FLAMAND, Antoine, à Besançon (1731-1813)

Antoine FLAMAND mène une longue carrière au service du chant d'Église dans deux églises de Besançon, dont la cathédrale. Il y était "musicien récitant la taille" ou bien chantait la haute-taille.

• 10 octobre 1731, Besançon [Doubs] : Antoine FLAMAND naît et est baptisé le même jour, paroisse Saint-Jean-Baptiste. Il est fils de Hugues Flamand et de Catherine Tivet / Thivet /Tinet. Ses parents s'étaient mariés le 28 septembre 1728 à Saint-Jean-Baptiste. Ils auront au moins 7 enfants, Antoine est le deuxième.
 
• 6 juillet 1740, Besançon : Antoine FLAMAND est reçu enfant de chœur à la cathédrale Saint-Jean. Il y reste durant onze ans, jusqu'en 1751.

• 1751, Besançon : Antoine FLAMAND devient chantre musicien à l'église collégiale Saint-Paul (collège de chanoines réguliers suivant la règle de saint Augutin). Il y sert durant quinze ans, soit jusqu'en 1766. Dans sa supplique de 1790-1791, il ne donne pas de date mais écrit : "il a en plus servi environ 15 ans en la même qualité de chantre Musicien en l'église collégiale de St Paul jusqu'à sa réunion au chapitre métropolitain". Cette information est parfaitement cohérente avec ce qu'affirme le Dictionnaire d'Histoire et de Géographie ecclésiastique : le chapitre de l'abbaye Saint-Paul a été supprimé en 1766.

• 24 juillet 1764, Besançon : Antoine FLAMAND, âgé de 32 ans, épouse mademoiselle Barbe Cousin, de Besançon, âgée de 27 ans, paroisse Saint-Paul. Les métiers des protagonistes ne sont pas indiqués.

• Entre 1765 et 1781, le couple FLAMAND / Cousin donne le jour à 11 enfants, dont 10 sont baptisés paroisse Saint-Paul-Saint-Donat, 4 filles et 6 garçons. Si aucun métier n'est indiqué pour le père lors des premiers baptêmes, il est ensuite régulièrement dit "musicien", puis "musicien à la métropole" ou "musicien de l'église métropolitaine".

• Quel poste a-t-il occupé entre 1766 et avril 1772 ? Ce hiatus est troublant, car dans sa supplique il insiste sur le fait qu'il "a passé environ 45 ans au service de l'église et pour ainsi dire dans le même corps", ne laissant supposer aucune interruption.

• 22 avril 1772, Besançon : Antoine FLAMAND rejoint le chapitre métropolitain où il devient musicien récitant la taille. Cette date précise est donnée par un certificat délivré pour son dossier de carrière le 29 septembre 1790. Il perçoit du chapitre 40 livres par mois.

• 5 août 1775, Besançon : Le sieur Pierre-Philippe MARGAULX, "musicien et basse taille de la dite métropole", présente sur les fonts baptismaux de Saint-Paul-Saint-Donat la petite Jeanne-Baptiste-Marie-Philippe, fille d'Antoine FLAMAND, "musicien à la métropole". C'est le seul des parrains d'enfants Flamand qui ait été recruté dans le milieu professionnel paternel.

• 5 août 1776, Besançon : Un nouveau fils Flamand, Protade-Louis-Samuel, est baptisé, cette fois paroisse Saint-Jean-Baptiste. Antoine FLAMAND est dit "musicien à la métropole".

• 7 janvier 1778, Besançon : Antoine FLAMAND est dit "musicien", sans plus de précision, lorsqu'il est témoin de l'inhumation de son père, Hugues Flamand, mort à l'âge de 78 ans, paroisse Saint-Jean-Baptiste.

