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COURTEAU, Noël (1720-1796)
État civil
NOM : COURTEAU     Prénom(s) : Noël     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COURTAULT
COURTAUT
Date(s) : 1720-12-29   / 1796-1-3 
Notes biographiques

Noël COURTEAU, maître d'écriture en ville, a presque atteint les cinquante années d'ancienneté dans le poste de basse-contre qu'il occupe à la cathédrale de Châlons, en Champagne, lorsque la Révolution supprime le chapitre qui l'emploie. Il s'y est également rendu indispensable comme instructeur des enfants de chœur mais aussi comme copiste. Il poursuit quelques années ses fonctions cantorales dans la nouvelle paroisse constitutionnelle.

• 29 décembre 1720, Avenay-Val-d'Or, près d’Épernay [Marne] : Selon plusieurs actes d'état civil, Noël COURTEAU est né en ce village. Il est fils de Liénard Courteau, maçon - qui signe avec assurance - et d'Anne Corbeil. L'acte de baptême n'a pas été trouvé jusqu'à maintenant mais cette date précise est avancée sur un site généalogique. L'acte fait partie des pages non numérisées du registre paroissial.

• 9 juillet 1742 : Châlons [-en-Champagne] : "M. Hocart a proposé de recevoir le s[ieur] Courteau musicien basse contre qui chante au cœur [sic] depuis quelques jours, MM. pour s’assurer plus positivement si ce sujet leur convient, l’ont reçu pour trois mois aux gages de 8 # par semaine, qui lui seront payés à compter du jour de son arrivée" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la cathédrale Saint-Étienne. La ville se trouve à 28 kilomètres environ de son village natal.

• 3 décembre 1745, Châlons : Le greffier du chapitre cathédral note que "le nommé COURTAUT basse contre" est autorisé  à faire "venir son frère pour fournir en qualité de basse contre". Il sera admis à l'essai , sans gages, le temps d'éprouver sa voix et son assiduité. Cette décision des chanoines est justifiée par le fait que la voix de "quelques musiciens basse contre" commence à "se casser". Le prénom du frère en question n'est pas mentionné. Il semble que cet 'apprenti' musicien n'ait pas fait l'affaire.

• 31 janvier 1746, Villers-Marmery [Marne] : Musicien de la cathédrale, qui demeure à Châlons en la paroisse de la Trinité, il épouse Nicole Vallet dans l'église paroissiale de ce village du vignoble, au diocèse de Reims.

• de mars à juin1747, Châlons : Il occupe une maison située dans le cloître canonial que le chapitre lui loue. Mais, en juin, il doit quitter cette maison contigüe à celle des Enfants de chœur (celle-ci donne sur le rempart) car le chapitre doit y loger BRÉMONT prêtre habitué, récemment reçu comme chantre et maître de latin des Enfants.
• 2 juin 1747, Châlons : Noël COURTEAU, musicien basse contre, ira à Soissons pour y participer aux fêtes de la Dédicace de la cathédrale. Les chanoines châlonnais autorisent son départ.
• 1747-1750, Châlons : Plusieurs enfants viennent au monde et sont baptisés paroisse de la Trinité. Il s'agit de Marie Anne (18 septembre 1747), Nicolas Louis (futur religieux cistercien qui, en 1794, épousera, à Laon, une ancienne religieuse du même ordre cistercien) et Nicole Cécile qui décède trois jours après sa naissance (9 mars 1749) et Anne Cécile (13 juillet 1750) .
• 25 septembre 1747, Châlons : La semaine précédente, COURTEAU avait été pénalisé d'une certaine somme pour une absence qui, pourtant avait été au préalable autorisée afin qu'il puisse faire ses vendanges. Une délibération capitulaire revient donc sur cette erreur.

• 7 avril 1750, Châlons : Le chapitre paie  (près de 19 livres) le musicien pour les "écritures" commandés par la "compagnie". Par la suite, COURTEAU qui maîtrise la lecture et est doté d'une calligraphie soignée et sûre, sera sollicité à plusieurs reprises par les chanoines pour des travaux de copie sans doute conséquents.
• 9 novembre 1750, Châlons : COURTAUT qui  s'est absenté des matines à plusieurs reprises et qui "en général" est "tres peu exact a tous les offices", sera marancé de 5 sols, outre la retenue qui lui sera appliquée après vérification de la pointe tenue par un enfant de chœur.

