FIQUET, Claude François (1743-1815)

Le 24 janvier 1742, le chapitre de la collégiale Saint-Georges de Vesoul en Franche-Comté avait obtenu de l’archevêque de Besançon l’union de neuf chapelles à la mense capitulaire, afin de financer l’entretien de quatre chantres jugés nécessaires pour "la plus grande décence du service divin". Claude-François FIQUET est l'un des tout derniers recrutés, peu de temps avant la Révolution, au début de l'année 1784. Tout en étant chantre, il pratique un commerce de pelleterie.

• 12 décembre 1743, Salins [Jura] : Selon l'âge indiqué à son décès, Claude-François FIQUET serait né en ou vers 1744, à Salins. Son baptême y a en effet été retrouvé, le 12 décembre 1743, jour de sa naissance, paroisse Saint-Anatoile. Son père, Pierre-Claude Fiquet, est maitre cordonnier. Sa mère se nomme Jeanne-Henriette Jouvenot. L'acte de baptême rend perceptible un contraste entre le parrain, qualifié d'"honorable", et la marraine, "illitérée".

• 3 juin 1766, Salins [Jura] : Claude-François FIQUET se marie avec Anne-Agathe Margueritte / Marguerit à Saint-Anatoile. L'acte de mariage est sommaire, ne disant des mariés que : "les deux mineurs et de cette paroisse". Le nom des parents est omis, ce qui est pour le moins inhabituel. Tout au plus sait-on que la mariée est accompagnée de son curateur, Joseph Chapeau. La jeune femme produit une signature soignée, nantie de deux a en minuscules mais plus gros que les autres lettres ("a a Marguerit"). Quant au marié, il signe déjà comme il le fera régulièrement plus tard "C.F. Fiquet".

• 3 mars 1769, Salins : Claude-François FIQUET signe à la sépulture d'une paroissienne de Saint-Anatoile âgée de 80 ans, en compagnie de Jean-François Bouvier. La raison de sa présence n'est pas indiquée. On peut penser que c'est en tant que chantre qu'il assiste à la cérémonie.

• 12 juin 1773, Salins : Anne-Agathe Marguerite son épouse donne le jour à un fils, prénommé Jean-Denis, né et baptisé le jour même à Saint-Anatoile. Aucun métier n'est spécifié dans l'acte.

• 9 mars 1779, 27 mars 1780, Salins : Est-ce en tant que chantre que Claude-François FIQUET assiste et signe à des sépultures célébrées à Saint-Anatoile ?

• 30 novembre 1781 et 28 février 1783, Salins : Le sieur Claude-François FIQUET – dont le métier n'est pas indiqué – est choisi pour être le parrain de la fille d'un culottier, et d'un fils de Jean-Joseph Oudet et de Jeanne-Antoine Blondet sa femme.

• 24 janvier 1784, Vesoul [Haute-Saône] : Claude-François FIQUET est engagé comme "chantre" à la collégiale Saint-Georges. Il y remplace l'abbé THOMAS qui a quitté son service le 15 octobre 1783. Il rejoint au chœur le prêtre Desle-François LARÈRE, premier chantre, François MAGNIEN et l'organiste Christian JÄGER père. À la fin de 1784, FIQUET ne touche que "268# 16 sols pour onze mois six jours", ce qui indique qu'il n'est payé cette année-là que 300 livres, comme JÄGER, alors que les deux autres reçoivent 400 livres. Il produit une petite signature sage, "fiquet".
• 25 mai 1784, Mercey-le-Grand [Doubs] : Dans ce village situé à environ 25 km à l’ouest de Besançon et à 40 km au nord de Salins, Claude-François FIQUET assiste et signe à la sépulture d'un laboureur de 75 ans. Probablement y a-t-il chanté. Mais que fait-il à 63 km au sud de son nouveau poste ? Peut-être a-t-il fait une halte lors de l'un de ses allers-retours entre Salins et Vesoul effectués pour terminer son déménagement familial ? Aucune autre trace de sa présence à Mercey n'est visible dans le registre paroissial.

• 27 février 1786, Vesoul : Le sieur Claude-François FIQUET et son épouse Anne-Agathe Margueritte ont un fils, baptisé François-Michel. L'enfant meurt le jour même et est inhumé le lendemain à Saint-Georges. Dans les deux actes le père est dit "chantre en cette église".
• 15 mars 1786 : Deux semaines plus tard, le couple Fiquet/Margueritte perd un autre fils, Jean-Denis, "âgé de 12 ans et demi" (c'est le garçon qui était né à Salins le 12 juin 1773). Le père est alors dit "marchand pelletier", ce qui atteste sa pluriactivité.

• 30 octobre 1788, Vesoul : Claude FIQUET, "chantre du chapitre de Vesoul", est l'un des quatre témoins du mariage de deux Parisiens célébré à Vesoul par le curé-chanoine Flavigny. Bien que seul son premier prénom soit mentionné dans l'acte, il signe comme à son habitude "CF. fiquet".

• 1790, Vesoul : La collégiale Saint-Georges rémunère quatre "chantres" jugés indispensables à la solennité du culte sur le revenu de neuf chapelles réunies depuis 1742 à la mense capitulaire. L'un est le "prêtre chantre", Desle-François LARÈRE, qui reçoit 400 livres par an. Un autre est depuis 1771 l'organiste Christian JÄGER père, qui a aussi le titre de chantre et de maître des enfants de chœur. Les deux autres sont vraisemblablement, selon les comptes retrouvés les plus proches chronologiquement de la Révolution (rendus en janvier 1787, pour l'année 1786), les sieurs François MAGNIEN et Claude-François FIQUET, rémunérés 400 livres pour l'un et 300 livres pour l'autre.

• On perd alors de vue Claude-François FIQUET durant de longues années. Son décès permet de le retrouver dans une région bien éloignée de celle où on l'avait laissé.

• 29 mars 1815, Saint-Marcel (Eure) : À onze heures du matin, "dans sa maison sise rue aux Grégoire", décède Claude-François FIQUET, "instituteur", âgé de 71 ans, né à Salins, "laissant pour veuve Anne Agathe Marguerite", ainsi que le déclarent deux voisins, une heure plus tard, à la mairie.
Saint-Marcel est une localité limitrophe de Vernon, située dans la vallée de la Seine, sur la rive gauche. Elle comptait un peu plus de 800 habitants au moment où Claude-François FIQUET y exerçait. La reconversion d'un chantre en maître d'école est fréquente. Ce qui l'est moins c'est de déménager de plus de 400 km, de la Franche-Comté à la Normandie.

Mise à jour : 17 mars 2022