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FISCHER, Joseph (ca 1759-1835)
État civil
NOM : FISCHER     Prénom(s) : Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : FICHER
FISHER
François Joseph
Frantz Josef
Date(s) : 1759 ca  / 1835-10-17 
Notes biographiques

Originaire de Bavière, Joseph FISCHER est d'abord musicien militaire. En 1790, il joue de la basse à la cathédrale de Besançon. Mais ce n'est là qu'une petite partie de ses activités, alors plutôt centrées autour du concert et du spectacle. Ultérieurement, on le voit gagner sa vie en enseignant la musique.

• [1759], Norndorff, Souabe [Nordendorf, Bavière, Allemagne] : Joseph FISCHER naît d'un père (Jacob Fischer) qui, lors de son mariage en 1793 sera dit "cultivateur" (dans le nouveau vocabulaire alors entré en usage…), et de Catherine Wizheimer. Son année de naissance est déduite de l'âge indiqué dans différents documents, notamment son acte de mariage. L'âge indiqué à son décès aboutit à une année de naissance située en 1758.

• [1777-1785] : Joseph FISCHER sert "l'espace de huit ans en qualité de musicien dans plusieurs régiments de France". Son dossier ne précise pas comment et où il a appris la musique. Il aurait environ 18 ans lorsqu'il intègre l'armée. Sort-il d'une maîtrise ? Rien ne l'indique.

• [1785 ou 1786], Besançon [Doubs] : Joseph FISCHER revient à la vie civile et s'installe à Besançon. Lors de son mariage il est dit "domicilié à Besançon depuis huit ans", soit depuis le début de l'année 1785 environ. Il se fixe dans cette ville car il a "trouvé une place au chœur de la métropole" pour y jouer de la basse, aux gages annuels de 144 livres. Il expliquera plus tard qu'il "croyoit cet établissement constant ; s'il eut pu en prévoir la suppression il eut pris un autre parti. Car cette pension, quoique modique, ne laissoit pas de contribuer beaucoup à son existance"... On comprend que ce poste à la cathédrale est un socle, fixe et rassurant, à partir duquel il construit, de manière plus aléatoire, son activité de musicien (spectacles, concerts, leçons).

• 8 février 1788, Besançon : Joseph FISCHER, "musicien", est le parrain de Jean-Joseph, fils de Jean-Henri NOELL, lui aussi "musicien", et de Marie-Rose Lescallier, né le jour même sur la paroisse Notre-Dame de Jussa-Mouthier. Les deux hommes signent "joseph fischer" et "Jean henry Noell.".

• 26 août 1789, Besançon : Le sieur Joseph FISCHER, "musicien de la cathédrale", est l'un des témoins du mariage de Philippe KEMERER et Gasparde Lemberger, veuve d'Antoine Pigny, "vivant caffetier", à Sainte-Madeleine. Le marié est, curieusement, dit "actuellement maitre domestique dans le corps royal régiment de Metz, en garnison en cette ville" [sic, sans doute faut-il lire maître de musique]. Deux autres témoins, George BRICKMEYER et Jean-Baptiste GURNIEDEN, sont musiciens au même corps. Le quatrième témoin est un limonadier. Tous savent signer. On remarque la propension de Joseph FISCHER à fréquenter les musiciens allemands présents dans la ville.

1790, Besançon : Joseph FISCHER est toujours musicien joueur de basse à la cathédrale Saint-Jean. Dans un document du district, il est dit "basson", mais sans doute faut-il plutôt lire "bassier", "bassiste", joueur de basse... (comme dans tous les autres documents le concernant). Ses gages sont toujours de 144 livres par an. Cela correspond à un emploi à temps très partiel, seulement les dimanches et fêtes (les autres musiciens et chantres de la cathédrale gagnent entre 480 et 720 livres / an).
En 1790, le corps de musique de la cathédrale, placé sous la conduite de Louis-Nicolas DOLLÉ, maître de musique, comporte les chantres Pierre-Philippe MARGAULX, Guillaume-Joseph ÉMERYJean-Baptiste LÉPINE et Claude THOUVEREZ, les musiciens Antoine FLAMAND et Jean-Baptiste ROBERT, le serpent-basson Didier HUMBLOT, le joueur de basse Joseph FISCHER, ainsi que l'organiste Jean-Baptiste JECKER.
Chaque fois qu'elle traite du cas de Joseph FISCHER, l'administration rappelle qu'il exerce ses talents aussi en dehors du chapitre métropolitain, dans des "spectacles [qui] lui valent 800 livres par an" (il est "emploié dans la musique des spectacles"), et il participe également aux bénéfices des concerts où il est appelé à jouer. Bref, "il a un talent dont il peut tirer beaucoup d'avantage sans accompagner le chant d'église". Le musicien l'admet implicitement dans sa supplique, mais indique que "par contrecoup son état qui est un objet de luxe se trouve réduit dans les circonstances présentes à presque rien".
• 9 juin 1790, Besançon : Au cimetière de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, les "sieurs HUMBLOT et FISCHER, tous deux musiciens de cette ville" assistent à la sépulture de Jean-Henri NOELL, musicien, mort la veille à l'âge d'environ 65 ans.

