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CHEVRILLON, Amâtre (1714-1773)
État civil
NOM : CHEVRILLON     Prénom(s) : Amâtre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CHEVILLON
CHEVRILLOT
Date(s) : 1714-4-30   / 1773-11-4
Notes biographiques

La formation à la musique et le début de la carrière d'Amâtre CHEVRILLON restent actuellement dans l'ombre... En revanche, à partir de 1740 et jusqu'à son décès, il est bien documenté en tant que "commis musicien" de la cathédrale d'Auxerre, où il est en particulier chargé de jouer du serpent.

• 30 avril 1714, Auxerre : Fils d'Amâtre-Edme Chevrillon, vigneron, et d'Edmée Mouton, Amâtre CHEVRILLON voit le jour paroisse Saint-Amâtre, où il est baptisé le lendemain. Aucun des présents à la cérémonie ne sait signer son nom.
Le petit Amâtre grandit donc dans un milieu très éloigné de la culture savante. On peut supposer avec vraisemblance qu'il s'en est approché grâce à l'éducation reçue en tant qu'enfant de chœur au sein d'une maîtrise, sans doute celle de la cathédrale de sa ville natale, peut-être de 1721-1722 à 1730 ou 1732 environ. Toutefois, le fait que les registres capitulaires de Saint-Étienne d'Auxerre ne soient pas conservés pour cette période (aux archives départementales) rend difficile d'avancer davantage sur ce point.

• [Avant octobre 1740], Auxerre : Amâtre CHEVRILLON devient "commis musicien" à la cathédrale Saint-Étienne.

• 18 octobre 1740, Auxerre : En l'église Saint-Eusèbe, paroisse du domicile des deux époux, Amâtre CHEVRILLON et Colombe Bruneau se marient. Le jeune homme, orphelin de père et de mère, est assisté de son tuteur, Mathurin Mabille, maître maçon de la paroisse Saint-Loup. La jeune fille est orpheline de mère mais accompagnée de son père, maître rôtisseur. "Du consentement du sieur prieur curé de St-Eusèbe", le mariage est célébré par Louis Jacques AUBERT, prêtre semi prébendé et maître de musique de l'église cathédrale : en effet le marié est dit "musicien de l'église cathédrale". Aucun autre musicien n'a été identifié parmi les signataires.

• Entre le 4 septembre 1741 et le 21 juin 1751, les époux CHEVRILLON/ Bruneau donnent naissance à 6 enfants, 5 garçons et une seule fille, tous baptisés paroisse Saint-Pierre-en-Château d'Auxerre. Le père est toujours donné comme "musicien de la cathédrale", sans précision supplémentaire, sauf lors du baptême du 4 septembre 1741 où il est dit "serpent de la cathédrale"). À travers les choix des 12 parrains et marraines, on voit se dessiner le réseau relationnel de la famille : la dominante est accordée aux couches supérieures de l'artisanat (marchand tapissier, maître perruquier, maître tailleur, maître armurier, "marchand"…). L'une des marraines (celle du 27 février 1750) est l'épouse d'un tonnelier qui est aussi "second fabricien de cette paroisse".
La moitié des six parrains nécessaires sont recrutés parmi le cercle des musiciens de la cathédrale : Antoine POUPIN, le 4 septembre 1741, Mathieu François LEURS, le 4 janvier 1743, et l'organiste de la cathédrale, Joseph PALLAIS, le 3 avril 1744.

• 21 juin 1744, Auxerre : Colombe Bruneau, l'épouse d’Amâtre CHEVRILLON, "de la paroisse St-Père en château" [Saint-Pierre-en-Château] est choisie pour marraine de leur 8ème enfant par Joseph PALLAIS organiste de la cathédrale et son épouse Jeanne Boisselet. Le parrain est Joseph COTTREAU "faiseur d'orgues".

• 20 janvier 1746 :  Amâtre CHEVRILLON et Antoine POUPIN sont témoins de la sépulture du jeune Thomas HUET, enfant de chœur, mort la veille à l'Hôtel-Dieu, âgé d'environ 13 ans. À leurs côté le jeune maître de musique, Edme CHAPOTIN, qui signe ès qualité ("Chapotin Maitre de Musique") l'acte inscrit dans le registre spécifique du chapitre.

• 4 septembre 1751 : Colombe Bruneau l'épouse d’Amâtre CHEVRILLON, est à nouveau marraine, cette fois d'un fils de Noël Jean BOURCELET basse-contre de l'église cathédrale d'Auxerre, qui est baptisé paroisse de Saint-Regnobert. Le parrain n'est autre que "le sieur Joseph PALLAIS, organiste de l'église cathédrale". Les liens entre ces quelques familles de musiciens sont intenses et suivis.

