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Pour citer Muséfrem
BONNET, Jean-Baptiste, fils, Jean (1756-1842)
Complément de nom : fils, Jean
Autre(s) forme(s) du nom : BONET
BONNET Jean
Date(s) : 1756-4-23 / 1842-9-2
Jean BONNET, connu sous le nom de Jean-Baptiste BONNET, naquit à Montauban au milieu du XVIIIe siècle et traversa tous les régimes politiques qui se sont succédés jusqu'à la Monarchie de Juillet. Les hommes de la famille BONNET cultivaient la musique. Et Montauban venait de se doter d'une belle cathédrale, tandis que l'église Saint-Jacques, qui avait longtemps hébergé le chapitre épiscopal pendant la construction de cette dernière, avait pu remplacer l'orgue que les chanoines avaient emporté dans leur déménagement. Jean, lui, sera donc musicien et organiste, puis violoniste en solo, compositeur et bon professeur d'instruments. Mais la période qu'il vécut en dehors de Montauban comporte beaucoup d'inconnues.
• 26 avril 1756, Montauban [Tarn-et-Garonne] : Jean-Baptiste BONNET, fils de Martin BONNET et de Françoise Taillade, est baptisé sous le prénom de Jean, à l'église de la paroisse Saint-Jacques. Il a vu le jour dans un milieu professionnel de maîtres-tailleurs d'habits. Son père, encore "garçon" l'année qui précéda son mariage, a maintenant accédé à ce rang. Quant à la branche maternelle, le père de Françoise et ses frères, tous exercent ce même métier. Alors que Martin sera musicien tout au long de sa vie d'adulte, et que ce sera largement confirmé après sa mort, l'acte de baptême de son fils, comme ceux de ses huit autres enfants à venir, n'indique que son activité manuelle. En revanche, l'oncle du nouveau-né, Claude BONNET,a fait un autre choix : il vient d' entamer une longue carrière de musicien au service du chapitre cathédral de la petite ville languedocienne de Saint-Pons-de-Thomières [Hérault].
Nous ignorons comment Jean-Baptiste fut instruit et formé à la musique. Toujours est-il que, dès l'âge de neuf ans, il apposait une signature très correcte à la suite de celle de son père. D'ailleurs ne sous-estimons pas les capacités de Martin BONNET à transmettre les bases à son fils, lui qui laissa à Montauban le souvenir d'un musicien dévoué à la formation des enfants de la ville.
• 1er avril 1774 : Jean-Baptiste BONNET est parrain de sa sœur Jeanne-Guillaumette-Paschale, la benjamine de la fratrie. Bientôt âgé de 18 ans, le voilà qualifié de musicien. D'autre part, le rédacteur de l'acte le prénomme Jean-Baptiste, comme il se fera appeler par la suite. Et c'est Jean FRESAL, l'organiste de Saint-Jacques, qui est témoin.
• Janvier 1776 : Il devient l'organiste de Saint-Jacques, d'après Edmond Galabert, dans son article intitulé "notice biographique sur Jean-Baptiste BONNET, violoniste et compositeur", qui fut publié en 1880 dans le Recueil de la société des Sciences, Belles-lettres et arts du Tarn-et-Garonne. Il succède à Jean FRESAL. Ce dernier avait quitté cette fonction, mais pour peu d'années puisqu'au moment de son mariage, en 1784, il était de nouveau titulaire du poste.
• [1779-1789 environ], Paris : BONNET acquiert "en quelques années une qualité remarquable". En effet, il est d'abord élève du violoniste Jarnowick qui termine son séjour français en 1779, puis de Mestrino qui y exerce son talent pendant plusieurs années jusqu'en 1789.
• [1789-1800 environ], Paris : Le violoniste de Montauban fréquente les milieux musiciens et "fait de la musique avec messieurs Kretzer et Rode. Sous de pareils maîtres, il parvient bientôt à se distinguer et devint premier violon des théâtres de Brest et de Nantes." Certes, Choron et Fayolle, les auteurs du dictionnaire historique des musiciens, contemporain de BONNET et d'où sont extraites ces lignes, ne datent pas les étapes de sa vie. Il est possible qu'il ait vécu à Paris une assez longue période de la Révolution. Ainsi, Galabert rapporte qu'il "envoyait apparemment de Paris la musique des hymnes patriotiques chantés au fêtes montalbanaises pendant la Révolution".
