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BARON, Jean Marin (1763-1838)
Autre(s) forme(s) du nom : Marin
BARRON
Date(s) : 1763-1-29 / 1838-5-29
Originaire du Nivernais, Marin BARON entame une carrière de musicien serpent qui le mène successivement de Cosne-sur-Loire [Nièvre] à Saint-Germain-les-belles-filles [Haute-Vienne], puis à Tulle [Corrèze], où la Révolution met fin à son activité musicale. Dès lors, Marin BARON se reconvertit dans l'enseignement et devient instituteur, puis dans l'administration avant de devenir... commissaire priseur à Clermont-Ferrand.
• 29 janvier 1763, Cosne-sur-Loire [Nièvre] : Marin BARON est baptisé paroisse Saint-Jacques de cette petite ville située rive droite de la Loire, dans le diocèse d'Auxerre. Il est fils de Jacques Baron, maître charron, et de Marguerite Supliciau. Le métier de son père est peut-être lié à l'importante activité de la manufacture des forges de la Chaussade qui existe depuis la fin du XVIIe siècle. Son frère aîné Jean Baron, qui est aussi son parrain, deviendra également musicien d'église.
• 25 mars 1770, Cosne-sur-Loire : Marin BARON est reçu enfant de chœur de la collégiale Saint-Laurent (également appelée collégiale Saint-Jacques, car desservie dans la même église que la paroisse).
• Jusqu'en novembre 1783, Cosne-sur-Loire : Pendant douze ans, selon le certificat rétrospectif et vague obtenu en 1790, mais en réalité pendant plus de treize ans selon sa requête, plus précise, qui cite dates d'entrée et de sortie, BARON sert le chapitre de la collégiale de la ville, d'abord comme enfant de chœur puis en qualité de chantre et de joueur de serpent.
• Novembre 1783-mi octobre 1786 : Il occupe pendant "environ trois ans, en deux différentes fois", un poste au chapitre de Saint-Germain-les-Belles-Filles (diocèse de Limoges) en tant que serpent et maître de psallette. Sa requête précise que c'est au mois de novembre 1783 qu'il "entra au chapitre de St germain les belle Filles, diocèse de Limoges et a demeuré au dit chapitre en qualité de serpent et maître de psalette jusqu'au 18 9bre 1786 qu'il entra au chapitre de Tulle" : l'enchaînement des postes est clair. Après son départ de Saint-Germain, c'est sans doute Jean LEYSSENNE qui assume les fonctions de maître à Saint-Germain.
• 29 mai 1786 : Marin BARON épouse en l'église de Saint-Germain-les-Belles Marie-Anne Boisseuil, en présence de son frère "Jean BARON, musicien en cette ville", et de "Jean-Baptiste JODEAU, musicien à Uzerche" (diocèse de Tulle), ville située à environ 25 km au sud, soit environ cinq heures de marche de Saint-Germain.
• 18 novembre 1786, Tulle [Corrèze] : Marin Baron est reçu par le chapitre cathédral Notre-Dame de Tulle comme "musicien et serpent".
• De 1787 à 1790, Tulle : Trois enfants naissent dans le ménage BARON. Tous sont des garçons : Jean, le 19 mai 1787, Denis, le 14 juillet 1788 et Léonard Félix en 1790. Les suppliques adressées au Comité ecclésiastique, en 1790, rappellent l'état de Marin BARON, marié et père de trois jeunes enfants.
• Février 1789, Tulle : Le chapitre de la cathédrale accueille un nouveau maître de musique. C'est désormais sous l'autorité de Dieudonné GAUBERT que les musiciens animent l'office sacré.
• 1790 : Marin BARON est toujours serpent à la cathédrale de Tulle. Marié, père de trois enfants en bas-âge, le sieur BARON est âgé de 27 ans. Ses revenus sont de 300 livres (250 livres fixe et une gratification annuelle de 50 livres). Il bénéficie d'un logement gratuit et, en cas de maladie, ces "Messieurs du Chapitre lui fournissaient outre ses gages, remèdes, bouillon, chirurgien et médecin".