• 21 avril 1751, Châlons : Le receveur de la Fabrique demandera à COURTEAU de faire la pagination des "nouveaux processionnaux" dont l'usage est difficile "aux officiants et aux musiciens"  car ils ne sont pas "chiffrés".
• 15 octobre 1751, Châlons : Il obtient un congé pour aller faire ses vendanges.

• 8 janvier 1753, Châlons : Le chapitre décide d'avertir et de "marancer" COURTEAU et son collègue DANNEQUIN [ou JANNEQUIN] pour leur manque d'exactitude.
• 17 août 1753, Châlons : Les chanoines de Saint-Étienne l'autorisent à "aller à Avenay pour vacquer à ses affaires".

• 1er juillet 1754, Châlons : Le chapitre de la cathédrale ayant examiné une requête de COURTEAU, décide d'intervenir afin que le musicien soit déchargé de la capitation sur le rôle de laquelle il a été inscrit par erreur.

• 11 août 1760, Châlons : Une conclusion capitulaire note qu'un congé de 5 jours est accordé à COURTEAU (musicien basse-contre de Saint-Étienne), il est à prendre entre le 16 et le 24 du mois. Une autre autorisation d'absence de 3 jours suivra en octobre de la même année.

• 13 février 1761, Châlons : Pendant sa "maladie", COURTEAU a été assisté par son collègue BRILLART. Le chapitre dédommage ce dernier par une "aumône" de 12 livres, "en consideration de la surcharge que ... " cela lui a occasionnée.

• 19 février 1762, Châlons : Les chanoines réunis en chapitre donnent un congé de 4 jours à Noël COURTEAU. Mais, ils ajoutent que le musicien devra être averti : "on" lui dira le "mécontentement" de la compagnie face à "son affectation à s'absenter des matines lorsqu'elles sont à 9 leçons et à ne point chanter de répons même lorsqu'il s'y trouve".

• 27 mai 1763, Châlons : Le chapitre qui a employé son musicien basse-contre pour transcrire un placet et diverses autres pièces destinés au Conseil du roi, le rétribue 6 livres.

• 5 octobre 1764, Châlons : Un congé de 15 jours est octroyé à COURTEAU ainsi qu'à son collègue et serpent, LAHAMÉE.

• 14 septembre 1767, Châlons : Le chapitre le nomme maître d'écriture des enfants de chœur en remplacement de Nolet qui occupait le poste depuis 15 ans.

• 9 mars 1770, Châlons : Le chapitre donne un "avis aux musiciens qui n'assistent pas à certaines messes et ne se confessent pas.[...] Ils doivent assister à la messe qui se célebre pour eux à l'issue des matines les jours de dimanches et fêtes [...]". Parmi les trois musiciens cités, en relève le nom de COURTEAU. Ces musiciens seront "marancés [mis à l'amende] s'ils persistent.

• 5 juillet 1771, Châlons : "Mrs  ont accordé au Sr COURTEAU musicien basse contre et maître de lecture et ecriture des enfants de choeur la somme de 15 livres de gratification qui luy sera payé par Mr le maître de prebende".

• 21 avril 1773, Châlons : Le chapitre accorde 4 jours de congé à Noël COURTEAU, mais le doyen l'avertira pour "ses fréquentes sorties du chœur" et de "l'indécence avec laquelle il [...] cause très souvent pendant les offices".
• 5 juillet 1773, Châlons : Le chapitre de Saint-Étienne lui accorde 15 livres de gratification annuelle.

• 26 janvier 1776, Châlons : Noël COURTEAU et son collègue OPET recevront "un avis sérieux sur l'indécence avec laquelle ils causent souvent dans le chœur". Un enfant de chœur leur portera un avertissement s'ils "récidivent". Et, le cas échéant, ils seront réprimandés par le grand chantre.

