Allier
Alpes-de-Haute-Provence
Alpes-Maritimes
Ardennes
Ariège
Aude
Aveyron
Bas-Rhin
Cantal
Charente
Charente-Maritime
Cher
Corrèze
Côte-d'Or
Côtes d’Armor
Creuse
Deux-Sèvres
Dordogne
Doubs
Drôme
Essonne
Eure
Eure-et-Loir
Finistère
Gard
Gironde
Haute-Garonne
Haute-Loire
Haute-Saône
Haute-Vienne
Hautes-Pyrénées
Hauts-de-Seine
Hérault
Ille-et-Vilaine
Indre
Indre-et-Loire
Isère
Landes
Loire-Atlantique
Loir-et-Cher
Loiret
Lot
Lot-et-Garonne
Maine-et-Loire
Manche
Marne
Mayenne
Morbihan
Moselle
Nièvre
Nord
Oise
Orne
Paris - Collégiales
Paris - Notre-Dame
Pas-de-Calais
Puy-de-Dôme
Pyrénées-Atlantiques
Rhône
Saône-et-Loire
Sarthe
Somme
Tarn
Tarn-et-Garonne
Val d'Oise
Vaucluse
Vendée
Vienne
Yonne
Yvelines
Actualité de la base Muséfrem
Vous avez dit prosopographie ?
Histoire de l'enquête Muséfrem
Les fondements de l'enquête Muséfrem
Les contributeurs depuis 2003
Les partenaires scientifiques
Contact
Pour citer Muséfrem
Musique et musiciens d’Église dans le département des DEUX-SÈVRES autour de 1790
Vue du château fort de Niort, par Tavernier de Jonquières au XVIIIe siècle (Source : gallica.bnf.fr/ BnF, EST RESERVE VE-26 (M))
Les Deux-Sèvres est le troisième et dernier département poitevin à faire l’objet d’une mise en ligne dans Muséfrem, après ses voisins la Vienne en 2016, puis la Vendée l’année suivante. Sa publication différée s’explique par le retard pris dès le début dans la connaissance de ce département. À l’aube du chantier en 2005, aucun établissement des Deux-Sèvres n’avait été relevé parmi les presque 200 lieux de musique alors identifiés en France (« Les Musiciens d’Église en 1790. Premier état d’une enquête sur un groupe professionnel », Annales historiques de la Révolution française, p. 57-82). Deux décennies plus tard, l’enquête est parvenue à y repérer plusieurs églises, où exerçaient à la veille de la Révolution des chantres et des organistes pour célébrer en musique les offices ; et ce malgré de nombreuses pertes archivistiques qui ont particulièrement pénalisé le travail sur ce département.
I – La région médiane du Poitou
• • • Un territoire de contrastes
Carte de la région comprise entre la Vienne et la mer au XVIIIe siècle (Source : gallica.bnf.fr/ BnF, Cartes et plans, GE C-8890)
À l’inverse de plusieurs départements dont l’appellation repose sur la confluence de deux cours d’eau, celui des Deux-Sèvres tire son nom d’un fleuve, la Sèvre Niortaise, et d’une rivière, la Sèvre Nantaise, qui appartiennent à deux bassins versants différents. La première prend sa source au village de Sepvret dans le pays de Melle et serpente sur 158 kilomètres avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Elle arrose d’abord les villes de Saint-Maixent-l’École et de Niort, puis traverse le Marais poitevin, où elle reçoit de très nombreux canaux construits au fil des siècles lors des travaux d’assèchement du golfe des Pictons, avant d’achever sa course dans l’anse de l’Aiguillon, quelques kilomètres au nord de La Rochelle. D’une longueur légèrement inférieure, la Sèvre Nantaise constitue quant à elle le dernier grand affluent de la rive gauche de la Loire qu’elle rejoint dans l’ancienne cité des Ducs de Bretagne.
Avant de s’appeler les Deux-Sèvres, le nouveau département est provisoirement baptisé « département intermédiaire du Poitou ». Sous l’Ancien Régime, la province du Poitou ne comprenait pourtant que deux subdivisions. Au nord et à l’ouest d’une ligne établie par les cours du Thouet et de l’Autize, le Bas-Poitou avait pour capitale Fontenay-le-Comte, tandis qu’au sud et à l’est de cette frontière, le siège du Haut-Poitou était Poitiers. Au moment de la création des départements, l’Assemblée nationale constituante entend conserver ce découpage et ces deux chefs-lieux. Mais les députés de la partie centrale du Poitou, et en particulier les représentants niortais craignant de voir leur ville reléguée au second plan, contestent cette décision. Ils obtiennent gain de cause et le 4 mars 1790 une troisième entité est finalement taillée au milieu de l’ancienne province. On y rattache sur ses marges plusieurs paroisses de l’Angoumois appartenant au marquisat de Ruffec et quelques communes des marches de l’Anjou. Le département créé prend grossièrement la forme d’un rectangle dont les largeurs au nord et au sud s’alignent respectivement sur les frontières du Maine-et-Loire et des deux Charentes, alors que sur ses longueurs il voisine avec la Vendée à l’ouest et la Vienne à l’est.
On le partage en six districts : Niort, Saint-Maixent, Parthenay, Thouars, Melle et Châtillon. Les trois premières villes s’opposent pour en devenir le chef-lieu. Si Niort, avec plus de 11 000 habitants, est la ville la plus peuplée et devrait logiquement s’imposer, sa position excentrée dans le tiers méridional du département constitue un handicap dont ses rivales cherchent à tirer profit. Parthenay (3 000 habitants) se trouve en effet mieux placée géographiquement, mais souffre du mauvais état de ses routes. Saint-Maixent (environ 4 300 habitants) plus accessible offre quant à elle l’avantage de permettre à chaque citoyen de s’y rendre en une journée à cheval depuis plus ou moins n’importe quel point des Deux-Sèvres. L’Assemblée nationale choisit donc dans un premier temps une alternance entre ces trois villes pour leur permettre d’accueillir à tour de rôle le siège des autorités départementales. Le 9 août 1790, les administrateurs des Deux-Sèvres soumettent au vote le choix d’un chef-lieu permanent. C’est la ville de Parthenay avec 18 voix contre 8 pour Niort et 6 pour Saint-Maixent qui est retenue. Les élus de Niort campent cependant sur leurs positions, si bien que l’Assemblée leur donne raison. Niort devient donc le 16 septembre le chef-lieu définitif des Deux-Sèvres. Son poids économique et démographique, ainsi que son intégration aux grands axes de communication la reliant à plusieurs villes d’importance (La Rochelle, Limoges, Poitiers, Saintes…) semblent avoir davantage pesé dans la balance que la position centrale de ses concurrentes.
