Login
Menu et informations
BOIRAC dit CUPIDON, Jacques (1735-1805)
État civil
NOM : BOIRAC dit CUPIDON     Prénom(s) : Jacques     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CUPIDON, Boirac
BOUIRAC ou BOUYRAC
BOIRAT
Date(s) : 1735  / 1805-2-18 
Notes biographiques

Si l'on ignore encore tout du début de la vie de ce Jacques BOIRAC joliment surnommé CUPIDON, du moins dispose-t-on d'une belle densité d'informations très précises sur les années qui précèdent la Révolution. Lorsque celle-ci survint, Jacques BOIRAC  était maître de musique de la cathédrale de Montpellier. Il meurt toujours musicien au début de l'Empire.

• 3 octobre 1735, Montpellier [Hérault] : Si la date est connue, le lieu de la naissance de Jacques BOIRAC ne l'est pas. On peut penser qu'elle eut lieu à proximité de Montpellier, ou dans la ville même.

• 1742-[1750], Montpellier : Il est reçu enfant de chœur par le chapitre cathédral Saint-Pierre de Montpellier, qu'il sert six ans en cette qualité, puis deux ans comme externe.

• 1755, Bordeaux [Gironde] : Un Monsieur CUPIDON, haute-contre, chante le rôle du Plaisir dans Les Fêtes de l'Hymen et de l'Amour de Jean Philippe RAMEAU à l'Académie Royale de Musique de Bordeaux.

• 3 janvier 1763, Montpellier : CUPIDON est reçu au service du chapitre cathédral de Montpellier pour jouer de la basse les dimanches et fêtes à la place de CARPENTRAS aux appointements de 100 livres. Il est également employé, selon son témoignage, pour y chanter la haute-contre. Avec cet emploi il obtient également une place dans la musique des États du Languedoc, ce qui lui permet d'augmenter de la moitié ses revenus annuels.

• 3 avril 1769 : Le chapitre décide d'augmenter ses appointements de 50 livres.

• 5 janvier 1771 : Il obtient de Jean MALLET, qui l'a formé au métier et dont la famille occupe la place depuis 150 ans, la survivance de la place de maître de musique du chapitre et celle de maître de musique des États du Languedoc. En échange de cette survivance, CUPIDON s'engage à verser à MALLET ou à ses héritiers une obligation de 5 000 livres.

• Juillet 1771 : CUPIDON est "maître de musique ordinaire" du Concert de Montpellier, poste qu'il occupera jusqu'en 1790. Le salaire de ce poste était en 1753 de 800 livres annuelles. Il est apprécié par la qualité de ses programmes et des interprètes qu'il y fait jouer. Ce prestige se prolonge au moins jusqu'en 1785, à en juger par les commentaires élogieux faits par une dame anglaise qui séjourne dans la ville, Anna Francesca Cradock, après l'audition de deux concerts dans la salle du Concert de Montpellier.

• 25 janvier 1773 : Sa position au Concert lui permet d'accéder aux cercles aristocratiques de la ville, participant par exemple à la brillante fête organisée par lord Spencer à l’Hôtel du Gouvernement, où il dirige contre-danses anglaises et menuets.

• 21 décembre 1778 : CUPIDON et Raymond THOMAS sont employés par le chapitre cathédral pour jouer de la basse tous les jours de l'année aux appointements de 350 livres annuelles chacun.

• 1er mai 1786 : Le chapitre décide d'augmenter leurs appointements de 50 livres chacun, les portant aux 400 livres annuelles des autres musiciens journaliers.

• 1er décembre 1788 : Boirac, dit CUPIDON, devient, selon les conditions du contrat de survivance de 1771, maître de musique de la cathédrale de Montpellier à la place de Jean MALLET, décédé. Il aura à charge, pour neuf années consécutives, l'instruction et la nourriture des six enfants de chœur du chapitre et l'entretien d'une femme "pour les servir", ce qu'il fera "en bon père de famille" dans la maison près de la cathédrale qu'il louera au chapitre. Il recevra à cette fin 1 200 livres annuelles, plus 150 livres de gratification, 50 setiers de blé et 3 muids de vin rouge. Il est obligé d'assister aux offices, de "[faire] chanter en musique aux jours accoutumés" et de fournir chaque année "deux motets à symphonie et grand chœur des meilleurs maîtres", l'un pour la fête de la Saint-Pierre et l'autre pour une fête au choix du chapitre, les partitions desquels resteront propriété du chapitre. Il succède également MALLET à la maîtrise des États du Languedoc, où il l'avait déjà remplacé dans le passé.

