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DULUC, Jean-Baptiste (1715 av.-1761)
État civil
NOM : DULUC     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Date(s) : 1715-10-6 av.  / 1761-10-25
Notes biographiques

La carrière de Jean-Baptiste DULUC présente certaines particularités. D'abord maître de musique à la cathédrale de Beauvais [Oise], il se fixe à Tours [Indre-et-Loire] sous la Régence, pourvu d'un bénéfice à la cathédrale impliquant peut-être des fonctions musicales. Il ne devient maître de musique du lieu qu'en 1733 semble-t-il, mais quitte assez vite ses fonctions pour prendre le poste de maître de musique de la cathédrale de Chartres [Eure-et-Loir], qu'il occupe pendant trois ans. Entretemps, il a été, là encore brièvement, maître de musique à la cathédrale Notre-Dame de Paris. En 1738, il redevient maître de musique à Tours, avant d'être rappelé à Chartres en 1750. Cette instabilité étonnante pourrait s'expliquer par la recherche de bénéfices toujours plus avantageux sur le plan pécunier. En 1753, probablement septuagénaire, il se fixe à Rouen [Seine-Maritime], engagé comme maître de musique à la cathédrale. Diminué par ses infirmités, il doit se faire assister par un sous-maître à partir de 1759. Il meurt deux ans plus tard.

• [Avant 1700] : Jean-Baptiste DULUC naît en un lieu inconnu, peut-être dans le sud-ouest (région de Bazas en Gironde?).

• 6 octobre 1715, Beauvais [Oise] : Jean-Baptiste, fils de Jean Mérien et de Catherine Gérard sa femme, né le 3 octobre, est baptisé et ainsi nommé par Jean-Baptiste DULUC, maître de musique et chapelain de la cathédrale, et Jacqueline Madeleine de Nainville, ses parrain et marraine. DULUC a probablement succédé à Pierre Philippe QUATRELIVES, maître de musique attesté en poste en novembre 1709.

• 3 novembre 1716, Tours : Jean-Baptiste DULUC [il signe DULUCQ], "bénéficier de St-Gatien", signe comme témoin au mariage d'Augustin LABOUREAU, futur musicien symphoniste de la collégiale Saint-Martin. Il est très probablement à cette date le maître de musique de la cathédrale. Saint-Gatien.

• 8 novembre 1730 : Suite au décès de François PETOUILLE, il a été décidé par voix de scrutin à haute voix que le nouveau "maître de musique et des enfants de chœur" serait Maître Jean-Baptiste DULUC, clerc tonsuré du diocèse de Bazas, actuellement maître de musique de la cathédrale de Tours.
• 6 décembre 1730, Paris : Jean-Baptiste DULUC est reçu maître de musique à la cathédrale Notre-Dame. Il est installé dans le chœur par le Chantre le même jour à nones.

• 20 août 1731, Paris : Thomas DULUC, laïc, originaire du diocèse de Bazas [sans doute apparenté au maître de musique] est reçu comme joueur de serpent [curieusement, il n'est pas précisé qu"il est clerc de matines ou machicot].

• 6 février 1732, Paris : DULUC, clerc du diocèse de Bazas, devient chapelain de Sainte-Catherine, amorçant ainsi une carrière bénéficiale au sein de l’Église de Paris.
• 30 avril 1732, Paris : Sa requête au chapitre a été recopiée dans le registre capitulaire. "A Messieurs du Chapitre de l'Eglise de Paris, Supplie humblement Jean Baptiste Du LUC Maitre de musique de votre Eglise, chappelain de ste Catherine, disant que vous ayant plu le nommer a un benefice dans Votre Eglise qui l'engage a se faire promouvoir a l'ordre du sous diaconat, il se met en etat de remplir ce devoir incessamment. Pour quoy il vous supplie de luy permettre d'entrer au Seminaire pour le temps qu'il vous plaira luy fixer, à moins que pour le bien de Votre Maitrise et pour l'instruction de vos Enfans  vous ne jugiez a propos de le dispenser du seminaire et ordonner qu'il se fera prommouvoir a l'ordination prochaine apres une retraite en tel seminaire que vous luy indiquerez".
• 20 septembre 1732, Paris : Jean-Baptiste DULUC est promu au sous-diaconat.
• 19 novembre 1732 : La chapelle sous-diaconale sont était titulaire DULUC passe à Christophe MÉ RIGNAT, serpent de la cathédrale. DULUC obtient un canonicat sous-diaconal de Saint-Jean-le-Rond.

