FERRON, René (1751-1825)

René FERRON est originaire du Haut-Anjou dans le segréen. Il sera sabotier comme son père et psalteur. Rien n'indique quelle a été sa formation avant sa réception à la collégiale royale Saint-Laud d'Angers à 19 ans. FERRON chante avec sérieux, épouse la fille du bedeau "officière souffleuse d'orgue du chapitre" tout en continuant son activité de sabotier voire de cabaretier. À la fermeture du chapitre, pensionné, il est repris comme sous-chantre de la nouvelle paroisse Saint-Laud jusqu'en 1792. René FERRON va quitter Angers après 1794, date de décès de sa première épouse. De retour dans son village natal de Cherré, le sabotier va refonder une nouvelle famille avant de s'éteindre en 1825.

• 8 juillet 1751, Cherré (Maine-et-Loire) : René FERRON naît dans ce village situé à un peu moins d'une trentaine de kilomètres au nord d'Angers. Son père, René Ferron, dit honorable homme et qui signe l'acte de baptême, est sabotier. Sa mère se nomme Françoise Baudin. René FERRON a une demi-sœur issue du premier mariage de leur père, Noëlle Ferron (1742-1784), qui s'installe à Angers, paroisse Saint-Germain en Saint-Laud. D'autres frères et sœurs lui sont connus : Perrine (née en 1750), Marie (née en 1757, fileuse), François et Joseph (né en 1767, sabotier).

• Vers 1770, Angers : Le sieur FERRON est reçu comme psalteur, c'est-à-dire chantre, au service de la collégiale Saint-Laud.

• 12 janvier 1779, Angers : René FERRON épouse Marie Pinson (1752-1794) en la paroisse de Saint-Germain en Saint-Laud.
• 4 octobre 1779, Angers : Naissance de Marie Françoise Ferron, qui décède un mois et demi plus tard. Dans l'acte de baptême, René FERRON est dit "cabaretier, sabotier et psalteur du chapitre de Saint-Laud" et Marie Pinson "officière souffleuse d'orgue dudit chapitre" dont le père, Martin Pinson, y est "grand bedeau".

• 11 janvier 1780, Angers : René FERRON fait baptiser sa fille Marie Adelaïde. Les parents sont mentionnés avec les mêmes fonctions qu'en 1779. Le parrain est de nouveau Martin Pinson "premier appariteur" et la marraine, Jacquine Ferron, est de même employée par le chapitre Saint-Laud. La marraine signe d'une graphie bien formée.

• Avril 1781-août 1783, Angers : Plusieurs congés sont accordés au sieur FERRON par décision capitulaire

• 18 mars 1784, Angers : Le chapitre Saint-Laud renouvelle pour 9 ans et au loyer de 80 livres annuellement le bail de la "maison de l'Epistolerie", située dans le "faubourg Saint-Laud", qu'occupent René FERRON et sa famille, selon les "mêmes conditions" que le premier bail, sans doute conclu vers 1775. Cette fois-ci, le chapitre lui reconnaît la propriété de son "etabli coulices et planches qui y sont jointes", probablement son atelier de sabotier, mais tout le reste construit de ses mains appartient en définitive au chapitre.
• 10 octobre 1784, Angers : Naissance de René Ferron fils.

• 26 février 1787, Angers : René FERRON est reçu à vie comme psalteur par la Collégiale Saint-Laud, avec une augmentation de 60 livres par an.

• 1787-1788, Angers : Le sieur FERRON reconstruit sa maison, mitoyenne à celle du chapitre. Naissance de deux enfants, dont un mort-né (juin 1787). Le parrain de Philippe René Ferron (septembre 1788) est aussi sabottier, ce qui indique que René FERRON continue à entretenir des liens avec le monde de l'artisanat, tout en chantant pour le chapitre.

• 30 juin 1789, Angers : Le sieur FERRON est nommé sous-chantre (du côté droit) à la place du sieur TERRIEN, également psalteur, qui vient de se marier. Il bénéficie par ailleurs d'un congé de 6 jours "pour vacquer à ses affaires". Son épouse attend alors leur quatrième enfant connu (Louise Ferron, née le 22 novembre 1789).

• 7 juillet 1789, Angers : René FERRON est parrain de René, fils cadet d'Honoré BELLANGER, officier de chœur du chapitre Saint-Maurille, confirmant les liens amicaux entre musiciens des différents chapitres angevins.

• 1790, Angers : René FERRON reste psalteur au chapitre Saint-Laud, jusqu'à sa fermeture. Ses appointements annuels sont de 360 livres.

En 1790, l’effectif musical de la collégiale royale Saint-Laud est constitué d’une organiste Dame Rose VERGER veuve GABORY, de deux sous-chantres Julien DAUVESSE et René FERRON, de deux psalteurs Jean-Baptiste TERRIEN et Pierre LOFFICIAL, d’un épistolier psalteur Pierre BERANGER ainsi que d’enfants de chœur.

Comme bon nombre de ses confrères musiciens, le dossier administratif de René FERRON sera traité en plusieurs temps. Il va bénéficier d'une rente tout en exerçant comme sous-chantre, pour la nouvelle paroisse Saint-Laud.
• 1791-1793, Angers : FERRON est sous-chantre de la paroisse Saint-Laud où il demeure et reçoit à ce titre 360 lt par an payables par quartier, soit 90 lt.

• 1791, Angers : Le directoire du district d'Angers lui accorde une pension provisoire de 360 livres.

• 1792, Angers : René FERRON reçoit une pension provisoire de 180 livres.
• 19 septembre 1792, Angers : Le directoire du département accorde au sieur FERRON une pension viagère de 360 livres, équivalente à son ancienne rétribution annuelle et payable par trimestre (soit 90 livres).

• 29 Fructidor An VI [15 septembre 1798], Cherré : René FERRON, sabotier, 46 ans, se remarie avec Julie Allard, 38 ans. Le mariage est rural. Les épousés sont entourés de leurs proches qui ne savent signer à l'exception du marié et de son frère. Une naissance s'ensuit le 22 Floréal An IX [12 mai 1801] qui sera attestée par décision judiciaire au moment du mariage de Joseph Ferron le 23 mai 1826.

• 8 février 1825, Cherré : René FERRON meurt dans son village natal, où sa trace est de nouveau retrouvée en 1806, à l'occasion du mariage de sa fille Marie avec un métayer de la même localité. Son activité à la collégiale Saint-Laud d'Angers est rappelée sur son acte de décès, étant mentionné comme "ancien Chântre", tandis qu'il est "cultivateur domicilier dans la commune" en 1809 au mariage de son fils René, futur adjoint au maire.

Mise à jour : 16 avril 2019