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FAVIER, Pierre Gaspard (1745-1811)
État civil
NOM : FAVIER     Prénom(s) : Pierre Gaspard     Sexe : M
Date(s) : 1745-12-14   / 1811-9-30 
Notes biographiques

Après avoir été enfant de chœur lui-même à la collégiale Notre-Dame de Beaune, dans le diocèse d'Autun, Pierre-Gaspard opte pour la voie des ordres sacrés et devient prêtre. Après son ordination [vers 1774], il revient à Beaune comme prêtre habitué à la collégiale, et à ce titre prend part au chant du chœur. Il est ensuite, durant plus de sept ans, chargé de l'éducation – hors musique – des enfants de chœur, jusqu'à sa nomination à une cure, qui l'éloigne de sa collégiale. Après le Concordat, il retrouve un certain rôle musical en participant à la reconstruction d'un semblant de maîtrise.

• 14 décembre 1745, Beaune [Côte d'Or] : Né le jour même, Pierre-Gaspard FAVIER est baptisé dans l'église Notre-Dame. Son père est Jean Favier, marchand épicier droguiste à Beaune, et sa mère est "demoiselle" Gabrielle Ancemot, son épouse. Son parrain est étudiant en droit et sa marraine est l'épouse d'un marchand bijoutier. Tous deux signent avec aisance, ainsi que le père.

• 17 septembre 1753, Beaune : Après un concours qui l'a mis en concurrence avec un nombre non précisé d'enfants qui chantent devant les chanoines et le maître de musique, Pierre FAVIER est reçu enfant de chœur de la collégiale Notre-Dame. Il occupe la place laissée vacante par la sortie de Lazare GOOSSENS. Le maître de musique est alors Jean-Marie ROUSSEAU, jusqu'en janvier 1756.
Le second maître du jeune garçon est ensuite François-Nicolas HOMET, de l'été 1756 à juin 1757.
Enfin, le sieur MICHEL termine sa formation musicale, durant laquelle il a côtoyé plusieurs condisciples qui seront de futurs musiciens, tels Nicolas ROZE, Joseph JOLY ...

• 21 avril 1762 : Le chapitre organise la sortie de FAVIER, "l’aîné des enfants de chœur" car il est "désormais inutile à la maîtrise" à cause de la mue de sa voix. Quelques jours plus tard est recruté Jacques DROUHIN pour occuper la place libérée.

• 2 juin 1767, Beaune : La pension Pomier (petite allocation d'étude destinée à un ancien enfant de chœur se destinant aux ordres sacrés) est attribuée pour moitié à ROZE, habitué, et à FAVIER "cy devant enfant de chœur étudiant à Paris, pour entre eux être partagée ladite pension par moitié", ce qui n'est pas habituel. Quelles études le jeune homme suit-il au juste à Paris ? Il suit probablement un cursus de collège avant d'intégrer un séminaire.

• 25 mai 1773, Beaune : Le chapitre de Notre-Dame attribue à nouveau la "pension Pomier" à Pierre FAVIER, "actuellement au séminaire de St-Sulpice à Paris".

• 10 novembre 1774, Beaune : Le chapitre de Notre-Dame reçoit Pierre FAVIER comme prêtre habitué, aux gages de 12 sols par jour plus les distributions liées à l'assistance aux cérémonies. Il a donc été ordonné entre ces deux dates.

• 23 avril 1775, Beaune : Laurent DUPUIS, maître de musique depuis noël 1772, démissionne brusquement. Le chapitre de la collégiale se résigne à une profonde réorganisation du fonctionnement de sa maîtrise : après leurs échecs successifs avec des maîtres qui ne font que passer et les déçoivent, les chanoines comprennent qu'ils auront meilleur compte à utiliser les compétences musicales de Lazare GOOSSENS, qui, lui, est stabilisé sur Beaune avec femme, enfants, commerce, et dont les aptitudes musicales sont reconnues (y compris dans le domaine de la composition). Comme ils tiennent à ce que la fonction de maître  des enfants de chœur revienne à un clerc, ils choisissent Pierre FAVIER, revenu à Beaune après ses années au séminaire de St-Sulpice. Celui-ci perdra les 12 sols / jour décidés le 10 novembre précédent, mais gardera les distributions. Il touchera "la somme de mil livres, ensemble les grains et vins affectés à laditte maîtrise", pour toute la gestion de la maîtrise, ainsi que 100 livres supplémentaires pour enseigner la grammaire aux enfants (tâche dont GRATTEPANCHE, qui l'assurait auparavant, se trouve de ce fait déchargé).
Cet arrangement est officialisé le 2 mai 1775.