• [Novembre 1790], Tulle : Il fait une demande de pension aux administrateurs formant le Directoire du district et du département de la Corrèze. Ses états de service sont certifiés a posteriori par différents dignitaires des chapitres dans lesquels il exerça.
• 4 novembre 1790, Cosne sur Loire : Le chantre du chapitre de la collégiale de sa ville natale rappelle que Marin BARON fut "douze ans au service de l'église en qualité d'enfant de chœur, de chantre et de joueur de serpent". On se souvient de sa ponctualité et sa bonne conduite, qui sont mentionnées.
• 7 novembre 1790 : Le chantre et sindic du chapitre de la collégiale de Saint-Germain[-les-Belles-Filles] confirme l'ancienne fonction de musicien serpent de BARON dans cette église, tout en lui délivrant un certificat de bonne moralité. Le document est contresigné par le maire de Saint-Germain.
• 13 novembre 1790 : Le Chanoine Meynard, "chanoine sindic de la cathédrale de Tulle", confirme la véracité du contenu de la requête de Marin BARON, tant sur ses services à la cathédrale que sur sa bonne conduite.
• 25 novembre 1790 : Le dossier de Baron est bien accueilli par la municipalité de Tulle qui lui accorde la jouissance de "son entier traitement jusqu'au premier janvier prochain". Puis estime d'abord qu'il doit recevoir une gratification de 300 livres, payable 100 livres en 1791, 100 livres en 1792 et le restant en 1793.
• 27 novembre 1790 : Le directoire du district de Tulle propose de lui accorder une petite pension viagère de 50 livres annuelles, payable en 2 termes de six mois en six mois.
• L'année 1791 est une année durant laquelle le musicien poursuit ses démarches auprès de l'administration, insistant sur le fait qu'il a servi l'église durant vingt et un ans. Les différents échelons administratifs poursuivent l'émission de décisions et de contre-décisions, dont on peine à comprendre lesquelles sont réellement suivies d'effet.
Par exemple en février 1791 : Le directoire du département lui accorde une pension de 60 livres, puis de 120 livres, et une gratification de 300 livres pour lui faciliter les moyens de se rendre "dans son pays" avec sa femme et ses enfants. Marin n'étant pas originaire de la Corrèze est considéré comme un étranger "Le pétionnaire (sic) est un étranger, la grattification a été augmentée pour lui faciliter les moyens de se rendre dans sa famille" pouvons-nous lire sur le Tableau récapitulatif des "membres composant le bas chœur du cy-devant chapitre cathédral de la ville de Tulle". Pourtant, Martin Baron reste manifestement à Tulle.
• 3 avril 1791, Tulle : Marin BARON retrouve Simon (un mois avant son exclusion) et Antoine GUILHEMY au club de Jacobins. Il y est qualifié de "musicien avant 1789", et "d'instituteur après 1789", demeurant toujours à Tulle (selon les procès verbaux du club des jacobins de Tulle publiés par Victor Forot), ce qui paraît étonnant car il est censé être encore musicien, à moins qu'il ait cumulé les deux fonctions. Nulle part ailleurs, en 1789, BARON n'est mentionné comme "instituteur". Il est vraisemblable qu'il ne le soit devenu qu'une fois le chapitre cathédral dissout.
• 14 août 1792, Tulle : BARON prête serment sur la constitution civile du clergé et signe une déclaration de non rétractation.
• 17 août/24 août 1792 : Après délibération et au vu de la loi du 1er juillet 1792 relative "aux chantres, musiciens, officiers et employés ecclésiastiques et laïques des chapitres supprimés", le Directoire considère que BARON réunit toutes les conditions requises et il lui sera donc payé une pension annuelle et viagère de la somme de 128 livres, 6 sols, 8 deniers.
• [1792-1793] : Le culte divin cesse d’être célébré à la cathédrale Notre Dame de Tulle. L’édifice est pillé et saccagé, puis tient lieu d'abri de stockage et de fabrique de canons.
