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BARBOTTE, Lazare (1736-1804)
État civil
NOM : BARBOTTE     Prénom(s) : Lazare     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BARBOTE
Jean Lazare
Date(s) : 1736-1-15  / 1804-12-21 
Notes biographiques

Lazare BARBOTTE est l'un de ces musiciens d'une parfaite stabilité, qui ont passé toute leur vie au service de la même église – dans son cas la cathédrale d'Autun –, où il est d'abord enfant de chœur puis musicien.

• 15 janvier 1736, Autun : Fils de Philippe Barbotte, marchand savetier, et d'Antoinette Vieillard, Jean-Lazare BARBOTTE est baptisé le jour de sa naissance, paroisse Notre-Dame. On lui donne pour parrain le fils d'un capitaine dans un régiment d'infanterie et pour marraine la fille d'un "avocat à la cour", l'un comme l'autre sans doute très jeunes et représentés par des adultes. Son père déclare ne pas savoir signer. L'acte de baptême indique le double prénom de Jean-Lazare, mais l'immense majorité des sources ultérieures n'utiliseront que le prénom Lazare.
 
• [Août 1743], Autun : Lazare BARBOTTE entre comme enfant de chœur à la maîtrise de la cathédrale d'Autun à l'âge de 7 ans, selon ce qu'indiqueront les diverses sources des années 1790-1791 ("receu enfant de choeur en ladite église en 1743"). Les registres capitulaires conservés à Autun par la Société Éduenne n'ayant été dépouillés par l'équipe Muséfrem qu'à partir de 1753, la date de réception du jeune garçon ne peut être connue de façon plus précise. Toutefois, la date de sa sortie étant connue (début septembre 1753) et la durée habituelle de service des enfants de chœur d'Autun étant de dix ans, il est probable que l'enfant a été reçu à l'Assomption 1743.

• 23 mars 1753, Autun : BARBOTTE, qui est alors premier enfant de chœur de la maîtrise cathédrale, est "actuellement malade chez ses parents". Or ceux-ci "ne sont point en état de le soulager", selon le syndic du chapitre. La Compagnie envoie son "distributeur" [le chanoine trésorier et comptable] voir le jeune homme et convient "de luy donner par semaine pendant le tems que durera sa maladie ce qu’il croira luy être nécessaire".
• 11 août 1753 : Le chanoine sindic présente aux chanoines "un livre de chant à l’usage de leurs enfants de chœur coppié" par BARBOTTE, leur grand enfant de chœur. Ils lui accordent pour ce travail une gratification de 12 livres. Par ailleurs, le jeune homme demande à sortir de la maîtrise pour continuer ses études. Le chapitre décide qu'il sortira seulement l’avant-veille de la fête de St-Lazare (début septembre), et qu'il recevra "une mesure de froment par mois pendant le tems de sesdites études", à condition de venir assister [et chanter…] au chœur les dimanches et fêtes et jours de congé. Il accède alors à un statut d'habitué, statut provisoire, réservé aux anciens enfants de chœur qui poursuivent leurs études à Autun. Les documents des débuts de la Révolution ne font état d'aucune interruption dans sa carrière. Et en 1790-1791, il lui est reconnu 37 ans de service, ce qui le fait bel et bien démarrer vers 1753. Les registres capitulaires permettent de préciser ce calendrier.
• 7 septembre 1753 : Les chanoines nomment GRISEL, "leur serpent, pour chanter la messe de prime au lieu et place du Sr BARBOTTE".
• 9 octobre 1753 : Une sépulture est célébrée paroisse Saint-Quentin en présence du sieur BARBOTTE, "habitué à la cathédrale". Le 20 août 1755, une autre sépulture sur la même paroisse le dit "clerc tonsuré et chantre".

• 11 juillet 1755, Autun : Étienne ROY a abandonné le collège et a intégré le bas-chœur pour chanter la haute-contre. De ce fait, la pension Vaussin (petite allocation d'étude de 50 livres par an destinée aux anciens enfants de chœur qui sont au collège d'Autun et qui se destinent à la prêtrise) qui lui avait été attribuée lui est retirée et est attribuée à Lazare BARBOTTE. Celui-ci ne deviendra pas non plus prêtre. Mais la délibération capitulaire prouve qu'il poursuit alors ses études au collège d'Autun.

• 9 décembre 1759, Autun : Lazare BARBOTTE est le parrain du troisième enfant né de Jeanne Guyot, la seconde épouse de l'organiste Claude RAMEAU. Cet enfant a pour marraine la jeune Marie Roy, fille  d'Antoine Roy, cordonnier, qui se trouve être la future épouse du musicien François CHAPUSOT.