• 6 février 1733, Paris : Le chapitre verse au maître de muSique DULUC la somme de 337 livres pour frais liés à la venue des musiciens externes lors du service célébré pour le repos de l'âme du roi de Sardaigne.
• 7 août 1733, Paris : " Sur la plainte faite par mr le Chantre et plusieurs chanoines de Messrs au Chapitre, Messrs ont prié Mr le Chantre de faire venir chez luy le sr Duluc Maitre de Musique et de luy dire. 1° Que l'intention du Chapitre et que quand Mrs ont ordonné qu'il seroit chanté une Messe ou un Pseaume composé en Musique soit par feu Mr Lallouette soit par un autre maitre, ledit sr Duluc batte la mesure et fasse executer cette musique. 2° Qu'il faut que l'antienne d'un pseaume soit de la composition de l'auteur de la musique du pseaume". 3° Que le sr Duluc doit abreger sa musique notamment celle du Magnificat en sorte qu'il ne soit pas obligé de retrancher la musique de l'hymne, comme il est arrivé a la derniere feste de l'Assomption. 4° Que le maitre de musique compose des accompagnemens pr etre executez par le petit orgue dans les musiques des grandes fetes, lequel orgue sera placé dans le choeur suivant l'usage. 5° Que le sr Duluc ait attention à se conformer à l'avenir plus exactement aux intentions du Chapitre et aux usages de l'Eglise".
26 août 1733, Paris :"Vue la requeste du sr Duluc maitre de musique de l'Eglise de Paris par laquelle il demande au Chapitre la permission de se retirer de la maitrise, Messrs aïant égard  à lad. requeste, ont accordé aud. sr Duluc la permission, et ordonné qu'il sera pourvu a la place d'un maitre de musique au Chapitre gnal de la St Martin prochaine". Le 29 août, c'est Jean Nicolas ANDRÉ, chanoine prêtre de Saint-Denis-du-Pas, qui est chargé de la maîtrise comme "vice-gérant". On semble lui confier l'intérim des fonctions de maître de musique. DULUC a obtenu toutefois un délai jusqu'en septembre pour quitter le bâtiment de la maîtrise. Il est toujours bénéficier de la cathédrale. Plusieurs maîtres de musique (HOMET, CABASSOLLE, BLANCHARD, etc..) sont invités par le chapitre à faire chanter en musique des œuvres de leur composition lors des fêtes du mois de décembre 1733.

• 4 janvier 1734, Paris : Il démissionne purement et simplement de son poste de maître de musique et des enfants de chœur. Il est remplacé par Jean Jacques CABASSOLLE.

• Fin juillet 1734-31 décembre 1737, Chartres : Il est maître de musique de la cathédrale. Le 14 août 1734, il est reçu une première fois chanoine de Saint-Piat (chapelle attachée à la cathédrale offrant des prébendes aux chantres) et y remplace Louis HOMET, sorti. Il compose plusieurs motets. Il est remplacé mi mars 1738 par Antoine GOULET qui récupère également son canonicat.

• 3 février 1735, Paris : Devenu maître de musique de la cathédrale de Chartres, il s'est démis purement et simplement devant les notaires chartrains Langlois et Sanson de son canonicat et prébende sous-diaconal de Saint-Jean-le-Rond. Le chapitre décrète donc la vacance de ce bénéfice. L'acte est collé au registre: "Par devant les notaires royaux et apostoliques de la ville et diocese de Chartres, demeurant à Chartres soussignés, Me Jean DULUC, sous diacre du diocese de Bazas chanoine de saint jean le rond en l'Eglise de Paris maitre de musique de l'Eglise de Chartres demeurant à Chartres lequel a dit et declaré qu'il se demet purement et simplement de son canonicat de saint jean le rond et de tous les droits fruits et revenus en dependants entre les mains de Messieurs les venerables doyen chanoines et chapitre de ladite Eglise de Paris collateurs ordinaires dudit canonicat et consent que mesdits sieurs le confere [sic] a qui ils jugeront a propos et pour faire pareille declaration de sa part a mesdits sieurs et a tous les autres qu'il appartiendra constitue le sieur DULUC le porteur des presentes auquel il donne pouvoir de le faire [illisible], fait et passé a Chartres dans l'etude de Sanson l'un des dits notaires soussignés, le vingt septième jour de janvier mil sept cent trente cinq et ledit DULUC signe avec lesdits notaires dans la minute restée audit Sanson, controllé a Chartres le vingt huitième janvier mil sept cent trente cinq par castra qui a reçu six livres". Le chapitre verse quant à lui 13 livres 17 sols de frais de démission.