Cette querelle dans le choix du chef-lieu, bien plus qu’un conflit entre villes, résulte avant tout du manque d’homogénéité du département créé. Trait d’union entre le Massif armoricain et le Bassin aquitain, les Deux-Sèvres concentrent plusieurs « pays » avec des disparités locales très marquées et des populations dont les modes de vie et les mentalités s’opposent. Au sud, la plaine calcaire de Niort et le plateau de Melle bénéficient grâce au Marais d’un accès commode à la mer, tout en communiquant par les terres avec la Saintonge, Lusignan et Poitiers. Les contrées septentrionales des Deux-Sèvres présentent, elles, un tout autre visage. Le nord-ouest du département occupe un sol granitique recouvert de forêts. C’est une terre de bocages, dont les deux bourgs principaux, Bressuire et Châtillon, gravitent dans l’orbite de Cholet et regardent essentiellement vers la Bretagne. Le nord-est, dominé par la ville de Thouars, appartient, lui, aux plaines poitevines du Loudunais et du Mirebalais. Le vignoble y compose l’essentiel du paysage. Entre le nord et le sud du département s’intercale la Gâtine. Les vallons de cette région autour de Parthenay, et dont l’étymologie (« gast » en ancien français signifiant « désert inculte ») rappelle la pauvreté, sont quadrillés d’un dense réseau de haies et de taillis. Revendiquant un fort particularisme, la Gâtine a en outre la réputation de vivre repliée sur elle-même, alors que les plaines nouent des relations commerciales avec les régions voisines et s’ouvrent aux idées libérales à partir du XVIIIe siècle.
• • • Une économie en souffrance
La petite taille des quelques villes, au rayonnement géographiquement limité, fait des Deux-Sèvres un département profondément rural où l’agriculture constitue la principale activité économique, avec toutefois de grandes inégalités selon les territoires. Le Bocage et la Gâtine sont des régions pauvres et archaïques qui, compte tenu de la présence de nombreux bois et d’une végétation de landes, restent difficiles à exploiter. On y fait pousser du seigle et du sarrasin, mais les surfaces cultivées restent réduites. Les rendements dans les plaines du sud, plus fertiles et aisées à mettre en valeur, sont bien meilleurs et la production céréalière davantage diversifiée (blé, orge, méteil, avoine…). Si l’élevage caprin y est déjà pratiqué, c’est surtout l’élevage mulassier, plus lucratif, qui assure la fortune des pays de Niort et de Melle. Issus du croisement d’une jument de trait et d’un âne de la race Baudet du Poitou, les mulets sont des bêtes robustes recherchées pour le transport et les travaux des champs. Des marchands viennent souvent de loin pour s’en procurer et on en expédie vers les provinces méridionales et même l’Espagne où, moins fragiles que les chevaux, ils s’adaptent mieux aux conditions climatiques.
L’industrie dans son ensemble demeure quant à elle très peu développée dans les campagnes. L’essentiel de la production manufacturée se concentre en ville sur une filière, l’industrie peaussière. À Parthenay plusieurs tanneries fabriquent des cuirs avec des peaux de veaux ou de chèvres qui sont utilisés en sellerie tandis que les foires qui s’y tiennent permettent d’acheter des sauvagines réputées (peaux de renards, martres, hermines…). Depuis la colonisation du Canada, Niort de son côté entretient d’intenses échanges commerciaux avec les émigrés poitevins d’outre-Atlantique en important notamment des fourrures et des peaux d’élans ou d’orignaux qui transitent par les ports de La Rochelle et de Marans. La fabrication du cuir y est obtenue par le chamoisage, une technique dérivée de la tannerie qui consiste à traiter les peaux avec de l’huile de poisson à la place du tan issu de l’écorce des arbres. La pêche à la morue et la chasse à la baleine dans les eaux de Terre-Neuve et du Labrador fournissent l’huile nécessaire à la préparation des peaux de cervidés par les chamoiseurs, avant qu’elles ne soient frappées dans des moulins à foulons pour en assurer l’imprégnation. Les résidus graisseux extraits de cette opération forment une substance appelée dégras, utilisée ensuite au moment de l’apprêtage. Grosse consommatrice de produits en cuir, l’armée passe commande à Niort pour équiper ses soldats en gants, culottes de cavaliers, ceinturons, cartouchières, etc. Au milieu du XVIIIe siècle, on compte une soixantaine d’ateliers et on estime qu’un cinquième de la population niortaise vit du travail du cuir. La ville abrite non seulement des chamoiseurs, des corroyeurs, des bourreliers mais emploie aussi toute une main d’œuvre féminine utilisée notamment dans la ganterie. Ces chiffres masquent cependant une réalité économique plus compliquée. Dans les années précédant la révocation de l’Édit de Nantes, les persécutions contre la population protestante se multiplièrent dans le Poitou. Des temples furent détruits et des dragons s’employèrent à obtenir par la force l’abjuration des réformés. Pour fuir ces exactions, les ouvriers et les artisans protestants trouvèrent refuge avec leurs familles à l’étranger, ce qui provoqua le déclin de nombreuses localités dont l’économie reposait sur leur savoir-faire. La chamoiserie niortaise fut particulièrement touchée par cet exil ; mais l’industrie textile dans les villes voisines en souffrit tout autant. Saint-Maixent, dont la prospérité s’était développée grâce à la production de bas de laine et de serge, dut faire face aux départs de nombreux tisseurs, cardeurs et bonnetiers vers l’Angleterre et l’Allemagne. Davantage épargnée par cette émigration, Parthenay, où le protestantisme était moins implanté, continua à produire une étoffe grossière mais robuste, le « pinchinat », combinant laine et fil, et dont la confection était disséminée dans les campagnes environnantes. Plus tard, les traités d'Utrecht en 1713 d’abord, puis surtout de Paris en 1763 mirent à mal la chamoiserie et les activités qui en découlaient. En abandonnant l’Amérique du Nord aux Britanniques, la France avait beau – selon Voltaire – ne céder que « quelques arpents de neige », l’approvisionnement de Niort en matières premières s’en trouva grandement compromis et les productions déclinèrent.
• • • Des cadres religieux hérités de la Contre-Réforme
Avant 1790, le futur territoire deux-sévrien appartenait à trois diocèses différents, à l’histoire mouvementée et fortement marquée par les guerres de Religion ; mais aucun d’eux n’avait son siège à l’intérieur des limites du futur département. L’essentiel des paroisses des Deux-Sèvres appartenait en effet au diocèse de Poitiers, dans lequel de nombreuses localités urbaines avaient été d’importants foyers protestants. L’essor de la religion réformée dans la vallée de la Sèvre Niortaise remonte au séjour de Calvin à Poitiers en 1534. Ses prédications trouvèrent d’abord un écho favorable dans les cercles universitaires et auprès des élites de cette ville avant de se diffuser dans les communautés d’artisans et de commerçants. Des noyaux évangéliques émergèrent alors à Saint-Maixent, à La Mothe-Saint-Héraye et à Niort, où les populations sensibles à la nouvelle doctrine se convertirent en masse. Jusqu’à la signature de l’Édit de Nantes, les guerres de Religion affectèrent lourdement la région, mais également plus au nord le Thouarsais, par leurs saccages et leurs pillages. La Contre-Réforme gagna ensuite du terrain. À l’initiative de Mgr Henri-Louis de Chasteigner de La Rocheposay de nombreuses communautés régulières s’établirent, l’évêque de Poitiers souhaitant « en peupler les villes [du] diocèse et principalement celles ou l’hérésie a combattu la vérité et soutenu le mal jusques au dernier point ». De nombreux ordres monastiques tant masculins que féminins fondèrent alors leur couvent dans la première moitié XVIIe siècle à Niort ou à Saint-Maixent et se consacrèrent notamment à l’instruction de la jeunesse ou à la charité. Après la révocation de l’Édit, Poitiers fut érigé en bastion catholique, mais le protestantisme réussit à se maintenir dans le reste du diocèse, où des réunions secrètes continuèrent à se tenir, le paysage bocager facilitant la tenue d’assemblées clandestines.
