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AUDIGUET, François (1762-1843)
Date(s) : 1762-9-8 / 1843-11-1
Après y avoir été enfant de chœur puis choriste, François AUDIGUET était devenu le maître de psallette du chapitre du Dorat, diocèse de Limoges. Il semble avoir une vocation de musicien bien affirmée, que la Révolution ne fait qu'infléchir : le chapitre de la collégiale supprimé, il quitte Le Dorat pour La Souterraine puis pour Bellac, où il s'essaie à des compositions qui ne semblent pas avoir marqué son temps et vit de ses leçons de musique.
• 8 septembre 1762, Le Dorat [Haute-Vienne] : né de la veille, François AUDIGUET, fils de Jean Audiguet, tisserand et Élisabeth Potard est baptisé. Son parrain est maître boucher.
• 1768, Le Dorat : Le jeune AUDIGUET entre au service de la collégiale Saint-Pierre du Dorat comme enfant de chœur. Il a pour maître de psallette François CHAZELAS de LAFOREST alors que Joseph COUDAMY et Jean-Baptiste BONNESSET sont chantre et choriste et Hubert FANCHON choriste. ll semble que ce soit autour de cette année-là que l'organiste Étienne LAMONTAGNE est remplacé par Joseph COUDAMY.
• 27 février 1781, Le Dorat : François AUDIGUET est explicitement qualifié de menuisier lorsqu'il assiste au mariage de sa sœur Thérèse, 25 ans, avec Jean Pasquet, un ancien soldat âgé de 42 ans. Sont également présents Jean-Baptiste DUPEYROUX, "maitre de psalette", et Hubert FANCHON, "choriste", ce qui manifeste les liens qui perdurent entre le jeune homme et la collégiale : il est très probable qu'il continue à y chanter, a minima dimanches et jours de fête. Au sortir de la psallette, il a dû apprendre le métier de menuisier, mais comme il le dira plus tard, de façon très imparfaite [voir ci-après en 1790]. Il l'a tout de même pratiqué quelque temps, avant qu'un poste de choriste ne se libère à la collégiale.
• 13 janvier 1784, Le Dorat : François AUDIGUET, "oncle de l'enfant", est parrain d'un enfant de sa sœur Thérèse. Le rédacteur de l'acte n'indique pas son métier. Il signe "Audiguet fils".
• 21 juillet 1784, Saint-Benoit-du-Sault [Indre] : François AUDIGUET, ''choriste, fils mineur de Jean Audiguet'', se marie avec Rose Bastide. Parmi les témoins se trouve Joseph COUDAMY, venu du Dorat (40 km en droite ligne, environ huit heures de marche).
• Durant les années 1785 à 1789, François AUDIGUET apparaît de loin en loin dans le registre paroissial, toujours donné comme "choriste". Il signe d'abord "Audiguet fils", puis "Audiguet".
• 31 juillet 1787 : François AUDIGUET est toujours dit "choriste" lors du baptême de sa fille Marie. La famille demeure "au faubourg de la basse ville en cette paroisse" [de Saint-Pierre du Dorat].
• [1789], Le Dorat : AUDIGUET devient maître de psallette de la collégiale, succédant ainsi à Jean-Baptiste DUPEYROUX qui était en poste depuis 1780 environ.
• 1790, Le Dorat : François AUDIGUET, maître de psallette de la collégiale Saint-Pierre, conduit Jean-Baptiste BONNESSET, Joseph CORDEAU, musiciens choristes, les quatre enfants de chœur Léonard COUDAMY, Jacques BONNESSET, Joseph BOUCQUET et Antoine DUPEYROUX tandis que Joseph COUDAMY tient l'orgue.
Après la supplique collective du bas chœur dans laquelle AUDIGUET, marié et père de deux enfants, expose qu'après 22 ans au service du chapitre il bénéficie d'un traitement qui "lui donnoit argent 264 francs, froment 8 septiers mesure du Dorat, seigle 12 septiers plus un logement honnette et un beau jardin. Plus quatre cordes de bois''. Il est ''sans bien et sans état excepté un léger commencement de menuiserie mais il est trop âgé pour se perfectionner dans cet état. Par ailleurs pour y atteindre la perfection il seroit nécessaire de voyager et de fréquenter les maîtres des grandes villes, et le premier motif d'absence de sa part metroit sur le champ sa famille à la mendicité''.
