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ADAM, François (1753-1830)
État civil
NOM : ADAM     Prénom(s) : François     Sexe : M
Date(s) : 1753-8-29   / 1830-9-13 
Notes biographiques

De la cathédrale d'Orléans à celle de Senlis, en droite ligne, il faut compter quelque 160 km. Cet itinéraire a été parcouru dans les deux sens par François ADAM qui, né et formé à Orléans, exerce ensuite une dizaine d'années à Senlis avant de revenir dans sa ville natale où le trouve la Révolution commençante, puis de repartir vers une tout autre destination : Nantes.

• 29 août 1753, Orléans : Né du mariage de Pierre Adam et d'Agnès Morin, François ADAM est baptisé le surlendemain (31 août) dans l'église paroissiale Saint-Victor. Malgré la similitude du patronyme, il n'a pas été établi de lien entre sa mère, Agnès Morin, et Jean-Baptiste Morin (1677-1745), compositeur né sur la paroisse Saint-Euverte et formé à la collégiale Saint-Aignan d'Orléans.
Les parents Adam/Morin s’étaient mariés paroisse Saint-Euverte le 27 novembre 1741. La veille, 26 novembre 1741, ils avaient fait établir leur contrat de mariage devant notaire, mentionnant une mise en communauté de 500 livres. Son père qui lors de ce mariage puis en 1745 lors du baptême de son frère Henri était dit "maître faiseur de bas au métier", est entre temps devenu "cavalier en la maréchaussée", ce qu'indique l'acte de baptême de François. En 1779, on le trouve "brigadier de la maréchaussée à la résidence d'Orléans". Le parrain de François est marchand bonnetier, sa marraine est l'épouse du "concierge des Prisons Royaux [sic] de cette ville", fonction qui a sans doute un lien avec le nouveau métier paternel. Le quartier dans lequel naît l'enfant est peuplé d'artisans du textile, milieu similaire à celui de Jean-Baptiste MORIN, Charles HÉRISSÉ et plusieurs autres musiciens orléanais.

• [Vers 1760], Orléans : Comme son frère Henri avant lui, qui était devenu enfant de chœur de Sainte-Croix le 27 octobre 1751, François ADAM est reçu enfant de chœur à la cathédrale. Le registre capitulaire de cette période n'existe plus, ce qui empêche de préciser la date exacte de sa réception, comme celle de sa sortie. On sait qu'il est resté dix ans à la maîtrise de Sainte-Croix : un certificat délivré ultérieurement (en 1775) rappelle qu'il avait été "pendant dix ans, instruit avec zèle".
C'est François GIROUST qui sera le formateur musical essentiel du jeune homme puisqu'il reste maître de musique à Sainte-Croix jusqu'au milieu de l'année 1769. Après un intérim assuré par Jean-François FOUCART, l'abbé André-Pierre-Roch LA MANIÈRE lui succède brièvement. À la maîtrise de Sainte-Croix, François ADAM a côtoyé Michel-Étienne DELAPLACE, qui y est enfant de chœur jusqu'en 1768.

• [En 1770], Orléans : À sa sortie de la maîtrise, François ADAM entre au service du chapitre cathédral Sainte-Croix d'Orléans, en tant que musicien et plus précisément, semble-t-il, instrumentiste. Le certificat déjà évoqué de 1775 dit qu'il "a assuré la charge de symphoniste".
Les maîtres de musique successifs sous l'autorité desquels il a joué sont Jean-Claude JOSSE (de mi-juillet 1770 jusqu'à la fin de 1771) puis Nicolas SAVART (à partir de mai 1772).

• Fin 1774, Orléans : Les Étrennes Orléanaises pour 1775 publient pour la première fois une liste des maîtres de musique exerçant en ville. ADAM figure parmi les maîtres "pour la musique vocale" avec la précision "et pour le violoncelle". Comme FOUCART qui, lui, enseigne musique vocale et guitare, il demeure cloître Sainte-Croix. C'est le seul document, semble-t-il, dans lequel la spécialité du violoncelle est associée à ADAM.

