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CAMUS, Louis (1744-1829)
État civil
NOM : CAMUS     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Date(s) : 1744-9-4   / 1829-12-5 
Notes biographiques

Lui-même organiste et époux d'une organiste, le Dijonnais Louis CAMUS semble n'avoir jamais quitté sa ville natale. Même si on ignore encore où il a appris à toucher l'orgue, la suite de sa vie, professionnelle et familiale, est maintenant connue. En 1790, tout en étant "marchand", il cumulait – au moins – deux tribunes, celle de Saint-Michel et celle des Dominicains de Dijon. Jusqu'en octobre 1788, il avait aussi tenu l'orgue des Cordeliers.

• 4 septembre 1744, Dijon : Fils de Michel Camus, peintre, et de Blaise Bresle / Brêle, son épouse, Louis CAMUS est baptisé le jour de sa naissance, paroisse Saint-Jean. Son parrain est le fils d'un maître perruquier, sa marraine la fille d'un cuisinier. Au moment du décès de sa mère, quarante ans plus tard, on apprend que son père avait été aussi trompette de la Ville de Dijon.

• [1750-1760] : Louis CAMUS a-t-il été enfant de chœur dans l'une des maîtrises dijonnaises ? Ce point reste à documenter...

• À quelle date au juste est-il devenu l'organiste de la paroisse Saint-Michel de Dijon ? Il l'est en mai 1765, au moment de son mariage (voir ci-après), mais depuis quand ?

• 12 mai 1765, Dijon : Louis CAMUS et sa future épouse, Antoinette Françoise DUPLUS, se retrouvent devant un notaire pour parapher le contrat qui régira leur future communauté. Louis Camus se constitue en dot la somme de 200 livres provenant de ses gains et épargnes, consistant essentiellement en effets, linges et "nippes" à son usage, tandis que la jeune femme se constitue elle aussi une dot de 200 livres consistant en "un lit garny", des armoires, des effets et "nippes" à son usage.
• 21 mai 1765, Dijon : Dans l'église Notre-Dame est célébré le mariage de l'organiste de la paroisse, Antoinette DUPLUS, avec l'organiste de la paroisse St-Michel, Louis CAMUS. Les parents du marié sont présents. Les témoins appartiennent aux milieux instruits de la ville. Non seulement ils savent tous signer avec aisance, mais on trouve mentionnés parmi eux un maître écrivain, un maître de pension, un "Me plâtrier et sculpteur", ce dernier vraisemblablement lié au père du marié, qui est peintre.

• 29 janvier 1766, 11 mars 1767,  27 décembre 1769, Dijon : Lors des baptêmes des trois premiers enfants des époux Camus-Duplus, Louis CAMUS est systématiquement qualifié d'organiste, sans que son poste soit précisé – il exerce toujours à Saint-Michel. En revanche, la fonction d'organiste d'Antoinette DUPLUS n'est jamais indiquée. La fille aînée, Blaize, qui porte le prénom de sa grand-mère paternelle, est baptisée à Notre-Dame, les deux suivants à Saint-Jean. Jacques BELIN, "musicien", est parrain d'Antoinette, 2ème enfant du couple. Les autres parrains et marraines appartiennent à la famille proche.

• 17 octobre 1774 : "Camus organiste" établit et signe un reçu correspondant à la somme de 24 sols reçue de la confrérie Saint-Jacques. Sans doute en allait-il de même chaque année : l'organiste jouait effectivement à l'occasion de la fête annuelle de chacune des confréries en plus de son service à la paroisse. Mais les preuves archivistiques n'en sont pas toujours conservées ou explicites.

• 14 avril 1778, Dijon : Lors du baptême à Notre-Dame d'un dernier enfant, Jean-Pierre, Louis CAMUS est dit "marchand". Le parrain choisi est maître perruquier, la marraine est l'épouse d'un marchand confiseur. Manifestement la famille est intégrée au milieu des commerçants aisés de la ville. Les deux époux sont pourtant toujours organistes, elle toujours à Notre-Dame, lui toujours à Saint-Michel. Toutefois leurs gages d'organistes paroissiaux ne leur suffisent probablement pas pour faire vivre leur famille.

• 1er novembre 1779 : Louis CAMUS commence à toucher l'orgue des Cordeliers de Dijon, qu'avait précédemment tenu Pierre VIENNE. Cela lui rapporte 135 livres par an, qui lui sont payées par moitié de six mois en six mois. Il a signé un bail pour neuf ans.

• 2 mai 1784 : Sa mère, Blaise Brêle, meurt à l'âge de 77 ans, paroisse Saint-Jean. Elle est dite "veuve de Michel CAMUS ancien trompette en cette ville".

• 23 juin 1786, Dijon : Louis CAMUS est parrain de la première née du second mariage de Joseph PARIN, lui aussi organiste.
• 30 juillet 1786, Dijon : Les époux CAMUS empruntent 300 livres à la fabrique de Notre-Dame, qui seront remboursées sur les gages de Madame.
• 19 novembre 1786, Dijon : Blaize Camus, leur fille aînée, meurt à l'âge de 21 ans. Peut-être la somme empruntée avait-elle été destinée à la soigner et à tenter de la sauver.