Évêché de La Rochelle en 1703, carte de G. Sanson (Source : gallica.bnf.fr / BnF, Cartes et plans, GE DD-2987 (341))
Plus à l’ouest, les paroisses du Bas-Poitou ont longtemps été rattachées à un deuxième diocèse, celui de Maillezais. Convertie en cathédrale en 1317, suite à une partition du diocèse de Poitiers, l’ancienne église abbatiale Saint-Pierre de Maillezais a accueilli aux XVIe et XVIIe siècles plusieurs hôtes de marque, dont Rabelais qui y séjourna quelques années comme secrétaire de l’évêque avant d’entamer sa carrière d’écrivain. En 1585, Henri de Navarre s’empare de Maillezais afin d’en faire une place forte huguenote, dans le but de protéger La Rochelle, principale ville protestante à l’ouest du royaume. Il entend y organiser son offensive pour contrôler le Poitou et franchir ensuite la Loire dans des conditions militairement optimales. Les années qui suivent causent la ruine de la cathédrale dans les affrontements que se livrent catholiques et protestants. Sous le règne de Louis XIII, la cathédrale de Maillezais est définitivement détruite et en 1648 l’évêché est transféré à La Rochelle. Afin qu’elle puisse revenir dans le giron catholique, la cité rochelaise fut en effet préférée à Niort, un temps envisagée pour devenir le nouveau siège épiscopal. Le diocèse de La Rochelle recouvrait la province de l’Aunis, l’île de Ré et englobait des paroisses situées autour de Fontenay-le-Comte et Vihiers en Anjou. Il comprenait aussi l’archiprêtré d’Ardin et le doyenné de Bressuire, deux territoires qui sont intégrés en 1790 au département des Deux-Sèvres.
À la veille de la Révolution, le diocèse de Poitiers était dirigé par Mgr Martial-Louis de Beaupoil de Saint-Aulaire, tandis que celui de La Rochelle l’était par Mgr François Joseph-Emmanuel de Crussol d’Uzès. À l’extrême sud-ouest du département et aux portes du Marais poitevin, l’archiprêtré de Frontenay (aujourd’hui Frontenay-Rohan-Rohan) relevait du diocèse de Saintes avec à sa tête Mgr Pierre-Louis de La Rochefoucauld. La Constitution civile du clergé, en calquant le découpage des circonscriptions religieuses sur celui des nouveaux départements, fait de Saint-Maixent le nouveau siège épiscopal de l’Église constitutionnelle ; mais jusqu’en 1790, les futures Deux-Sèvres n’abritaient aucune cathédrale sur leur territoire. Les lieux de musique auxquels l’enquête Muséfrem a été amenée à s’intéresser ne concernent donc qu’un petit nombre de collégiales, d’abbayes et de paroisses, dont les archives ont en grande partie brûlé en 1805. Les archives du département étaient à cette époque conservées au second étage de l’ancien couvent des Charitains de Niort. Dans la nuit du 19 au 20 décembre, un incendie s’y déclara. Les titres et papiers des maisons religieuses furent la victime des flammes. Ce sinistre toucha aussi la série L. Il nous prive aujourd’hui des documents que l’enquête Muséfrem a l’habitude d’exploiter (tableaux de pensionnaires ecclésiastiques, dossiers individuels de demande de secours, etc.) et ce d’autant que les délibérations du directoire du département antérieures à 1793 ont également disparu. L’identification des chantres et des instrumentistes au service des églises deux-sévriennes s’est donc révélée particulièrement ardue.
II – Des centres urbains à l’activité musicale modeste
En 1790, quatre villes concentrent l’essentiel des lieux de musique relevés dans le département. Deux d’entre elles longent la Sèvre Niortaise. Il s’agit de Niort qui avec Saint-Maixent, quelques méandres plus au nord, étaient les localités les plus peuplées, mais ne possédaient qu’une seule église dont l’activité musicale peut être attestée avec certitude. Arrosées par le Thouet, Thouars et Parthenay, bien que plus petites, comptaient paradoxalement dans leur population un pourcentage plus élevé de musiciens, répartis entre plusieurs établissements.
• • • Les villes du Val de Sèvre : Niort et Saint-Maixent
• Niort, ses chantres et son orgue neuf
Encore corsetée dans son enceinte médiévale, Niort connaît au XVIIIe siècle, grâce à la volonté des intendants du Poitou et de ses maires, plusieurs aménagements urbains qui concourent à sa modernisation et à son embellissement. Au milieu du siècle, les foires aux bestiaux qui se tenaient jusque-là sur la place Chanzy sont déplacées à l’extérieur des murs, au croisement des routes de Paris - La Rochelle et de Limoges - Nantes, au niveau de la porte de la Brèche qu’on ouvre pour aménager une vaste place. Plus tard, dans les années 1770, la cité se dote d’une agréable promenade et d’un belvédère dans le quartier Saint-Gelais. À chaque fois, on emploie sur ces chantiers des ouvriers qui avaient perdu leur travail en raison du déclin de la chamoiserie. En dépit de ces travaux, la cité continue, dans son bâti, à mettre en avant sa vocation résolument militaire. Son imposant donjon, utilisé comme prison au XVIIIe siècle, rappelle le rôle de place forte de Niort pendant la guerre de Cent Ans, puis les guerres de Religion, mais aussi sa fonction de protection arrière des arsenaux de l’Atlantique à l’époque moderne. En 1752, on achève de construire des casernes qui accueillent des régiments de cavalerie et donnent à Niort définitivement le visage d’une ville de garnison. Le chef-lieu des Deux-Sèvres exerçait en outre avant la Révolution plusieurs fonctions administratives et judiciaires. La ville était le siège de cinq juridictions : une sénéchaussée, une élection, une maîtrise des eaux et forêts, une juridiction des traites foraines et une cour consulaire. Niort qui, en revanche, n’a jamais prétendu au statut de pôle religieux, comptait toutefois plusieurs maisons régulières au rayonnement limité, ce qui n’excluait pas le faste dans les cérémonies. Marie-Louise Fracard rapporte dans sa thèse que, vers 1770, celles du couvent des Cordeliers étaient réputées pour la beauté de leurs chants, tandis que les Bénédictines « psalmodiaient tous les jours le grand office du Bréviaire bénédictin et chantaient la grand’messe et les vêpres en notes ». Elle souligne également que la musique instrumentale accompagnait les offices chez les Hospitalières et surtout chez les Oratoriens, sans doute pour fixer l’attention des élèves dont ils avaient la charge (M.-L. Fracard, 1956). Les sources sont malheureusement restées muettes sur la réalité de ces pratiques en 1790 et aucun nom de musicien attaché à ces établissements n’a pu être retrouvé.
