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BLONDEAU, Benjamin (1766-1832)
État civil
NOM : BLONDEAU     Prénom(s) : Benjamin     Sexe : M
Date(s) : 1766-12-22  / 1832-3-16
Notes biographiques

BLONDEAU représente l'archétype du chantre de village si bien illustré par Xavier Bisaro ("Une liturgie ordinaire, des temps extraordinaires - Des chantres bretons sous la Révolution", Revue de Musicologie, t.93, n°2, 2007, pp. 317-335). Il naît, grandit et meurt à Saint-Même-le-Tenu au sud-ouest de Nantes en Pays de Retz. Le bourg est rural, compte environ 350 âmes en 1790. BLONDEAU est laboureur et chantre. Sa fonction de chantre n'est notifiée qu'au moment de son décès tant elle est une évidence pour les villageois.

• 22 décembre 1766, Saint-Même-le-Tenu [Loire-Atlantique] : Benjamin, fils de Jean Blondeau, laboureur, et Michelle Patron est baptisé paroisse Saint-Maxime, dans un village du pays nantais proche de Machecoul. Si l'acte est succinct il précise néanmoins que le parrain, Martin Julien Brunet, est clerc tonsuré. Aura-t-il un rôle dans la formation cantorale du jeune Benjamin ?

• 30 novembre 1771, Saint-Même : Benjamin BLONDEAU perd prématurément son père, dont l'inhumation est rapportée en quelques mots sobres : "le corps de Jean Blondeau décédé hier en ce bourg". Benjamin ayant à peine 5 ans, étant l'avant-dernier de la fratrie, il est vraisemblable que la mère ait eu besoin de secours pour élever sa famille. Le curé a-t-il soutenu la veuve et les orphelins ?

• [1786-1791], Saint-Même : Le contexte, notamment l'acte de décès, permet d'avancer que Benjamin BLONDEAU a été chantre avant 1790, est devenu officier public à La Révolution avant de reprendre son activité après le Concordat. Faisait-il partie de ces chantres se substituant aux curés absents de Loire-Inférieure mentionnés par Alfred Lallié ? C'est une hypothèse.

• [1790-1794], Saint-Même : Benjamin BLONDEAU est officier public de Saint-Même en 1793 et 1794. Les registres d'état-civil antérieurs ayant disparu il n'est pas possible d'affirmer qu'il exerçait depuis 1790.

• 11 mai 1794, Saint-Même : B. BLONDEAU épouse une fille du pays, Yves Thomase Blanchard. Les époux signent le registre en présence de témoins, et du maire Gravouil. L'acte est étonnamment remis en cause quelques années plus tard en 1801 laissant penser à un mariage parodique.

• 15 septembre 1795, Saint-Même : BLONDEAU perd sa mère dont il établit l'acte de décès en tant qu'officier public, une reconversion du chantre, épicentre de la vie locale.

• 1795-1799, Saint-Même : Deux enfants viennent au monde chez les Blondeau. Les registres d'état-civil précisent pour Louis Benjamin une naissance le 27 vendémiaire an V [18 octobre 1796], que son père corrigera en 26 vendémiaire an IV [1er octobre 1795] lors de son second mariage. Mathurin Philbert naît quant à lui le 4° complémentaire an VII |[20 septembre 1799] et meurt dans les langes en 1800.

• 10 prairial an IX [30 mai 1801], Saint-Même : Benjamin BLONDEAU, cultivateur, épouse à nouveau Yves Thomase Blanchard originaire de la commune de Saint-Père [LA]. État-civil et professions sont développés. La cérémonie vise à légitimer des naissances antérieures à 1801.
Quel sens donner à cet acte alors que tous les évènements ont été dûment enregistrés ? Le fait est d'autant plus troublant que Marie, sœur cadette de Benjamin, répète la même cérémonie une semaine plus tard. Elle vivait depuis plusieurs années "comme mari et femme" .... L'hypothèse d'une régularisation post-Concordat est envisageable. BLONDEAU souhaite-t-il avoir un mariage religieux et des baptêmes pour ses enfants ? La question reste en suspens tout comme celle de la régulation des naissances.

• 1801-1806, Saint-Même : La famille BLONDEAU accueille quatre enfants dont des jumeaux qui ne survivent qu'un an environ. BLONDEAU est cité comme cultivateur. Les témoins font majoritairement partie de la famille, travaillent la terre ou sont colporteurs. Les registres d'état-civil aux quelques pages n'arborent que quelques personnes aptes à signer.

• 17 octobre 1823, Saint-Même : Yves Thomase Blanchard, fermière et épouse de Benjamin BLONDEAU meurt en sa maison du Prieuré.

• 16 mars 1832, Saint-Même : Les Chatel, père et fils, laboureurs et voisins du défunt, déclarent le décès de Benjamin BLONDEAU, laboureur et chantre, demeurant au village de la Gotte. Seul l'acte de décès révèle la double activité de BLONDEAU qui a vraisemblablement été chantre de l'église depuis ses plus jeunes années. Il n'a laissé que des indices, sa maîtrise de l'écriture, rare au bourg, sa reconversion en officier public jusqu'en 1794 ainsi que cet étonnant remariage qui peut-être lu comme un acte de foi.

Benjamin BLONDEAU avec sa part de mystère musical pourrait s'inscrire dans l'ensemble documentaire dressé par Xavier Bisaro mettant en exergue les qualités des chantres de Bretagne et  d'ailleurs.

Mise à jour : 16 juillet 2021

Sources
F-Ad44/ BMS St-Même-le-Tenu, St-Maxime ; F-Ad44/ NMD St-Même-le-Tenu

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