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BAUDOUIN, Nicolas (1733-1811)
État civil
NOM : BAUDOUIN     Prénom(s) : Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BEAUDOIN
BAUDOIN
BEAUDOUIN

Date(s) : 1733-5-17  / 1811-4-23 
Notes biographiques

Nicolas BAUDOUIN, organiste de la collégiale royale de Saint-Martin d'Angers est, à l'inverse de certains de ses confrères musiciens, un modèle de stabilité. D'origine modeste, baptisé à Saint-Martin, il semble qu'il ait grandi à l'ombre de son clocher, au service du chapitre, tout d'abord comme enfant de chœur, puis comme organiste. Tout juste fait-il une infidélité au chapitre en exerçant un court temps à la tribune de la collégiale Saint-Laud. Ancré dans sa paroisse, avec une rémunération modeste qu'il ne contestera qu'une fois, Nicolas BAUDOUIN entretient une famille nombreuse. Trois de ses garçons seront enfants de chœur à leur tour. Passé la période révolutionnaire l'homme s'accommode, réclame son dû au district, puis reprend du service à la cathédrale Saint-Maurice après le Concordat. Il tient la tribune jusqu'à sa mise à la retraite en 1809... à 76 ans. Nicolas BAUDOUIN est quasi un organiste "faiseur de musique" tel l'artisan dans son atelier.

• 17 mai 1733, Angers : Nicolas BAUDOIN naît paroisse Saint-Martin, dans une famille modeste. Son père est cloutier, et ne sait pas écrire.

• [1750-1751] : Nicolas BAUDOIN débute sa carrière au service de l'Église. En 1790-91, il déclare être âgé de 58 ans et avoir 40 ans de service.

• 30 juin 1763, Angers : Le "sieur Nicolas BEAUDOIN organiste" épouse Catherine Thiot, à la collégiale Saint Martin. Parmi les signatures des témoins, on  remarque celle de l'organiste GABORY. Est aussi témoin François Lapierre, sacriste du chapitre de Saint-Martin. La mère de la mariée, Madeleine Bertrand Veuve Thiot, demeure paroisse de Chalonnes et a donné procuration.

• 9 juin 1764 : Le couple BAUDOIN accueille son premier enfant, une fille baptisée Catherine Françoise, en l'église Saint-Martin. Son parrain est François Lapierre, sacristain du chapitre de Saint-Martin. Le père de l'enfant est dit "organiste de cette église". Si l'on a pas encore trouvé à quelle date BAUDOIN a été nommé au poste d'organiste de Saint-Martin, on sait par là que c'est au plus tard avant cette date.

• 1764-1770, Angers : Six enfants viennent au monde et sont baptisés à Saint Martin. Se succèdent chronologiquement, le 9 juin 1764, Catherine, puis en second des jumeaux le 29 juin 1765 Charles et Pierre Paul, puis en quatrième Henri François le 25 janvier 1767, cinquième né Frédéric le 26 septembre 1768 et enfin sixième et dernière Françoise baptisée le 15 juillet 1770, et inhumée quatre jours plus tard. Elle avait pour parrain François BAINVILLE, organiste à la cathédrale Saint Maurice.

• 9 mai 1774, Angers : Henri BAUDOIN, “fils de l’organiste” est reçu enfant de chœur de Saint-Martin. Il s'agit d'Henri, le fils né en janvier 1767, l'un des jumeaux, qui a 7 ans et 3 mois. Les comptes de Bourse le répertorient jusqu'en 1780 comme grand enfant de chœur. Il reçoit alors 100 lt de gages. Ainsi lorsque BAUDOUIN a deux fils grands enfants de chœur, il touche 200 lt supplémentaires. C'est ce qui se passe entre 1775 et 1780. Parallèlement, le chapitre sait qu'il a un personnel fiable.
• 14 novembre 1774, Angers : C'est au tour de Charles, jumeau également, sept ans, d'être reçu grand enfant de chœur aux gages de 100 lt par an. Il succède à Filoleau présent depuis deux ans mais "qui n'a pas de voix".

• 7 mai 1778, Angers : Nicolas BAUDOIN est reçu à vie par acte capitulaire au chapitre Saint-Martin.

• 23 octobre 1780, Angers : Frédéric BAUDOUIN, 12 ans, cinquième enfant de la fratrie est reçu petit enfant de chœur avec René FÉTU. Ils reçoivent 12 lt annuelles et n'assistent qu'aux grandes messes et certains offices de fête.

• Janvier 1782, Angers : Pendant 3 mois, Nicolas BAUDOIN remplace l'organiste de la cathédrale d'Angers, François BAINVILLE, malade. Il reçoit pour cela du chapitre la somme de 54 livres.
• Avril 1782, Angers : BAUDOIN supplée toujours BAINVILLE, le chapitre cathédral lui règle 18 livres pour le mois d'avril.
• 21 mai 1782, Angers : BAUDOIN succède à Mathieu GABORY, qui a quitté son poste, à la Collégiale Saint-Laud. On peut penser qu'il cumule les emplois en tenant les deux tribunes. Mais cela ne dure pas longtemps, puisqu'en avril 1783 Jean Claude LORIN qui lui succède à la tribune de Saint-Laud.

• 1783, Angers : Selon l'historien Jacques Maillard BAUDOIN avait demandé une augmentation au chapitre "vu la cherté des choses nécessaires à la vie" et parce que sa rémunération était inférieure à celle des autres organistes. Le chapitre ne donne pas suite à sa demande mais fait un geste et lui alloue une maison ou partie de maison. Il conserve ses 233 lt de gages sans oublier ceux de ses enfants au service du chapitre.

