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CHARLIER, Jean (1748-1807)
État civil
NOM : CHARLIER     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Date(s) : 1748-11-7   / 1807-3-3 
Notes biographiques

Maître d'écriture en ville, Jean CHARLIER est également chantre de basse-contre à la cathédrale Saint-Étienne de Châlons, en Champagne, dans les dix dernières années de l'Ancien Régime. Il chante ensuite dans la nouvelle paroisse constitutionnelle et meurt instituteur sous l'Empire.

• 7 novembre 1748, Châlons [-en-Champagne] [Marne] : Fils de Barthélémy, marchand drapier, et de Marguerite Colin, Jean CHARLIER naît dans le quartier attenant à l'abbaye de Saint-Pierre-aux-Monts. Il y est baptisé le lendemain en l'église de la paroisse Saint-Jean.

Quelle formation a reçu Jean CHARLIER ? L'infirmité dont il parlera plus tard qui semble avoir existé dès l'enfance pourrait bien avoir constitué un handicap pour son avenir. Jean CHARLIER n'est jamais identifié avec la qualité d'ancien enfant de chœur. Il ne l'a probablement jamais été. Mais, il pourrait avoir reçu une certaine instruction et un apprentissage du chant dans les écoles de la paroissiales (Saint-Jean,  abbaye de saint-Pierre). Puis il a pu se perfectionner dans le chant et la musique en servant  les liturgies paroissiales et finalement  à la cathédrale.

• Avant 1781, Châlons : La requête qu'il adressera en 1790-1791 à l'administration révèle que, pendant deux ans environ, Jean CHARLIER  a été commis au bureau du Commissaire des guerres.  Puis durant 15 ans il aurait aussi servi occasionnellement (ou régulièrement) l'église cathédrale, moyennant sans doute quelque rétribution, avant que celle-ci l'engage enfin.

• 29 novembre 1780, Châlons : Il est accepté au sein de la Musique de la cathédrale Saint-Étienne mais avec une mise à l'épreuve de trois mois. Le chapitre note que Jean CHARLIER  a obligation d'assister aux matines, avec des gages de 4 livres par semaine. Et, s'il est en outre présent aux messes et vêpres des dimanches et fêtes, il touchera  20 sols de plus par semaine.

• 26 janvier 1781, Châlons  : Il est définitivement reçu basse contre à la cathédrale. L'on signale que sa conduite est irréprochable, mais  sa voix n'est "pas bien forte". Ses gages sont fixés à 9 livres par semaine.
 
• 2 juillet 1781, Châlons : OPET et CHARLIER sont marancés 20 sols chacun pour leur absence aux processions de la veille et du jour de la saint Pierre. COURTEAU s'y était trouvé seul chantre.
• 8 juillet 1782 : 24 livres de gratification sont accordées à Jean CHARLIER. Ce "musicien" [...] qui ecrit tres bien [...] a ecrit sur un tableau a plusieurs feuilles tous les benefices dependant de la nomination du chapitre..." . Les chanoines décident que cet ouvrage sera conservé aux Archives. Et qu'il en sera fait une copie qui sera mise sur les anciens cadres affichés dans l'antichambre du chapitre.

• 25 juillet 1783, Châlons : Le chapitre décide de le rétribuer pour avoir notamment "transcrit un tableau exact des chapelles", il lui verse 14 livres.

• 1er janvier 1786 : Le chapitre décide de ne pas accorder de gratification à CHARLIER. Il est menacé d'être renvoyé. Il lui est demandé de travailler plus efficacement "à se mettre en état de mieux remplir ses devoirs d'icy 3 mois".

• 21 février 1786, Châlons : Chantre de la cathédrale, il épouse Marie Jeanne Françoise Camus, une veuve de 48 ans, sœur de Pierre CAMUS, ancien enfant de chœur de la cathédrale.

• 7 décembre 1787, Châlons : Le chapitre fait lecture d'une requête adressée à l'évêque, par CHARLIER. Le musicien sollicite l'autorisation d'ouvrir une école d'écriture en la maison qu'il occupe.

