Allier
Alpes-de-Haute-Provence
Alpes-Maritimes
Ardennes
Ariège
Aude
Aveyron
Bas-Rhin
Cantal
Charente
Charente-Maritime
Cher
Corrèze
Côte-d'Or
Côtes d’Armor
Creuse
Dordogne
Doubs
Essonne
Eure
Eure-et-Loir
Finistère
Gard
Gironde
Haute-Garonne
Haute-Loire
Haute-Saône
Hautes-Pyrénées
Haute-Vienne
Hauts-de-Seine
Hérault
Ille-et-Vilaine
Indre
Indre-et-Loire
Isère
Landes
Loire-Atlantique
Loir-et-Cher
Loiret
Lot
Lot-et-Garonne
Maine-et-Loire
Manche
Marne
Mayenne
Morbihan
Moselle
Nièvre
Nord
Oise
Orne
Paris - Notre-Dame
Pas-de-Calais
Puy-de-Dôme
Pyrénées-Atlantiques
Rhône
Saône-et-Loire
Sarthe
Somme
Tarn
Tarn-et-Garonne
Val d'Oise
Vaucluse
Vendée
Vienne
Yonne
Yvelines
Actualité de la base Muséfrem
Vous avez dit prosopographie ?
Histoire de l'enquête Muséfrem
Les fondements de l'enquête Muséfrem
Les contributeurs depuis 2003
Les partenaires scientifiques
Contact
Pour citer Muséfrem
CHEVIRON, Jean-Baptiste (1760-1840)
Date(s) : 1760-11-26 / 1840-8-25
En 1790 Jean-Baptiste CHEVIRON est chantre et joueur de serpent au service du chapitre de la collégiale Saint-Christophe de Champlitte en Franche-Comté, tout en étant cordonnier, comme son père et plusieurs de ses frères. Il effectue ensuite de multiples reconversions professionnelles (concierge de la prison, cafetier…) mais ne cesse de chanter que dans son grand-âge puisque lors de son décès, à 80 ans, il est dit "ancien chantre". Avec ses deux épouses successives, il donne le jour à au moins 17 enfants !
• 26 novembre 1760, Champlitte [Haute-Saône] : Jean-Baptiste CHEVIRON naît et est baptisé dans cette petite ville du diocèse de Dijon, située aux confins de trois provinces anciennes, la Franche-Comté, la Bourgogne et la Champagne, dominée par un château et la collégiale Saint-Christophe. Il est l'un des fils de Louis Cheviron, cordonnier, et d'Anne Martinoty / Martinotit, qui s'étaient mariés le 9 juillet 1743 à Champlitte et avaient déjà eu de nombreux enfants. Les métiers de ses parrain et marraine ne sont pas indiqués, sa marraine se déclare "illitérée".
Deux ans plus tard naît un petit frère, prénommé Philibert, qui entrera comme lui au service du chapitre.
• [1770] : Jean-Baptiste CHEVIRON entre au service du chapitre de Champlitte comme enfant de chœur. On ignore combien d'années il y est resté enfant de chœur, qui fut son formateur en chant d'Église, et avec qui il a appris à jouer du serpent.
• 29 janvier 1782, Champlitte : Est conférée la bénédiction nuptiale à Jean-Baptiste CHEVIRON et à Françoise Marchand, fille mineure d'un maître charpentier. Le métier du jeune homme n'est pas indiqué. Il a 21 ans et deux mois, âge précoce pour un mariage masculin.
• Entre le 12 novembre 1782 (soit neuf mois et demi après le mariage) et le 13 février 1792, cinq filles naissent chez les Cheviron/Marchand, et l'une d'elles meurt à l'âge de onze mois. Sur ces six actes, Jean-Baptiste CHEVIRON est dit quatre fois cordonnier ou maître cordonnier, comme son père et plusieurs de ses frères, une fois "chantre de l’église" [sous-entendu : collégiale] et l'un des actes (celui de sépulture) n'indique aucun métier.
• 1790, Champlitte : Jean-Baptiste CHEVIRON est toujours au service du chapitre de la collégiale Saint-Christophe. Après son temps d'enfant de chœur, à une date qui reste inconnue [voir ci-après au 28 décembre 1790], il est devenu chantre et serpent et reçoit pour ces fonctions la somme de 260 livres par an. Il dit toucher d'autres honoraires (ou un casuel ?) ce qui porterait ses émoluments à la somme de 300 livres par an. L'administration retient le chiffre de 260 livres.
Son frère Philibert est, lui aussi, chantre du chapitre, pour une somme de 200 livres par an seulement. Les deux frères semblent les seuls à remplir ces fonctions cantorales à la collégiale, mais on peut supposer que le chapitre entretient encore quelques enfants de chœur, comme ils l'avaient été eux-mêmes (peut-être deux seulement).
À la fin de l'année 1790, Jean-Baptiste CHEVIRON adresse une supplique en double exemplaire aux administrateurs du département de la Haute-Saône, afin d'obtenir un traitement pour l'aider à subsister. Il ne fournit pas d'autres indications sur sa situation à cette date.
• 2 novembre 1790, Champlitte : Les frères Cheviron assistent à la cérémonie de sépulture, présidée par "MM. du chapitre", de leur mère Anne Martinotit, "femme de Louis Cheviron, Mtre cordonnier, décédée hyer, âgée de 66 ans". L'acte est souscrit de cinq signatures Cheviron, celles du veuf et de ses fils, dont Jean-Baptiste et Philibert.
• 28 décembre 1790 : Le prévôt et les chanoines de l'église collégiale et paroissiale de Champlitte signent un certificat de bons services pour Jean-Baptiste CHEVIRON, indiquant qu'il fut pendant vingt ans consécutifs enfant de chœur puis chantre serpent.
