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CHRISTOPHE, Jean Louis (1767-1846)
État civil
NOM : CHRISTOPHE     Prénom(s) : Jean Louis     Sexe : M
Date(s) : 1767-2-16   / 1846-8-1 
Notes biographiques

Fils d'un organiste qui l'a probablement initié dès son plus jeune âge, Jean Louis CHRISTOPHE est admis à la maîtrise de la cathédrale de Senlis en 1774 ; il a alors 7 ans. Il complète sa formation en deux temps grâce à son père qui voit grand pour lui et aux chanoines qui reconnaissent sa valeur, dans un premier temps au sein de la psallette où il apprend le clavecin, ensuite lors d'un stage de plusieurs mois à Paris au cours de l'année 1785 auprès de maîtres renommés. L'année précédente, il a pris la suite de l'organiste de la cathédrale de Senlis SCHMITT, même s'il n'obtient officiellement le poste qu'en février 1785. Il est encore au service du chapitre lors de la suppression de celui-ci en 1790. Il est réengagé par la fabrique après le Concordat de 1801.

• 16 février 1767, Crépy-en-Valois [Oise] : Jean Louis CHRISTOPHE naît et se fait baptiser paroisse Saint-Denis. Il est fils de Jean Simon CHRISTOPHE, "organiste chez Messieurs les religieux de st Arnoul" et de Marie Madeleine Denomaison (ou encore Denosmaisons, Deneufmaison), et frère de Jean-Baptiste Clément.

• 8 août 1774, Senlis [Oise] : Jean Louis CHRISTOPHE devient enfant de chœur à la cathédrale Notre-Dame en compagnie d'Antoine Victor BRETEUIL. Il reçoit l'enseignement de plusieurs maîtres successifs : Nicolas Médard FOY, Louis Marcel BAYART de 1777 à 1781, Claude LENOIR de 1781 à octobre 1784. Il ne cohabite avec le maître suivant, Nicolas LALLIER, que durant quelques semaines.

• 12 juillet 1779, Senlis : Le chapitre offre 6 livres à CHRISTOPHE, enfant de chœur, qui s'est distingué lors de la fête de la Dédicace.

• 17 septembre 1781, Senlis : Jean Simon CHRISTOPHE présente au chapitre cathédral une requête "à l'effet de prier la Compagnie de procurer à son fils aîné la facilité d’apprendre le Clavessin". On devine chez Jean Simon CHRISTOPHE un grand souci de pousser son fils et de lui ouvrir des possibilités de carrière. Les chanoines s'avisent alors que le clavecin de la maîtrise est en très mauvais état. Après expertise par l'organiste Jean-Baptiste SCHMITT, ils décident de le faire réparer. Et en attendant, ils acceptent le prêt d'une épinette par l'un des chanoines afin que Jean Louis CHRISTOPHE puisse travailler dessus.

• 16 juillet 1782, SenlisBRETEUIL et Jean Louis CHRISTOPHE sont tous les deux grands enfants de chœur de la cathédrale Notre-Dame. Ce jour là, ils présentent en chapitre "des morceaux de leur composition qu'on leur a permis de faire exécuter". Ils sont ensuite examinés dans le domaine du chant sur le livre.

• Début août 1784, Senlis : L'organiste Jean-Baptiste SCHMITT annonce son départ pour l'abbaye de Saint-Vast d'Arras. Comme la cathédrale est en plein chantier, le chapitre décide de ne pas procéder immédiatement au recrutement d'un nouvel organiste : le jeune Jean Louis CHRISTOPHE, grand enfant de chœur, touchera l'orgue en attendant une décision. C'est alors seulement qu'on peut le considérer comme étant l'organiste de la cathédrale, même s'il a toujours le statut d'enfant de chœur. Quelques jours plus tard, le père de CHRISTOPHE se présente en chapitre avec son fils, remercie la compagnie de ses bontés et la prie de "conserver son fils en qualité de spé un an au-delà de son temps", ce qui est accordé. Le mot "spé" est donc employé aussi à Senlis.

• 24 janvier 1785, Senlis : Jean Simon CHRISTOPHE vient à nouveau en chapitre plaider la cause de son fils, afin que les chanoines puissent "faciliter à Paris les progrès dudit Christophe qui exerce actuellement l'orgue de notre église". Les chanoines écrivent à leurs relations parisiennes chargées de demander de l'aide aux célèbres maîtres DORIOT et GUILLEMINOT-DUGUÉ.
À partir de là, la mobilisation du chapitre de Senlis en faveur du jeune homme est forte et déterminée : on l'habille de pied en cap (y compris chemises et mouchoirs neufs), on le recommande à M. Barbier d’Increville, le Grand Chantre du chapitre, qui réside à Paris et c'est chez lui, semble-t-il, que le jeune homme est logé. On lui accorde 100 écus pour passer six mois dans la capitale, versés à Zenino, domestique du Grand Chantre, dont deux fils, ZENINO aîné et ZENINO le jeune, sont alors enfants de chœur à Senlis. Ce Zenino est chargé de "fournir le nécessaire" pour l'entretien et la nourriture du jeune homme. On écrit aussi à l'abbé DORIOT pour le remercier et pour le prier "de continuer ses bontés pour CHRISTOPHE que la C[ompagn]ie lui recommande particulièrement".
• Février 1785 à juillet 1785, Paris : Jean Louis CHRISTOPHE reçoit un complément de formation musicale auprès de DORIOT, semble-t-il, mais sans doute aussi auprès d'autres maîtres et organistes parisiens. Après avoir d'abord demandé au Grand Chantre de "louer de concert avec M. Doriau un clavecin pour l'instruction de CHRISTOPHE", le chapitre accepte sans difficulté d'envoyer 185 livres au dignitaire qui "a achetté un clavecin pour CHRISTOPHE qui pourroit servir ensuite à notre maîtrise"
Les progrès du jeune organiste semblent être devenus une priorité du chapitre de Senlis. Il est intéressant de relever qu'en 1790, le secrétaire du chapitre déclare que le jeune homme avait été "reçu organiste au mois de février 1785".