• 1793 à 1803 : La famille BARON continue de s'agrandir avec la naissance de Marie en 1793, Rose-Marguerite en 1797, Marie Rose en 1799 et Joseph-François en 1803, tous nés à Tulle exceptée Rose-Marguerite, née à Chamboulive, bourg situé à cinq heures de marche, au nord de Tulle.
• [1793- 1797] : L'acte de naissance de Marie datant du 5 avril 1793 indique que Marin BARON est "secrétaire au département de la Corrèze" à Tulle, sur celui de Rose Marguerite, née le 10 juillet 1797, il est qualifié de "secrétaire de l'administration municipale du canton de Chamboulive".
• [1803-1813], Tulle : L'acte d'état civil du 22 septembre 1803 enregistrant la naissance de Joseph-François Baron précise que son père Marin BARON est musicien à Tulle, nous retrouvons cette information sur l'acte de décès de Rose-Marie le 17 avril 1813. Il n'est nullement précisé dans quel type d'institution (profane ou religieuse ?) BARON exerçait la musique. On peut faire l'hypothèse, vraisemblable, qu'il avait retrouvé un poste à la cathédrale après le Concordat et, peut-être, qu'il dispensait en plus des leçons de musique à une clientèle privée et/ou dans des établissements d'éducation.
• [Vers 1818] : La famille BARON quitte Tulle pour Clermont-Ferrand.
• 10 juillet 1823, Clermont-Ferrand: Le "Journal du Puy de Dôme" mentionne une vente à venir "en la salle des ventes du sieur BARON, commissaire priseur."
• 17 juillet 1823 : Rose-Marguerite épouse un professeur de mathématique à Clermont-Ferrand. Elle est déclarée vivre avec "ses père et mère depuis cinq ans, dans cette commune sus-dite [Clermont-Ferrand] rue de la treille". L'acte de mariage mentionne Marin BARON comme commissaire priseur, et son fils Léonard-Félix, comme officier et chevalier de la légion d'honneur.
Malgré les facilités accordées en 1791 pour que la famille regagne son pays natal, Marin Baron est resté plusieurs années à Tulle au début de la décennie révolutionnaire. Il y change deux fois d'adresse avant de se retirer provisoirement à Chamboulive, puis s'installe à nouveau à Tulle, rue de la Beylie, et finit par quitter la région pour s'installer dans le Puy-de-Dôme à Clermont-Ferrand. Son itinéraire et ses changements de métier prouvent que malgré l'affirmation, dans sa requête, de n'avoir "d'autres talents que les ci dessus énoncés [= la musique] qui lui fournissaient les moyens de sa subsistance et celle de toute sa famille"… Marin Baron avait en réalité de multiples talents.
Son fils cadet, Denis, né en 1788, devient officier de cavalerie : lui même a deux fils qui embrassent également la carrière militaire, l'un dans l'armée de terre, le second dans la Royale (lieutenant de vaisseau). À la demande du second, par un décret du 24 décembre 1874, le nom de famille devient "de BOISSEUIL BARON". Ainsi au nom BARON se trouve accolé le nom de famille de l'épouse de Marin, Boisseuil, nom auquel est ajouté une particule ! C'est sous ce nouveau patronyme que les deux petits-fils de Marin Baron figurent sur la base Léonore, ainsi que sur les Journaux officiels faisant part de leurs promotions dans l'armée. Le très sérieux "Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe" (éd.1878) mentionne le mariage d'un descendant de Marin BARON dans la rubrique "Alliances" ! La promotion sociale des BARON est-elle ainsi acquise ?
Seul, Joseph-François, le dernier-né (en 1803) de Marin BARON, est devenu musicien. Sous les prénoms de Adrien-François-Joseph, il figure dans le "Dictionnaire des musiciens à Dunkerque" à la date du 21 janvier 1861, de passage avec un passeport pour Calais (il demeure à Paris).
Marin BARON finit ses jours à Clermont-Ferrand le 29 mai 1838. Il y est déclaré "ex commissaire priseur et propriétaire".
Mise à jour : 27 janvier 2017