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BALAINNE, Pierre Joseph (ca 1713-1795)
État civil
NOM : BALAINNE     Prénom(s) : Pierre Joseph     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BALAINE
LABALAINNE
LABALAINE
BALEINE
LABALEINE
DELABALLAINE
Date(s) : 1713 ca  / 1795-1-10 
Notes biographiques

Son nom est orthographié de nombreuses manières différentes. Si en 1766 il signe "PJBalainne" – orthographe ici adoptée – force est de constater que vingt ans plus tard il s'est ajouté une particule et un article : "De La Balainne". Originaire de Liège, il s'installe en Bourgogne à partir de 1743 environ. Maître écrivain, il est aussi attesté comme organiste à Nuits de mi-1774 à 1787 ou 1788, après avoir – peut-être – touché les orgues d'Avallon dans les années 1740, puis de Semur-en-Auxois dans les années 1760. De Nuits il s'en va à Lyon où il meurt en 1795, reconverti en instituteur.

• [1713], Huy [Belgique] : Si l'on en croit l'âge indiqué à son décès, Pierre-Joseph BALAINNE serait né en ou vers 1713 à Huy, diocèse de Liège. Il est fils de Jacques Baleine et de Marie Dans. Trente ans plus tard, lors de son mariage, son père est dit "bourgeois de la ville de Huy", et sa mère est alors décédée.

• A-t-il appris la musique dans une maîtrise liégeoise ? Huy est situé à environ 30 km au sud-ouest de la ville de Liège.

• [1743], Avallon [Yonne] : Pierre-Joseph BALAINNE arrive à Avallon, à 400 km au sud de sa ville natale, et s'y installe comme maître-écrivain. Touche-t-il déjà des orgues, et si oui, lesquelles ? Il loge chez Jean-Baptiste Bouillotte, maitre perruquier.

• 21 novembre 1746, Avallon : Dans l'église Saint-Pierre-Saint-Julien est célébré le mariage de Pierre-Joseph BALAINNE, "maitre écrivain, demeurant en cette ville depuis trois ans ou environ", avec Jeanne Tétard, fille majeure dont les deux parents sont décédés antérieurement (son père était maître serrurier à Avallon). Le marié – qui signe "PJBalainne" – est assisté de deux "amis", le maitre perruquier chez qui il est logé, et un maitre traiteur. La mariée est, quant à elle, accompagnée d'un "bourgeois" et d'un marchand.

• Ici se placent vingt ans sur lesquels l'enquête reste à mener. Jusqu'à quand la famille Balainne vit-elle à Avallon, quand arrive-t-elle à Semur ? D'Avallon à Semur il y a, en itinéraire pédestre, 35 km.

• 1760, Avallon : Les comptes de la fabrique paroissiale Saint-Julien d’Avallon font apparaître une petite somme, 3 livres, versée "au sieur BALLAINE pour avoir touché plusieurs fois de l’orgue". Cela n'induit pas forcément qu'il réside à Avallon.

• 13 mars 1766, Semur-en-Auxois [Côte-d'Or] : Décédée la veille à l'âge de 62 ans, Jeanne Tétard, femme de Pierre-Joseph BALAINNE maitre écrivain à Semur, est inhumée "dans l'église de la paroisse" par le curé Carimantran, qui est aussi chanoine de la collégiale.
• 8 avril 1766 : Un peu moins de quatre semaines après son veuvage, Pierre-Joseph BALAINNE, "maitre écrivain demeurant à Semur", se remarie. Il épouse Jeanne-Françoise Simonot, fille majeure d'un jardinier de Semur. Commençant par les lettres "PJB" artistement emboitées, sa signature "PJBalainne" prend les 2/3 de la largeur de page avec ruche et paraphe...

• 14 mai 1767 et 30 octobre 1768, Semur-en-Auxois : Deux enfants Balainne naissent de cette seconde union, Jeanne-Marguerite-Claudine et Jean-Claude. Leurs parrains et marraines sont "greffier des bailliage et chancellerie et siège présidial de Semur", fille du "procureur sindic de Semur", maitre boulanger et femme d'un maitre menuisier, ce qui dessine l'environnement relationnel de la famille.

