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CHAUVELOT, François Joseph (1745-1825)
Date(s) : 1745-5-9 / 1825-3-21
François-Joseph CHAUVELOT a près de 30 ans lorsqu'on commence à suivre sa carrière professionnelle. D'abord maître d'école dans un village bourguignon, il devient chantre au chapitre Saint-Martin de Lure, en Franche-Comté en 1780, tout en étant tourneur. Beaucoup plus tard, à son décès, on le découvre devenu boulanger.
• 9 mai 1745, Senargent[-Mignafans] [Haute-Saône] : François-Joseph CHAUVELOT vient au monde et il est baptisé le jour même. Il est le fils d'Henri Chauvelot, laboureur, manouvrier [en 1774], et de Marguerite Valdenaire. Ce village se situe à 16 kilomètres au sud de Lure.
On remarque qu'en 1791, il se dit "âgé de 50 ans", ce qui le ferait naître vers 1741, mais il s'est sans doute sciemment vieilli, de façon à susciter la pitié de l'administration envers son triste état, de même qu'il se dit chargé d'une nombreuse famille et sans fortune. Par ailleurs avoir atteint l'âge de 50 ans était l'un des seuils pour obtenir davantage d'aide.
• [1752-1762 environ] : François-Joseph CHAUVELOT aurait-il été enfant de chœur dans une maîtrise quelconque ? La preuve documentaire manque à l'heure actuelle. Serait-ce à cet épisode que fait allusion la "très bonne maîtrise" évoquée dans sa requête de fin 1790 ? Mais il dit y avoir exercé comme chantre, pas comme enfant de chœur.
• 11 janvier 1774, Villers-la-Ville : Lorsqu'il épouse Anne-Henriette Poutier ou Pouthier, fille d'un laboureur de Villers-la-Ville, François-Joseph CHAUVELOT est "domicilié de droit et de fait à Senargent", village situé à 8 km à l'est de Villersexel et à moins de 6 km de Villers-la-Ville. Il est âgé "d'environ 29 ans". Il est accompagné d'un cousin germain manouvrier et d'un maréchal [-ferrand] venu de Senargent. Il signe "f j Chauvelot", tandis que la mariée déclare ne pas savoir signer.
En 1770-1773, le recteur d’école de Senargent s’appelle Pierre-François Simonin, il signe aux sépultures. Ce n’est donc pas CHAUVELOT qui exerce comme tel. Comment ce dernier gagne-t-il sa vie à Senargent ?
• 7 juillet 1775, 18 juillet 1776, 26 juillet 1778 et 9 juillet 1779, Saint-Cyr [Saône-et-Loire] : Quatre enfants Chauvelot / Pouthier, trois garçons et une fille, sont baptisés en l'église paroissiale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de cette bourgade située à 15 km au sud de Chalon-sur-Saône, donc très loin (environ 180 km) au sud-ouest de Senargent. Deux de ces nouveaux-nés décèdent à l'âge de deux mois. Le père est systématiquement dit "recteur d'école". Les métiers des parrains sont rarement indiqués (un maitre chirurgien à Senecey, un laboureur de la paroisse). Les marraines ne savent pas toutes signer.
• 18 janvier 1780, Saint-Cyr : C'est à cette date que la dernière signature de "François CHAUVELOT maître d’école" a été relevée à Saint-Cyr, à l'occasion d'une sépulture. Remarquons qu'il ne signait pas particulièrement aux sépultures, contrairement à ce qui s'observe dans d'autres paroisses. Il n'est donc pas tout à fait certain qu'il ait rempli la fonction de chantre paroissial en parallèle de celle de maître d'école.
• [1780], Lure [Haute-Saône] : Le chapitre collégial Saint-Martin de Lure le convainc d'entrer à son service comme chantre sous la promesse d'une pension annuelle et viagère égale à son traitement, après 25 ans de services. Il explique dans sa requête de fin 1790 qu'il aurait auparavant exercé les fonctions de chantre dans une "très bonne maîtrise". Il est difficile de savoir à quoi il fait ici allusion (l'église de Saint-Cyr est paroissiale et ne semble pas dotée d'une maîtrise particulièrement renommée).
