur-Saône : Jean FORESTIER est l'aîné des enfants de chœur de la cathédrale Saint-Vincent. Derrière lui, qui a été reçu le 10 mai 1783, on trouve Jean-Claude-Marie DUGUET / DUJAY, reçu le 1^er avril 1784, Jacques DESCOMBES [ou DECOMBE], le 16 novembre 1785, Jacques RENAUD, le 23 avril 1787, Jean-Baptiste MONSSU, le 12 avril 1788. Pierre BERTRAND, entré à la maîtrise le 2 mai 1789, est éliminé de certaines listes administratives à cause de sa réception postérieure au 1^er janvier 1789, de même que le petit Louis BRUN, le tout dernier enfant reçu.

• 1791, Chalon-sur-Saône : Jean FORESTIER, ainsi que quatre autres enfants de chœur du chapitre Saint-Vincent de Chalon, DESCOMBES, MONSU, RENAUD et BERTRAND, font une demande de gratification. Ils se décrivent comme "de jeunes citoyens qui brûlent du désir de se rendre utiles à leur patrie".
• 27 juillet 1791, Chalon-sur-Saône : Le directoire du Département de Saône-et-Loire envoie au Comité ecclésiastique un tableau récapitulatif de l'état des ecclésiastiques et laïcs attachés au chapitre Saint-Vincent de Chalon. Le directoire du District est d'avis d'accorder à chacun une gratification de 300 livres, et celui du Département approuve. Ces avis ne semblent pas avoir été suivis d'effet.

• 20 février 1793, Chalon-sur-Saône : Le Directoire du département de Saône-et-Loire arrête qu'il sera accordé à chacun des anciens enfants de chœur Jean-Baptiste MONSU, Jehan-Claude Marie DUJAI, Jacques RENAUD, Jean FORESTIER et Jacques DESCOMBES une gratification de la somme de 236 livres.

• Là se placent dix années non documentées sur Jean ou Jean-Baptiste FORESTIER. À sa sortie de la maîtrise (ou peut-être seulement lorsque le culte est arrêté), il semble apprendre le métier de tailleur d'habits.

• 5 avril 1803 : Jean-Baptiste FORESTIER est incorporé dans la treizième demi-brigade d'infanterie de ligne en qualité de musicien gagiste. La date de naissance et les  noms de ses parents correspondent à ce que nous connaissons. Il est ainsi décrit : "Taille d’1m61, visage rond, front haut, yeux roux, nez pointu, bouche moyenne, menton rond, cheveux et sourcils bruns" et ne présente pas de "marques particulières". Son dernier domicile était à Chalon-sur Saône, où il exerçait  la profession de tailleur, indique son dossier militaire.

• 1804-1805 : Il fait la campagne d'Italie.

• 1806-1807 : Il est en Italie et dans le Frioul.

• 1809 : Il participe aux campagnes d'Italie, d'Allemagne et d'Autriche.

• 6 frimaire an XI (27 novembre 1802), Sarrelouis [alors en Moselle] : Il épouse Anne-Marie Bazin.

• 1813 : Il fait les campagnes de Saxe, Prusse et Silésie.

• 6 octobre 1814 : FORESTIER figure à nouveau dans l'effectif du treizième régiment d'infanterie reformé (sans doute ne l'a-t-il jamais quitté, il semble juste s'agir d'une reconfiguration du régiment).

• 6 mars 1815, Montpellier : À la mairie de Montpellier est enregistrée la naissance, "dans un des logements des casernes", du petit Joseph, fils légitime de "Jean-Baptiste FORESTIER, musicien au 13^ème Régiment Infanterie de ligne en garnison à Montpellier, et de dame Anne-Marie Bazin, mariés". L'un des deux témoins est Jean-Marie DEMOUY, musicien au même régiment, âgé de 39 ans. L'autre est maître cordonnier du régiment. Le père de l'enfant est présent et signe ("forestier").
• 22 septembre 1815 : Jean-Baptiste FORESTIER reçoit son congé du 3^ème Régiment d'Infanterie.

• 27 septembre 1823, Tours : Après avoir quitté 3^ème de Ligne, Jean-Baptiste FORESTIER s'est ré-engagé dans le 6^ème Régiment. Ce 27 septembre, à deux heures après midi, sa femme, "dame Marie Bazin", accouche d'une fille, Marie-Madelaine, avec l'aide de Marie-Catherine Letrait, sage-femme, demeurant rue des Récollets n°21. C'est cette dernière qui effectue la déclaration de naissance le surlendemain, en compagnie d'un maître cordonnier et d'un sergent du régiment. Car le père de l'enfant, Jean FORESTIER, "musicien, faisant partie du 6^ème Régiment de ligne", est absent, "actuellement à l’armée d’Espagne".

C'est là la dernière trace actuellement disponible de l'ancien enfant de chœur chalonnais...

Mise à jour : 15 janvier 2021