• [9 janvier] 1738, Tours : Il redevient maître de musique à la cathédrale Saint-Gatien où il a succédé à Henri MADIN. Du 9 février 1738 au 18 février 1741, le chantre en dignité de Villebois  de cette Église lui fait verser à trois reprises une somme d'argent pour un motif non précisé, pour un montant total de 56 livres 10 sols. La première somme a été ordonnée par le chapitre dans une délibération du 29 janvier 1738.

• 21 janvier 1750 - fin août 1753, Chartres : Jean-Baptiste DULUC redevient maître de musique de la cathédrale en remplacement de Gérard Michel BENOIST suite au désistement du premier candidat choisi par le chapitre, CHEVALLIER, maître de musique à Beauvais. Dès novembre, il argue de ses infirmités pour se faire dispenser de matines. En septembre 1751, il est convoqué par le chapitre en raison de l'indiscipline et du faible niveau des enfants de chœur.

• Le 21 août 1753, il prévient les chanoines qu'il est reçu maître de musique à Rouen. Il est remplacé à Chartres comme chanoine de Saint-Piat et comme maître de musique par Jean-Baptiste Claude PATTE.
• 25 août 1753, Chartres : Le sieur DULUC, prêtre, maître de musique, adresse une lettre de remerciement aux chanoines de la cathédrale Notre-Dame de Rouen qui viennent de le choisir comme maître de musique.  En octobre, il obtient une petite prébende dite "prébende des 15 livres".

• 17 août 1759, Rouen : À l'occasion du chapitre général de l'Assomption, le chapitre de la cathédrale Notre-Dame décide de "remédier aux abus qui se sont introduits dans la maîtrise" à cause des "infirmités de M. DULUC maître de musique ne luy permettent pas de veiller suffisamment sur la conduite des enfants de chœur". Le chapitre décide donc de lui adjoindre un sous-maître qui instruira les enfants de chœur dans la langue latine et veillera assidument sur leur conduite. Il recrute pour ce rôle maître Pierre-François Desvaux, diacre. Celui-ci sera nourri et logé à la maîtrise.

• 25 octobre 1761, Rouen : Jean-Baptiste DULUC décède "sur les sept heures du soir en la maîtrise". Le lendemain, il est inhumé dans la cathédrale, "devant la chapelle du Saint Esprit près la porte de la Calende". Durant les semaines qui suivent, la maîtrise est tenue par le sous-maître Desvaux et par un chapelain de chœur nommé Renoult, aidés par le grand enfant de chœur, BUGLE, qui fait exécuter plusieurs motets et donne des leçons aux autres enfants de chœur. Au chœur, c'est maître VOYER, "musicien", qui est chargé de "donner la mesure dans la musique de cette église". Le 15 janvier suivant, un nouveau maître est choisi : Pierre FERAY.

Mise à jour : 18 février 2024

Sources
Collette & Bourdon, Maîtrise de Rouen, 1892 ; F-Ad28/ G 311 ; F-Ad28/ G 552 ; F-Ad28/ G312 ; F-Ad28/ G313 ; F-Ad37/ 6NUM7/ 261/ 125 ; F-Ad37/ G 151 ; F-Ad60/ 3E57/43 ; F-Ad76/ G 3674 ; F-Ad76/ G 4463 ; F-Ad76/ G 9854 ; F-Ad76/ G 9855 ; F-An/ H5/3674/2 ; F-An/ LL/ 232 / 16 (1)  ; F-An/ LL/ 232 / 16 (2) ; F-An/ LL/ 232/ 15 (2) ; F-An/LL/ 232/ 14 (2) ; F-An/LL/ 232/ 17 ; J.-A. Clerval, L'ancienne Maîtrise de ND de Chartres..., 1899

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