BOURRIER de RÉAUX, Nicolas (ca 1680-1748)

Quoique présenté dans divers actes – et notamment lors de sa sépulture – comme intendant du Prince de Guise, Nicolas BOURRIER de RÉAUX aurait été aussi – et surtout, aux yeux de l'enquête Muséfrem ! – organiste de la cathédrale d'Autun.

• [1680] : Selon l'âge indiqué à son décès, Nicolas RÉAUX serait né en ou vers 1680.

• 17 septembre 1711, Autun : En l'église paroissiale Saint-Pierre-Saint-Andoche est célébré le mariage de M^e Nicolas BOURIER sieur de RÉAUX et de dlle Claude Taupenot, fille de M^e Émiland Taupenot, marchand à Nolay, et de dame Claude Verdeau. Rien n'est dit sur le marié, en particulier ni son métier ni sa filiation. Les témoins sont deux "citoyens d'Autun" dont l'un est échevin, et un "marchand". Seul indice : le mariage est béni par un "prêtre commis et habitué en l’église cathédralle", ce qui pourrait confirmer un lien avec la cathédrale.

• 25 juin 1712, Autun : Un premier enfant, Nicolas-Denis, "fils de M^e Nicolas BOURRIER de RÉAUX, bourgeois d’Autun, et de dlle Claude Taupenot son épouse", voit le jour paroisse Saint-Jean-de-la-Grotte-Saint-Pancrace. Il est baptisé deux jours plus tard, doté de parrain et marraine de prestige : "messire Nicolas de Changy comte de Roussillon &c" et "dlle Catherine de Preslein de Muzy, fille de messire de Muzy et de dame Françoise Louise de Tonnerre". Le parrain est absent, représenté par Mr Gaspard Antoine Bourrier de Réaux, "aussy bourgeois dudit Autun", qui semble être un oncle de l'enfant. Il signe "gaspard Antoine Bourrier Reaux", sans particule entre les deux éléments du patronyme, tandis que son (probable) frère signe "Bourrier De Reaux" avec trois majuscules.

• 2 octobre 1735, Autun : Le sieur Nicolas BOURRIER de RÉAUX est "intendant de Mgr le Prince de Guise" lorsqu'il accepte d'être le parrain de la fille d'un marchand de la paroisse Saint-Jean-de-la-Grotte-Saint-Pancrace. La marraine est la femme d'un marchand tanneur. On remarque qu'il a raccourci sa signature, devenue ici "Reaux".

• 4 mai 1738, Autun : RÉAUX, organiste exerçant à Autun, ayant été consulté par le chapitre de la Sainte Chapelle de Dijon au sujet de son orgue, envoie une lettre au chanoine Gauthier accompagnée, semble-t-il d'un devis détaillé. Jacques Gardien (L'orgue et les organistes en Bourgogne et en Franche-Comté au dix-huitième siècle, Genève, Droz, 1943) en retient que Réaux est opposé à la suppression du bourdon de 16 et du gros nasard sur l'orgue de la Sainte Chapelle.

• 13 février 1741 : RIEPP, alors à Dole où il vient de se fiancer, écrit à son tour au chanoine Gauthier et insiste sur la nécessité de faire des jeux de pédales "en étain et non en bois et en étoffe, comme M. Réo [sic] les a voulus".
• 24 février 1741, Autun : RÉAUX répond au chanoine Gauthier qui lui a écrit le 19. Il convient que Riepp a raison, mais se lance cependant dans une longue dissertation pour tenter de prouver que l'Allemand a tort. Et il met en doute ses talents et sa réussite au Couvent des Bénédictins (c'est-à-dire à Saint-Bénigne de Dijon).
• 3 août 1741, Dijon : Le devis de Réaux est adopté. Mais son exécution est confiée à Charles-Joseph RIEPP ... peut-être parce que RÉAUX a déjà 61 ans ?

• Septembre 1742, Paris : Nicolas BOURIER de RÉAUX, "demeurant en la ville d’Autun", est reconnu comme héritier d'une cousine issue de germains, Claude-Thérèse Lemenestrier de St-Léger, décédée fille majeure à Paris.

• 7 février 1748, Autun : Le curé de Saint-Jean-de-la-Grotte procède à l'inhumation, "dans cette église", de Nicolas BOURIER de RÉAUX, décédé la veille à l'âge de 68 ans. Il le dit "intendant de son Altesse feu Monseigneur le prince de Guise". Cependant, selon Pierre Marie Guéritey, il s'agit bel et bien ici de l'organiste de la cathédrale.
Son décès ouvre une période d'instabilité à la tribune de la cathédrale d'Autun, où se succèdent Laurent DESMAZURES, François-Henry LE BŒUF, Claude RAMEAU, avant l'installation de Laurent-Martial VITCOQ en 1763.

Mise à jour : 30 mai 2021