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ERTAULT, Jean Charles (1746-1821)
État civil
NOM : ERTAULT     Prénom(s) : Jean Charles     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : ERTEAU
ERTAUT
ERTEAULT
ERTAUD
Date(s) : 1746-4-7  / 1821-12-2 
Notes biographiques

Le violoniste Jean Charles ERTAULT connaît une vie bien remplie. Fils d'un maître d'école de Versailles, il s'engage dès 15 ans comme musicien militaire et participe aux dernières campagnes de la guerre de Sept Ans. Après un passage à Avignon, où il se marie, on le retrouve violoniste dans la fosse de l'Opéra de Paris pour six saisons, avant le terme desquelles il est engagé à la Musique du roi, à Versailles. Toujours violoniste, il y joue aussi de la trompette lorsque cet instrument est nécessaire. La chute de la monarchie le renvoie vers l'armée, où il est chargé des vivres pendant neuf ans. Sous le Consulat et l'Empire, il est violon à l'Opéra, puis à la Chapelle impériale, professeur au Conservatoire et auprès des pages de l'empereur. Ses activités s'interrompent en 1815, avec un dernier sursaut pendant les Cent jours. Il s'éteint dans le Calvados six ans plus tard.

• 7 avril 1746 à Versailles : Jean Charles ERTAULT voit le jour. Il est baptisé le 9 avril, paroisse Notre-Dame. Il est le fils de François Ertault, maître d’école, et de Françoise Vallée. Sa marraine est la fille de Jean François JOFROY (qui signe "Geoffroy"), maître à danser et ordinaire de la musique.

• 1761-1768 : Jean Charles ERTAULT est, du 28 avril 1761 au 5 septembre 1768, soldat musicien au régiment Dauphin infanterie, avec lequel il fait les deux campagnes de Hanovre de 1761 et 1762.

• 4 juin 1769, Avignon : En l'église paroissiale et collégiale Notre-Dame la Principale, Jean Charles ERTAULT épouse Catherine Barbe Chabert.
• 8 septembre 1770, Avignon : Un fils naît de cette union. Il est baptisé Jean Sauveur Marie et fera une très courte carrière musicale.

• 1777-1783, Paris : Jean Charles ERTAULT est violon à l'Académie royale de musique, de Pâques 1777 à Pâques 1783.

• 1781-1792, Versailles : Jean Charles ERTAULT est violon à la Musique du roi, aux appointements de 2 000 livres.
• 1784-1792, Versailles : Il est également trompette de la Chapelle royale, avec 300 livres d'appointements.

• 1792, Paris : Un violon nommé ERTAUD apparaît dans l'orchestre du Théâtre de la rue de Louvois.

• 27 mars 1794, Paris : J. Charles "Erlault", 47 ans, musicien, est titulaire d'une carte de sûreté. Il est dans la capitale depuis trois jours, domicilié au n° 85, rue Saint-Honoré, et habitait auparavant à Versailles.

• vers 1792-1801, lieu inconnu : ERTAULT est "employé dans les vivres de l’armée" durant 9 ans.

• 22 mars 1801 : Jean Charles ERTAULT adresse une requête au ministre de l'Intérieur pour lui demander une place de violon dans l'orchestre de l'Opéra. L'ex-directeur Devismes lui avait promis la première place vacante et le nouveau, Bonet, connaît son talent, plaide-t-il. Il évoque ses vingt années de carrière à l'Opéra puis à la Chapelle royale jusqu'au 10 août 1792. Après la dissolution de celle-ci, il n'a pu obtenir de pension car trop jeune. Il aimerait être exempté de concours, compte tenu de sa longue expérience.
• 24 mars 1801 : Le ministre de l'Intérieur répond qu'il ne peut lui donner satisfaction, l'admission à l'Opéra par concours étant devenu la norme. Du reste, aucune place n'est pour l'heure disponible.

• 1801-1802, Paris : ERTAULT affirme être entré au Conservatoire de musique le 21 avril 1801 et avoir été compris dans la réforme du 23 septembre 1802.

• 1803-1805, Paris : ERTAULT obtient enfin une place dans l’orchestre de l’Opéra comme quinte (alto), le 23 mars 1803. Sa nomination est officialisée le 1er prairial (21 mai). Il touche 100 francs de salaire mensuel. Il est réformé le 23 septembre 1805.

• 15 avril 1803, Paris : Jean Charles ERTAULT est nommé répétiteur d’une classe de solfège-hommes au Conservatoire de musique.