• 30 juin 1780, Châlons : "N'ayant point assisté ny à la procession ny à la messe en musique [...] en l'eglise de St Pierre le jour d'hyer et ayant par la eté cause qu'un des deux côtés du choeur s'est trouvé degarni de basse contre...", COURTEAU est marancé d'une livre.

• 15 juin 1781, Châlons : Les chanoines décident d'augmenter ses honoraires car il enseigne depuis plusieurs années à lire et à écrire aux enfants de chœur qui, désormais, sont dix.

• 18 novembre 1782, Villers-Marmery : Dans l'église du bourg, COURTEAU assiste au mariage de sa fille Anne Cécile avec Nicolas Lejeune "procureur ès sièges royaux de Chaalons" (demeurant en la paroisse de saint-Alpin). La cérémonie est célébrée par le frère de l'épouse Dom Nicolas Louis Courteau, en présence des curés de Marmery et de la Trinité de Châlons. Nicolas Louis, fils du musicien de la cathédrale, est prêtre et religieux de l'abbaye cistercienne de Vauclair, proche de Laon, à l'époque lieu de musique puisqu'un organiste y était en fonction. Au début de 1791, le frère d'Anne-Cécile  sera l'un des derniers moines à quitter l'abbaye; puis, employé municipal (Ponts et chaussées), il épousera - à Laon - une ancienne religieuse cistercienne. 

• 9 janvier 1786, Châlons : Il sollicite le maintien de sa gratification annuelle de 80 livres.

• 20 septembre 1787, Châlons : Noël COURTEAU assiste à la sépulture de son épouse âgée d' "environ" 70 ans. Plusieurs témoins signent l'acte de sépulture qui a lieu au cimetière paroissial de la Trinité, dont Nicolas Lejeune procureur ès siège du bailliage et présidial de Châlons (gendre de Noël COURTEAU), Jean-Baptiste Louis Regnault horloger et notable de la ville. Noël COURTEAU est dit : "écrivain-juré et musicien de la cathédrale".

• 1789-1790, Châlons : Le chapitre verse à M. Courteau dix huit livres pour l’instruction des enfants du suisse (compte de fabrique).

23 mai 1790, Châlons : La totalité des  revenus de Noël COURTEAU s'élève à 800 livres par an. Il est l'un des signataires de la pétition rédigée par les treize musiciens de la cathédrale et adressée au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale. Il s'agit du maître de musique Nicolas Amon ANCEL, de dix chantres et deux instrumentistes, du serpent et basson Jean François LEBÈGUE et de l'organiste Joseph Candide THUILLIER. Les chantres se répartissent en quatre basses-contre qui sont Nicolas Joseph BERNARD, Jean CHARLIER, Louis Joseph CLAIRE et Noël COURTEAU; une basse-taille, Pierre Célestin HÉNON; trois tailles qui sont Jean-Baptiste BULARD, Charles JACQUET et Arnould HENCART et deux hautes-contre, qui sont Jean Jacques François HÉRAULT et Louis RAVOISIER dit ADAM.
• Fin 1790, Châlons : Il envoie au directoire du district une requête dans laquelle il précise "qu’il est âgé de soixante et dix ans, qu’il est attaché à la cathédrale en qualité de musicien depuis cinquante ans et en cette qualité il jouit de 520 # d’appointement que ses assiduités à l’office lui ont toujours obtenu des gratifications des bontés du chapitre que la moindre a toujours été de 80 # que dans ses besoins et infirmités il a toujours trouvé ses supérieurs disposés à prévenir ses besoins ; qu’il est charger de donner des leçons d’écriture et de calcul aux enfants de chœur ce qui lui vaut 100 # que MM. L’ont chargé de l’éducation des enfants du suisse ce qui lui vaut 36 # ; qu’en qualité d’ancien musicien il avoit droit d’être présent aux prises de possessions et d’être chantre de MM. les chapelains ce qui lui complétoit au moins 800 # de rente, qui lui sont d’autant plus nécessaire pour son existence que malgré son grand âge, il n’a pas demandé sa retraite à la cathédrale qui lui auroit au moins procuré 600 # de pension, parce que le surplus lui en est absolument nécessaire pour sa subsistance ; il a le malheur de perdre son épouse il y a trois ans ; depuis ce triste événement, son existence lui est devenue encore plus pénible ayant été obligé de rendre compte à ses enfants". Le directoire "estime qu’attendu l’âge du s[ieur]. Courteau, il y a lieu d’arretter définitivement que son traitement doit demeurer définitivement fixé à une pension annuelle et viagère de 600 # laquelle commencera à courir du premier janvier 1791 et qu’il doit lui être accordé un mandat pour le premier trimestre en raportant par lui son certificat de vie dûment légalisé".