• [1791] : Le dossier du chantre serpent suit son chemin. Le 26 janvier 1791, le directoire de district de Champlitte estime qu'il faut lui accorder une gratification "une fois payée" d'un montant de 200 livres.
Le 20 mai 1791, le directoire du département de la Haute-Saône confirme l'avis du district concernant une gratification de 200 livres (soit le même montant que pour son frère Philibert). Les deux administrations disent se baser sur le traitement annuel du musicien, qui a déclaré toucher, pour ses fonctions de chantre serpent, un fixe de 260 livres. Le directoire de département rassemble les pièces relatives à la demande de traitement de Jean-Baptiste CHEVIRON et les expédie au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale, qui les reçoit le 23 mai 1791.
• 1791, Champlitte : Les 10 juin, 6 et 29 octobre et 9 décembre, Jean-Baptiste CHEVIRON assiste et signe à certains enterrements de la paroisse. Sa présence est moins assidue que celle de son frère Philibert qui, lui, continue à être présent à peu près à toutes les sépultures jusqu’à l'automne 1792. Le chapitre dissout, ils font tous deux office de chantres paroissiaux.
• 14 novembre 1791, Champlitte : Les frères CHEVIRON accompagnent au cimetière le cercueil de leur père, Louis Cheviron, Mtre cordonnier, "décédé hyer, âgé de 63 ans".
- La juxtaposition des deux actes de sépulture des parents Cheviron montre bien le basculement des pratiques funéraires à Champlitte : jusqu'à l'automne 1790, les sépultures sont célébrés par "MM. du chapitre" et le prêtre rédacteur de l'acte, qui est l'un des chanoines, signe "ch. et administrateur". Un an plus tard, c'est toujours le même homme qui est en poste, mais il signe en tant que "prêtre" (voir ci-dessus au 2 novembre 1790). Il ne s'attribue pas le titre de "curé".
• 15 thermidor an II (2 août 1794), Champlitte : Le citoyen Jean-Baptiste CHEVIRON est devenu "concierge de la maison de réclusion dudit Champlitte" lorsqu'il vient à la maison commune déclarer "que la citoyenne Françoise Marchand, son épouse, est accouchée le jour d’hier à cinq heures du soir, en sa maison située rue des ci-devants Annonciades, d’un enfant femelle… auquel il a donné le prénom d’Ambroise". Le prénom pourrait porter à confusion, mais l'acte spécifie nettement qu'il s'agit d'un enfant "femelle". C'est donc la 6ème fille née chez les Cheviron/Marchand. Il est accompagné des citoyens François Raillard, sellier, 34 ans, et Jeanne-Françoise Cuënot, sage-femme 47 ans.
• 12 fructidor an IV (29 août 1796), Champlitte : À deux heures du matin, "en la maison de son époux située rue du Marché", décède la citoyenne Françoise Marchand, âgée de 34 ans, épouse du citoyen Jean-Baptiste CHEVIRON, "marchand", âgé de 36 ans. Celui-ci effectue la déclaration le jour même, assisté de son frère Philibert CHEVIRON, cordonnier, âgé de 34 ans. Le veuf signe "JBte Cheviron", avec un paraphe englobant et bouclé.
• 29 floréal an V (18 mai 1797), Champlitte : Veuf de Françoise Marchand, le citoyen Jean-Baptiste CHEVIRON, "caffetier", âgé de 37 ans, se remarie. Il épouse la citoyenne Nicolle Chopitel, 25 ans, "les deux domiciliés à Champlitte". Leurs témoins sont un vigneron, un chapelier, un cordonnier et un huissier public.
• Entre 1797 et 1818, naissent de très nombreux enfants Cheviron/Chopitel, dont plusieurs meurent en bas âge. Onze actes de naissance ont été repérés, il en manque peut-être... Le couple connaît une très longue période de fécondité et un rythme soutenu. Le premier accouchement, le 8 frimaire an VI (28 novembre 1797), s'était pourtant mal passé puisqu'il avait été gémellaire et que les deux petits garçons, prénommés comme leur père et oncle Jean-Baptiste et Philibert, étaient morts 48 heures plus tard. Philibert CHEVIRON, cordonnier, assiste son frère tant pour la déclaration de naissance que pour celle de décès.
On observe que Jean-Baptiste CHEVIRON est régulièrement dit "cafetier" jusqu'en 1807. À partir de 1808, il est qualifié de "propriétaire", ce qui pourrait indiquer qu'il a cédé son café et qu'il vit de ses rentes. Mais dix ans plus tard, en 1818, c'est le mot "chantre" qui surgit sous la plume de l'officier public : et si durant tout ce temps il avait toujours été chantre ??? Ou du moins depuis qu'il n'a plus son café à tenir quotidiennement ?
• 9 novembre 1825, Champlitte : Jean-Baptiste CHEVIRON, "propriétaire", âgé de 65 ans, est l'un des témoins du mariage de son frère Philibert, âgé de 63 ans, qui après quatre ans de veuvage, convole avec une veuve de 48 ans, Claire Roche. Leur frère aîné Louis Cheviron, cordonnier, âgé de 75 ans, est également présent, ainsi que Jean-Baptiste Laboureur, instituteur, 34 ans, "ami des époux" (peut-être un compagnon de lutrin des frères Cheviron).
• 25 août 1840, Champlitte : Le sieur Jean-Baptiste CHEVIRON, "ancien chantre", meurt à sept heures du soir, en sa maison rue du marché n°22, à l'âge de 80 ans. Ce sont deux de ses fils, Jean-Baptiste-André, devenu instituteur, âgé de 39 ans, et Charles, devenu menuisier, âgé de 35 ans, qui effectuent la déclaration le lendemain.
Mise à jour : 22 janvier 2022