La ville de Niort était partagée entre deux paroisses : Notre-Dame et Saint-André. Un chantre officiait dans chaque église. Plusieurs prêtres, et parfois même des chanoines de chapitres voisins, furent nommés à la « chanterie » des deux églises paroissiales de Niort. Selon Jean-Marie Main de Boissière, ils étaient choisis parmi trois natifs de la ville et examinés sur leur capacité à chanter et à conduire le chœur d’ecclésiastiques. Ils étaient tenus d’assister à tous les offices où l’on avait coutume de chanter et d’administrer les sacrements suivant les ordres du curé (J.-M. Main de Boissière, 1934). Les deux prêtres qui occupaient cette fonction en 1790 étaient Michel GUITTEAU à l’église Saint-André et Pierre François Augustin BOUHIER à Notre-Dame. Quelques décennies plus tôt, on relevait dans le registre comptable de la fabrique de cette dernière église qu’à partir de 1746, l’activité cantorale de l’église Notre-Dame s’était brièvement enrichie de voix d’enfants de chœur. En l’espace de trois ans, quatre jeunes garçons mal identifiés, BONNET, GUINTAUD, TRUSSEAU et LOUIS, se succédèrent et côtoyèrent un second enfant de chœur dont l’entretien était assuré par le curé de la paroisse. La fabrique leur versait chaque année huit boisseaux de froment et leur offrait une paire de souliers. Elle rémunérait également un maître chargé de leur enseigner la lecture et le plain-chant. Cette mesure ne dura cependant que quelques années, car pour toute la seconde moitié du XVIIIe siècle aucun enfant de chœur n’est attesté.
À la même époque, la fabrique décida d’acheter un orgue « pour réveiller l’esprit et toucher le cœur, contribuer à la décence de l’office divin et suppléer aux défauts du chœur presque toujours trop faible de voix » (M.-L. Fracard, 1968). Le facteur Jacques Antoine GLOCKNER fut engagé le jour de Noël 1746 sur un bail de neuf ans pour toucher l’instrument qu’il venait de livrer ; mais ce Champenois ne resta en poste à Niort que jusqu’en 1752, date à laquelle il fut recruté par le chapitre de Saintes. C’est le jeune François MENUAU, issu d’une grande famille d’organistes angevins, qui le remplaça pendant trois ans avant de prendre la succession de son défunt père à la cathédrale de Luçon. La fabrique recourut ensuite aux talents de deux musiciens originaires de Poitiers : François LAVERGNE, puis Pierre LE SAGE, ce dernier étant toujours en fonction en 1790 et ce depuis une douzaine années.
Sans qu’une comparaison soit possible avec la vie culturelle et intellectuelle de la capitale du Poitou, Niort n’échappait pourtant pas au mouvement des Lumières. Son maire Mathieu Rouget de Gourcez lui offrit à la fin du XVIIIe siècle une salle de spectacle pour accueillir les troupes de théâtre de passage, tandis que le curé Bion y fonda une bibliothèque publique. Les organistes de Notre-Dame concouraient semble-t-il à l’activité musicale profane de la cité. Un article des Affiches du Poitou en 1774 fait la promotion d’une société de concerts et d’un bal hebdomadaire créés à l’initiative de François LAVERGNE et de ses collègues Augustin DAUPHIN et Pierre DOZÈDE MONTAU. Un examen attentif de leur cercle social montre par ailleurs qu’ils fréquentaient plusieurs autres professionnels de la musique niortaise. On les voit en effet entretenir des relations d’amitié avec des maîtres de danse comme Louis LASALE, Louis François JOLY, ou encore François Dominique MOUTET. Au collège des Oratoriens peut-être ou bien dans les salons privés des élites locales, ce petit microcosme musical devait participer aux divertissements mondains niortais, prémices de l’Athénée qui verra le jour au tout début du XIXe siècle.
• Un orgue abbatial à Saint-Maixent
En amont de la Sèvre Niortaise, la seconde localité d’importance identifiée comme un lieu de musique en 1790 est Saint-Maixent, siège d’une élection. Cette ville, qui ne sera rebaptisée Saint-Maixent-l’École qu’en 1926 suite à l’installation en 1881 d’une école militaire chargée de former les officiers de l’infanterie, remonte à des origines bien plus lointaines. La tradition rapporte qu’au Ve siècle un nommé Adjutor, venu d’Agde, rejoignit la communauté qu’Agapit avait fondée dans la forêt de Vauclair. Il prit alors le nom de Maixent et y créa une abbaye autour de laquelle se développa la ville homonyme. Au cours du Moyen Âge, cette abbaye prospère grâce au culte des reliques de son saint fondateur et de saint Léger. Ravagée pendant les guerres de Religion, elle est reconstruite au XVIIe siècle par l’architecte François Le Duc dit Toscane, lorsqu’elle passe aux mains des bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. À cette époque, les religieux dotent leur abbatiale d’un orgue pour lequel l’enquête est parvenue à dresser une liste précise des différents titulaires qui en touchèrent les claviers. Excepté Dom Claude CHAUSSANDIER, qui au début du XVIIIe siècle est organiste pendant de longues années, les autres musiciens qui passent par Saint-Maixent sont tous des laïcs et souvent de jeunes hommes au début de leur carrière. Avant lui, Étienne BERTHELOT n’y reste qu’une petite année en 1701. On retrouve ensuite René PAINGAULT de 1733 à 1744, puis François MENUAU de 1744 à 1745. Au cours du troisième quart du siècle l’instrument est tenu par Joseph GROLIER (1757-1760), suivi de Pierre LE SAGE (1763-1778). S’y succèdent enfin dans la dernière décennie de l’Ancien Régime Louis HAUTOT (1781-1783) et Jean-Baptiste MAUMET. Si ses prédécesseurs sont pour la plupart originaires de Poitiers ou, pour certains, de provinces plus éloignées comme l’Anjou ou le Maine, MAUMET est un natif de Saint-Maixent. Il a dix-neuf ans lorsqu’en 1783, la compagnie le recrute comme organiste. Compte tenu de son jeune âge et de la durée limitée de sa carrière, il ne semble pas avoir formulé auprès des autorités administratives de demande de secours et devient directeur de la poste aux lettres après la Révolution.
Quelques indices supplémentaires sur les efforts musicaux des bénédictins apparaissent dans un état du mobilier de l’abbaye dressé en 1790. Cet inventaire mentionne la présence d’un lutrin avec un aigle en cuivre, d’un petit jeu d’orgue ainsi que de surplis pour les enfants de la sacristie qui devaient probablement se joindre aux religieux pour chanter les offices, à moins qu’il ne s’agisse que de simples servants de messe. Les couvents voisins occupés par les capucins et les franciscains possédaient eux aussi des missels, des livres de chant ou des pupitres, témoignages ténus de l’activité cantorale nécessairement réduite dans ces deux établissements réguliers. En dehors des églises, la musique à Saint-Maixent n’était guère brillante. Un recensement des habitants dressé en 1788 ne permet de relever qu’un seul musicien. Il s’agit de Jean-Baptiste BERNAZAIS, un maître de danse venu de Poitiers, qui devait peut-être, à l’image de Claude BRACQUEBIEN puis de son gendre Joseph PETERS dit MUNSTER quelques années plus tôt, proposer ses services aux élèves du collège de la ville.