• 18 août 1784 : Le chapitre accorde au dénommé FLAMMAND, musicien, l'autorisation de s'absenter durant trois semaines, et précise que c'est pour la gestion de ses affaires. Cette allusion reste vague mais permet d'obtenir la certitude d'une certaine pluriactivité exercée par le musicien qui, en même temps fait sans doute quelque commerce (dans quelle branche ?), peut-être avec l'aide de son épouse et des aînés de ses enfants.
Les mêmes formules sont employées pour Guillaume-Joseph ÉMERY, Pierre-Philippe MARGAULX, Claude THOUVEREZ et Jean-Baptiste LÉPINE par le secrétaire capitulaire. Ils sont donc au moins cinq dans le bas chœur à mener des "affaires", en même temps qu'ils chantent à la cathédrale.
 
• En 1790, Besançon : Antoine FLAMAND est toujours musicien taille à la cathédrale Saint-Jean, pour des appointements de 480 livres, et un casuel de 24 ou 25 livres par an. Il y exerce depuis 18 ans et demi. Sous la conduite de Louis-Nicolas DOLLÉ, maître de musique, il côtoie les chantres et musiciens Joseph FISCHER, Pierre-Philippe MARGAULX, Guillaume-Joseph ÉMERY, Claude THOUVEREZ, Jean-Baptiste ROBERT, Didier HUMBLOT, Jean-Baptiste LÉPINE ainsi que l'organiste Jean-Baptiste JECKER.
Il adresse une demande de pension au directoire du district de Besançon, transmise au directoire du département. Il a 59 ans en 1790. Il est chargé de famille : son épouse, quatre enfants et une belle-sœur. En 1790, il a également perdu ses écoliers et manque donc des ressources complémentaires qui, auparavant, le faisaient vivre. Dans une supplique collective adressée au Comité ecclésiastique par les musiciens du chapitre cathédral, il déclare être haute-taille.

• Février-mars 1791, Besançon : Le district propose d'accorder à 'Margot', Lépine, 'Touverey', Émery, Flamand et Humblot une pension alimentaire des deux tiers de leur traitement. Ce qui ferait 320 livres pour FLAMAND.
• 18 octobre 1791 : Le directoire du département du Doubs délibère sur sa demande et décide de lui accorder un traitement de 200 livres, tout en prenant en compte qu'il a déjà touché 120 livres par forme de secours précédemment. Il reçoit donc la somme de 80 livres pour compléter son traitement de l'année 1791.

• 12 septembre 1792 : Le directoire du département du Doubs délibère de nouveau sur la demande d'Antoine FLAMAND et décide de lui accorder une pension de 400 livres annuellement.

• 11 mars 1793, Besançon : Antoine FLAMAND, "citoyen de Besançon", est l'un des témoins du mariage célébré paroisse Saint-Pierre entre François-Joseph BOURGEOIS, "organiste", âgé de 37 ans, et Françoise Partiot, âgée de 23 ans, fille d'un "peintre en équipage". Il signe "Flamand".

• 1796-1798, Besançon : Les tableaux généraux des traitements et pensions des musiciens de Besançon mentionnent "FLAMAND Antoine, né le 10 octobre 1731, habitant à Besançon, rue Paul, n°84, [ci-devant] Chantre à la métropole, 400 livres". Un seul de ses confrères de l'ancienne métropole y figure également : "HUMBLOT Didier, né le 22 juillet 1749, habitant à Besançon, rue Ronchaux n°224", musicien à la métropole, pour une pension de 133 livres 6 sols 8 deniers. Les autres chantres figurant dans ces tableaux exerçaient à Saint-Pierre ou à Saint-Paul.

• On peut penser qu'au fil de toutes ces années, Antoine FLAMAND a retrouvé des écoliers et écolières et qu'il vit de leçons de musique, en complément de sa pension.

• 19 décembre 1813, Besançon : À trois heures du matin décède Antoine FLAMAND, "musicien, veuf de Barbe Cousin, pensionnaire de l'État", à l'âge de 82 ans. Il demeurait rue St-Paul n°108. Le décès est déclaré par un horloger de 44 ans et un "homme de lettres" de 57 ans, ce qui donne peut-être une idée de son milieu relationnel durant ses dernières années.

Mise à jour : 27 novembre 2021