• Janvier-février 1789 : Boirac CUPIDON exerce formellement comme maître de la musique des États du Languedoc pour une seule fois lors de leur dernière session à Montpellier.

1790 : La suppression tant des États que du chapitre le surprend aux premiers temps de son nouvel emploi comme maître de musique, alors qu'il vient de dépenser des sommes extraordinaires pour répondre aux conditions de son contrat, ainsi qu'il s'en explique dans ses différentes suppliques à la nouvelle administration. Il expose d'abord au directoire du district de Montpellier que les déplacements, les réparations qu'exigeait le nouveau logement, les effets nécessaires à l'entretien et l'instruction des enfants de chœur et l'acquisition de musique nouvelle lui ont coûté la somme de 3 000 livres, à laquelle s'ajoutent 1 000 livres qu'il a versé à la fille de son prédécesseur en raison des conditions de sa survivance. Il n'a pas non plus d'économies du fait qu'il a longtemps soutenu ses défunts parents et ses quatre sœurs, dont trois sont toujours vivantes. Il ne lui reste d'autres ressources que la maîtrise du Concert, dont il craint aussi la disparition, et le produit "d'un petit nombre d'écoliers qu'il montre en ville". En mai, il signe également la pétition collective des musiciens du chapitre à l'administration.

• Janvier-mars 1791 : Le directoire du département de L'Hérault estime qu'il y a lieu d'accorder à Boirac CUPIDON un traitement en rente viagère de 600 livres, compte tenu de son âge et années de service, ainsi que des sommes qu'il a dû verser à la famille de son prédécesseur MALLET. Le directoire insiste sur sa décision malgré les plaintes du musicien.
• 1791 : Dans une nouvelle supplique, il demande au directoire du département une augmentation de cette pension de 600 livres, rappelant aux administrateurs du directoire les dépenses extraordinaires qu'il a été obligé de faire pour remplir les exigences de son contrat ainsi que la charge qu'il a de trois sœurs sans ressources. Puis il réclame une somme de 20 livres par mois pour l'entretien de deux ou quatre enfants de chœur, qui lui est accordée ainsi que les 3 muids de vin que le chapitre était en usage de lui donner. Il signale qu'il a lui-même assumé une somme de 300 livres pour leur apprendre la musique et qu'il renonce aux sommes liées à la fourniture des habillements des enfants par égard pour Jean Pierre RAVEL, qui en a pris la charge à la suite du décès de l'épouse du précédent maître de musique, MALLET, même si c'était historiquement une prérogative du maître de musique qui lui a été enlevée "autant par brigue que par nécessité".
• Octobre 1791 : Il signe avec un bon nombre de ses anciens collègues du chapitre une pétition pour réclamer le paiement des services extraordinaires qu'ils ont effectués au cours de l'année 1791. Ses demandes répétées réclamant un traitement différent de celui des musiciens ordinaires par la prise en considération des dépenses et obligations qu'entraîne son statut de maître de musique trouvent enfin un certain écho, car il reçoit 96 livres au lieu des 48 livres accordées aux autres musiciens.

• 24 avril 1792 : Sa pension est réduite et fixée à 200 livres annuelles.
• Septembre 1792 : Le directoire du département, plus bienveillant que celui du district de Montpellier, estime à 2 200 livres en argent et en nature les bénéfices de sa charge de maître de musique, dont 1 580 consacrées à la nourriture des enfants de chœur (1 440 livres), aux gages de la servante (60 livres) et à l'acquisition de musique pour le chapitre (80 livres). Les émoluments de CUPIDON sont donc estimés à la somme restante de 620 livres annuelles et, par conséquent, sa pension est portée à ce chiffre. Il reçoit également 735 livres en supplément des sommes perçues depuis janvier 1791.

• 18 février 1805, Montpellier : Jacques BOUÏRAC dit CUPIDON, musicien, s'éteint à onze heures du matin dans la maison Delmas, rue Saint-Sacrement, il était célibataire.

Mise à jour : 9 juin 2019

Sources
A. Gervais, "Le Concert à Montpellier au siècle de Louis XV"…, 1982 ; F-Ad34 / G 1759 ; F-Ad34 / G 1759 et G 1762 ; F-Ad34 / L 2748 ; F-Ad34/ 5MI 1/ 112 ; F-Ad34/ L 2743 ; F-An/ DXIX/090/742/73,90,91 ; F-An/ DXIX/090/742/81,13,76 ; F-An/ DXIX/090/742/87-89,11,92,81,80,10,09,73 ; F-An/ DXIX/095/831/21-22 ; F-An/ DXIX/102/619/12

<<<< retour <<<<