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BÉDOIT, Bernard (1751-1806)
État civil
NOM : BÉDOIT     Prénom(s) : Bernard     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BEDOIT
BEDOUET
Date(s) : 1751-7-18  / 1806-6-26
Notes biographiques

Connu sous le statut de Maître de psallette de la collégiale Notre-Dame de Nantes, Bernard BÉDOIT y a exercé pendant 17 ans, jusqu'à sa fermeture. Il y exerçait implicitement les fonctions de chantre avec trois autres psalteurs. À la fin de l'Ancien Régime, la psallette dont il a la charge est modeste passant de quatre enfants de chœur à trois dont son fils. Les enfants sont reçus sur concours et semblent suivre un enseignement solide. 

• 18 juillet 1751, Nantes [Loire-Atlantique] : Bernard, fils de Jacques Bedoüet et de Marie Perrier est tenu sur les fonts de la paroisse Saint-Léonard. Son parrain est un honorable maître charpentier et sa marraine, une grand' tante maternelle toute aussi honorable. L'un et l'autre signent l'acte dans le registre.

• [1758-1768] : La période de formation de Bernard BÉDOIT reste à documenter. Est-ce à la psallette de la cathédrale Saint-Pierre ou déjà à la collégiale Notre-Dame ?

• 17 mai 1773, Nantes : D'après les documents joints à la requête de BÉDOIT en 1792, il aurait été reçu comme chantre de la collégiale Notre-Dame en 1773 (L 1099). Aucune délibération capitulaire le certifiant, les chanoines rédigeront en temps utile une attestation. Le document ne précise pas quand il a été investi du titre de Maître de psallette, un statut complémentaire à sa fonction cantorale.

• 28 janvier 1777, Nantes : Bernard BÉDOIT, fils majeur, et Perrine Masson, boutiquière, se marient après la publication d'un seul ban. L'un a perdu son père quand l'autre a perdu sa mère. Le scripteur fait une légère erreur sur la date de naissance de Bernard qui est bien le 18 juillet et non le 22 comme indiqué dans l'acte. Les familles entourent les jeunes époux. Perrine Masson ne sait signer tout comme ses père et mère.

• 1778, Nantes : M. BRUNARD, maître de musique à [la collégiale] Notre-Dame, fit exécuter à cette collégiale un Dies irae de sa composition.

• 1778-1782, Nantes : Cinq enfants naissent dans la famille Bédoit dont trois décèdent en bas âge. Les actes de baptême précisent tous la profession du père qui est "chantre à la collégiale".
Deux enfants survivent. L'aînée, Perrine Maire Louise est baptisée le 14 février 1778 ; elle sera religieuse à la Grande Providence des Orphelins où elle s'éteindra le 5 mai 1855. Le benjamin, Arnoult Bernard , né le 23 septembre 1782, est un futur enfant de chœur ; il a pour parrain Arnoult Brice BRUNARD, musicien et ami de son père. Lors de son mariage le 16 août 1816, il est sous-officier de la légion de la Loire-Inférieure.

• 9 juin 1783, Nantes : Arnoult Brice BRUNARD, maître de psallette, est inhumé en l'église Notre-Dame, une cérémonie célébrée par le chanoine Delagrange. Son successeur n'est autre que Bernard BÉDOIT qui entre en fonction à cette date.

• 3 janvier 1788-23 juin 1788, Nantes : Le sieur BÉDOIT, maître de psallette, est appointé 1.300 lt par an soit 325 lt par quartier. Les frais de psallette sont inclus dans sa rémunération. Il perçoit régulièrement de modestes remboursements, par exemple 26 lt 10s pour des "frais relatifs aux enfants de chœur". À titre de comparaison CAPPA-LESCOT, le maître de musique de la cathédrale Saint-Pierre, reçoit 3.400 lt pour huit enfants, versus quatre à Notre-Dame.

• 21 août 1788-31 mars 1790, Nantes : Le chapitre de la collégiale répond favorablement à la demande d'augmentation de gages formulée par son maître de psallette BÉDOIT. Ils sont portés à 1.440 lt, soit 390 lt par quartier. Le même délibéré pointe une modification d'organisation de la psallette : il est convenu que la formation des deux grands enfants se déroule désormais sur dix ans au lieu de huit. Il s'agit d'une mesure provisoire qui concerne Jean GANCEL et Jean MÉNARD.
Le chapitre lui accorde également 4 jours de vacances ainsi qu'au second enfant de chœur qui est alors Jean MÉNARD.

• 1789, Nantes : Sur les rôles de 1789, BÉDOIT, maître de psallette, est capité de 3 lt.

• 20 avril 1789, Nantes : Arnoud Bernard BÉDOIT, fils du maître de psallette, est reçu à l'unanimité enfant de chœur à la psallette. Il a sept ans et succède à Jean MÉNARD qui partant en apprentissage "quitte sa soutane et ses souliers".

• En 1790, le corps de musique de la collégiale Notre-Dame est constitué de l’organiste Jean François TARAIL, du maître de psallette (et chantre) Bernard BÉDOIT, des psalteurs François GAUDINEAU, Charles Henri POTIRON dit "Le Jeune", René POTIRON dit "L'Aîné" également serpentiste et du sous-diacre Jean GANCEL ex-enfant de chœur.
Trois jeunes enfants de chœur sont en formation : Pierre LAINÉ, Pierre Joseph DUBREUIL, Arnould Bernard BÉDOIT.