• • • Les villes de la vallée du Thouet : Parthenay et Thouars
• Parthenay : une petite cité dominée par la collégiale Sainte-Croix
À la confluence de la Viette et du Thouet et à la jonction entre le Haut et le Bas-Poitou, Parthenay, construite sur un éperon rocheux, conservait encore au XVIIIe siècle une physionomie médiévale et restait une petite cité aux fonctions limitées, puisqu’elle n’était que le chef-lieu d’une subdélégation de 51 paroisses. Comme Niort, Parthenay a soutenu par le passé plusieurs sièges et ne commence à perdre ses traits de citadelle qu’à la fin de l’Ancien Régime avec le commencement de plusieurs travaux d’urbanisme. En 1776, elle entre dans l’apanage du comte d’Artois, le frère de Louis XVI, qui rachète le duché-pairie de Parthenay à la dernière héritière de la famille de La Meilleraye. Il fait alors combler les fossés pour ouvrir des places publiques destinées à accueillir des marchés et démantèle l’ancien château, dont les pierres servent à la reconstruction de la façade de la collégiale Sainte-Croix. Lors de sa disparition, le chapitre de cette église comprend cinq chanoines et deux dignitaires, un écolâtre et un chantre, à la nomination du comte d’Artois. D’après le Pouillé du Poitou établi par Henri Beauchet-Filleau, la compagnie s’entourait d’un bas chœur composé d’un bâtonnier, d’un sacriste, d’un chapier et de trois choristes. Les dépouillements de la sous-série D/XIX aux Archives nationales sont venus confirmer ces chiffres et ont fait émerger quatre noms de chantres : René GARNAULT, Jean-Baptiste GATTEAU, Jean Emery SIMONNET et son fils Pierre Jean. Natifs de Parthenay même ou de villages voisins, ces quatre laïcs soutenaient les voix des chanoines de la collégiale Sainte-Croix en 1790 et cumulaient pour certains d’entre eux plusieurs fonctions – René GARNAULT et Jean Emery SIMONNET étant respectivement sacristain et chapier. Leur service à l’église ne constituait cependant pas leur activité principale. GARNAULT exerçait en effet comme maître d’école, GATTEAU était tisserand et Jean Emery SIMONNET concierge des prisons de la ville. Recruté en 1784, alors qu’il n’a que 16 ans, Pierre Jean SIMONNET, en raison de son âge et de sa durée d’exercice réduite, est le seul à ne pas bénéficier d’une pension. Sa supplique a le mérite de nous apprendre qu’il était attaché à l’église Sainte-Croix depuis son enfance. Cette précision ne permet pas néanmoins d’affirmer que la collégiale possédait encore une psallette en 1790. Si ses statuts prévoyaient à l’origine l’établissement d’une maîtrise de quatre enfants de chœur avec un maître de musique, cette institution semble être tombée rapidement en désuétude, faute de revenus suffisants sans doute. Le chapitre ne déclarait en effet en 1760 que 2 200 livres de revenus.
D’autres d’églises ont pu être recensées comme des lieux de musique à Parthenay. Au cœur de sa ville haute, la capitale de la Gâtine abritait dans sa partie sud une seconde collégiale dédiée à saint Laurent. Cinq chanoines composaient ce chapitre auxquels se joignaient pour réciter l’office deux chantres laïques également sacristains qui se nommaient en 1790 Jacques Claude THOMAZEAU et Joseph MAICHAIN. Le profil de ces chantres, comme leurs homologues de Sainte-Croix, n’en fait pas véritablement des professionnels de la musique d’Église. Nés eux aussi à Parthenay, ils n’ont jamais cherché à « vicarier » et exerçaient un autre métier dont ils tiraient la majeure partie de leurs revenus. Jacques Claude THOMAZEAU était tisserand, alors que Joseph MAICHAIN, bien que régent et probablement chargé d’enseigner le plain-chant, ne devait cependant pas être formé à la musique figurée. Plusieurs congrégations (Capucins, Ursulines, Filles de l’Union chrétienne...) s’étaient implantées à Parthenay à l’époque de la Contre-Réforme et s’ajoutèrent aux Cordeliers installés depuis le XIIIe siècle. Un inventaire des effets et du mobilier de cette dernière maison, dressé le 18 mai 1790, fait ressortir que les religieux possédaient « un très mauvais buffet d’orgues avec ses tuyaux et deux soufflets ». L’état de délabrement de cet instrument laisse penser qu’il n’était plus utilisé au moment de la Révolution et aucun nom d’organiste n’a pu être repéré dans les sources parthenaises.
• À l’ombre des La Trémoille : Thouars
En aval de Parthenay, Thouars, quatrième ville des Deux-Sèvres, comptait en 1790 environ 1 800 habitants et possédait trois tribunaux (sénéchaussée, élection et grenier à sel) ainsi qu’une direction des aides. Érigée en duché-pairie au XVIIe siècle, la ville était le fief de la puissante famille des La Trémoille qui fit reconstruire en 1635, sur les bases d’un vieil édifice médiéval, un élégant château classique surplombant le Thouet, considéré comme l’un des plus vastes du royaume à l’époque. Jouxtant ce château, une collégiale, bâtie sur le modèle de la Sainte Chapelle de Paris et placée sous le vocable de Notre-Dame, recevait les dépouilles de la famille. À l’origine de sa fondation, le chapitre de cette église se composait de quatre chanoines dont un trésorier, de trois chapelains et de deux enfants de chœur. On ne sait cependant si cette tradition est toujours respectée à la fin de l’Ancien Régime, puisque les La Trémoille, retenus à Versailles, ne séjournent plus que très rarement à Thouars. D’après le Pouillé de 1760, les revenus de la compagnie s’élevaient à 3 800 livres. Nous sommes en revanche mieux renseignés sur la musique du second chapitre de la ville, établi à la collégiale Saint-Pierre-du-Châtelet, sensiblement moins riche (1 600 livres de recette seulement). Le doyen de cette église était le seul dignitaire de cette compagnie de dix chanoines, quatre hebdomadiers et six chapelains. Au moment de la suppression des chapitres, la collégiale possédait une psallette, dirigée par Jean VAMBOURG. Ce Saintais qui commença sa carrière à l’armée, mais qui, à l’instar de son père Louis et de son frère Louis Martial, l’a poursuivie à l’Église, formait des enfants de chœur restés anonymes et dont on ignore le nombre. Arrivé à Thouars au début des années 1780, il succède à plusieurs maîtres de musique laïques dont les parcours ont pu être solidement retracés : Claude François LANDRON, François POULIER et Bertrand CIMON. Les Affiches du Poitou, à l’occasion de plusieurs comptes-rendus des exercices académiques annuels du collège de Thouars, nous apprennent que ces deux derniers y enseignaient aussi la musique, aux côtés de plusieurs maîtres à danser tels que Jacques HARDOUIN, Louis BIARNE ou encore Pierre GOUFFÉ. En dressant régulièrement chaque année la liste des élèves récompensés par des distributions de prix, elles se font surtout l’écho de la réputation d’un établissement capable d’accueillir jusqu’à 60 externes et 130 pensionnaires. Au début du XVIIIe siècle, le poste de maître de psallette était occupé par un clerc tonsuré, Clément COURGEAULT, ancien hebdomadier de la collégiale Notre-Dame. Ce musicien qui s’éteignit en 1745, était le grand-oncle de François SEMBERGE, l’unique chantre au service de Saint-Pierre-du-Châtelet en 1790 que l’enquête a réussi à identifier (sans qu’on sache s’il était seul à exercer cette fonction ou bien si sa voix se joignait à celles d’autres chantres). Formé dans cette collégiale comme enfant de chœur, François SEMBERGE fut aussi sous-maître au début de sa vie d’adulte en 1764. Si tant est que cette fonction existât toujours au moment de la Révolution, le nom du musicien qui l’occupait reste à retrouver.