• [Entre fin 1768 et début 1771] : À quelle date BALAINNE a-t-il quitté Semur ? L'organiste 1790 de la collégiale de Semur est Antoine PASCAL mais la date de sa nomination à l'orgue de Semur reste à documenter. Quoi qu'il en soit, il ne semble pas y avoir succédé directement à Pierre-Joseph BALAINNE (si tant est que celui-ci y ait été organiste…) puisque dans les années 1776-1777 il est attesté à Pontigny.

•  15 avril 1771, Dijon : Au nouveau cimetière de l'église Saint-Michel, on enterre le petit Jean-Claude, mort la veille, "âgé d'environ 3 ans" [en fait : deux ans et demi], fils de Pierre-Joseph DELABALAINNE, "expert", et de Jeanne-Françoise Simonot sa femme. Le père est présent et signe ("PJBalainne"), ainsi qu'un oncle maternel, Charles Jean-Baptiste Simonot, maitre tissier.
• 10 octobre 1771, Dijon : Pierre Joseph LABALAINNE est dit "écrivain" lorsque sa fille Marguerite-Claude est baptisée sur les fonts de Saint-Michel.
Entre Semur et Nuits, la famille Balainne a donc résidé quelque temps à Dijon, ce qui corrobore l'information selon laquelle BALAINNE est dit "de Dijon" lors de sa candidature à l'orgue de Nuits [voir ci-après].

• 31 juillet 1774, Nuits [aujourd'hui Nuits-Saint-Georges, Côte-d'Or] : À la suite du décès de Christine FRAILLERY qui tenait l'orgue de l'église paroissiale Saint-Symphorien depuis quelque soixante ans, les habitants se réunissent – à l'instigation de l'Intendant – pour choisir un nouvel organiste. Ils évoquent Melle CHAPUZOT, de Beaune, qui pourrait en plus de l'orgue "donner ses soins à l'instruction de la jeunesse du sexe", c'est-à-dire aux filles de la paroisse. Mais par 11 voix contre 3, ils lui préfèrent le sieur de la BALEINE, de Dijon, pour "faire les fonctions d’organiste et de maître d’écriture moyennant 300 livres et au besoin encore celles de grammairien", sans doute plutôt pour les garçons.
• À compter du mois d'août 1774, Pierre-Joseph BALAINNE est organiste de Saint-Symphorien de Nuits, à 150 livres de gages. Il bénéficie d'une seconde convention avec la Ville comme maître de latin et de grammaire, fonction pour laquelle il reçoit 150 livres. C'est vers cette époque que sa signature se transforme et qu'il lui ajoute particule et article.

•  24 octobre 1775, Nuits : Qualifié de "maitre de latin, organiste de cette ville", Pierre-Joseph DELABALAINE est témoin du mariage de Jean-Baptiste François Prieur, maitre perruquier, 23 ans, fils de François PRIEUR, le maitre de musique de l'église collégiale Saint-Denis. Sa présence prouve que les musiciens de la petite ville étaient liés entre eux malgré l'appartenance à deux églises différentes. Il signe "DelaBalainne".

• 25 août 1780, Nuits : Le Conseil de la Ville de Nuits résilie la convention de 1774 engageant le sieur de LA BALEINE "pour enseigner la langue latine et toucher de l’orgue moyennant la somme de 300 livres", et consent "que led. S. DE LA BALEINE continuât de toucher de l'orgue seulement pendant les trois années qui restoient alors à expirer du bail de 1774, moyennant les gages annuels de 200 livres". Cela équivaut à une augmentation assez nette des gages versés pour le seul service de l'orgue. Pourtant, la véritable raison de ce changement de contrat est loin d'être à la gloire de Pierre-Joseph BALAINNE. Le maire rapporte en effet que les parents d'élèves se plaignent : ils jugent le maître "absolument incapable d’enseigner la langue latine pour ne pas en connoistre les premiers éléments". De ce fait, "ses écoles étoient désertes" et "il n’a aucun élève pour la langue latine". Le musicien convoqué convient "de la vérité des faits posés contre luy" et accepte le principe d'un nouveau contrat fondé sur l'orgue seul. On peut penser que pour compléter ses revenus il donne cependant des leçons d'écriture, domaine dans lequel ses compétences ne semblent pas mises en doute. La municipalité se met en quête d'un nouveau "grammairien".

