Présentation
Ce corpus « Mercure Airs » est consacré à la musique éditée dans le Mercure galant. Il complète la base de données « Mercure », quantitativement beaucoup plus importante, qui s’attache aux textes relatifs à la musique, à la vie musicale, aux spectacles dramatiques et généralement à tout événement auquel participe la musique. Les airs édités par le Mercure galant
En l’état actuel, ce corpus recense et indexe les musiques publiées jusqu’en 1700, ce qui forme un ensemble de 462 œuvres. Au cours des premières années, le Mercure, créé par Jean Donneau de Visé en 1672, était édité sous la seule responsabilité de son directeur et ne publiait pas de musique notée, mais proposa, à partir de l’automne 1673, des poésies à mettre en air. La parution du journal fut suspendue pendant un peu plus de trois ans. En mars 1677, il recommençait à paraître, sous le titre (éphémère) de Nouveau Mercure galant et dès janvier 1678, il adopta sa forme définitive et publia régulièrement de la musique notée, majoritairement en format italien, sous forme de planches insérées dans le périodique, à raison d’un ou de deux airs par mois en moyenne. Auteurs et compositeurs
La lecture des airs publiés reflète l’engagement du Mercure galant dans le monde des lettres et le goût de ses rédacteurs pour la poésie et sa mise en musique, qu’ils stimulent en proposant aux lecteurs des vers propres à la musique et en offrant non seulement des airs notés, mais aussi un réservoir de textes à mettre (ou remettre) en musique (1). Assumant un rôle d’intermédiaire entre les artistes, le Mercure se prête au jeu de la « tribune » des lecteurs: il leur offre un moyen de diffusion et se nourrit en retour des effets d’une émulation entre artistes amateurs ou professionnels (2). Le Mercure galant appelait en effet ses lecteurs à participer au journal en y envoyant leurs propres contributions, dans les domaines les plus variés: informations relatives à l’actualité, relations de l’étranger, histoires galantes, mais aussi des poésies et des musiques notées (3). L’air nouveauLa parution régulière de musique connaît une évolution sensible au fil des ans. L’ « air nouveau » — dénomination la plus fréquente dans le périodique — est, du moins au cours des premières années, non seulement inédit mais généralement inconnu du public: l’éditeur met un point d’honneur à ne pas livrer de musiques en circulation, au point de renoncer à faire imprimer la musique d’un air qu’on suppose déjà connue (5) ; ce qui le distingue des éditions de recueils des Ballard qui, selon A.-M. Goulet, s’accommodent plus volontiers de nouveautés relatives. Au fil des années cependant, la notion de nouveauté s’assouplit aussi dans le Mercure ; ce qui pourrait, après des années d’expérience, refléter l’importance relative qu’attachaient les lecteurs du Mercure amateurs de musique à l’inédit. Présentation
La présente édition propose à la fois le document (musique en fac similé, texte chanté et son commentaire en transcription diplomatique) et une indexation complexe, qui offre un outil de recherche totalement inédit, à la fois dans la perspective d’une recherche ponctuelle (attributions, datations, concordances) et dans une perspective plus large, telle que l’étude de l’édition poétique et musicale, le traitement statistique ou encore les recherches relatives à la place du Mercure galant dans la sociabilité musicale — notamment son rôle dans la circulation des vers de musique, sa fonction dans la vie culturelle de province, etc. Elle conduira surtout, on l’espère, grâce à une utilisation systématique, à évaluer avec une précision nouvelle des éléments jusqu’alors étudiés de manière disparate, en faisant apparaître équilibres quantitatifs, évolutions chronologiques et choix éditoriaux, qui peuvent souvent apporter leurs réponses propres aux recherches consacrées aux compositeurs ou aux éditeurs de musique. De l’usage de la base de données
Parce qu’elle propose à la fois la source et un traitement scientifique poussé sous forme d’index et de thésaurus, cette base de données offre de multiples possibilités, dont on peut présenter brièvement les grands axes. Références bibliographiquesLes données ont été indexées à partir du périodique lui-même, dans certains cas, mais aussi grâce à des recherches périphériques, incluant un travail de concordances entre la présente base de données et les catalogues et bases de données suivants: Concordances musicales :
Greer GARDEN-HARLICK, Catalogue de l’œuvre de Jean-Baptiste Drouart du Bousset, CMBV, Ressources numériques philidor, en cours de réalisation ; concordances établies avec l’aimable accord de l’auteur ; Concordances littéraires :
Frédéric LACHÈVRE, Bibliographie des recueils collectifs de poésies publiés de 1597 à 1700, Paris, H. Leclerc, 1901-1905, 4 vol. ; reprint Genève, Slatkine, 1967, 4 vol., XII-441 p. ; XVI-770 p. ; XIX-814 p. ; VIII-335 p. Remerciements
Ce corpus, partie essentielle du programme de recherche « Mercure galant » de l’IRPMF, a été développé depuis 2002 dans la perspective d’une base de données et a alors fonctionné sous ma direction, tout en bénéficiant de vacations du Ministère de la recherche et de la technologie, du CNRS et du Ministère de la Culture. Anne Péjus, responsable du programme de recherche Mercure galant Notes
(1) Voir Anne-Madeleine Goulet, Poésie, musique et sociabilité au XVIIe siècle. Les Livres d’airs de différents auteurs publiés chez Ballard de 1658 à 1694, Paris, Champion, 2004, p. 179.
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