• 17 octobre 1788, Dijon : Pour la dernière fois, le sieur CAMUS reçoit 67 livres 10 sols du couvent des Cordeliers, "pour les six derniers mois de ses honoraires et le bail est fini". C'est la demoiselle TILLET qui tient l'orgue des Cordeliers ensuite. Est-ce à cette date qu'il est entré au service des Dominicains ou avait-il pendant un temps cumulé trois orgues ?

1790, Dijon : Tout en exerçant une activité commerciale, Louis CAMUS est toujours organiste de l'église Saint-Michel, ainsi que du couvent des Dominicains. CAMUS, "organiste", est taillé à 9 livres 14 sols "rue devant Notre Dame", paroisse Notre-Dame. À la même adresse, Mlle Duplus paye une taille de 26 sols en son nom propre. Il s'agit de sa belle-sœur, Denise Duplus, qui avait été marraine de Jacques en décembre 1769.
• 1er mai 1790, Dijon : Les Dominicains versent 108 livres au sieur CAMUS organiste, "à compte de ses honoraires dont l’année échoira au 1er 9bre", ce qui permet de supposer qu'il gagnait 216 livres par an pour son service chez les "Jacobins". Dans les comptes, la différence est flagrante avec les autres employés à gages du couvent, qui ne sont entrés au service des moines qu'avec une convention verbale, comme le sieur GRAILLOT, chantre, René-Bénigne GENDARME, joueur de serpent, et le bedeau, le sieur Simon. Pour chacun de ces trois hommes, le registre de compte ajoute : "Il a été remercié". Les moines, conscients de la fin prochaine de leur couvent, licencient leur personnel à gages. En revanche, les honoraires de l'organiste continuent à courir (au moins jusqu'à la fermeture réelle du couvent) car il bénéficie d'un réel contrat.

• Septembre 1792, Dijon : Louis CAMUS, organiste, demande à être mis à la retraite de son poste d'organiste à Saint-Michel. Ce qui lui est accordé par arrêté du département le 6 novembre 1792, fixant "le traitement du citoyen Camus, organiste, à 66 livres 13 sols 4 deniers". Peu après, l'orgue de la Sainte-Chapelle est transféré à Saint-Michel par le facteur François CALLINET et c'est Pierre-Philibert LAUSSEROIS qui est désigné pour le toucher. La mise à la retraite de Louis CAMUS tombait donc à point nommé : on peut penser qu'elle avait été négociée en vue de cette opération de transfert décidée par les fabriciens.

• 3 juin 1793 , Dijon : Louis CAMUS, organiste, et son épouse Antoinette DUPLUS assistent au mariage de leur fils Jacques, devenu fabriquant de bas place Notre-Dame. Il épouse la fille d'un autre fabriquant de bas, qui n'est autre que l'ancien chantre basse contre de Saint-Jean de Dijon, Victor DUCHAUSSOIS, que GRAVIGNARD avait remplacé en 1779.

• Jusqu'en février 1794 : Tandis qu'Antoinette-Françoise DUPLUS reçoit des paiements de la fabrique paroissiale de Notre-Dame, pour avoir joué de l'orgue, Louis CAMUS en reçoit, lui, pour l'avoir accordé.

• Fin 1795/début 1796, Dijon : Louis CAMUS et Antoinette DUPLUS sont recensés place Notre-Dame, toujours en compagnie de Denise Duplus, "fille", 49 ans.

• Mars 1803, Dijon : Louis CAMUS, 58 ans, officier de paix, et Antoinette DUPLUS sa femme, 59 ans, sont recensés rue Liberté, section Sincérité, ainsi que Jean, 25 ans, leur fils, "absent".

• 6 avril 1806, Dijon : Louis CAMUS, 61 ans, "officier de paix" déclare à Jean-Baptiste Mielle, officier d'état civil, le décès survenu la veille, rue de Maison Rouge, de l'organiste Joseph PARIN. Vingt ans après le baptême de 1786, ils étaient donc restés liés.

• 16 mars 1812, Dijon : Antoinette Françoise DUPLUS meurt à son domicile, rue Poissonnerie. Son mari est dit agent de police.

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• 5 décembre 1829, Dijon : Vers huit heures du soir, en son domicile rue du Bourg n°13, s'éteint Louis CAMUS, à l'âge de 85 ans. Le lendemain son fils Jacques, âgé de 59 ans, huissier, va déclarer le décès avec un cordonnier de 43 ans. Il dit son père "veuf d’Antoinette Françoise Duplus" et "ancien agent de police", sans faire aucune allusion à son précédent métier d'organiste, qui semble oublié de tous. Il est en revanche très précis sur sa date de naissance et les noms de ses parents.

Mise à jour : 15 août 2018

Sources
F-Ad 21/ L 514 ; F-Ad21/ 1Q 833 ; F-Ad21/ 49 HR 920 ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Dijon ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Dijon en ligne ; F-Ad21/ D Dijon 1829 ; F-Ad21/ E 3515 ; F-Ad21/ G SUP 24/69 (7) ; F-Ad21/ G Sup 24/45 (1) ; F-Ad21/ G Sup 24/78 ; F-Ad21/ G sup 24/46 ; F-Ad21/ L 42 ; F-Ad21/ L 85 ; F-Ad21/ NMD Dijon ; F-Ad21/ NMD Dijon en ligne ; F-Ad21/ état-civil en ligne ; F-Am Dijon/ 1F 1 ; F-AmDijon/ L 329 bis ; J.-P. Roze, courriel juillet 2017

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