• 17 janvier 1775 , Orléans : Le sieur François ADAM, pour lequel aucun métier n'est précisé, est parrain du fils de Michel Marcadet maître vinaigrier, et de Marie Anne Néret, baptisé paroisse Saint-Liphard. La marraine est Marguerite Delaplace, peut-être de la famille du sacristain et choriste de la même paroisse, Jacques DELAPLACE.
• 19 septembre 1775, Orléans : François ADAM et Michel MOIREAU, "musiciens de l'Église d'Orléans", assistent au mariage de Pierre-Lucien GANTIER, "musicien de l'église de Noyon, depuis quelques jours de celle de Senlis, autrefois de celle d'Orléans", avec Marie-Rose Guérin, fille majeure de défunt Philippe-Charles Guérin, qui était bedeau de la paroisse Saint-Pierre-Ensentelée d'Orléans. François ADAM décide alors de suivre son ami GANTIER à Senlis.
• 23 septembre 1775, Orléans : François ADAM quitte la cathédrale Sainte-Croix et reçoit un certificat libellé en latin dans lequel on le dit "habile dans l'art de la musique sacrée" et assurant "la charge de symphoniste" à la cathédrale depuis cinq ans après avoir été durant dix ans enfant de chœur. Le certificat mentionne en outre son assiduité au chœur, et l'honnêteté de ses mœurs.
• 3 octobre 1775, Senlis : François ADAM est reçu "en qualité de taille" de la cathédrale Notre-Dame "aux memes gages et appointements que les autres musiciens". Le chapitre promet d'ajouter une gratification de 50 livres pour que, "lorsqu'il en sera requis par le chapitre", il montre "à ceux de nos enfants de chœur qui lui seront designés à jouer de la basse". Cet instrument est donc manifestement l'une des compétences qu'il a acquises à Orléans.

• 29 juillet 1779, Senlis [Oise]: Toujours musicien à la cathédrale Notre-Dame, François ADAM épouse Marie-Rosalie Bompierre, fille du premier chantre de l'église paroissiale Saint-Pierre, François BOMPIERRE, en présence du maitre de musique, Louis Marcel BAYART et de l'organiste Charles François Denis BOUTROY.

• 2 juillet 1780, Senlis : Leur premier fils, Marie-Louis-François, a pour parrain Louis Marcel BAYART ; l'enfant meurt à l'âge de vingt mois et il est inhumé le 30 juillet 1783.

• 26 février 1781, Senlis : François ADAM, "musicien de cette église" assiste au mariage d'un jeune perruquier, Henry-François Branche. Celui-ci est en fait un ancien Orléanais, fils de feu Charles-Florent BRANCHE, qui était de son vivant musicien à Orléans, où sa veuve, mère du marié, demeure toujours. François ADAM a pu connaître le musicien, mort en 1766, qui jouait du violon à l'Académie de musique où son maître, François GIROUST, emmenait sans doute chanter ses enfants de chœur. Le jeune homme épouse Marie-Marguerite Garnier, fille de Jean François GARNIER, chantre de l'église Notre-Dame de Senlis. Un autre chantre de la même église, Antoine LELONG, est également présent.
• 1er octobre 1781 : Le chapitre de Senlis verse 25 livres à ADAM pour six mois de leçon de basse qu’il a donné à un des enfants de chœur.

• 7 novembre 1782, Orléans : Lorsque, à Saint-Donatien d'Orléans, est inhumé son père, trois de ses frères sont présents et signent, Pierre-Jacques, Antoine et Augustin. Le défunt, Pierre Adam, est dit "ancien brigadier de la maréchaussée d'Orléans, époux d'Agnès Morin, décédé de la surveille, âgé de 68 ans".

• 23 février 1784, Senlis : François ADAM est toujours en poste à la cathédrale Notre-Dame de Senlis lorsqu'il signe au baptême de son fils Pierre-Jacques [voir ci-après, au 21 floréal an XI (11 mai 1803)].

• 7 février 1786, Orléans : François ADAM signe au mariage de sa sœur Anne-Rosalie avec Claude COMPÈRE, musicien à Sainte-Croix, ce qui semble indiquer qu'il est revenu sur les bords de Loire. Sa réception à la cathédrale d'Orléans est antérieure au début du dernier registre capitulaire orléanais conservé, qui commence le 4 février 1786.
• [Vers août 1786] : Un fils Adam/Bompierre prénommé François serait né approximativement à la fin de l'été 1786. Le baptême n'a pas été trouvé à Orléans.

• 6 juin 1787, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix accorde un mois de congé à Louis-Vincent SIONNET chanoine semi prébendé (et haute-taille) et à ADAM, musicien basson, "pour vacquer à leurs affaires". La longueur de ce congé, qui tranche avec les très courts congés habituellement accordés, indique que les "affaires" auxquelles les deux musiciens doivent vaquer ne sont probablement pas situées à Orléans.

• 22 février 1788, Orléans : Un fils de François ADAM et de Marie-Jeanne-Rosalie Bompierre, prénommé François et âgé de "18 mois environ" est inhumé dans le cimetière de Notre-Dame de Recouvrance. S'il n'y a pas d'erreur sur son âge, l'enfant serait donc né vers le mois d'août 1786. Son baptême n'a pas été trouvé dans les tables alphabétiques orléanaises.
• 25 juin 1788 : Le chapitre accorde cette fois vingt jours de congé à ADAM, basson. Toutefois ce congé ne pourra commencer que "le jour de la feste de la Visitation, après la procession", c'est-à-dire le 2 juillet.