• Août 1782, Nuits : La famille Delabaleine va déménager. Sous ce prétexte, "pour qu’il puisse s’assurer d’un logement", l'organiste demande au corps de Ville "de lui renouveller un bail [de son service à l'orgue] pour neuf années qui commenceront au 1er 7bre 1783". Les échevins considèrent "qu’il seroit très difficile de trouver un autre organiste pour 200 livres" et acceptent. La convention convenue est établie et elle obtient l'homologation de l'Intendant le 9 janvier 1783.

• 8 février 1787, Nuits : "Mr Pierre Joseph DELABALAINNE écrivain expert et organiste de la paroisse" Saint-Symphorien assiste et signe au baptême d'un garçon né la veille de sa fille Jeanne [en fait : Jeanne-Marguerite-Claudine, née à Semur en 1767]. Le sieur Jean-Georges WALTER, "maitre de musique en cette ville de Nuits", est également présent et "a reconnu et confessé être le père du dit enfant". L'acte de baptême précise que les bans du mariage des parents sont publiés. L'enfant meurt huit jours plus tard.
• 16 avril 1787 : Le mariage des deux jeunes gens est enfin célébré. Le père du futur a envoyé son consentement depuis la Haute-Autriche, où il est maître de pension. Les parents Balainne sont présents et consentants, gratifiés par le célébrant des avant-noms "monsieur" et "dame". Pierre-Joseph est à nouveau dit "écrivain expert et organiste de la paroisse de Nuits". Il signe "De La Balainne" avec une ruche.
• [fin 1787] : Le sieur de LA BALAINE "a quitté la Ville de Nuits pour aller demeurer à Lyon", indiquent les officiers municipaux de Nuits. La date du départ de l'organiste n'est pas précisée, mais elle est antérieure aux fêtes de Noël puisque le corps municipal en prend acte le 22 décembre. La réponse de l'Intendant au courrier des échevins nuitons est datée du 8 janvier 1788.

• 26 janvier 1788, Nuits : La municipalité passe convention pour l'orgue avec le sieur WALTER, "musicien à Nuits", pour neuf ans, moyennant 300 livres. À l'Intendant de Bourgogne qui demande des explications sur les gages élevés accordés à l'organiste – son beau-père ne touchait que 200 livres –, les échevins répondent que le sieur WALTER est "un musicien d'un talent distingué" et que, contrairement à son beau-père qui "étoit en même temps maître d’écriture", le sieur WALTER "n’a point d’autre état que celui de Musicien". L'échéance du premier semestre de ses gages au 30 juin 1788 indique que Walter avait pris le poste au 1er janvier 1788.

• La prise de relais à l'orgue de Saint-Symphorien de Nuits n'est que provisoire : sa fille et son gendre vont sans tarder rejoindre Pierre-Joseph BALAINNE à Lyon, dès la fin de l'année 1788 semble-t-il. En effet, lorsque, en mai 1789, la municipalité de Nuits passe un marché avec un nouvel organiste, le sieur CHAUVENET, il est dit qu'il remplace "le s. WALTER qui est allé, il y a six mois, s’établir à Lyon", soit vers novembre 1788.

• 27 avril 1790, Lyon : Dans l'église paroissiale de Saint-Nizier, est baptisée Célestine-Sophie, née l'avant-veille, fille de "George VALTÈRE, musicien, et de Jeanne Delabalene son épouse". Le parrain est Jean-Michel CHANEL aussi musicien, ce qui indique que la famille s'est déjà liée au milieu musical local. Le grand-père n'est pas ici mentionné, mais il est possible, et même vraisemblable, qu'il vive au domicile de sa fille et de son gendre.

• 24 nivôse an III (11 janvier 1795), Lyon : La citoyenne Jeanne Balaine, femme de Georges WALTER, "musicien rue griffon", accompagnée d'un voisin menuisier, déclare le décès, survenu la veille au soir "dans son domicile", du "père de la comparaissante", comme l'écrit l'officier d'état civil, c'est-à-dire de Pierre-Joseph BALAINE. La "comparaissante" précise que son père était "âgé de 81 ans, natif de Liège, instituteur sus dite rue, veuf en première noce de Jeanne Tétard, et laissant pour veuve en seconde Jeanne-Françoise Simonot".

Mise à jour : 24 décembre 2018


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