• Les années 1790-1792 marquent une rupture dans la vie des musiciens qui perdent employeurs, revenus, repères et s'adaptent aux arcanes du Directoire du district. Les musiciens de la ci-devant collégiale Notre-Dame multiplient les démarches afin d'assurer leur avenir.

• 24 décembre 1790 : Le Directoire du district de Nantes délibère sur la demande du sieur BÉDOIT qui "a besoin d'acheter les fournitures les plus nécessaires" aux enfants. Il est décidé de lui accorder 180 livres pour subvenir aux besoins des enfants de chœur présents à la psallette. BÉDOIT signe ainsi son dernier acte de Maître de psallette.

• 31 décembre 1790 : La collégiale est supprimée, son effectif musical transféré à la paroisse épiscopale Saint-Pierre, à l'exception de l'organiste TARAIL.

• 31 décembre 1790 : Consécutivement à la requête commune des quatre "choristes" (les chantres) de la collégiale Notre-Dame, le Directoire entérine de régler les gages revenant à chacun. BÉDOIT doit percevoir les quartiers dus à hauteur de 240 lt.

• 17 janvier 1791, Nantes : BÉDOIT a envoyé une autre pétition au Directoire conjointement avec le sacristain Buret. Elle concerne une demande de paiement de loyer qu'ils contestent. Après délibération, le Directoire reconnaît le bien fondé de leur demande et les exonère de cette charge.

• 18 mars 1791 : BÉDOIT, GAUDINEAU et les frères POTIRON l'Aîné et Le Jeune, ayant été transférés sur l'effectif de la paroisse épiscopale Saint-Pierre voient leurs statuts et rémunérations modifiés. Devenus "choristes", ils perçoivent désormais 126 lt par an chacun.  Le titre de Maître de psallette n'incombe plus à BÉDOIT qui est redevenu chantre.

• 8 septembre 1791 : Les comptes de dépenses de la paroisse épiscopale Saint-Pierre, relèvent un paiement de 126 lt en faveur de Mrs BÉDOIT, POTIRON Frères et GAUDINEAU pour le mois d'août.
• [Décembre] 1791 : Les mêmes comptes confirment que BÉDOIT a démissionné. Il lui reste donc à optimiser la gratification à laquelle il peut prétendre en adressant de nouvelles requêtes.

• 9 janvier 1792, Nantes : Par arrêté du département il est décidé d'accorder une gratification au sieur BÉDOIT équivalente à une année de ses gages "jusqu'à la concurrence de 200 livres".
• 24 janvier 1792 : Les comptes de dépenses de Saint-Pierre prennent acte de la démission de Mr BÉDOIT chantre. Lui est versée la somme de 220 lt pour cinq mois de service.
• 6 février 1792 : Le dossier d'indemnisation de BÉDOIT est incomplet car il manque la délibération capitulaire attestant sa date de réception à la collégiale Notre-Dame. Les ex-chanoines lui délivrent alors un certificat de travail accepté par l'administration.
• 9 février 1792 : Le Directoire confirme sa précédente délibération ainsi que le montant de la gratification accordée.

• [1792-1806] : Le citoyen BÉDOIT est-il instituteur dès 1792 ? C'est une hypothèse vraisemblable. Il est difficile d'imaginer cet homme sérieux quitter au pied levé un employeur alors qu'il a femme et enfants à charge. Reste à déterminer où il a pu exercer.

• 27 messidor-24 fructidor an IX [16 juillet-11 septembre 1801], Nantes : Jean-Baptiste DONON ex-chantre de la cathédrale et Bernard BÉDOIT aident Jean François TARAIL, ex-organiste de la collégiale Notre-Dame, à constituer un dossier de pension alors qu'il est âgé et aveugle. Ils rédigent un acte de notoriété concernant son temps de service ainsi qu'un certificat de résidence. BÉDOIT est cité comme "écrivain".

• 26 juin 1806, Nantes : Le décès de Bernard BÉDOIT est déclaré par un cordonnier ainsi que par Pierre Besset, employé aux inhumations demeurant cloître Notre-Dame. L'acte mentionne que BÉDOIT est devenu instituteur, une reconversion en cohérence avec son passé de maître de psallette. 

• 8 février 1820, Nantes : Arnoulph BÉDOIT, fils de Bernard, devenu cafetier, se fait accompagner du cordonnier Rauber pour venir déclarer le décès de sa mère Perrine Masson, lingère, âgée de 80 ans. Ils indiquent qu'elle est née à Monnières en Loire-Inférieure alors qu'il s'agit plutôt du Pallet, ainsi que noté dans l'acte de mariage. Les deux localités sont proches l'une de l'autre séparées par la Sèvre nantaise.

Mise à jour : 14 mars 2021

Sources
F-Ad44/ BMS Nantes, St-Clément ; F-Ad44/ BMS Nantes, St-Léonard ; F-Ad44/ G 340 ; F-Ad44/ G 739 ; F-Ad44/ L 1046 ; F-Ad44/ L 1099 ; F-Ad44/ NMD Nantes ; F-Ad44/ Q 555 ; F-Ad44/ Rôles de capitation de Nantes

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