• 29 mai 1789, Orléans : Les Affiches de l'Orléanois annoncent la mise en vente d'une "Harpe à la moderne, garnie de son étui", qui à défaut de trouver un acquéreur pourrait même être louée. Il faut s’adresser "à M.ADAM, maître de musique, rue & proche la Boucherie st-Germain, à Orléans". Aujourd'hui la "venelle Saint-Germain" court sur le flan ouest de l'actuelle Préfecture. Adam habitait donc à environ 200 m de la cathédrale.

1790, Orléans : François ADAM est toujours musicien de la cathédrale Sainte-Croix. Ses revenus s'élèvent à 776 livres par an.
• 25 avril 1790 : Son épouse Rosalie Bompierre est marraine de la troisième fille née de son collègue Claude COMPÈRE et de sa sœur Anne-Rosalie. Les deux couples sont liés.
• Vers le 15 mai 1790, les musiciens de la cathédrale Sainte-Croix et de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans signent tous ensemble une "requête" adressée à "Nosseigneurs les Députés de l'Assemblée Nationale" pour plaider non seulement leur cause, mais plus largement celle des maîtrises et, par voie de conséquence, estiment-ils, celle de la musique en France,  car ces écoles "sont pour ainsi dire les seules qui ayent fournis les celebres musiciens qui ont parut jusqu’à present" dans le royaume. Pour la cathédrale Sainte-Croix signent Charles HÉRISSÉ, le maître de musique, CARRÉ, l'organiste, puis les musiciens dans l'ordre suivant : CONSCIENCE, COMPÈRE, CHAILLOU, SILVESTRE, PRESTAT, LEFEBVRE, BOSSUGÉ, FOUCART, HILDEN, BEREUTHEN, QUÉNELADAM et SIONEST. On remarque l'absence de deux des basse-contre, ÉVIN et FAUQUET.
• 7 juillet 1790 : Le chapitre accorde quinze jours de congé à ADAM musicien basson "sur la demande de Mrs les gardes nationaux à cheval". On peut faire l'hypothèse que le joueur de basson a été réquisitionné pour participer aux festivités de la Fédération (premier anniversaire du 14 juillet 1789), peut-être même, au vu de la durée du congé accordé, pour accompagner jusqu'à Paris les gardes nationaux orléanais.

• Mai 1791, Orléans : Après la dissolution du chapitre en novembre 1790, la musique de la cathédrale constitutionnelle est réorganisée et dotée d'un règlement qui, parmi d'autres choses, règle minutieusement les tarifs de "la pointe" en fonction des types de fêtes ou d'offices. Sont également prévus "les tours pour les enterrements" assurés de semaine en semaine par des binômes fixes, système qui existait depuis bien longtemps. "Dans une assemblée tenue chez M. l'abbé Hérissé", le règlement est amendé puis adopté et signé par 11 musiciens : QUÉNELLEPRESTAT, CHAILLOU, HILDEN, CONSCIENCE, ADAM, MAUGARS, BOSSUGÉ, COMPÈRELEFEBVRE, SILVESTRE. Cet ordre correspond-il à une hiérarchie ou est-il dû au hasard ? Charles HÉRISSÉ, qui est alors maître de musique de la ci-devant cathédrale, n'est pas signataire, mais son nom est mentionné trois fois dans le texte et il a joué un rôle de coordination manifeste.
• 13 juin 1791, Orléans : François ADAM figure dans un tableau des effectifs orléanais envoyé au Comité ecclésiastique créé par la Constituante. Il y est dit originaire d'Orléans, âgé de 38 ans, marié et chargé d'une nombreuse famille. Le directoire du district d'Orléans propose une pension de 500 livres, dont le principe est accepté par le directoire du département du Loiret, avec versement d'un acompte de 125 livres.

• 19 février 1792 :  Rosalie Bompierre, "femme de François ADAM" est choisie pour marraine de leur fille Victoire-Rosalie par Pierre-Jacques Adam et Rose-Victoire Asselin. Elle signe "rosalie f adam" (c'est-à-dire qu'elle occulte Bompierre pour privilégier "femme Adam").
• 2 avril 1792, Orléans : François ADAM est le parrain du premier fils né de sa sœur Anne-Rosalie et de Claude COMPÈRE et il lui confère son premier prénom (François Claude). La marraine est une certaine Marie-Thérèse Cocampot, qui reste à identifier.
• Second semestre 1792, Orléans : Au lendemain de la loi du 1er juillet 1792 qui fixe définitivement les critères des secours à accorder aux musiciens, la pension de ADAM, [ex] "musicien du chapitre de Sainte-Croix", est fixée au niveau de 133 livres 6 sols 8 deniers.
• 6 octobre 1792 : François ADAM, musicien de Sainte-Croix, prête serment "d'être fidèle à la nation, de maintenir la liberté et légalité, ou de mourir en les défendant". Il effectue cette prestation en compagnie d'un certain Armand-Paul Gault, "domicilié de Tours, actuellement à Orléans, rue des huguenots", qui pourrait être lui aussi musicien. Ils sont dits "tous deux pensionnaires de la nation".