• Automne 1791, Châlons : L'église Saint-Étienne a perdu son rang de cathédrale. COURTEAU fait partie des anciens musiciens qui sont repris au service de la nouvelle paroisse Saint-Étienne.
• 16 avril 1791, Châlons : Un état des sommes dues aux musiciens par la municipalité, mentionne la participation de COURTEAU, basse contre, à une messe et un Te Deum d'action de grâce célébrés pour le rétablissement de la santé du roi. Plus de vingt chanteurs et instrumentistes, intervinrent lors de cette cérémonie ordonnée par la Ville  en l'église Notre-Dame. La plupart d'entre eux étaient des musiciens de la ci-devant cathédrale Saint-Étienne.
• 18 novembre 1791, Châlons : Il fait partie des musiciens de l'ancienne cathédrale, quatre basses-contre, le serpent et l'organiste, conservé dans l'effectif musical de la nouvelle paroisse Saint-Étienne. Il touchera 350 livres d'appointements fixes, casuel non compris. Le département de la Marne ne compte plus qu"un seul évêque, à Reims.

• 13 septembre 1792, Châlons : Le directoire du département lui accorde une pension annuelle de 400 livres "et attendu que le dit s[ieu]r COURTEAU n’a reçu jusqu’à ce jour que celle de 300 # autorisons le directoire du district de Chaalons à lui délivrer sur son trésorier un mandat de la somme de quatre cent livres pour le complément de son traitement du dernier trimestre de 1791 et de ceux de janvier avril et juillet dernier".
• 17 septembre 1792, Châlons : Devant les autorités municipales châlonnaises, Noël COURTEAU, accompagné par François LE BÈGUE, prête serment de fidélité à la Loi.

• 6 octobre 1793, Châlons : À l'heure de la fermeture des églises, COURTEAU reçoit un dernier mandat pour sa fonction de basse-contre au sein de l'église paroissiale Saint-Étienne (troisième quartier de 1793).

• 25 février 1795, Châlons : Noël COURTEAU, "instituteur", demeurant section de la Liberté, signe en qualité de témoin l'acte de mariage d'un parent, Jean-Baptiste Denis Garitau avec Marie Marguerite Angélique Jossé.

• 3 janvier 1796, Châlons : L'ancien musicien basse contre de la cathédrale, qui est dit "maître d'écriture", décède en sa maison châlonnaise de la rue du Cloître. L'acte donne des précisions : il est veuf de Nicole Vallé, est âgé de 75 ans et, est originaire d'Avenay.

23 décembre 2021

Sources
F-Ad51/ 1 L 1333 ; F-Ad51/ 1 L 1333 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 1L 1333 ; F-Ad51/ 2 L 236 ; F-Ad51/ 2E 119/240 ; F-Ad51/ 2E 119/361 ; F-Ad51/ 2E 119/39 ; F-Ad51/ 2E 753/2 ; F-Ad51/ 2L 236 ; F-Ad51/ BMS Villers-Marmery ; F-Ad51/ G 721 ; F-Ad51/ G 722 ; F-Ad51/ G 723 ; F-Ad51/ G 724 ; F-Ad51/ G 725 ; F-Ad51/ G 726 ; F-Ad51/ G 727 ; F-Ad51/ G 728 ; F-Ad51/ G723 ; F-Ad51/G 722 ; F-Ad51/G 723 ; F-Ad51/G723 ; F-Am Châlons/ I 19 ; F-Am Châlons/ P 6 ; F-An/ DXIX/056/188/08 ; Généanet.com

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