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CORDEAU, Joseph (ca 1758-1823)
Date(s) : 1758 ca / 1823-4-4
Joseph CORDEAU est issu d'une famille de charpentiers, il reste fidèle à la tradition familiale tout en se consacrant à la collégiale Saint-Pierre du Dorat, dans le diocèse de Limoges, où il exerce ses talents de chantre et musicien. La Révolution ne semble pas bouleverser sa vie, il persévère dans la charpenterie.
• [Né vers 1758] : Joseph est le fils de Pierre Cordeau charpentier et de Marguerite Rouffari.
• [1763], Le Dorat [Haute-Vienne] : Joseph CORDEAU entre au service de la collégiale Saint-Pierre du Dorat comme enfant de chœur sous la houlette du maître de psallette François CHAZELAS de LAFOREST, avec les choristes Jean-Baptiste BONNESSET, Hubert FANCHON et Joseph COUDAMY tandis que Étienne LAMONTAGNE est à l'orgue.
• [1773] : C'est certainement autour de cette année que l'enfant de chœur achève son apprentissage. L'on apprend d'après une réponse à une supplique datant de 1792, que le jeune homme est renvoyé pour "inconduite" et ne reçoit pas les 60 livres généralement attribuées aux enfants de chœur sortants pour l'apprentissage d'un métier. L'on imagine alors qu'il rejoint son père dans la charpenterie.
• 4 novembre 1782, Le Dorat : Lorsque sa sœur épouse François Bonnesset, Joseph CORDEAU fait partie des témoins, il est qualifié de "charpentier". Encore une fois, nulle mention n'est faite sur son activité de musicien.
• 13 janvier 1783, Le Dorat : Joseph CORDEAU a environ 24 ans, il épouse Marie-Jeanne Beaugry, fille d'un maître d'école. Sur l'acte de mariage, il est précisé que l'époux est charpentier, tout comme son père et son frère Hubert.
• Avril 1783, Le Dorat : Le jeune marié est reçu chantre et choriste dans la collégiale Saint-Pierre en remplacement de son oncle Hubert FANCHON. Dans les suppliques qu'il adresse au directoire dans les années 1790, il est précisé que cela fait 27 ans que Joseph CORDEAU consacre une partie de son temps au chapitre du Dorat, l'on se demande alors si entre le temps de son renvoi de la psallette et sa réception de choriste (il se passe 10 ans), il ne venait pas participer au chant à l'occasion des dimanches et fêtes. Le maître de musique de la collégiale est alors Jean-Baptiste DUPEYROUX.
• 23 octobre 1788, Le Dorat : Le ménage CORDEAU/Beaugret (ou Beaugrit) met au monde un petit François, l'enfant est baptisé le lendemain. Joseph CORDEAU que l'on voit souvent qualifié de "charpentier" est mentionné ici comme "choriste", il est absent au baptême.
• 1790, Le Dorat : Joseph CORDEAU âgé de 32 ans, est toujours chantre et choriste à la collégiale Saint-Pierre, et chante sous la conduite du jeune maître de psallette François AUDIGUET. Il côtoie deux autres choristes, Jean-Baptiste BONNESSET et Joseph COUDAMY, ce dernier touche également l'orgue. Quatre enfants de chœur servent les offices : Jacques BONNESSET, Léonard COUDAMY, Joseph BOUCQUET et Antoine DUPEYROUX.
• 5 décembre 1790 : Une requête de la part des officiers du chapitre est adressée aux membres du directoire du district du Dorat. Il est stipulé que Joseph CORDEAU a consacré 27 ans de sa vie au service de la collégiale ce qui lui valut 12 setiers de seigles et 68 francs argent. Il est moins bien rémunéré que les autres chantres, cela signifie-t-il qu'il passe moins de temps dans le chapitre?
CORDEAU est père de famille de trois enfants, et déplore que "son métier de charpentier n'ayant pu être perfectionner, ni se ménager les pratiques qui le rendent lucratif est insuffisant pour l'alimenter ainsi que sa famille". Chacun des chantres de la collégiale fait valoir le même type d'argument.
Le directoire lui accorde une gratification annuelle de 100 livres.
• 10 mai 1791 : Le directoire du district du Dorat enregistre une supplique de CORDEAU dans laquelle il déclare ne pas avoir été payé par le chapitre entre avril et août 1783 et n'avoir pas bénéficié des 60 livres donnés aux enfants de chœur en fin de service pour leur payer un apprentissage.
• 19 mai 1791 : Les administrateurs du district du Dorat transmettent la requête de CORDEAU au syndic du chapitre pour avoir son avis. Le lendemain, Cornette, chantre, chanoine et syndic du chapitre du Dorat répond aux administrateurs. Il précise concernant le non-paiement des gages de Cordeau entre avril et août 1783, qu'il s'agissait d'un accord entre le musicien et les chanoines. Ce dernier, remplaçant son oncle Hubert FAUCHON, devait servir le chapitre gratuitement jusqu'au mois d’août. Un acte lu quelques mois plus tôt au suppléant en fait foi, "il prétend l'ignorer, il devroit cependant s'en rappeler."
Pour ce qui est des 60 livres de la sortie de maîtrise, il explique que la somme était destinée uniquement aux enfants de chœur qui n'avaient "pas de voix" , le renvoi de CORDEAU étant lié à sa mauvaise conduite, il s'en est allé sans rien réclamer. Cornette ajoute avec ironie qu'il trouve surprenant que ces réclamations surgissent "une fois le chapitre arrêté dans son office". À la lecture de ces échanges et avis de suppliques, l'on imagine qu'il devait y avoir certaines tensions au sein du chapitre, la bonne entente ne réganit pas toujours entre haut et bas chœur.
• 5 janvier 1792 : CORDEAU n'en démord pas, il réclame à nouveau la somme de 60 livres pour ses services d'enfant de chœur ainsi qu'une pension viagère de 200 livres pour sa retraite (comprendre ici "retraite du service", fin de son service).
• 13 janvier 1792 : Les administrateurs du directoire du district du Dorat, lui accordent la somme de 200 livres, il semble s'agir d'une gratification et non d'une pension.
• 27 juillet 1792, Le Dorat : La famille Cordeau s'agrandit avec la naissance de Pierre-Joseph. La profession de charpentier du père est notée sur l'acte de naissance.
• 14 mai 1812 : Pierre-Joseph CORDEAU, fils du charpentier et ancien musicien Joseph CORDEAU s'engage dans le 70e régiment d'infanterie de ligne en tant que fusilier.
• 4 mars 1823, Le Dorat : C'est à l'âge de 66 ans que le charpentier et ancien chantre du chapitre Saint-Pierre s'éteint.
Mise à jour : 15 janvier 2018