• Durant la seconde moitié de l'année 1751, ou en 1752, la famille Chevrillon déménage, quitte Saint-Pierre-en-Château et s'installe sur la paroisse de Saint-Regnobert.
Là, entre le 16 novembre 1752 et le 18 janvier 1757, naissent trois filles. Aucun des parrains et marraines requis n'appartient au milieu musical, mais on retrouve comme précédemment des commerçants (maître boulanger, famille de maître épicier) ainsi qu'un maître chirurgien. Le baptême de 1757 manifeste les liens du musicien avec d'autres artistes : le parrain est "le sieur André Sanchez Davila, peintre espagnol" et la marraine est l'épouse du sieur Mény "peintre parisien".
• 14 janvier 1753, Escamps [Yonne] : Dans ce village situé à 12 km au sud-ouest d'Auxerre, la petite Edmée Barbe, morte la veille, âgée d'environ deux mois, est inhumée en présence des  sonneurs Jean Charbin et Louis Musnier. On peut penser que ses parents, "le sieur Amâtre CHEVRILLON et Colombe Bruneau, demeurant à Auxerre", l'avaient envoyée là en nourrice. Il en a été vraisemblablement de même pour leurs autres enfants.

• Entre janvier 1757 et mi-1762, la famille Chevrillon déménage à nouveau, quittant Saint-Regnobert pour revenir à Saint-Pierre-en-Château.

• Juin 1759, Auxerre : La famille Chevrillon traverse une passe difficile, marquée par "la longue maladie de sa femme, [et] celles de ses enfants". Sur sa requête, les chanoines accordent à leur serpent 30 puis 18 livres "pour aider à païer le boucher, la garde &c".

• 4 juin 1761, Auxerre : Deux musiciens de la cathédrale Saint-Étienne, Edme CHAPOTIN et Amâtre CHEVRILLON signent l'acte d'inhumation du fils de dix ans que vient de perdre leur collègue Noël Jean BOURCELET.

• 19 juillet 1762, Auxerre : Dans l'église paroissiale Saint-Eusèbe, Amâtre CHEVRILLON est témoin du mariage de René PRUNELLE, musicien de la cathédrale, avec Anne Bonelle. Parmi les signatures, on remarque celle d'Edme CHAPOTIN le maître de musique de la cathédrale.
• 18 août 1762, Auxerre : À l'occasion du baptême puis de la sépulture d'une fille morte-née issue de lui et de Colombe Bruneau, Amâtre CHEVRILLON est toujours dit "musicien de la cathédrale". Il demeure paroisse de Saint-Pierre-en-Château.

• 2 mai 1765 : Le chapitre décide que CHAPOTIN, le maître de musique, "battra la mesure à toutes les parties de la messe du chœur" et précise qu'il est défendu "au serpent de jamais anticiper sur la dite mesure". Le rythme semble le point faible de CHEVRILLON puisque le 15 juillet suivant, on rapporte que "le sieur CHEVRILLON non seulement ne suivoit pas en jouant du serpent la mesure battue par le Maître, mais qu’il avoit parlé dudit Maître en termes injurieux". Le serpent est convoqué "à l’effet de recevoir la réprimande qu’il mérite". L'harmonie qui semblait régner antérieurement entre les musiciens de la cathédrale paraît fragilisée.

• 9 décembre 1766, Auxerre : CHEVRILLON fait "de mauvais traitements" à Noël Jean BOURCELET. Le chapitre arbitre le conflit : Chevrillon devra faire des excuses au chapitre et à Bourcelet. Et "pour éviter à l’avenir qu’il trouble au chœur ledit Bourcelet dans sa manière de chanter", Chevrillon changera de côté et passera au côté gauche du chœur.

• 13 mars 1769, Auxerre : CHEVRILLON, "commis musicien", figure dans la liste des membres du bas chœur dressée à l'occasion du chapitre général, en compagnie de CHAPOTIN maître de musique ; PALLAIS organiste ; CHERTIER, POITOU, PRUNELLE, GARNIERBONNOTTE les autres commis musiciens ; ainsi que des sacristains, des chapelains, des enfants de chœur, des bâtonniers, du sonneur et du suisse.

• 21 juin 1768, Auxerre : Amâtre CHEVRILLON "musicien de la cathédrale", assiste et signe au mariage de Bonaventure BONNOTTE, lui aussi musicien de la cathédrale (et par ailleurs maître cordonnier).

• 1er juin 1770 : Les chanoines avancent la somme de 100 livres à CHEVRILLON qui est dit "serpent de leur église". C'est l'une des rares délibérations où la spécialité du musicien est précisée.

• 4 novembre 1773, Auxerre : Amâtre CHEVRILLON, commis musicien de la cathédrale Saint-Étienne, étant décédé le même jour à 7 heures du matin, le chapitre organise soigneusement ses obsèques pour le lendemain et prend les frais en charge. On remarque en particulier "que 4 commis musiciens porteront le poêle et 4 autres chanteront le libera". Parmi eux, Bonaventure BONNOTTE et Vincent GARNIER assistent à l'inhumation dans le cimetière de Saint-Michel et signent l'acte, inscrit dans le registre spécifique des sépultures du chapitre, ce qui est un honneur.

Mise à jour : 27 juillet 2018

Sources
F-Ad89/ BMS Escamps ; F-Ad89/ BMS St-Amâtre d'Auxerre ; F-Ad89/ BMS St-Eusèbe d'Auxerre ; F-Ad89/ BMS St-Pierre-en-Château d'Auxerre ; F-Ad89/ BMS St-Regnobert d'Auxerre ; F-Ad89/ G 1802 ; F-Ad89/ G 1803 ; F-Ad89/ G 1804 ; F-Ad89/ G 1805 ; F-Ad89/ S chapitre St-Étienne ; F-Ad89/ S chapitre St-Étienne d'Auxerre

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