La réponse du directoire est pleine de compréhension quant à sa ''connaissance imparfaite du métier de menuisier'' et précise qu'il ''ne peut etre réduit a un traitement annuel au dessous de 150 livres sans éprouver des besoins auxquels son inexpérience le condamneroit et d'autant plus douloureux pour luy qu'il a été habitué a une existence assez aisée''.
Le directoire du département lui accorde 200 livres de pension.
• 5 juillet 1790 : Son épouse Rose Bastide met au monde une fille qui meurt aussitôt après avoir été baptisée à la maison par Anne Bonnesset "femme sage de cette paroisse". François AUDIGUET est dit "maitre de musique du chapitre du Dorat".
• 1791, La Souterraine (Creuse) : François AUDIGUET adresse une nouvelle supplique au directoire du district du Dorat expliquant sa nouvelle situation. "La réduction de son état et la rareté des écoliers dans la ville du Dorat l'ont obligé a se retirer à la Sousterraine", petite ville située à une trentaine de km à l'est du Dorat.
Tout en demandant à ce que sa pension ne soit pas supprimée il précise que malgré sa retraite forcée et la suppression de son poste, ''il n'a cessé de prouver son attachement et son zelle à la ville et à l'eglise [du Dorat] pour laquelle il a composé differents mothets pour le service fait pour les frères d'arme tués a Nancy et un Libera, ouvrage conséquent pour le service de Mr de Mirabeau''. Il a donc mis son talent de compositeur au service de l'actualité immédiate. On ignore comment avaient été reçues ces compositions et ce qu'elles sont devenues.
• 16 octobre 1793, Le Dorat : AUDIGUET, "musicien" et "Elisabeth Potard, femme AUDIGUET", sa mère, figurent sur la "liste des personnes réputées suspectes au terme du décret du 17 septembre 1793 pour la commune et la ville du Dorat, pour cause d'incivisme" (selon Robert Serru, Histoire du Dorat…, p.65 et 80). Le décret du 17 septembre 1793 stipule que "Sont déclarés suspects tous ceux qui n’ayant rien fait contre la liberté n’ont cependant rien fait pour elle". Les AUDIGUET font partie de la catégorie de "ceux qui soit par leur conduite, leurs relations, leurs propos leurs écrits se sont montrés partisans de la tyrannie ou du fédéralisme et ennemis de la Liberté".
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• 29 juin 1806, Bellac (Haute-Vienne) : Sa fille Julie se marie.
• 12 septembre 1809, Bellac : François AUDIGUET, "maître de musique", déclare la naissance de son petit-fils Jean-Baptiste Audiguet, fils de sa fille Élisabeth. On ignore dans quel cadre François AUDIGUET exerce alors son état de maître de musique : est-ce encore à l'église ou en donnant des leçons de musique ? Voire sans doute un peu des deux...
• 13 novembre 1829, Bellac : Un communiqué du maire de Bellac nous apprend que pour ''la célébration de la fête du roi [Charles X] dans cette ville... le matin, les autorités locales se rendirent à l'église et assistèrent au service divin et au Te Deum, la musique qu'on y entendit fut exécutée par les amateurs que dirigeait M. AUDIGUET, maître de musique". La fête se poursuit par "un superbe bal" dont, écrit le maire "cinquante dames faisaient l'ornement" et "qui se prolongea jusqu'à cinq heures du matin", entrecoupé par une collecte pour les pauvres.
• 1er novembre 1843, Bellac : C'est âgé de 81 ans que le "maître de musique'' s'éteint dans sa ville d'adoption. Il demeurait rue Basse Chaume et était veuf de Rose Bastide.
Mise à jour : 23 novembre 2022