• [1790-1791] : Tout en reconnaissant noir sur blanc que "ses services à la vérité ne sont pas de longue durée puisqu'il n'étoit attaché à la métropole que depuis quatre ans", Joseph FISCHER effectue comme ses confrères les démarches en vue d'obtenir "par forme de dédommagement telle gratification que vous jugerez à propos". Au vu de son âge, de ses années de service et de ses activités en dehors du chapitre, le département estime "qu'il seroit suffisamment indemnisé si on lui accorde le quart du traitement qu'il avoit", soit une petite pension de 36 livres.

• 11 mars 1793, Besançon : Joseph FISCHER, musicien, âgé de 34 ans, épouse Claudinette Carquille, âgée de 24 ans, originaire de Besançon, fille d'un aubergiste. Le marié signe "Joseph Fischer" de manière élégante et aisée mais sans fioriture. Il est dit "domicilié à Besançon depuis huit ans", ce qui positionne son arrivée dans la ville vers le début de l'année 1785. Ce mariage est en lui-même le signe que, malgré la perte de son poste à la cathédrale, sa situation économique est suffisamment solide pour qu'il songe à fonder une famille. Parmi les témoins, on remarque Hubert NOLL, dont rien n'est dit ici mais que nous connaissons comme lui aussi musicien et lui aussi originaire d'Allemagne. Les deux hommes sont manifestement liés (voir ci-après).

• 1794, Besançon : Joseph FISCHER, 37 ans, "artiste", est recensé rue de Battant (sur la rive droite, du Pont Battant jusqu’à l’actuel Parc des Glacis), avec sa femme Claudine Carquille, 26 ans, de Besançon. Ils vivent en fait chez les parents Carquille, aubergistes. Il est indiqué que Joseph FISCHER est domicilié depuis 12 ans à Besançon [soit depuis 1782, ce qui est de trois ans antérieur à ce qu'on déduisait de son acte de mariage], et qu'il est originaire de "Noidorf".

• 24 pluviôse an III (12 février 1795), Besançon : Joseph FISCHER est professeur de musique et demeure maintenant rue des Piques lorsqu'il vient déclarer la naissance et le décès d'un garçon mort-né, le même jour en début d'après midi. Il est accompagné de l'accoucheuse, Jeanne-Françoise Tupin, qui déclare "en son particulier qu’ayant été appelée au domicile dudit Joseph FISCHER le présent jour à deux heures du soir, elle y avoit accouché Claudinette Carquille, épouse dudit Joseph FISCHER, d’un garçon mort une heure après sa naissance".

• 10 germinal an V (30 mars 1797), 22 brumaire an VIII (13 novembre 1799) et 21 prairial an XI (10 juin 1803) : Deux fils et une fille Fischer voient à leur tour le jour, prénommés Hubert-Victor, Anne-Claude-Louis et Marie-Victor-Hyacinthe. Chacun des actes répète l'origine germanique du père, son adresse ("rue de Battant à Besançon") et son métier ("musicien" deux fois et "professeur de musique" en 1803). Le père est par deux fois accompagné pour la déclaration à la mairie par Hubert NOLL, lui aussi musicien et professeur de musique, qui serait né vers 1757.

• 1er vendémiaire an IX (23 septembre 1800), Besançon : Pour la fête de la fondation de la république, Joseph FISCHER joue de la trompette avec LOUTHEZ et BERGER. Dans la même fête interviennent d'anciens musiciens du chapitre métropolitain et d'autres musiciens (profanes). On relève notamment Didier HUMBLOT, FLAMAND, GUIGNET, L. BURTHEZ, DACLIN... et son ami Hubert NOLL.

• 8 juillet 1813, Besançon : Joseph FISCHER (dont l'acte ne spécifie pas le métier) perd son épouse Philippine-Claudinette Carquille, décédée à l'âge de 45 ans, à leur domicile, Grande Rue n°564. Les déclarants sont deux négociants de 33 ans, voisins de la défunte.

• 24 octobre 1821, Besançon : Joseph FISCHER est "professeur de musique et négociant" lorsqu'il assiste au mariage de son fils Hubert-Victor, âgé de 24 ans, également qualifié de négociant, avec une jeune mineure de 17 ans, fille d'un négociant décédé. On remarque la présence de Hubert NOLL, lui aussi dit "professeur de musique et négociant". Le père du marié et lui tiendraient-ils chacun une boutique d'instruments de musique ?

• 17 octobre 1835, Besançon : À quatre heures et demie du matin décède, à l'âge de 77 ans, Mr François-Joseph FISCHER, "propriétaire", veuf de Dame Claudinette Carquille. Il était domicilié Grande Rue n°75 à Besançon. Les déclarants sont un négociant ami du défunt et un commis négociant, voisin.

Mise à jour : 31 décembre 2021

Sources
F-Ad25/ L 396 ; F-Ad25/ L 755 ; F-Ad25/ L 760 ; F-Am Besançon/ 1F1 ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, ND de Jussa-Mouthier ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, St-Jean-Baptiste ; F-Am Besançon/ BMS Besançon, Ste-Madeleine ; F-Am Besançon/ NMD Besançon ; F-An/ DXIX/092/792/02 ; F-An/ DXIX/092/792/05-06 ; F-An/ DXIX/092/792/07

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