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BERTHELOT, Louis (1745-1820)
État civil
NOM : BERTHELOT     Prénom(s) : Louis     Sexe : M
Date(s) : 1745-9-7  / 1820-1-31
Notes biographiques

Révélé comme chantre par un acte de l'Hôtel-Dieu de Jargeau, Louis BERTHELOT exerçait essentiellement le métier de laboureur. Son destin, marqué par des drames successifs, révèle une stupéfiante capacité de 'résilience', comme on dirait aujourd'hui. Il s'inscrit pleinement dans le contexte d'un XVIIIe siècle ambigu, qui n'est pas que "Lumières". Dans le milieu des laboureurs, on a oublié la peur de la famine, mais les femmes meurent toujours en couches. Sans oublier le voisinage de la Loire, qui réclame son tribut de noyés...

• 8 septembre 1745, Mardié [Loiret] : Né la veille, Louis BERTHELOT est baptisé dans l'église saint-Martin de ce village de 700 âmes, situé rive droite de la Loire, à une petite douzaine de km à l'est d'Orléans dont le seigneur est le Chapitre de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. Les terres sont vouées à la culture céréalière, dans des fermes relativement vastes, propriétés nobiliaires ou bourgeoises. Parmi ces fermes, celle de l'Étang est tenue par les parents de l'enfant, Jeanne Miart et François Berthelot, "laboureur de l'Étang".

• Le jeune homme – sur l'enfance et la formation duquel on ignore tout – s'installe à Saint-Denis-de-l'Hôtel, paroisse située à une lieue en amont de son village natal, rive droite de la Loire, au débouché du pont de Jargeau. Il semble y passer ensuite sa vie entière.

• 2 mars 1767, Saint-Denis-de-l'Hôtel : Louis BERTHELOT et Marie Baron se marient. La jeune femme, majeure (elle aurait environ 28 ans), est orpheline. Le jeune homme, qui n'a pas encore 22 ans, est accompagné de ses deux parents et de ses frères. Il est dit "de cette paroisse", ce qui indique que les parents Berthelot auraient quitté leur ferme de Mardié pour en prendre une autre à bail ici.

• 20 février 1774 : Douze jours près avoir donné naissance à une petite Anne-Magdeleine-Julie (qui vivra jusqu'en 1831), Marie Baron décède, âgée de 35 ans. Elle est dite "épouse de Louis BERTHELOT, laboureur en cette paroisse". D'autres actes (notamment le baptême d'un fils le 29 décembre 1771…) précisent que Louis BERTHELOT est installé à la terre des Pénillons, à peu de distance du bourg.

• 6 février 1775, Saint-Denis-de-l'Hôtel : Louis BERTHELOT, laboureur aux Pénillons, veuf de Marie Baron, se remarie. Sa nouvelle épouse est Marie-Anne Prévost, fille mineure d'un vigneron décédé. Sa mère, présente et consentante, s'est remariée avec un certain Boulmy ou Boutmy, dont elle a eu au moins deux fils.

• 5 novembre 1782, Jargeau : À l'occasion de l'inhumation de Marie-Élisabeth Hermenau, décédée la veille à l'Hôtel-Dieu, âgée d'environ 20 ans, se trouvent réunis trois chantres, Louis BERTHELOT, Louis MALLET et Pierre CIRET, effectif exceptionnel. Leur établissement de rattachement n'est pas indiqué. Ils signent sobrement "berthelot", "Ciret" et "Mallet". Ces signatures sont essentielles pour les repérer ailleurs et reconstituer leur itinéraire. C'est ainsi que Louis BERTHELOT a pu être suivi tout au long de son existence.
Si ce jour du 5 novembre 1782 il est venu chanter à Jargeau, en empruntant le vieux pont de pierre qui tient toujours debout, c'est pour la paroisse de Saint-Denis-de-l'Hôtel qu'il semble assurer – en pointillés – le service de chantre. Il est présent à diverses sépultures concernant des personnes n'appartenant pas à sa famille (comme, par exemple, le 13 janvier 1789 celle de Clément Marois, 37 ans).

• 24 février 1789, Saint-Denis-de-l'Hôtel : L'histoire se répète à quinze ans d'intervalle, presque jour pour jour. Quatre jours après avoir accouché d'une petite Marie-Anne, Marie-Anne Prévost décède. Elle est inhumée le lendemain, en présence de son mari, "laboureur" et de toute sa famille, dont Denis et François Boutmi, ses "frères utérins".

• 4 mai 1790, Saint-Denis-de-l'Hôtel : "Maitre Louis BERTHELOT, veuf de défunte Marie Anne Prévost" se remarie avec une jeune femme demeurant au village de Donnery, à environ 6 km au nord, Marie-Madeleine Peltier. Aucun métier n'est indiqué dans l'acte.
Il n'est pas certain que Louis BERTHELOT remplisse toujours les fonctions de chantre à cette date : durant l'année 1790, c'est Gabriel MÉNARD, maître d'école et clerc laïc de la paroisse, qui apparaît régulièrement comme présent aux sépultures.

• 3 février 1791 : Louis BERTHELOT est dit "fermier des Pénillons" lors du baptême de deux jumeaux, un garçon et une fille, dont son épouse Marie-Madeleine Peltier a accouché le jour même. Le garçon décède cinq jours plus tard et est inhumé en présence du sieur MÉNARD "clerc laïque de la paroisse". La fille semble survivre.

• 28 vendémiaire an III (19 octobre 1794), Jargeau : Depuis quatre ans que le vieux pont de pierre s'est effondré, il faut maintenant prendre une barque pour traverser le grand fleuve qui, en ce début d'automne roule de fortes eaux. À trois heures du soir, "le naufrage d'une barque passant la rivière de Loire" entraine la noyade d'une quinzaine de personnes, pour la plupart des jeunes femmes qui sans doute repartaient du marché de Jargeau, paniers chargés. Les cadavres repêchés sont "portés dans la maison d'hospice" où, le lendemain, en présence du maire, du juge de paix et d'un officier municipal, les familles viennent les identifier. François et Louis, les deux frères de Louis BERTHELOT, attestent bien reconnaître leur belle-sœur, Magdeleine Peltier, âgée de 30 ans, femme de Louis BERTHELOT, demeurant à la ferme de Penillons, commune de "Denis sur Loire"...

• 1er vendémiaire an IV (23 septembre 1795), Saint-Denis-de-l'Hôtel : Un an à peine après le drame, un nouveau mariage vient égayer la ferme des Pénillons.  Louis BERTHELOT, laboureur, 50 ans, épouse sa jeune belle-sœur, Julie-Rosalie Peltier, âgée de 24 ans, déjà domiciliée aux Pénillons, où elle doit s'occuper des jeunes enfants de son beau-frère.

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• 31 janvier 1820, Donnery [Loiret] : À onze heures du soir, en son domicile quartier des Gabereaux, s'éteint Louis BERTHELOT, "ancien laboureur, âgé de 76 ans". Il est toujours "époux de Julie Pelletier". Le vieux laboureur est donc venu finir ses jours dans le village d'origine de sa dernière épouse.

Mise à jour : 24 janvier 2019

Sources
F-Ad45/ BMS Jargeau ; F-Ad45/ BMS Mardié ; F-Ad45/ BMS St-Denis-de-l'Hôtel ; F-Ad45/ NMD Donnery ; F-Ad45/ NMD Jargeau ; F-Ad45/NMD St-Denis-de-l'Hôtel

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