• 25 août 1760, Autun : À Notre-Dame, Maître Lazare BARBOTTE, "musicien de l'église cathédrale", assiste au mariage de sa sœur Philiberte avec Germain Delangre, dont le père, "manœuvre à Magny", est représenté par Claude Canault, maitre cordonnier, "procureur spécial" du dit père. Il s'agit là de noces typiquement endogamiques puisque le marié se révèlera peu après lui aussi cordonnier, et que le père Barbotte – qui était "marchand savetier" au baptême de son fils un quart de siècle plus tôt – est ici dit "maitre cordonnier".

• 20 mai 1761, Autun : L'acte de sépulture de "maître Claude RAMEAU organiste de l'église cathédrale", inhumé en l’église Saint-Quentin, est signé par "cabriet chantre", "Roy musisien" et "Barbotte", lesquels, écrit le curé Chardon, ont assisté au "convoy".

• 15 janvier 1762, Autun : Le chapitre accorde à Lazare BARBOTTE la jouissance gratuite à vie d'une maison canoniale située rue St-Quentin.

• 1er janvier 1763, Autun : Lazare BARBOTTE, "son oncle", est le parrain de son neveu Lazare, fils de sa sœur Philiberte et de  Germain Delangre, cordonnier. La marraine est la fille d'un cartier décédé. Cet enfant, Lazare DELANGRE, deviendra musicien.
• 18 octobre 1763 : En l'église Saint-Pancrace est célébré le mariage de Jean-Lazare BARBOTTE, "habitué musicien de l'église cathédrale d'Autun", et de Charlotte Magny, laquelle parvient à grand-peine à amorcer une signature. On retrouve parmi les présents signataires les amis musiciens, GRISEL et GUIGNET, ainsi que, éventuellement, Nérat et Houriet qui restent à identifier (Nérat semble être le suisse alors en poste).
• 22 novembre 1763, Autun : Le maître de musique de la cathédrale, Jacques ROUVRAY, l'organiste Laurent-Martial VITCOQ et le musicien BARBOTTE figurent parmi les signataires de l'acte de mariage du facteur d'orgues Jean-Paul GENEVAY et de Guillaume [sic] Boillot, sœur du facteur d'orgues Bénigne BOILLOT dont la signature est clairement reconnaissable. Le curé de la paroisse Saint-Quentin, Chardon, produit un acte minimal, n'indiquant aucun métier, ni ne mentionnant explicitement les témoins.

• 9 décembre 1765 : "Barbotte" assiste et signe à l'inhumation, dans l'église de Saint-Jean-de-la-Grotte, de Claudine Gilbert, femme de François CHAPUSOT, musicien de la cathédrale.

• 7 novembre 1766, Autun : Les chanoines acceptent d'accorder une avance de 150 livres au sieur BARBOTTE, "l’un de leurs musiciens basse contre", qui promet "de rembourser la dite somme dans trois ans sur ses gagnés et gages de musicien à raison de 50 livres par chacun an". La somme avancée est élevée. Le registre capitulaire ne mentionne pas sa destination.

• 1er février 1769 et 31 octobre 1771 : Charlotte Magny, "épouse de Mr Lazare BARBOTTE, musicien à la cathédrale d'Autun", est choisie pour marraine d'un nouveau-né par un commissaire aux droits seigneuriaux puis par un maitre tailleur de pierres. Le parrain du 31 octobre 1771 est le suisse de la cathédrale, Jean-Ignace Crévoisier, ce qui suggère que le tailleur de pierres travaillait peut-être pour la cathédrale. En l'absence de baptêmes d'enfants Barbotte retrouvés, ces relevés éclairent un peu le milieu relationnel de la famille Barbotte-Magny.

• 12 juin 1770, Autun : Le sieur Lazare BARBOTTE, "musicien", est témoin au remariage de l'organiste de la cathédrale, Laurent-Martial VITCOQ, arrivé sept ans plus tôt de Rouen, avec une marchande de mode d'Autun, la demoiselle Magdelaine Leclerc/ Leclair.

• 2 janvier 1778, Autun : Le chapitre souhaite pour des raisons comptables faire apparaître dans ses comptes le loyer de 52 livres correspondant à la maison de la rue St-Quentin occupée par les Barbotte. Pour respecter l’acte capitulaire du 15 janvier 1762, il augmente le musicien d'une livre par semaine (5 au lieu de 4, soit 260 livres par an), cette augmentation correspondant exactement au loyer annuel qu'il devra désormais verser.