• 22 novembre 1804, Paris : Jean Charles ERTAULT devient professeur de musique des pages de l'empereur au palais des Tuileries. Il occupe encore ce poste jusqu'en 1814. Il a laissé un bon souvenir à l'ancien page Émile Marco de Saint-Hilaire qui, dans ses mémoires publiés sous la Monarchie de Juillet, le décrit comme "dilettante dans toute la force du terme" (le terme dilettante étant ici à prendre au sens premier de passionné de musique). 

• 29 décembre 1805, Paris : ERTAULT écrit au préfet du Palais Luçay pour lui demander d’utiliser ses "foibles talents" lors de la fête qui doit être donnée à l'Opéra en l’honneur de "notre auguste souverain". Il indique avoir "l’honneur de lui appartenir" (il se présente en effet comme professeur de musique des pages de Sa Majesté l’Empereur et Roi, domicilié au Conservatoire de Musique, faubourg Poissonnière) et rappelle qu’il retire encore du Théâtre impérial (l’Opéra) des émoluments "en indemnité de réforme" pour la place qu’il occupait, restée vacante. Il tient pour l’occasion "à faire cause commune avec [ses] anciens camarades".
• 6 janvier 1806, Paris : Luçay envoie la requête au directeur de l’Opéra, au cas où celui-ci voudrait employer des musiciens externes.
• 11 janvier 1806, Paris : Le directeur de l’Opéra prie Jean-Baptiste REY, chef d’orchestre, d’employer de préférence ERTAULT, ex-quinte de l’orchestre, au cas où la fête de l’Empereur exigerait des musiciens externes pour l’exécution.

• 1er juin 1806, Paris : ERTAULT est promu professeur-adjoint au Conservatoire. Il semble avoir conservé ses fonctions jusqu'à la mi-1813.

• 8 avril 1807, Paris : Dans une requête au premier préfet du Palais, ERTAULT demande à être payé pour les deux mois durant lesquels il a été employé sans appointements du 1er germinal au 1er prairial an XI.
• 13 avril 1807, Paris : Le premier préfet du Palais accède à sa demande et arrête qu’il touchera 200 francs pour ses deux mois de service impayés en 1803.

• 1807-1814, Paris : Jean Charles ERTAULT est 2nd violon de la Chapelle impériale, à compter du 1er mars 1807 [ou 1809], aux appointements de 1500 francs. Il est mis à la retraite à compter du 1er janvier 1815.

• 18 février 1815, Paris : Jean Charles ERTAULT rédige un mémoire qui, rappelant d’abord sa naissance, récapitule ses états de services depuis 1761. Il habite alors rue de Grenelle Saint-Honoré, n° 47. Il demande la retraite promise par l’édit de 1782.

• avril-juin 1815, Paris : Jean Charles ERTAULT reprend du service à la Chapelle impériale pendant les Cent Jours, mais n'est pas réintégré par la suite. Il touche une pension de 800 francs.

• 2 décembre 1821, Orbec [Calvados] : Jean Charles ERTAULT, propriétaire, veuf de Catherine Barbe Chabert, âgé de 75 ans, s'éteint en son domicile de la Grande Rue. Cette date sonne comme un ultime hommage à Napoléon, au demeurant décédé sept mois plus tôt.

Mise à jour : 11 août 2021

Sources
Almanach de Versailles, 1783 ; Almanach de Versailles, 1784 ; Almanach de Versailles, 1785 ; Almanach de Versailles, 1786 ; Almanach de Versailles, 1787 ; Almanach de Versailles, 1788 ; Almanach de Versailles, 1789 ; Almanach impérial ; F-Ac Versailles/ 1 F 361 ; F-Ac Versailles/ EE 7 ; F-Ad14/ 5 Mi 26 ; F-Ad55/ 2 E 125 (11)  ; F-Ad55/ 2 E 125 (18)  ; F-Ad78/ 1080424 ; F-Ad84/ B Avignon, ND la Principale 1769-1779 ; F-Ad84/ M Avignon, ND la Principale 1766-1774 ; F-An/ AJ/13/15 ; F-An/ AJ/13/45 ; F-An/ AJ/13/81 ; F-An/ O/1/622 ; F-An/ O/1/623 ; F-An/ O/1/842 n°106-107 et 111 ; F-An/ O/1/842 n°94 ; F-An/ O/1/842 n°97-101 ; F-An/ O/2/62 ; F-An/ O/3/375 ; F-An/ O/3/375, n°1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[7 ; F-Bm Versailles/ Ms P 153 ; F-BnF/ Mus. Réserve, LA-MATHIEU JULIEN AMABLE-3 ; La Grandville, Le Conservatoire de musique ; Les Spectacles de Paris et de toute la France, 1792 ; Les Spectacles de Paris... pour l’année 1780 ; Saint-Hilaire, Mémoires d’un page de la cour impériale ; [F-An/ F7/4796]

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