• 25 juillet 1788, Châlons : Le chapitre déboursera 14 livres pour les travaux de copie réalisés par Jean CHARLIER "musicien basse contre et écrivain".

• 1788, Châlons : Mr CHARLIER, musicien, qui demeure en la paroisse de la Trinité, est mentionné parmi les confrères du Saint-Sacrement (établis paroisse Saint-Alpin). En tant que membre de la confrérie, il paie un droit annuel de 4 sols. Jusqu'en 1790, son épouse figure avec lui parmi les confrères.  

• 8 juin 1789, Châlons : Le chapitre décide de verser un secours de 12 livres à Jean CHARLIER qui, - ainsi que sa femme - a été longtemps malade. Une conclusion datée du 21 novembre précédent en faisait déjà état.

• 7 août 1789, Châlons : Jean CHARLIER sera payé 46 livres 12 sols pour des copies de musique qu'il a faites.

• 23 mai 1790, Châlons : Il fait partie des signataires de la pétition rédigée par les treize musiciens de la cathédrale au Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale. Il s'agit du maître de musique Nicolas Amon ANCEL, de dix chantres et deux instrumentistes, le serpent et basson Jean François LEBÈGUE et l'organiste Joseph Candide THUILLIER. Les chantres se répartissent en quatre basses-contre qui sont Nicolas Joseph BERNARD, Jean CHARLIER, Louis Joseph CLAIRE et Noël COURTEAU; une basse-taille, Pierre Célestin HÉNON; trois tailles qui sont Jean-Baptiste BULARD, Charles JACQUET et Arnould HENCART et deux hautes-contre, qui sont Jean Jacques François HÉRAULT et Louis RAVOISIER dit ADAM. Il est payé 600 livres de gages par an.

• 16 avril 1791, Châlons : CHARLIER basse contre, est l'un des musiciens - mentionnés dans un état de paiement - ayant participé à une messe et Te Deum solennels donnés sur ordre de la municipalité en l'église Notre-Dame. C'était une cérémonie d'action de grâce célébrée en musique, pour le rétablissement de la santé du roi. Plus de vingt chanteurs et instrumentistes étaient là, la plupart anciens membres de la Musique de la ci-devant cathédrale Saint-Étienne.

• 1791, Châlons : CHARLIER adresse une requête aux administrateurs du district pour demander l'examen et l'aboutissement de son dossier visant à l'obtention d'une pension ou gratification. Il se présente avec sa fonction de basse contre de la cathédrale, dit être "âgé de 42 ans, infirme depuis son enfance incapable d'exercer aucun metier". Il expose son cursus : les 2 ans ou environ au bureau du commissaire des guerres, les 15 années durant lesquelles il  s'est rendu "utile" à la cathédrale, puis ces dix dernières années au service de celle-ci. Il explique les aussi raisons qui l'ont poussé à choisir d'être musicien d' l'Église. En effet, "... ayant eu de la voix et du goût pour la musique",  Jean a "cru devoir faire son capital des talens que Dieu lui a donnés...". Cette fonction lui apportait des gages fixes, mais aussi l'assurance d'une retraite et de soins en cas de maladie. Cette requête semble être passée par un certain Pierre CHARLIER, avocat, peut-être un parent, dont le nom et la fonction apparaissent tout en haut du document.

• mai [?] 1791, Châlons : Avec ses collègues CLAIRE, BERNARD et LEBÈGUE, Jean CHARLIER signe une supplique adressée aux administrateurs du département afin d'obtenir enfin les paiements qui leur ont été promis le 19 avril (délibération des administrateurs départementaux).

• 30 juillet 1791, Châlons: Suite à la requête des chantres et musiciens de la cathédrale, le directoire du département rappelle d'abord qu'il a déjà donné un avis officiel - 19 avril - sur les gratifications et pensions à apporter, mais que l'on attend toujours l'accord du Comité ecclésiastique. Poursuivant sa délibération, l'autorité départementale, reconnaissant que ces musiciens  ne peuvent vivre plus longtemps sans un secours qui s'avère urgent, octroie provisoirement à chacun un mandat. Jean CHARLIER recevra quant à lui 300 livres.

