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DUCRET, Philippe (1740-1816)
État civil
NOM : DUCRET     Prénom(s) : Philippe     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DUCRAY
Date(s) : 1740-10-17  / 1816-5-20
Notes biographiques

Né dans un milieu très modeste du nord de la Franche-Comté, à Faverney, Philippe DUCRET y est vigneron tout en touchant l'orgue des Bénédictins durant de longues années. En 1791 il obtient à ce titre une petite pension. Au lendemain du Concordat, il est à nouveau mentionné comme organiste.

• 17 octobre 1740, Faverney [Haute-Saône] : Philippe DUCRET naît et est baptisé à Faverney, localité franc-comtoise située à 20 km au nord de Vesoul. Ses parents sont Claude Ducret et Marguerite Leblond. Ils s’étaient mariés le 8 février 1723, à Faverney, tous deux "illitérés". Dix-sept ans plus tard, Philippe est donc vraisemblablement parmi leurs derniers-nés. Sa marraine se déclare "illitérée", le parrain, lui, tente de signer, transformant son patronyme que le curé a écrit "Lahaye" en "laest".
Le petit garçon grandit donc dans un milieu manifestement modeste et encore mal alphabétisé.
 
• [1750], Faverney : Selon son dossier de début 1791, Philippe DUCRET serait entré au service de l'abbaye de Faverney vers 1750, d'abord comme "servant d'autel" puis comme organiste. Il dit n'avoir été que très peu salarié, dans l'espoir de recevoir une retraite.
L'abbaye Notre-Dame de Faverney est un établissement bénédictin de la congrégation de Saint-Vanne, très aisé (larges propriétés foncières, bâtiments reconstruits au début du XVIIIe siècle). On peut avec précautions interpréter le terme "servant d'autel" comme "enfant de chœur", la formation musicale en moins, car il n'y a pas de maîtrise dans une abbaye. Il y apprend cependant les bases des rites liturgiques, ainsi que l'écriture (il sait signer avec une relative aisance).

La date à laquelle il est devenu organiste n'est pas précisée. Avec qui a-t-il appris à toucher l'orgue ? Peut-être avec l'un des religieux sachant en jouer, à moins qu'il ne soit allé se former ultérieurement à l'extérieur, éventuellement à Luxeuil (voir ci-après autour de 1775).

• 29 avril 1768, Faverney : Mort la veille, âgé d’environ 72 ans, son père Claude Ducret est inhumé en présence de ses deux fils, Pierre-Antoine et Philippe DUCRET, de Faverney. Le curé n'indique aucun métier. Mais du moins la présence de Philippe DUCRET est-elle ici attestée. Il a bientôt 28 ans.

• 7 janvier 1772, Faverney : Philippe DUCRET est le parrain d'une fille de Jean-François Barrot et de Claude-Françoise Philippot son épouse, née la veille. On remarque que la marraine est Anne Barrot, sa future épouse (reconnaissable à sa signature, qui est la même que lors de son mariage). Les protagonistes de l'acte sont dits "tous de Faverney".

• [Durant une période indéterminée située entre 1772 et 1777], Luxeuil : Selon son acte de mariage, Philippe DUCRET serait en février 1775 "paroissien de fait à Luxeuil". Cette mention est troublante puisqu'elle semble indiquer que DUCRET s'est installé à Luxeuil, à 25 km à l'est de Faverney. Cela va à l'encontre de l'impression issue de son dossier de carrière de 1791 qui laisse entendre qu'il a été au service des "ci-devant religieux bénédictins de Faverney" en continu de 1750 à 1790. À moins que le séjour à Luxeuil n'ait correspondu juste au temps de sa formation à l'orgue ? Son métier n'est pas précisé dans l'acte de mariage.

• 25 février 1775, Faverney : Le curé Millerot bénit le mariage de Philippe DUCRET, "paroissien de fait à Luxeuil", âgé de 34 ans, et Anne Barrot, "notre paroissienne", âgée de 40 ans. On apprend qu'après la publication du premier et dernier ban "on a formé opposition", un "on" indéfini qui pourrait être soit des parents de l'une des parties, soit une ex-promise de l'organiste... Cette opposition "a été levée par sentence de Mr l'official de Besançon le 23 du présent".
Sont présents à la cérémonie le sieur Jacques-François Mirlin, "lieutenant de maire de la ville de Faverney", Pierre-Antoine Ducret, Jean-François Barrot, et Charles-Jean-Baptiste Chibert, qui est maître d'école. Tous signent.

