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DARD, Antoine, fils (1715-1784)
État civil
NOM : DARD     Prénom(s) : Antoine     Sexe : M
Complément de nom : fils
Date(s) : 1715-11-2  / 1784-8-13
Notes biographiques

Natif du village de Chapaize, en Bourgogne, Antoine DARD a mené une carrière de bassoniste virtuose, dont seule la période parisienne est pour l'heure bien connue. En 1734, on le croise d'abord à Dijon au service du duc de Bourbon, gouverneur de Bourgogne, puis, de façon subreptice, maître de musique à Grenoble, vers 1751-1754. Dès 1759, il est parisien. Entré à l'Académie royale de musique en 1760, il acquiert une charge de Grand Hautbois de l'Écurie du roi trois ans plus tard. En 1764, la qualité de son jeu lui permet de faire partie du petit groupe de musiciens de l'Opéra requis pour les spectacles de la cour, au sein de la Musique du roi de Paris. Ayant obtenu sa retraite en 1782, Antoine DARD se consacre à former un jeune homme qu'il semble considérer comme son fils, puisqu'il lui lègue ses meubles, sa bibliothèque musicale et ses instruments de musique. Il s'éteint à son domicile le 13 août 1784.

• 4 novembre 1715, Chapaize [Saône-et-Loire] : Anthoine DARD, né l'avant-veille, "fils du sieur Anthoine Dard, dit Le Roy, officier de sa majesté, et de Damoiselle Marguerite Duvernay", est baptisé dans l'église paroissiale de ce village situé à trois lieues à l'ouest de Tournus, approximativement à mi-chemin entre Chalon-sur-Saône et Mâcon. Le parrain choisi est un frère aîné du nouveau-né, Nicolas. Il s'agit sans doute de celui qui est né à Chapaize le 29 novembre 1713 puisque le curé Imbert insiste sur le "bas âge dudit enfant" incapable de porter son petit frère sur les fonts baptismaux et de signer. Pour accomplir les gestes rituels, il a fallu recruter un adulte, le "sieur Jean Imbert, marchand à Chapaize", à l'évidence un parent du curé, peut-être son frère. De même, la marraine, damoiselle Catherine Imbert, est la nièce du curé.
La famille Dard semble implantée durablement à Chapaize, et pas seulement y être de passage puisque, avant Nicolas et Antoine, un autre fils y était né le 28 juin 1711, prénommé Étienne.

• 31 août 1726, Dijon : Ses parents ont quitté Chapaize et se sont installés à Dijon, paroisse Saint-Jean, lorsque leur naît une fille baptisée le même jour Marie-Anne. Son père est dit "musicien", sans plus de précision.

• 2 mars 1734, Dijon : En l'église Saint-Jean, Antoine DARD, "musicien de Son Altesse Sérénissime Monseigneur le Duc", fils d'Antoine DARD, musicien du même prince, épouse Claudine Garnier, fille d’un maître arquebusier et sœur du musicien Joseph GARNIER. Un contrat est signé devant notaire le 20 avril suivant.
• 31 juillet 1734 : Moins de cinq mois après les noces, Claudine Garnier accouche d'une fille, baptisée Marie le jour-même à Saint-Jean. Son père est dit "sujet de son Altesse" : il appartient à la "maison" du Duc de Condé, gouverneur de Bourgogne. Il est possible que DARD ait tenu la partie de basson obligé de certaines des Vingt Leçons de Jérémie que Joseph MICHEL, maître de musique de la Sainte Chapelle de Dijon, publie en 1735.

• 28-29 janvier 1743, Chapaize : Antoine DARD, maitre musicien résidant à Chapaize, est témoin de deux mariages en l'église paroissiale de son village natal.

• 9 septembre 1746, Chapaize : Son père, Antoine DARD, "musicien", résidant à Chapaize, âgé d'environ 69 ans, décède muni des sacrements.

• 12 janvier 1751, Grenoble : Claudine Garnier, "épouse de Mr DARD musicien", présente sur les fonts baptismaux de l’église Saint-Louis le petit Claude-Joseph, fils d'Antoine Joseph BERGER "organiste de cette paroisse". Antoine DARD est présent à la cérémonie et il signe l'acte. Le parrain est Joseph GAVAUDAN "maître de musique de l'Académie".

• 1753, Grenoble : Antoine DARD est signalé comme maître de musique.

• 23 mai 1754, Grenoble : Devant un notaire de cette ville, Antoine DARD vend pour 10 000 livres un domaine situé à Chapaize à un dénommé Mutin, de Cluny.