La ville de Thouars possédait par ailleurs sous l’Ancien Régime deux orgues, l’un à la collégiale Notre-Dame et le second à l’église paroissiale Saint-Médard. Les Mémoires d’Henriette de Monbielle d’Hus mentionnent que ce sont deux sœurs, les demoiselles FROMENT, qui les touchaient au milieu du XVIIIe siècle. La mémorialiste rapporte qu’« il y avait, logées dans le château appartenant au duc de la Trémoille, une dame et deux de ses filles qui, ayant été attachées à cette maison pendant longtemps [...], avaient eu une pension et un logement dans une aile du château. Les deux filles étaient musiciennes et organistes des deux orgues de la ville ; elles avaient reçu une bonne éducation et ne faisaient point d’écolières. Mais on sollicita beaucoup l’aînée de me continuer la musique et enfin elle y consentit ; mais, comme elles avaient une fortune très bornée, elles ne prenaient pas de domestique et faisaient, chacune leur semaine, le petit ménage, ce qui fit que pendant une semaine Mademoiselle FROMENT venait me donner sa leçon chez moi et, la semaine suivante, il fallait que je fusse à mon tour la prendre chez elle, ne pouvant quitter sa mère qui était aveugle et sa sœur étant occupée à son ouvrage comme brodeuse ou autres travaux » (H. de MONBIELLE D’HUS, 1998). L’aînée qu’on engagea pour donner des leçons de clavecin à la future marquise de Ferrières, après son éducation à l’abbaye de Fontevraud, est Madeleine Françoise. Elle est qualifiée d’organiste dans une table de succession lorsqu’elle meurt en 1777. La cadette Élisabeth Françoise rend quant à elle son dernier souffle en 1788. Après elles, Nicolas Augustin POMMIER et François HURSON les remplacent. Ils ont tous les deux pu être repérés dans les registres paroissiaux de Thouars où ils vivent en 1790 ; mais les recherches ont échoué pour savoir quelle église précisément les rémunérait.
Une quatrième église thouarsaise peut être considérée comme un lieu de musique, l’abbaye Saint-Laon, où une douzaine de chanoines réguliers suivaient la règle de saint Augustin. La présence d’un orgue est en effet attestée dans cette église dès le XVIe siècle, mais on ignore malheureusement le devenir de cet instrument. Là encore, un état du mobilier de l’abbaye livre quelques détails sur l’activité cantorale de la maison en 1790, où se trouvent dans la sacristie : un bâton de chantre, seize aubes dont quatre pour les enfants de chœur, deux tapis de pied, l’un pour les chantres et l’autre pour l’autel, un petit orgue, un lutrin de fer doré, deux pupitres de fer, deux missels, deux psautiers, deux antiphonaires, quatre graduels, deux processionnaux, et enfin un épistolier avec garniture. L’organiste pourrait être un chanoine.
Détail du château et de la ville de Thouars en 1698 d’après une gravure de L. Boudan (Source : gallica.bnf.fr / BnF, Estampes et photographies, EST VA-427)
• • • Les autres villes des Deux-Sèvres : Melle et Bressuire
Cet aperçu des lieux de musique urbains ne saurait être complet si l’on n’évoquait pas les deux dernières agglomérations que comptaient les Deux-Sèvres au moment de la Révolution. Afin de célébrer avec solennité les fêtes décadaires, l’administration centrale du département adresse le 3 fructidor an VII (20 octobre 1799) un courrier aux quatre communes étudiées plus haut, ainsi qu’aux municipalités de Melle et de Bressuire, pour les charger de trouver un citoyen capable d’examiner les buffets d’orgues qui se trouvent dans leurs églises.
On ne sait rien sur l’orgue de Melle à l’époque révolutionnaire. L’inventaire des orgues de la région Poitou-Charentes (1990) ne livre d’ailleurs aucun élément sur cette localité. Un orgue existait-il vraiment à Melle à la fin du XVIIIe siècle ? Les rôles de la taille de cette commune, qui font clairement figurer les professions des chefs de famille capités, ne mentionnent aucun nom d’organiste ou de musicien. Melle accueillait pourtant un collège, où les arts d’agrément devaient être pratiqués et le bourg voisin de Chef-Boutonne possédait, lui, un pensionnat où enseignent, selon les Affiches du Poitou de 1788, « un maître à danser, un maître à musique capable de donner les principes du violon ». Certains professionnels de la musique devaient donc vivre en pays mellois mais l’enquête reste à poursuivre pour les sortir de l’ombre.
L’histoire de l’orgue de Bressuire est mieux documentée. Sous l’Ancien Régime, l’église paroissiale Notre-Dame en était dépourvue. Cet instrument présente la particularité d’avoir été installé en pleine agitation révolutionnaire, alors que de nombreux orgues sont durant cette période vandalisés et que Bressuire sera l’un des épicentres de l’insurrection bocagère. En 1792, sous le contrôle du facteur Christien Gille NYSSEN, l’orgue de la collégiale Notre-Dame de Thouars est transféré à Bressuire, où il prend place dans une tribune construite pour l’accueillir. Cette acquisition est motivée par le legs d’un généreux donateur, un nommé Pierre Legrand, maître chirurgien qui a fait fortune aux îles. La fabrique fait appel à François HURSON, organiste à Thouars, pour visiter l’orgue dont l’église la plus vaste du district vient de se doter. La personne qui fut la première à en jouer reste pour le moment anonyme.
III – Bocage, Gâtine et Marais : des traces discrètes de musique en milieu rural
Les autres églises du département des Deux-Sèvres où des traces de musique ont pu être observées sont dispersées dans les campagnes. Malgré une très faible densité humaine et un habitat structuré en grande partie en fermes ou hameaux isolés, plusieurs petits bourgs et villages témoignent çà et là d’une certaine vitalité musicale, où la pratique du plain-chant et parfois le son de l’orgue accompagnent la célébration des cérémonies.
• • • Deux collégiales de second plan
À quelques kilomètres au sud-est de Thouars, la collégiale Saint-Maurice d’Oiron abritait le mausolée de la famille des Gouffier et servait de chapelle à leur château voisin. Fondé en 1518 par Artus Gouffier, un fidèle de François Ier, le chapitre comptait au départ un doyen et sept chanoines prêtres « sachant le plaint-chant » ainsi qu’un maître de psallette et quatre enfants de chœur. En faveur à la cour des Valois, les Gouffier connaissent ensuite la disgrâce à l’avènement des Bourbons, un lent déclin qui semble avoir entraîné avec lui la collégiale. La seigneurie d’Oiron est en effet vendue et passe aux mains de différents propriétaires, dont Madame de Montespan au début du XVIIIe siècle. C’est ainsi que le chapitre séculier de Saint-Maurice vivote jusqu’à la Révolution et doit se contenter d’après le Pouillé de 1760 de 1 350 livres de revenus. La modicité de ses moyens explique que le service divin y était simplement chanté sans l’apparat impliquant la présence d’un vrai corps de musique et ne devait plus autoriser l’entretien d’une psallette. À l’époque des derniers Gouffier, vers 1640-1660, les chanoines avaient installé un orgue. Le manque d’archives relatives à cet instrument ne permet de reconstruire son histoire qu’en pointillés. Un rapport de visite rédigé en 1742 par Jacques Antoine GLOCKNER, à la suite de réparations réalisées par un sieur PAINGAULT (qui est peut-être René PAINGAULT), met en lumière que l’orgue présentait encore de très nombreux défauts. Pillé au moment de la Révolution, il était selon toute vraisemblance abandonné depuis plusieurs décennies.