1790, Senlis : Jean Louis CHRISTOPHE, organiste de la cathédrale Notre-Dame, déclare des revenus de 600 livres. Sur une liste des officiers, serviteurs et gagistes de la cathédrale susceptibles de pension, traitement ou gratification aux termes des décrets de l'Assemblée nationale, on lit qu'il a été reçu enfant de chœur le 11 août 1774 puis organiste au mois de février 1785, donc qu'il a passé 16 ans au service de la cathédrale. En 1790, il côtoie les chanteurs Jean Antoine HAVARD, Jean-Baptiste HENRY, Pierre PEAUCELLIER, Jean François GARNIER, Antoine LELONG et Augustin RONDY, les serpents-bassons Pierre Lucien GANTIER et Louis Antoine LAVOISIER, placés sous la direction du jeune maître François BERNARD.

• 1791 : Jean Louis CHRISTOPHE, organiste âgé de près de 24 ans, apparaît sur une liste des personnels rattachés aux églises cathédrales et collégiales pour le département de l'Oise transmise au Comité ecclésiastique. Le directoire du District de Senlis estime qu'il peut obtenir une autre place, que vu sa jeunesse il a rendu peu de services et propose de lui accorder une gratification de 300 livres, faisant la moitié de ses appointements. Plus généreux, le directoire du Département arrête qu'il y lieu de lui octroyer une gratification de 600 livres.
• 1er juillet 1791, Beauvais : Le directoire du Département de l'Oise lui accorde un acompte de 150 livres.

• [1792], Senlis : CHRISTOPHE, organiste de la ci-devant église cathédrale, expose dans un mémoire qu'il a été attaché au chapitre pendant 7 ans à raison de 600 livres d'appointements. Il demande en conséquence qu'il lui soit accordé le traitement que la loi lui dessert.
• 31 août 1792, Senlis : Le District estime qu'il y a lieu, conformément à l'article six de la loi du premier juillet 1792, d'accorder au citoyen CHRISTOPHE une gratification de la somme de 600 livres une fois payée sur laquelle il faudra soustraire les 150 livres déjà empochées à titre d'acompte.
• 23 novembre 1792, Beauvais : Le directoire du Département de l'Oise confirme l'avis du District.

• 12 février 1793, Senlis : Jean Louis CHRISTOPHE, "organiste demeurant à Senlis" (mention qui suggère qu'il a pu rester au service de la nouvelle paroisse), 25 ans, demeurant à Crépy, épouse Geneviève Victoire Gaffart, 23 ans, fille de feu Philippe Nicolas, marchand à Senlis, et de Marie Marguerite Delamothe. Le père du futur est présent.

• 1793-1794 : Il est engagé dans les armées de la République.

• 1808 et années suivantes, Senlis : Il reprend du service à la tribune de l'ex-cathédrale, en alternance avec Pierre Marie Nicolas LÉCHOPIÉ. L'orgue de Notre-Dame ayant été détruit pendant la Révolution, celui de Saint-Vincent y est transféré vers 1803. Remis en état et augmenté par Dallery, il est inauguré le 10 juin 1808. "Il exécutait, dit-on, avec moins de brillant, mais plus de gravité que M. Léchopié, et excellait surtout dans le jeu des plain-chants" (Pierre de Maindreville, 1875).

• 1er août 1846, Senlis : Jean Louis CHRISTOPHE, propriétaire, ancien organiste âgé de 79 ans, époux de dame Geneviève Gaffart, décède à son domicile de la rue de l'Apport au Pain.
• 20 janvier 1847, Senlis : La déclaration de succession indique que sa légataire est sa veuve Gaffet, Geneviève Victoire, à Senlis. La valeur du mobilier s'élève à 2 530 francs, le revenu des immeubles à 300 francs.

Mise à jour : 24 décembre 2018

Sources
F-Ad60/ 1 LP 104/4 ; F-Ad60/ 1MI/ ECA612R34 ; F-Ad60/ 1MI/ECA612R21 ; F-Ad60/ 1Q2/1013 ; F-Ad60/ 2 LP 9144 ; F-Ad60/ 2 LP 9145 ; F-Ad60/ 2LP 9144 ; F-Ad60/ 3Q12857 ; F-Ad60/ BMS St-Denis de Crépy ; F-Ad60/ G 2336 ; F-Ad60/ G 2337 ; F-Ad60/ G 2338 ; F-An/ DXIX/092/798/07 ; Les orgues de Senlis ; Vincent, Reconstruction du grand orgue de l’église Notre-Dame de Senlis

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