• À une date qui reste à préciser, la famille Adam quitte Orléans pour Nantes, sans doute en descendant la Loire. En octobre 1799 (brumaire an VIII), François ADAM n'est pas mentionné dans l'acte de décès de sa sœur Anne-Rosalie Adam, l'épouse de Claude COMPÈRE, morte des suites de ses couches à 39 ans. Il n'est probablement plus à Orléans à cette date.

• [1802], Nantes : Ainsi que l'attestent les comptes de fabrique, le musicien J.B. DONON qui décède en 1813, fait partie des quatre chantres recrutés par le nouveau chapitre de la cathédrale concordataire. Les documents disponibles ont été fortement détériorés par l'incendie du 15 juin 1944 et ne livrent que quelques noms avec un suivi chronologique incomplet. Qu'en est-il des autres musiciens en exercice ? François ADAM dont les qualités vocales sont reconnues a-t-il été reçu en même temps que DONON ?

• 21 floréal an XI (11 mai 1803), Nantes : François ADAM, "musicien", et Rosalie Bompierre son épouse demeurent rue Contrescarpe. Ils ont la douleur de perdre leur fils Pierre-Jacques "âgé de 18 ans passés, natif de la ville d’Orléans" écrit l'officier d'état civil. Sauf homonymie, il avait plutôt 19 ans passés et était né à Senlis.

• [1812-1816], le corps musical de la cathédrale Saint-Pierre est composé d'un maître de musique Joseph JOLY, de quatre chantres dont deux exerçaient sous l’Ancien Régime, François ADAM (précédemment à Orléans), Étienne François PICARD. COURTOIS et RAIFORT dont les noms sont inconnus et ont été intégrés tardivement. L'organiste François BENOIST brièvement qui a succédé à Denis JOUBERT et Aimée GOUTEL. Un serpentiste, Antoine HUART, complète l’effectif.

• 24 janvier 1825, Nantes : Son épouse Rosalie Bompierre meurt à l'Hôtel-Dieu à l'âge de 64 ans – selon la déclaration faite trois jours plus tard par deux employés de l'Hôtel-Dieu. Ils la savent "native de Senlis, département de l’Oise". Elle demeurait rue de la Boucherie n°4. Le métier exercé par son mari n'est pas indiqué.

• 13 septembre 1830, Nantes : À quatre heures du matin, le sieur François ADAM, "chantre à la cathédrale, âgé de 80 ans, né à Orléans", décède "en sa demeure située rue haute du château, n°9". La mention de son rôle de chantre à la cathédrale est liée au fait que les deux déclarants du décès sont eux aussi impliqués au service du culte, l'un "loueur de chaises" (au sein de l'édifice, sans doute), l'autre "cirier". Ils ont arrondi son âge : le défunt avait en réalité 77 ans seulement.

Mise à jour : 13 novembre 2020

Sources
F-Ad45/ 2 J 1979 ; F-Ad45/ 3NUM/ 234/ 1753 ; F-Ad45/ 51 J 2 ; F-Ad45/ 51 J 5 ; F-Ad45/ 51 J 8 ; F-Ad45/ BMS ND de Recouvrance ; F-Ad45/ BMS St-Donatien  ; F-Ad45/ BMS St-Donatien d'Orléans  ; F-Ad45/ BMS St-Liphard d'Orléans ; F-Ad45/ BMS St-Pierre-Empont ; F-Ad45/ BMS St-Victor ; F-Ad45/ état civil Orléans ; F-Ad60/ 1MI ECA 612 R 6 ; F-Ad60/ 1MI/ ECA612R13 ; F-Ad60/ 1MI/ ECA612R13  ; F-Ad60/ 1MI/ECA612R17 ; F-Ad60/ G 2336 ; F-Ad60/ G 2337 ; F-Ad60/ G 2338 ; F-Adio Nantes/ B 01 ; F-Am Nantes/ NMD Nantes ; F-Am Orléans/ 2 J 16 ; F-An/ DXIX/090/755/01 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-An/ F19/1128 ; F-BmOrléans/ Affiches de l'Orléanois ; Étrennes Orléanoises, curieuses et utiles… pour 1775

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