• 1759, Paris : Antoine DARD publie ses Six sonates pour le basson, qui se vendent chez l’auteur, rue d’Orléans, à l’angle de la rue des Deux écus. Ces sonates sont "uniques en leur genre, & peuvent aussi s'exécuter au violoncelle".

• 1760-1778, Paris : Antoine DARD est basson de l’Académie royale de musique. Son salaire suit sa progression, depuis le pupitre de 5e basson (600 livres) jusqu’au poste de 1er basson (1 000 livres).
10 mars 1766 et 23 décembre 1771, Paris : "M.Dard, Ordinaire de la Musique du Roi & de l'Académie Royale de musique", propose ses compositions à la vente à travers le périodique Annonces, affiches et avis divers [de Paris]. Les deux annonces mentionnent des pièces radicalement différentes. En 1766, il s'agit d'une cantatille titrée "L'Hymen couronné par l'amour", composée à l'occasion du mariage de la Marquise de Beaussan. En 1771, il s'agit d'un motet à voix seule avec accompagnement de deux violons & basse, intitulé "Cantemus Domino". La "traduction en françois" du texte du motet est fournie en même temps.
L'adresse du musicien est indiquée dans l'annonce de 1766 puisque l'on peut trouver la cantatille "Chez l'Auteur, rue S.Honoré, la porte cochère vis-à-vis la rue du Four".

• 1763-1784, Versailles : Antoine DARD détient l’office de Grand Hautbois de l’Écurie du roi, laissé vacant par le décès d’Esprit Philippe Chédeville. Ses lettres de provisions sont datées du 16 juillet 1763 et il prête serment le 25. Il habite à Paris, rue de la Comédie Française, puis rue Montmartre, chez un luthier, qui est aussi l’adresse de Bérault père, dont l’épouse grave toutes les compositions publiées par Dard entre 1767 et 1775. Avant sa réception, il a participé aux voyages de Fontainebleau de 1762 et 1763.

• 1764-1781, Versailles : Antoine DARD est basson de la Musique du roi de Paris. Le 12 mai 1782, il est admis à la vétérance à compter du 1er janvier 1782, avec une pension de 1 000 livres, équivalente à ses appointements. Sur le plan du grand théâtre de Versailles que dessine le bassoniste MÉTOYEN en 1773, DARD est assis à son côté.

• 23 avril 1784, Paris : Antoine DARD, "malade de corps", dicte son testament. Mlle Girard, marchande de musique qui a gravé les œuvres de DARD depuis 1776, est désignée comme légataire universelle, tandis que les instruments de musique, les livres de musique, les meubles de la chambre et la garde-robe de DARD doivent revenir à son élève Martin Perrault, jeune provincial âgé de 15 ans, qui semble être considéré par le vieux musicien comme le fils qu'il n'a sans doute jamais eu.
• 13 août 1784, Paris : Antoine DARD, basson de la Musique du roi, expire à son domicile, rue du Four. Les funérailles sont célébrées à Saint-Eustache le lendemain. L’inventaire après décès indique l’existence d’un registre couvert en parchemin dans lequel Dard écrivait ses recettes et ses dépenses, de quoi faire naître quelques regrets…

Mise à jour : 21 mai 2021

Sources
Annonces, affiches et avis divers [de Paris] ; Annonces, affiches et avis divers [de Paris], 1771 ; E. Maignien, Les artistes grenoblois, 1887 ; Etat actuel de la Musique du roi, 1768 ; F-Ad21/ BMS Dijon, St-Jean ; F-Ad38/ BMS Grenoble, Saint-Louis ; F-Ad71/ BMS Chapaize ; F-An/ AJ/13/15 ; F-An/ MC/ET/XVII/1026 ; F-An/ MC/ET/XVII/1029 ; F-An/ O/1/3008 ; F-An/ O/1/3019 ; F-An/ O/1/3023 ; F-An/ O/1/673, n°95-96 ; F-An/ O/1/673, n°97-99 ; F-An/ O/1/842, n°120 ; F-An/ O/1/842, n°65 ; F-An/ O/1/873 n°16 ; F-An/ O/1/873, n°2 et 16 ; F-An/ O/1/878, n°225 ; F-An/ Y 11513 ; M. Brenet, Librairie musicale..., 1906-1907 ; R. Rapoport, CD Ramée, 2007 ; Tablettes de renommée des musiciens..., 1785

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