• 22 février 1781, 28 février 1784, 13 avril 1785 et 14 mai 1787, Lure : Quatre enfants Chauvelot / Pouthier sont baptisés à Lure. Leur père est dit à chaque fois "chantre au chapitre", voire "chantre au noble chapitre". Le 28 février 1784, sa pluriactivité est affirmée puisqu'il est dit "chantre au chapitre et Mtre tourneur à Lure". Les parrains et marraines sont majoritairement choisis dans le cercle familial, les marraines issues de la lignée Chauvelot étant "illitérées". On remarque parmi les parrains Pierre-Léon Ponsot, écolier, en 1784, et Jacques-Nicolas GÉRARD, régent d'école à Lure, en 1785. Ce dernier est probablement aussi chantre paroissial. Quant à l'écolier de 1784, il pourrait être un fils du chantre Claude-Antoine PONCEOT / PONSOT.
• 26 octobre 1789 : Lors d'une délibération capitulaire, le chapitre de Lure reconnait les services de CHAUVELOT en lui attribuant une pension annuelle et viagère de 100 livres.
• Novembre 1790, Lure : Les fonctions des chantres du chapitre Saint-Martin de Lure prennent fin le jour de la clôture de l'église. Jusqu'alors, Joseph CHAUVELOT était toujours chantre séculier de la collégiale Saint-Martin de Lure, aux gages de 300 livres. Le chapitre emploie par ailleurs un autre chantre séculier, Claude-Antoine PONCEOT, aux gages de 400 livres (ce dernier remplissant en sus la fonction de "receveur du chapitre équestral et princier de Lure", qui lui rapporte 400 autres livres), trois chantres prêtres, Claude CLERC, Christophe GUEUREY et Pierre-Hubert RENAUD, rémunérés 610 livres chacun ainsi qu'un organiste, l'Alsacien Georges MEYER, qui touche 400 livres. Le chapitre entretient également des enfants de chœur, peut-être au nombre de six
• [fin 1790], Lure : François-Joseph CHAUVELOT adresse au directoire de département de la Haute-Saône une demande de pension viagère de 100 livres. La somme qu'il demande lui avait été accordée par le chapitre lors de sa délibération d'octobre 1789. Il dit être sans aucune autre ressource (alors qu'en 1784 nous l'avons vu exercer le métier de maître tourneur en bois) et être chargé d'une famille nombreuse.
• 28 février 1791 : Dans une seconde délibération, le directoire de district de Lure, après avoir vérifié que CHAUVELOT avait bien exercé ses fonctions jusqu'à la fermeture du chapitre en novembre 1790, ordonne que lui soit versées 150 livres, somme correspondant au reste de ses appointements qu'il n'avait pas encore touchés pour l'année 1790.
En outre, le directoire de district confirme la décision capitulaire du 26 octobre 1789 accordant une pension annuelle et viagère de 100 livres au sieur Chauvelot.
• 20 mars 1791 : Cette proposition du district fondée sur la décision capitulaire est adoptée par le directoire de département de la Haute-Saône. En raison de sa famille nombreuse, le directoire propose que lui soit accordé en plus une gratification de 600 livres "une fois payée".
• 20 mai 1791 : Le directoire de département rassemble les pièces relatives à la demande de traitement de François-Joseph CHAUVELOT et les expédie au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale, où elles sont reçues le 23 mai 1791.
• 22 mai 1792, Villersexel [Haute-Saône] : Un fils Chauvelot, Claude-Joseph, est baptisé dans cette petite localité située à 19 kilomètres plus au sud. L'acte ne mentionne pas la profession du père.
• 31 octobre 1816, Lure : Tourneur, il signe au mariage de son fils Philibert, également tourneur mais à Villersexel. Ce dernier, veuf depuis 1814, épouse Marie-Thérèse Bonmarchand, fille de propriétaires. Claude-Joseph CHAUVELOT, 25 ans, chasseur à cheval au 3e régiment des Ardennes en garnison à Vesoul, frère du marié, est également présent.
• 8 septembre 1819, Lure : François-Joseph CHAUVELOT signe à nouveau au mariage de Claude-Joseph, son fils, tourneur, avec la fille d'un aubergiste de la ville. L'acte ne précise pas son état ou sa profession.
• 21 mars 1825, Lure : À quatre heures après midi s'éteint François-Joseph CHAUVELOT, âgé de 80 ans, boulanger, demeurant à Lure, époux de Jeanne-Henriette Pouthier.
Étonnante reconversion pour l'ancien chantre, qui avait été aussi tourneur en bois pendant une période.
Mise à jour : 22 mai 2022