• 4 mars 1785, Nantes : Les Affiches de Nantes annoncent que M. BAUDOIN, organiste, rue St-Aubin à Angers, met en vente un Bon Forte-piano au prix de 18 louis d'or. Cette annonce confirme les liens intenses qui existent entre les deux villes, en particulier par la Loire. 

• 6 avril 1787, Angers : M. BAUDOIN, organiste de Saint-Martin, demeure rue Saint-Aubin. Il sert de référent pour la mise en vente d'une "très bonne harpe & deux excellents clavecins". Ceux-ci appartiennent peut-être "à Milord Walsh en son hôtel rue basse St-Martin".

• 31 mars 1789 : Nicolas BAUDOIN, "organiste de l’église royale et collégiale de St-Martin", est présent au mariage de Mathieu Maurice GABORY et Rose Françoise VERGER. Il signe N.Baudoin.

• Jusqu'en 1790 : Nicolas BAUDOIN est organiste de la collégiale Saint-Martin d'Angers et reçoit le salaire de 633 livres.
En 1790, le corps musical de la collégiale Saint-Martin d’Angers est composé d’un organiste, Nicolas BAUDOUIN,  de 2 sous-chantres, les sieurs Jean BOUSSION et Thomas CESBRON, de 4 psalteurs Jacques LALLEMAND, René FETUÉtienne GRISON, Jean BOUSSION et du serpent Jean BEURIER. Pierre Souillet est sacriste et sonneur. Deux petits enfants de chœur placés sous l’autorité de psalteurs complètent cet effectif, à savoir Jean CHAILLERIE et François MARZEAU ainsi que LEFORT et GRISON Fils grands enfants de chœur.

• 26 décembre 1790, Angers : Témoin au remariage de Rose Françoise VERGER, veuve de Mathieu Maurice GABORY, avec François Delaunay, BAUDOIN est dit organiste de Saint-Martin, et signe "Baudoin organiste".

• 1791, Angers : Le directoire du département du Maine-et-Loire lui accorde une pension provisoire de 633 livres annuellement, payable en quatre fois [par trimestre].
• 21 avril 1792, Angers : Nicolas Baudouin "organiste de la paroisse de Saint-Pierre et alias les Cordeliers" adresse une requête aux administrateurs du directoire afin d'obtenir le paiement effectif de sa pension ramenée à 527 lt  "à cause de son don patriotique" au lieu des 633 lt convenues. Le directoire répondra favorablement à la demande justifiée.
• 19 septembre 1792 : Le directoire du département demande qu'on lui accorde une pension viagère de 633 livres, somme qu'il percevait au service du chapitre avant sa suppression, à condition qu'il continue son service d'organiste dans une des églises paroissiales de la ville d'Angers : ce sera dans l'église paroissiale Saint-Pierre. Les termes de son contrat restent flous.
• 1792 : Sa pension est finalement fixée à 500 livres par le Directoire de la Ville d'Angers.
• 25 septembre 1792, Angers : BAUDOIN fait le serment de liberté et d'égalité en Maine-et-Loire avec d'autres officiers de chœur.

• An III [1794-1795], Angers : Le sieur BAUDOIN, ex-organiste est pensionné, pour un montant de 633 lt. Il a 62 ans et ne semble plus exercer.

• 22 juin 1802, Angers : Nicolas BAUDOIN est organiste à la cathédrale d'Angers après le Concordat. Il reçoit 24 francs pour avoir accordé l'orgue.  Il a passé trois semaines à recoller des peaux neuves aux porte-vents et soufflets puis à ré-accorder. Il continue à toucher l'orgue jusqu'à sa mise en retraite en 1809.
• 1804, Angers : Son salaire est de 150 livres
• 1806, Angers : BAUDOUIN reçoit désormais 200 livres, jusqu'au mois de juin, où ses gages sont fixés à 300 livres annuelles.
• 1809, Angers : BAUDOIN  est mis à la retraite avec une pension viagère de 300 livres par an. Son successeur à l'orgue de la cathédrale est Étienne BOYER.

• 23 avril 1811, Angers : Nicolas BAUDOIN décède à son domicile de la rue Saint Aubin. C'est Christian NYSSEN, facteur d'orgues, qui signe l'acte. BAUDOUIN a consacré sa vie à la pratique de la musique, quasi un faiseur de musique, en privilégiant les liens amicaux avec des organistes.

Mise à jour : 11 mars 2019

Sources
J. Poirier, La Maîtrise de la cathédrale d'Angers..., 1983 ; Ad49/ 1Q 1173 ; F-Ad49 / BMS St-Martin d'Angers ; F-Ad49 / G272 ; F-Ad49 / État civil en ligne ; F-Ad49/ 1 L 978 ; F-Ad49/ 1 L 981 ; F-Ad49/ 1 L 986 ; F-Ad49/ 1 Q 1173 ; F-Ad49/ Affiches d'Angers ; F-Ad49/ BMS Angers ; F-Ad49/ BMS Angers St-Martin  ; F-Ad49/ BMS St-Germain en St-Laud ; F-Ad49/ BMS St-Martin ; F-Ad49/ G 1013 ; F-Ad49/ G 1030 ; F-Ad49/ G 942 ; F-Adio.Angers/ non coté ; F-AdioAngers/ dossier comptes de la cathédrale 1802-1819 ; F-An/ DXIX/080/612/33-34 ; J. Maillard, 2007 ; Les Affiches de Nantes  ; Revue et Gazette Musicale de Paris, 24 janvier 1841.

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