• 16 mai 1786, Autun : Lorsque, en l'église Saint-Jean-Saint-Pancrace, est célébré le mariage de Claude PUTHEAUX, "musicien en l'église cathédrale d'Autun", et d'Antoinette Chassey, fille d'un huissier royal au bailliage d'Autun, c'est Lazare BARBOTTE, "musicien en la cathédrale", qui porte la procuration envoyée de Compiègne par la mère du marié. Sont également présents deux autres musiciens de la cathédrale, Jean Pierre François GUIGNET et le neveu du porteur de procuration, Lazare DELANGRE, qui vient juste de revenir de Bourges où il était parti durant quelques années jouer du serpent à la cathédrale.

1790, Autun : Le sieur Lazare BARBOTTE est "musicien laïc" à la cathédrale Saint-Lazare d'Autun, fonction pour laquelle il reçoit des appointements de 600 livres par an. On lui reconnaît 37 ans de service, ce qui fait démarrer sa carrière vers 1753, compte non tenu de ses années d'enfant de chœur.
Placé sous la responsabilité du maître de musique Jean-Christophe CONTAT, le corps de musique de la cathédrale Saint-Lazare comporte six musiciens et chanteurs laïcs, Lazare BARBOTTE, Lazare CHAPUIS, François CHAPUSOT, Lazare DELANGRE (le neveu et filleul de Lazare BARBOTTE), Pierre-François GUIGNET, Jacques HOCQUARD, ainsi qu’un organiste, Laurent-Martial VITCOQ. À cet effectif laïc s'ajoutent  quatre sous-chantres, BOULIERE, CABRIET, CHASSEY et TARTRA, quatre "habitués" ecclésiastiques, les sieurs REUILLOT, COTTON, DEVOUCOUX et CHATILLON et huit enfants de chœur.
• Mars 1790 : La Liste générale des domiciliés de la ville d’Autun et dépendances, établie à partir de fin décembre 1789 et publiée en mars 1790, mentionne sous le n°104 "BARBOTTE musicien" logé Cul de Sac du Jeu de Paume, 1ère section.

• 5 août 1791, Autun : BARBOTTE est signataire de la supplique collective envoyée par les musiciens d'Autun au Comité ecclésiastique. Ils y font observer "que depuis l'installation de monsieur Goulle leur évêque ils se sont rendus très exactement aux offices de l'église épiscopale sans aucun traitement et sont encore disposés à continuer leurs services tant que leurs forces le leur permettront". Il a donc poursuivi son travail au service de l'Église constitutionnelle, peut-être jusqu'à la suspension du culte, vers la fin de 1793.

• 1792, Autun : Après diverses hésitations administratives, la pension de BARBOTTE, comme celle de la plupart des musiciens de la cathédrale d'Autun, est fixée à 400 livres / an.

• Fin 1800, Mâcon : Lazare BARBOTTE est le seul ex-musicien à figurer dans un "Tableau général des pensionnaires ecclésiastiques du département de Saône & Loire par suite de la vérification qui en a été faite, an IX". Les données générales le concernant sont rappelées : "ex musicien de la cathédrale d’Autun, né le 15 janvier 1736, domicilié à Autun, pension de 400 livres". Mais, en rouge dans la colonne observations est mentionné :"Supprimé - le temps de son service et le traitement d’activité doivent être rapportés". Cela laisse entendre que certaines des pièces exigées n'avaient pas été fournies, ou avaient été perdues.

Sa pension a-t-elle vraiment été suspendue alors ?

• 30 frimaire an XIII (21 décembre 1804), Autun : Lazare BARBOTTE, époux de Charlotte Magny, âgé de 68 ans, né à Autun, est qualifié de "propriétaire" lorsqu'il décède "ce jour à huit heures du matin". La déclaration est faite par deux cordonniers, dont son beau-frère, Germain Delangre.

Mise à jour : 23 octobre 2021

Sources
Abbé Bauzon, Recherches [...] sur la persécution religieuse [en] Saône-et-Loire, 1897 ; F-Ad71/ 1 L 4/58 ; F-Ad71/ 1 L 8/108 ; F-Ad71/ BMS Autun, Notre-Dame ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Jean-St-Pancrace ; F-Ad71/ BMS Autun, St-Quentin ; F-Ad71/ BMS St-Pierre-St-Andoche d'Autun ; F-Ad71/ NMD Autun ; F-Ad71/ V 72 ; F-An/ DXIX/054/153/08 ; F-An/ DXIX/090/747/01 ; F-An/ DXIX/090/747/05 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1752-1755 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1764-1769 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1771-1778 ; F-Sté Éduenne Autun/ RC 1778-1784 ; M. Dorigny, Autun dans la Révolution française…, 1988

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