• 12 mai 1777 : Le chapitre général, considérant FAVIER comme le "contrôleur des offices", lui demande de veiller "à ce que les messes soient chantées avec décence et modération, et non avec une rapidité excessive dont on se plaint".

• 14 septembre 1778, Beaune : Le chapitre de la collégiale accorde six jours de congé à FAVIER, LÉVESQUE et HOCQUARD.
• 3 septembre 1779 : FAVIER obtient à nouveau quatre jours, mais ils sont "à prendre après la Nativité de Notre Dame". En ce jour de fête mariale, les enfants de chœur doivent assurer une partie du chant des festivités sous la direction de Lazare GOOSSENS, mais la présence de leur maître est jugée indispensable.

• 3 juin 1779 : FAVIER demande l'autorisation de recevoir un pensionnaire à la maîtrise "pour quatre ou cinq mois", ce que le chapitre refuse.
• 18 juin 1779 : François RICHET, enfant de chœur, est puni par le chapitre pour "indocilité et manquements de respect" envers Favier.

• 30 avril 1781, Beaune : Avec plusieurs autres musiciens, FAVIER signe un avis concernant les trois cloches de la collégiale qui sont discordantes entre elles. Les autres experts consultés sont GUILLERMIER l'organiste, DURAND, CHAUFFETET, GOOSSENS, PERRIER, ESCARD, JOROTDESFORGES, Pierre GAUTHEY et Amable BAS.

• 14 octobre 1782, Beaune : Pierre FAVIER "qui occupe depuis quelques années la maîtrise et est chargé du soin et de l’instruction des enfants de chœur vient d’être nommé à la cure de Nuits". Le chapitre pour le remplacer fait appel à Jacques DROUHIN. Là s'arrête son rôle actif dans la musique de la collégiale Notre-Dame.
• Le 17 janvier 1783, le chapitre de Beaune décide que FAVIER, "maintenant chanoine et curé de Nuits", sera fait "chanoine d'honneur" de Beaune.

• 1785 : Pierre FAVIER devient curé de Villy-le-Moutier, paroisse située à 13 km à l'est de Beaune.

• Selon l'abbé Reinert, Pierre-Gaspard FAVIER prête les serments divers exigés du clergé constitutionnel. Il est arrêté en septembre 1793, puis incarcéré à Dijon assez longuement. Des lettres écrites par lui durant sa détention, recopiées par l'abbé Reinert sont intéressantes quant à la mentalité d'un curé de village, attaché à sa paroisse… et à sa bibliothèque (qui comporte l'Encyclopédie).

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• Vers 1800-1802, Beaune : "À la réouverture de l'église", selon Ch. Bigarne, Pierre FAVIER chante au chœur, et est chargé, avec Philibert JOROT, de l'instruction musicale des enfants de chœur. À ses côtés chante aussi BINGER, tandis que TRUCHEUR joue du serpent. Pierre DESFORGES est nommé "chef de chœur". La structure musicale de l'église Notre-Dame devenue paroissiale repose donc essentiellement sur d'anciens enfants de chœur de la ci-devant collégiale. 

• 1803 : Sans doute son rôle dans la reconstruction de la maîtrise beaunoise est-il de courte durée puisque, selon l'abbé Reinert, il devient en 1803 curé de Molinot, à environ 23 km à l'ouest de Beaune.

• 30 septembre 1811, Beaune : À six heures du matin,  Pierre-Gaspard FAVIER, prêtre, décède au domicile de sa sœur, Anne-Gabrielle Favier, veuve Patriarche, rue Letertre. Sans surprise, le jeune négociant (sans doute un neveu) et le jeune notaire qui viennent déclarer son décès ne mentionnent pas son ancien rôle musical.

Mise à jour : 3 mars 2018

Sources
Ch. Bigarne, La Musique à Notre-Dame de Beaune..., 1878 ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Beaune ; F-Ad21/ G 2550 ; F-Ad21/ G 2551 ; F-Ad21/ G 2552 ; F-Ad21/ G 2553 ; F-Ad21/ NMD Beaune ; F-BmDijon/ fichier Reinert

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