• 8 juin1794, Montauban [Tarn-et-Garonne] : Il est présent lors de la célébration de la Fête de l'Être suprême et il participe à la grande cérémonie populaire qui s'achève dans la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption fermée au culte catholique depuis 1792 et transformée en temple de la Raison. Une ode écrite pour la circonstance "est solennellement exécutée par BONNET avec toute la pompe de la musique", est-il noté dans le compte-rendu officiel établi à l'issue de cette journée. Et peu après, des strophes lyriques d'un hymne à l'Être suprême que BONNET a mises en musique, sont chantées en chœur par l'assistance. On lit ensuite un hymne à l’Être suprême et "des strophes lyriques, mises en musique par FRESAL, sont ensuite chantées en chœur". La plupart des musiciens de la ville semblent avoir été mis à contribution par les organisateurs. Mais nous ignorons pourquoi BONNET était présent dans sa ville natale. Avait-il fait le déplacement depuis Paris? Ou bien y séjournait-il ?
• 31 mars 1796, Montauban : Le musicien, est encore à Montauban. Il assiste au mariage de Guillaumette, sa sœur. Elle épouse Martin Rey, un employé aux impôts du "ci-devant district de Castelsarrasin", département de Haute-Garonne. Dix-huit mois plus tard, en octobre 1797, BONNET est le premier témoin de sa sœur Marie-Marguerite qui prend pour époux Louis Cros, un propriétaire de la ville.
• 30 juillet 1800, Montauban : Le voilà de nouveau premier témoin dans sa ville natale : il s'agit de déclarer la naissance d'un petit Jean-Baptiste, son neveu, le fils de son frère Charles-Antoine-Laurent qui est commis négociant. L'oncle musicien a maintenant 45 ans et habite rue des Demoiselles. Peut-être est-il alors définitivement revenu vivre au pays.
• 1802 : "Le violoniste Jean-Baptiste BONNET [...] devient organiste de la cathédrale vers 1802", lit-on sous la plume de François Lesure dans son dictionnaire des musiciens. Il est également violon solo à l'orchestre du théâtre et professeur d'instruments auprès des enfants. D'après Edmond Galabert, il fait partie d'un groupe de musiciens qui se réunissent chez son jeune frère, un joueur d'alto.
• 1804 : Jean-Baptiste BONNET, musicien, est élu "membre résidant" de la Société des Sciences et Arts du département du Lot "séante" à Montauban.
• 16 juillet 1835, le vieux musicien se marie avec Marie-Françoise Gouliasse, une fille de faïencier montalbanais qui est âgée de 43 ans. Son beau-frère Martin Rey, maintenant professeur au collège de la ville, est témoin, ainsi qu'un confrère, le musicien Charles Mathieu. Quelle est alors sa place dans la vie musicale de Montauban? Deux sociétés philharmoniques se succèdent. Mais Bonnet n'en fréquente aucune. Ses œuvres, il préfère les voir exécutées par un petit groupe de musiciens dont il fait partie, et parfois à la chapelle de la cathédrale pour la musique religieuse.
• 2 septembre 1842 : Jean-Baptiste BONNET s'éteint à l'âge de 86 ans. Il laisse, comme musicien, son neveu Jean-Baptiste. Mais ce dernier mourra prématurément, trois années seulement après son oncle.
"Dès sa plus tendre enfance il se livra à l'étude de la musique", lit-on dans le dictionnaire de Choron et Fayolle. À la fin de sa vie, "pendant sa longue maladie, la musique était l'idée fixe de son cerveau en délire, et les conversations sur cet art divin le seul moyen de le sortir de l'état de léthargie dans lequel il était plongé", écrivait alors un journaliste de l'Echo, un journal local. Que reste-t-il d'une longue vie consacrée à la musique? Un nom, celui de Jean-Baptiste BONNET, l'excellent violoniste. Mais de ses nombreuses œuvres composées, François Lescure énumère le peu qui a été conservé : six duos, deux concertos et deux symphonies concertantes.
Mis à jour le 2 juillet 2021