Parmi les collégiales des Deux-Sèvres, celle de Ménigoute, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Parthenay en bordure de la Vonne, est celle qui jouissait des finances les moins médiocres. Avec des revenus estimés à 7 270 livres, le Pouillé de 1760 souligne même qu’elle était la collégiale en dehors de Poitiers la plus riche du diocèse. Le chapitre Saint-Jean-Baptiste, fort d’un trésorier, avec le titre d’archiprêtre de Sanxay, et de onze chanoines, apparaît comme l’établissement du département où les effectifs musicaux, toute proportion gardée, étaient les plus fournis. On y trouvait six chapelains dont l’un dirigeait une psallette de quatre enfants de chœur. L’enquête a permis de mettre un nom sur deux prêtres à la tête de la maîtrise de la collégiale : Nicolas HUGUET d’abord, dans la première moitié du XVIIIe siècle, puis René François DUCLOS, qui occupe toujours ce poste lors de la dissolution des chapitres. Au sein du groupe des chapelains, deux chantres font résonner leur voix dans la collégiale. Ils figurent dans un état des ecclésiastiques du district de Lusignan de 1792 dans lequel ils sont qualifiés de choristes. Ils se nomment Jean CHAIGNEAU, un laïc qui travaille aussi comme serrurier, et Jacques GODEAU qui, lui, est clerc. L’absence de sources relatives aux autres chapelains empêche de savoir s’ils exercent eux aussi des fonctions musicales.
• • • Des établissements réguliers mal connus
Comme souvent, les inventaires des biens des communautés religieuses conservés aux Archives nationales dans la sous-série F19 peuvent apporter un certain regard sur la pratique musicale des établissements réguliers deux-sévriens, mais n’autorisent que des hypothèses difficiles à corroborer. La plupart évoquent l’existence de livres de chant et de lutrins. Certains inventaires, à l’image de celui de l’abbaye royale Notre-Dame des Châtelliers (ordre de Cîteaux) de Fomperron ou des bénédictins de Saint-Jouin-de-Marnes, laissent supposer la présence de jeunes enfants de chœur, peut-être simples servants de messe, dont les commissaires prennent le soin de dénombrer les bonnets ou les aubes rangés dans les sacristies de ces églises. Parfois, quand un orgue est retrouvé, comme à l’abbaye de la Trinité des augustiniens de Châtillon-sur-Sèvre (aujourd’hui commune de Mauléon), l’identité de son titulaire nous échappe.
De rares noms ont néanmoins pu émerger. La seule abbaye en milieu rural dont les organistes sont connus se situe à Celles-sur-Belle, un petit bourg à quelques kilomètres de Melle sur la route de Niort. Ancien prieuré devenu au Moyen Âge une importante étape jacquaire, l’abbaye Notre-Dame connaît son apogée sous le règne de Louis XI qui lui octroie de nombreux privilèges. Ravagée par les huguenots en 1568, elle est reconstruite par l’architecte François Le Duc qui intervient à la même époque sur le chantier de Saint-Maixent. Les religieux qui suivaient la règle de saint Augustin achetèrent en 1711 l’orgue de la commanderie de La Foucadière dans la région de Châtellerault. Ils emploient d’abord René BOIFFARD, puis, au milieu du XVIIIe siècle, Jean CHAIGNAU, au décès duquel ils confient l’orgue de leur église à Jean PETIT. Né à Melle, mais ayant grandi à Poitiers où sa famille fréquente Joseph GROLIER, c’est un aveugle de naissance qui a vingt-sept ans de service lorsque la Révolution l’oblige à interrompre sa carrière, l’abbaye devenant ensuite une prison pendant la guerre de Vendée.
Première page du Maistre des novices dans l’art de bien chanter de Dom Rémy Carré (Source : gallica.bnf.fr / BnF, Arsenal, 4-S-3840)
Aux portes de Niort, l’abbaye bénédictine de Saint-Liguaire (commune qui a fusionné avec le chef-lieu des Deux-Sèvres en 1971) a laissé le nom de René Jacob PERRAINE. Dernier moine de cette maison, il exerce en 1790 la charge claustrale de chantre. Quelques décennies plus tôt, le titulaire de cette dignité était Rémy CARRÉ, connu pour avoir publié en 1744 un manuel : Le maître des novices dans l’art de chanter ou règles générales courtes, faciles et certaines pour apprendre parfaitement le plain-chant. Xavier Bisaro rappelle que cet ouvrage, cité en termes élogieux dans le Mercure de France et dans Le Journal des Sçavans, tout en s’inspirant du Traité du chant Ecclésiastique de Jean Lebeuf, présentait sa propre originalité. CARRÉ y développe l’idée qu’en l’absence d’un maître de chœur « les Novices & jeunes Religieux n’ont d’autre ressource & d’autre choix pour apprendre le Plain-Chant, que dans les Maitres d’école ». Les établissements bénédictins de l’ancienne observance n’étaient pas réputés pour le lustre et la qualité de leurs offices, d’où la volonté de CARRÉ d’encourager les petites abbayes ou prieurés à solliciter les régents locaux des paroisses rurales pour compenser l’absence de chantres suffisamment compétents pour modeler les voix de leurs jeunes pensionnaires. (https://www.cantus-scholarum.univ-tours.fr mars 2016).
Une unique communauté féminine complète la liste des établissements réguliers deux-sévriens où des indices de musique, ou du moins de plain-chant, ont été retrouvés. Située à Saint-Maurice-la-Fougereuse (aujourd’hui commune de Saint-Maurice-Étusson), une paroisse du diocèse de La Rochelle appartenant à la région angevine des Mauges, cette maison était un prieuré bénédictin accueillant en ses murs quinze religieuses issues de la noblesse locale, dont les voix devaient être dirigées par Marie Adélaïde DE RICHETEAU LA COINDRIE. Élevée au prieuré depuis l’âge de sept ans, elle en a 35 en 1790. Si elle se charge des fonctions de sacristine, portière et tourière, son office de chantre laisse supposer qu’elle joue aussi le rôle de maîtresse de chœur parmi ses consœurs.
• • • Quelques maîtres d’école chantres de paroisse
Les relevés collaboratifs d’actes paroissiaux répertoriés dans les bases généalogiques ont enfin, quand les professions y sont précisées, livré certains noms de maîtres d’école qui étaient également chantres. Le pays bocager concentre plusieurs exemples de régents qui faisaient également entendre leur voix dans les églises des villages où ils vivaient ; leur polyvalence les conduisant parfois aussi à exercer comme sacristains. À la veille de la Révolution, on repère ainsi dans les environs proches de Bressuire Pierre GUILLEMET à Chambroutet, Mathieu Louis CHARUAU à Saint-Aubin-de-Baubigné (aujourd’hui commune de Mauléon), ou encore Jean Baptiste CORNUAULT à Courlay et Pierre François MIGNET à Moncoutant. À Chanteloup, celui qui chante au lutrin est un nommé Jacques BROSSARD.