• 11 juin 1777, Faverney : Anne Barrot donne le jour à un enfant qui est ondoyé par la sage-femme et qui meurt "quelques instants après sa naissance". Cet enfant est enterré le lendemain, en présence de son père, lequel est cette fois clairement dit "organiste de Faverney", et de Charles-Jean-Baptiste Chibert, recteur d'école de Faverney.

• 8 octobre 1778, Faverney : Philippe DUCRET est à nouveau choisi comme parrain par la famille Barrot, cette fois pour le baptême de Pierrette-Philippine, fille de Nicolas Barrot, cordonnier, et de Françoise Cholé son épouse. Parrain et marraine sont dit "les deux de Faverney". Le métier du parrain n'est pas plus spécifié qu'il ne l'avait été lors du baptême du 7 janvier 1772.

• 17 juillet 1790, Faverney : Le sieur Philippe DUCRET, "bourgeois de la dite ville", présente sur les fonts baptismaux la petite Anne-Marie-Françoise-Charlotte, fille de Jean-François Barrot, "entrepreneur et bourgeois de Faverney", et d'Anne-Françoise Rigoulot, son épouse. Son métier d'organiste n'est pas mentionné dans l'acte de baptême.
Pourtant, selon son dossier de carrière établi quelques mois plus tard, il est toujours à cette date-là organiste de l'abbaye vanniste Notre-Dame de Faverney. Cet établissement comporte alors 18 religieux de chœur et trois frères convers, placés sous l’autorité du grand prieur Dom Anselme Ferron, et dispose d’un budget important (68 966 livres de recettes et 62 171 livres de dépenses).

• Février 1791, Faverney : Philippe DUCRET et son épouse sont recensés parmi les 1 296 habitants de la ville. Son métier n'est pas indiqué (comme c'est le cas de la plupart des habitants mentionnés). Cependant cette mention nous apprend tout de même que le couple vit seul, sans enfant et sans domestique. Son frère Pierre-Antoine, en revanche, vit avec son épouse et quatre enfants.
• Début 1791 : Philippe DUCRET adresse une supplique aux administrateurs du directoire de district de Vesoul afin d'obtenir une pension. Il est âgé de 50 ans (ce qui est exact) et dit être dans l'incapacité de vivre du travail de ses mains. Il étaye son dossier de deux certificats de bons services à lui délivrés par les religieux bénédictins de l'abbaye de Faverney les 19 et 28 février 1791.
• 11 mars 1791 : Le directoire de district est d'avis de lui accorder une pension annuelle et viagère de 100 livres.
• 20 mars 1791 : Le directoire départemental de la Haute-Saône confirme l'avis du directoire de district mais ajoute une gratification de 1 000 livres, une fois payée.
• 20 mai 1791 : À Vesoul, le directoire de département rassemble les pièces relatives à la demande de traitement de Philippe DUCRET et les expédie au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale, où elles sont reçues le 23 mai 1791.

• 9 fructidor an XII (27 août 1804), Faverney : Anne Barot, "épouse du sieur Philippe DUCRET, organiste et vigneron", décède à dix heures du soir "en son domicile" à l'âge de 69 ans, 9 mois et 27 jours. Elle était née à Faverney, fille des défunts François Barrot et Anne-Marguerite Mouton. Son décès est déclaré le lendemain par deux neveux, les sieurs Nicolas Barrot, cordonnier, 50 ans, et Jean-Baptiste Ducret, tisserand, 27 ans, "les deux patentés et domiciliés à Faverney". L'organiste vigneron touche vraisemblablement toujours le même orgue, dans l'ancienne église abbatiale devenue paroissiale.

• 6 mai 1813, Faverney : Philippe DUCRET est qualifié de "propriétaire" et est âgé de 72 ans lorsqu'il sert de témoin à la déclaration de naissance d'un fils de Jean-François-Bénigne Barrot, cordonnier âgé de 33 ans, et de Catherine Olivier. Il est accompagné de Nicolas Barrot, cordonnier de 57 ans. Les liens avec cette famille Barrot perdurent sur plusieurs générations.

• 20 mai 1816, Faverney : Philippe DUCRET est à nouveau qualifié de "propriétaire" lorsqu'il décède "à cinq heures du soir en son domicile sis sur la place". Il était âgé de 76 ans et veuf d'Anne Barrot. La déclaration est effectuée le lendemain par Jean-Baptiste Ducret, tisserand, 39 ans, neveu du défunt, et Claude-François Fournier, géomètre, 26 ans, voisin.

Mise à jour : 22 avril 2022

Sources
F-Ad70/ BMS Faverney ; F-Ad70/ G 117 ; F-Ad70/ NMD Faverney ; F-An/ C*/II/14 ; F-An/ DXIX/091/786/20,22,21,23,19,18

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