• Automne 1791, Châlons : Basse-contre, il fait partie des musiciens de l'ancienne cathédrale qui ont été repris dans paroisse constitutionnelle Saint-Étienne avec - outre le casuel - des appointements annuels de 350 livres.  Avec lui sont repris les deux basses-contre COURTEAU et CLAIRE, le serpent LEBÈGUE, et l'organiste THUILLIER.

• En 1791 et 1792, Châlons : CHARLIER [absence de prénom] dont la profession n'est pas précisée, et qui demeure "chez Mr Machet rüe Brebis" fait partie des confrères du Saint-Sacrement.

• 25 août 1792, Châlons : Les autorités administratives de la Marne, après avoir examiné les pièces justificatives constituant le dossier de Jean CHARLIER, décident d'une "gratification une fois payée" de 900 livres "formant une année et demie de ses appointements et gratifications". Et étant donné que le musicien a déjà reçu 300 livres, le directoire de district lui versera un mandat de 600 livres.

• 1793, Châlons : La comptabilité concernant la paroisse Saint-Étienne, établie pour cette année 1793, enregistre en dépenses les trois premiers quartiers des appointements qui ont été versés à Jean CHARLIER basse contre : 62 livres 10 s. lui sont payés en avril, juillet et octobre.

• 2 décembre 1793, Châlons : Le comité de surveillance de la section de la Liberté dresse à son encontre, un mandat d'arrêt, mis à exécution le même jour. CHARLIER "n'a jamais professé aucun principe de Révolution", ne s'est jamais présenté à aucune assemblée primaire et n'a jamais voulu monter la garde. En outre, ce ci-devant chantre de Saint-Étienne, est accusé d'avoir tenu "chez lui et nocturnement un club de personnes suspect" depuis deux ans.

• 3 août 1805, Châlons : Marie Jeanne Françoise, épouse de l'ancien chantre de la cathédrale meurt. Son décès est déclaré à l'état civil par son frère Pierre CAMUS qui est dit "musicien".

• 21 janvier 1807, Châlons : Veuf, Jean CHARLIER - "instituteur" - se remarie avec Catherine Vallois, d'une trentaine d'années plus jeune - elle est née en 1772. Elle est fille d'un meunier de la ville.

• 3 mars 1807, Châlons : La mort vient surprendre Jean CHARLIER quelques jours seulement après son mariage, à 5 heures du matin. Le décès de l'ancien instituteur de 58 ans, est déclaré par le serrurier Jean-Baptiste Charlier son cousin germain, et par Memmie Fréminet son neveu, employé au bureau des Domaines.

• 29 mars 1807, Châlons : Enceinte au moment de son mariage, Catherine Vallois accouche d'une fille. C'est un officier de santé qui déclare la naissance et présente l'enfant devant l'état civil. Elle est fille légitime de Catherine Vallois (34 ans) et de "déffunt Jean CHARLIER son epoux vivant instituteur décédé le 3 du present mois, [...] auquel [sic] il a donné les prenoms de Marie Madeleine". En 1837, cette fille de Jean CHARLIER épousera un "aide mécanicien" de "l'École royale d'Arts et métiers" de la ville. Dans son acte de mariage, sa mère est dite "maitresse d'école."

24 décembre 2021

Sources
F-Ad51/ 1 L 1333 ; F-Ad51/ 1G 1723 ; F-Ad51/ 1L 1277  ; F-Ad51/ 1L 1333 ; F-Ad51/ 2 L 236 ; F-Ad51/ 2E 119/ 253 ; F-Ad51/ 2E 119/372 ; F-Ad51/ 2E 119/67 ; F-Ad51/ 2E119/236 ; F-Ad51/ 2L 236 ; F-Ad51/ 8L 8 ; F-Ad51/ BMS ; F-Ad51/ G 727 ; F-Ad51/ G 728 ; F-Ad51/ G727 ; F-Ad51/ GG 55bis ; F-Am Châlons/ I 19 ; F-An/ DXIX/056/188/08 ; F-ad51/ 1L 1333 ; F-ad51/ 2E 119/370

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