Ailleurs, en dehors du diocèse de La Rochelle, les exemples de chantres sont plus isolés et souvent antérieurs à 1790. En Gâtine, Pierre PORCHER était le chantre de Châtillon-sur-Thouet, à quelques kilomètres au nord de Parthenay, dans la première moitié du XVIIIe siècle, tandis qu’à Scillé près de l’Absie, Pierre SIMONNEAU occupait la même fonction en 1730. Plus au sud en s’approchant de Niort, on rencontre à Saint-Rémy Joseph GATINEAU et son fils François qui, eux aussi, sont attestés comme chantres sous le règne de Louis XV. De toute évidence, cette activité cantorale s’est maintenue jusqu’en 1790 dans ces petites paroisses et les fabriques devaient toujours confier au régent du village ou à leur « coûtre » (équivalent de sacristain) le soin d’accompagner les offices des dimanches et jours de fête en chantant. Parce qu’à l’inverse des musiciens d’Église, ces chantres paroissiaux ne sont pas concernés par les démarches de secours et d’indemnisation des premières années de la Révolution, beaucoup sont restés anonymes et les effectifs restent difficiles évaluer.
● ● ●
Dépourvu de puissantes églises, le département des Deux-Sèvres apparaît comme un territoire plutôt pauvre en musiciens. Au terme des recherches conduites, on dénombre seulement une petite vingtaine d’individus dont deux maîtres de psallette et cinq organistes en poste au début de la Révolution, le reste du corpus se composant principalement des chantres laïcs pour lesquels cette activité n’est qu’un second métier. Un examen de leurs origines géographiques met en exergue un recrutement essentiellement local, ou limité au seul Poitou, et confirme le faible rayonnement d’un territoire dont les églises se révèlent incapables d’attirer des musiciens professionnels venus de provinces plus lointaines. Des recherches complémentaires viendront peut-être grossir ce premier état des lieux. Merci d’avance aux lecteurs qui poursuivront cette enquête et porteront à notre connaissance certains noms qui nous auraient échappé.
Mathieu GAILLARD
Équipe Muséfrem
(décembre 2024)
Le travail sur les musiciens de ce département a bénéficié des apports notamment de : Guillaume Avocat, Myriam Barberet, Béatrice Besson-Guy, Xavier Bissaro (†), François Caillou, Youri Carbonnier, Bernard Dompnier, Sylvie Granger (†), Isabelle Langlois, Christophe Maillard, Alexandre Malaqui…
Mise en page et en ligne : Caroline Toublanc (CMBV).
>>> Si vous disposez de documents ou d’informations permettant de compléter la connaissance des musiciens anciens de ce département, vous pouvez signaler tout élément intéressant ICI. Nous vous en remercions chaleureusement à l’avance. L’amélioration permanente de cette base de données bénéficiera à tous.
Les lieux de musique en 1790 dans les Deux-Sèvres
Les lieux de musique documentés pour 1790 dans le département sont présentés par catégories d’établissements : cathédrale, collégiales, abbayes, monastères et couvents, autres établissements (par exemple d’enseignement, de charité…), paroisses (ces dernières selon l’ordre alphabétique de la localité au sein de chaque diocèse).
Diocèse de Poitiers
- Collégiales
- Abbayes, monastères et couvents
- CELLES-SUR-BELLE, abbaye génovéfaine Notre-Dame (hommes)
- FOMPERRON, abbaye royale cistercienne Notre-Dame des Châtelliers (hommes)
- PARTHENAY, couvent des cordeliers (hommes)
- SAINT-JOUIN-DES-MARNES, abbaye mauriste (hommes)
- SAINT-MAIXENT-L’ÉCOLE, abbaye mauriste (hommes)
- THOUARS, abbaye augustinienne Saint-Laon (hommes)
- Paroisses
Diocèse de La Rochelle
- Abbayes, monastères et couvents
- Paroisses
Diocèse de Saintes
- Abbayes, monastères et couvents
Pour en savoir plus : indications bibliographiques
- François LESURE, Dictionnaire musical des villes de province, Paris, Klincksieck, 1999, 367 p. [sur Niort, p. 236-237].
- Michel BERNIER (dir.), 1789-1799, la décennie des ruptures : les Deux-Sèvres et la Révolution française, CDDP Niort, 1990, n. p.
- Pierre-Victor-Jean BERTRE DE BOURNISEAUX, Histoire de la ville de Thouars, depuis l’an 759 jusqu’en 1815, avec un supplément qui renferme la conspiration du général Berton et les détails de son entreprise sur cette ville, le 24 février 1822, Niort, A.-P. Morisset, 1824, 316 p.
- Alexandre-Hilaire BRIQUET, Histoire de la ville de Niort, depuis son origine jusqu’au règne de Louis-Philippe Ier, Niort, Robin Libraire-éditeur, 1832, 514 p.
- Henri CLOUZOT, L’ancien théâtre en Poitou, Niort, L. Clouzot, 1901, 430 p.
- Daniel COURANT (dir.), Histoire de Niort, La Crèche, La Geste, 2022, 475 p.
- Léopold FAVRE, Histoire de la ville de Niort des origines au XIXe siècle, Cressé, Éditions des régionalismes, 2019, 316 p.
- Jean GUYONNET, Histoire de Saint-Maixent des origines à nos jours, Poitiers, Brissiaud, 1978, 207 p.
- Pierre Henri Alfred LASTIC-SAINT-JAL, L’Église et la Révolution à Niort et dans les Deux-Sèvres, Niort, Poitiers, 1870, 318 p.
- Marie-Louise FRACARD, La fin de l’Ancien Régime à Niort : essai de sociologie religieuse, Paris, Desclée de Brouwer, 1956, 335 p.
- Marie-Louise FRACARD, « Le séjour à Niort de Jacques-Antoine Glockner, organiste et facteur d’orgue (1745-1755) », L’Orgue, n°127, 3e trimestre 1968, p. 96-100.
- Hugues IMBERT, Petite histoire de Thouars (des origines au XIXe siècle), Cressé, Éditions des Régionalismes, 2022, 262 p.
- Antonin LÉVRIER, Histoire des Deux-Sèvres, Niort, L. Clouzot, 1885, 478 p.
- Jean-Marie MAIN DE BOISSIÈRE, Notre-Dame de Niort en Poitou des origines à la Révolution, Niort, Libraire Saint-Denis, 1934, 284 p.
- Henriette de MONBIELLE D’HUS, marquise de FERRIERES-MARSAY, Souvenirs en forme de mémoires d'Henriette de Monbielle d’Hus, marquise de Ferrières-Marsay, 1744-1837, publiés et annotés par Henri Frotier de La Messelière, présentés par Hélène Mathurin, Bonnes, Édition Les Gorgones, Collection « Dire l'histoire », 1998, 105 p.
- Georges-Julia PICARD, La Révolution de 1789 dans les Deux-Sèvres au jour le jour. Fascicule 1, 1789, Niort, Imprimerie du Progrès, 1939, 36 p.
- Georges-Julia PICARD, Histoire du département des Deux-Sèvres 1790-1939, Poitiers, Brissiaud, 1979, 422 p.
Bibliographie établie par Mathieu Gaillard (décembre 2024)











